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Chapitre 8: Fantôme du passé

Gadriel

Le téléphone à l'oreille, j'attends avec impatience qu'Asbeel décroche. Lorsque la messagerie s'enclenche, je raccroche et compose de nouveau. À la troisième sonnerie, une voix endormie me répond.
— Ouai ?

— Asbeel, c'est Gadriel.

— Je sais mec, j'ai un afficheur...

Je grince des dents. Je déteste lorsqu'on me prend pour un con. Je ne suis peut-être pas un habitué de cette dimension et sa technologie, mais je sais comment fonctionne un portable. Je réprime une réplique cinglante et vais droit au but :

— As-tu des nouvelles de Shéol ?

— Ouai, notre souverain brille encore par son absence et les conseillers s'impatientent de plus en plus. J'ai bien peur que tu doives repartir bientôt pour les contenter et gérer leurs petits caprices.

Un grognement s'échappe de ma poitrine. Je n'ai pas l'étoffe d'un souverain et encore moins la patience.

— Émilie ne porte plus l'aura de Stan, continué-je en évitant le sujet du royaume.

— Émilie..?

— La serveuse, bordel !

— Ah ouai, désolé... La nuit a été mouvementée...

Ça réplique me surprend. J'hausse un sourcil, même s'il ne peut le voir.

— Pourquoi ?

— Bah, disons que j'ai remonté le moral à la patronne du restaurant ?

Il accompagne sa réponse d'un rire salace.

Je lève les yeux au ciel. Pourquoi ne suis-je pas étonné ? Asbeel a toujours été le plus actif de nous treize. Homme, femme, jeune, vieux... il n'a jamais été difficile.

Alors que je m'apprête à lui rappeler que son rôle est de m'assister et non de s'envoyer en l'air avec le premier individu qu'il croise, j'aperçois Émilie sortir de sa chambre et foncer vers la salle de bain. Quelques secondes plus tard, les jets de douche sont actionnés.

— Bon, sinon, tu voulais me parler de la serveuse ? reprend Asbeel qui me ramène à notre conversation.

— Émilie.

— Ah ! Ouai... Émilie. Qu'est-ce qu'elle a ?

Je soupire. Il est complètement largué.

— L'aura de Satanaël autour d'elle a disparu. Est-ce que Baraqiel a détecté d'autres traces de lui dans cette dimension ?

— Mmm.. ouai il m'a parlé de quelque chose. Attends, je l'ai noté quelque part.

J'entends Asbeel se déplacer puis farfouiller dans ses papiers. Après ce qui m'apparaît une éternité, il finit par pousser une exclamation :

—Ah ! Le voilà ! Baraquiel aurait détecté l'aura de Stan sur un autre individu dans la même ville, dans un parc à quelques rues du restaurant. J'ai aussi épluché les rapports de police hier soir et un individu du nom d'André Turcotte aurait été attaqué par une bête sauvage au même moment. Il est possible que ce soit le même homme. Il a été transporté à l'hôpital du coin.

Une autre attaque ? En même temps que celle du restaurant ? Cette nouvelle information me fait serrer des dents en même temps qu'elle me donne espoir. Satanaël est bel et bien dans cette ville, mais où ? Et même pourquoi ? Alors que mes neurones s'activent à toute vitesse, j'entends les jets de douche qui s'arrêtent.

— Asbeel, je dois raccrocher, mais essaie de continuer tes recherches de ton côté.

— Eh oh ! Je n'ai pas que ça à faire ! J'ai une vie en dehors de tes conneries !

Ma mâchoire se crispe. Je m'apprête à répliquer, mais il m'en empêche.

— Stan a le droit à des vacances tu sais. Tu perds ton temps à le chercher.

Je sais qu'Asbeel a raison. Stan finit toujours par revenir. J'avais espoir de le retrouver rapidement et de lui clouer les couilles sur le trône. Littéralement. Ainsi je pourrais retourner à mes armées. Néanmoins mes recherches risquent d'être plus longues que prévu. Pas question que je quitte cet endroit avant d'avoir traqué et neutralisé les trois démons évadés de Shéol.

Au moment où je raccroche avec Asbeel, Émilie sort de la salle de bain, une serviette enroulée autour de son corps et les cheveux plaqués sur son crâne. Lorsqu'elle m'aperçoit, ses joues se teintent de rose et elle file dans sa chambre en moins de deux. J'ai néanmoins le temps de suivre des yeux la ligne délicate de sa nuque et d'apercevoir ses longues jambes galbées rougies par la chaleur de la douche. Résultat : mon entrejambe réagit au quart de tour. Je dois me flageoler mentalement pour me rappeler que je ne suis pas ici pour ça et que je me suis surtout promis de ne plus jamais toucher à une humaine.

Je range mon téléphone dans ma poche arrière, ramasse mon sac et attrape mon manteau sur la patère de l'entrée prêt à quitter cet endroit le plus vite possible. Néanmoins, un soupçon de remords m'envahit lorsque j'ouvre la porte : la moindre des choses serait de remercier Émilie de m'avoir nourri et hébergé cette nuit.

Je referme donc la porte et patiente quelques minutes. J'en profite pour fouiller des yeux une dernière fois l'appartement à la recherche d'un indice qui pourrait expliquer le lien entre Stan et Émilie. Une pile de papier attire mon attention sur le coin de la table, mais je n'y trouve que des factures impayées et une liste de choses à acheter donc quelques-uns sont rayés avec la mention : trop cher. Décidément, la petite serveuse ne roule pas sur l'or, mais même sans ses papiers je l'aurais deviné à voir la simplicité de son appartement.

Une dizaine de minutes plus tard, Émilie ressort enfin de sa chambre, vêtue de son uniforme de travail. Ses yeux gris sont rehaussés d'un soupçon d'ombre à paupières bleu marine et une mince ligne noire souligne la profondeur de son regard. Ses cheveux coupés au carré sont séchés et bien coiffés. Mes yeux s'attardent sur la mèche grise à sa tempe. Émilie le remarque et la glisse aussitôt derrière son oreille. Elle passe ensuite près de moi pour attraper son manteau qu'elle enfile en vitesse tout en s'adressant à moi :

— Je suis désolée, je dois te mettre à la porte. Je travaille dans deux heures et avant j'aimerais passer à l'hôpital pour aller voir Olivier.

— Qui est Olivier ?

— C'est mon collègue. Celui qui était inconscient hier, tu te souviens ?

J'hoche la tête, bien que je ne me rappelle pas vraiment lui. Toutefois, l'inquiétude que je lis sur le visage d'Émilie m'indique que cet homme est important pour elle.

— Alors euh, si tu veux... tu sais... sortir, je dois vraiment partir et puis tu sais on est déjà trois dans cet appartement alors...

Sa tentative de me mettre à la porte de la manière la plus délicate possible m'extirpe un sourire. Je lève ma main pour l'arrêter.

— Je m'apprêtais à partir de toute façon.

— Ah d'accord !

Un soulagement à peine contenu se peint sur son visage alors qu'elle se penche pour attacher ses espadrilles. Je pense même déceler un sourire. Qui disparait aussitôt lorsque j'ose lui demander une dernière faveur.

— Je dois me rendre à l'hôpital également, tu penses pouvoir m'indiquer le chemin ?

Elle se fige, puis se redresse avec lenteur, comme si on tournait dans un film au ralenti.

— Tu... tu dois aller à l'hôpital, toi aussi ?

Elle me scrute si intensément à la recherche d'un indice qui lui indiquerait que je mens, qu'elle en est presque mignonne. Mais non, je ne mens pas. L'autre individu attaqué par ces bestioles la veille est ma seule piste pour les retrouver et les éliminer avant de rentrer chez nous.

— Oui, je dois aller à l'hôpital.

Elle s'attend sans doute à ce que j'élabore, mais je n'en fais rien.

— Je pensais marcher pour m'y rendre, réplique-t-elle. C'est à vingt minutes de marche. Tu ferais mieux de prendre un taxi, tu y seras plus vite que moi.

— Ça ne me dérange pas de marcher.

En fait, je n'ai aucune idée où se trouve l'hôpital et même si Asbeel m'a montré comment fonctionnent certaines applications sur mon cellulaire pour me déplacer en ville, je ne suis pas certain d'avoir tout compris. À intervalle régulier, nous avons quelques formations sur les nouvelles technologies à Shéol, mais j'avoue que j'y assiste rarement. Comme je déteste traverser dans cette dimension, je n'y vois pas vraiment l'intérêt, du moins n'y voyais pas l'intérêt. Maintenant que je suis ici, je réalise que j'aurais dû être un peu plus assidu.

À voir la contrariété sur le visage de la jolie brunette, ça ne lui plaît pas de faire le trajet avec moi et pour une raison que j'ignore, je commence à prendre plaisir à la contrarier. Je dois même réprimer un sourire qui risquerait d'achever toutes mes chances qu'elle me guide jusqu'à l'hôpital.

— Très bien. Suis-moi, finit-elle par lâcher manifestement à court d'argument.

Sans plus de cérémonie, Émilie saisit son sac bandoulière, ses clés et quitte l'appartement. J'ai à peine le temps d'attraper la poignée de la porte avant qu'elle ne se referme sur moi avant puis la suis dans les escaliers de l'immeuble.

D'un pas rapide, nous traversons une bonne partie du quartier et débouchons sur un boulevard à quatre voies. Nous le suivons un long moment avant de voir apparaître au loin un édifice d'une dizaine d'étages. Sans doute l'hôpital.

Lorsqu'elle passe les portes automatiques du bâtiment, je ralentis le pas et hésite à la suivre. Je déteste ce genre d'endroit. Les gens souffrent, geignent de douleur ou toussent à recracher leurs poumons sur le paquet. Et quand ce ne sont pas des maux physiques, ce sont des douleurs psychologiques. Des humains qui doivent faire face à la dégénérescence de leur proche ou à leur mort. Être témoin de ce spectacle macabre ne fait que tourner le couteau dans une plaie qui ne s'est jamais vraiment refermée, même après toutes ces années. Cette vision est la conséquence même de mon erreur. Sans ce moment de faiblesse où j'ai oublié, l'espace d'une seconde, ma place et mon rôle sur Gaïa, l'humain n'aurait jamais connu toute cette souffrance. Toute connaissance vient avec son contraire. La santé vient avec la maladie, le bonheur avec le malheur et la vie, avec la mort. Et ici, je ne vois que des gens qui luttent contre une mort inévitable, et ce, par ma faute.

Même si l'envie de trouver un autre moyen pour traquer ces bestioles de Shéol m'envahit, je fais fi de l'oppression croissante dans ma poitrine et traverse les portes de l'hôpital. Je repère Émilie au comptoir d'accueil et l'entends se renseigner sur le numéro de chambre du plongeur. Je m'approche du comptoir pendant que l'employé cherche dans ses registres.

— Je cherche également où séjourne André Turcotte. Il aurait été amené ici hier soir.

Sans quitter l'écran des yeux, l'agente hoche la tête pour me faire signe qu'elle l'ajoute à sa recherche.

Émilie se tourne vers moi, réalisant sans doute que je ne suis pas un menteur. Je lui offre un sourire narquois et elle se rembrunit aussitôt.

Quelques secondes plus tard, l'employé nous indique que les deux patients se trouvent au 3e étage. Nous entrons donc de concert dans l'accesseur et malgré l'espace restreint, Émilie garde le silence. L'ambiance est lourde et tout son corps parle pour elle. Ses épaules sont tendues, ses lèvres pincées et elle fixe un point imaginaire sur le mur devant elle. Tout pour éviter mon regard qu'elle doit sentir sur elle. Il est manifeste qu'elle n'a aucune confiance en moi et a hâte de se débarrasser de moi.

Promis petite humaine, plus que quelques minutes et tu ne me reverras plus jamais.

Lorsque les portes de l'ascenseur s'ouvrent enfin, je fais signe à Émilie de passer devant. Elle m'offre un bref sourire sans même me regarder puis sort en premier. L'odeur de désinfectant et d'eau de javel me prend au nez dès que je lui emboîte le pas. Un corridor beige et encombré de civières et chariot de matériel médical s'offre à nous. Nous passons quelques portes puis Émilie s'arrête devant l'une d'elles. Elle lève les yeux vers moi et me fait un signe d'adieu de la tête. Je hoche également la mienne et d'un accord tacite, nous nous séparons pour de bon.

Adieu petite humaine.

Une drôle de pression s'installe dans ma poitrine. J'ignore ce que l'avenir lui réserve, mais contre toute attente, je lui souhaite d'être heureuse avant de s'éteindre et quitter Gaïa.

Je continue d'avancer, passe un comptoir derrière lequel du personnel de l'hôpital s'active. Curieux, je m'arrête un instant, m'adosse sur un mur à l'écart et observe le va-et-vient des employés sur le plancher. Je suis surpris de constater leur efficacité. La médecine semble avoir beaucoup évolué depuis mon dernier séjour sur Gaïa et ce qui me frappe le plus est de constater que plus de femmes que d'homme portent maintenant le sarrau de médecin. J'aperçois même au poste des infirmiers des hommes qui remplient des papiers.

Asbeel a raison, les mœurs ont bel et bien changé et cette idée apaise un peu mon âme.

— Que fais-tu ici ?

Cette voix...

Je la reconnaîtrais d'entre toutes.

Je me tourne pour faire face à cette vieille connaissance que j'espérais éviter en venant ici.

— Je pourrais te poser la même question, Uriel.

L'homme devant moi me jauge avec suspicion. Si des gens nous observaient en ce moment même, ils pourraient nous prendre pour des frères ou même des jumeaux. Ses cheveux blonds sont de la même teinte que les miens. Notre taille est identique. Seuls les traits de son visage figé, dénué d'émotion peuvent nous différencier. Ça et ses yeux qu'il garde complètement violets dans cette dimension, à l'opposé des miens qui prennent une teinte bleutée plus je passe du temps ici. Il porte un long sarrau blanc, sans doute pour mieux se fondre dans le décor.

Un long silence s'installe entre nous, pendant que nos regards s'affrontent dans une guérilla de non-dits et de reproches.

— Un homme s'est fait attaquer par un simiot hier soir, finit-il par répondre. Il a été transporté ici pour être soigné. J'ai dû effacer la mémoire du personnel qui s'est occupé de lui. Et toi, que fais-tu ici ?

— Je suis ici pour les mêmes raisons. Je cherche ce démon afin de l'éliminer.

Uriel lève un sourcil, dubitatif.

— Depuis quand t'occupes-tu des évadés ? Je croyais que tu détestais Gaïa.

— Nous fonctionnons maintenant par rotation et c'était mon tour, mentis-je.

Ses yeux scrutent mon visage avec attention. Je reste de marbre devant son inspection. Je n'ai pas de comptes à lui rendre, surtout pas depuis que nous avons été chassés d'Eden. Je ne peux pas non plus lui avouer que nous sommes sans nouvelles de Stan depuis des mois et que cet endroit est la première et seule piste que nous avons. Il aurait tôt fait de faire un rapport à l'archange qui viendra foutre son nez dans nos affaires.

L'examen d'Uriel semble le satisfaire, car il hoche la tête :

— Dis à ton souverain de mieux surveiller ses frontières. Ce genre d'incidents arrivent trop souvent depuis un certain temps.

Pour ça, il faudrait que je le retrouve...

— Si vous nous aviez laissé nos pouvoirs dans cette dimension, ça serait plus facile de faire notre boulot, répliqué-je sèchement.

— Je n'ai fait qu'obéir aux ordres, Gadriel.

Ses yeux ne laissent transparaître aucun remords, tout comme le reste de son visage d'ailleurs.

— Aux ordres d'un créateur qui ne se soucie plus de nous depuis des milliers d'années.

— Tu aurais fait la même chose.

Mes mâchoires se contractent. Je sens monter la colère en moi, colère que je refoule depuis des siècles. D'un regard acide, je lui fais comprendre que ce n'est pas le cas. Je me retiens de lui cracher au visage que je n'aurais jamais accepté de trahir mes frères. Ni accepter de punir l'humanité en entier à cause de l'erreur d'un ange qui s'est laissé berner par l'amour. En l'occurrence, moi.

Si nous n'étions pas dans un endroit public, il y a longtemps que je lui aurais balancé mon poing à la figure.

Une grande inspiration m'aide à retenir la bile qui remonte dans ma gorge, puis je reviens à la raison de ma présence en ces lieux.

— Tu sais où a eu lieu l'attaque?

— Au parc Notre-Dame, pas très loin d'une école.

— Parfait, je vais m'en occuper.

J'enregistre l'information puis lui fais comprendre que notre conversation est terminée. Je n'ai rien à faire de ses jugements et ses reproches. Tout nous oppose depuis l'exil des sentinelles, gardiens de Gaïa.

Son regard perçant s'attardeencore un instant sur moi, puis il hoche la tête et se dirige vers l'ascenseur.Dès que les portes se referment sur Uriel, je saisis mon téléphone et recherchel'emplacement du parc qu'il a mentionné. Mon souffle se coupe lorsque jeréalise qu'il n'est qu'à un coin de rue de chez Émilie !

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