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Chapitre 12 : Aveux

Émilie

Le retour à mon appartement se fait sans encombre. À notre arrivée, Julie qui regardait la télévision nous salue et va ramasser ses bagages. Un week-end sur deux, elle rend visite à ses parents près de Sherbrooke. Même s'il est déjà tard, elle préfère partir le vendredi pour en profiter au maximum.

Pendant qu'elle rassemble ses affaires, je passe dans la chambre de Michaël qui dort déjà pour l'embrasser sur le front et remonter ses couvertures.

— Bonne fin de semaine à vous deux! me lance Julie dès que je reviens dans le salon.

Elle me lance un clin d'œil lourd de sous-entendus puis referme la porte derrière elle.

Heureusement, Gadriel n'a rien vu. Son attention est plutôt sur les livres de ma bibliothèque.

Maintenant que nous sommes seuls, je ne sais plus trop où me mettre, ni comment aborder le sujet principal de sa présence ici ce soir, c'est-à-dire, les explications qu'il m'a promises.

— Tu veux un café? Du thé ou une tisane? finis-je par demander en me dirigeant vers la cuisine.

— Du thé. S'il te plaît.

Je mets l'eau à bouillir tandis que Gadriel vient me rejoindre et s'assit à l'îlot de la cuisine en face de moi.

— Ton fils dort déjà?

— Oui, Mickaël est un couche-tôt, lève tôt.

— Mickaël? reprend-il, surpris. C'est le nom de ton fils?

— Oui. (Je fronce les sourcils) Pourquoi?

Un drôle de sourire étire ses lèvres alors qu'il baisse les yeux sur un grain de poussière sur le comptoir.

— Le nom d'un ange, commente-t-il à voix basse.

— Oui, c'est vrai. Mais c'était surtout le nom de mon grand-père. Je n'ai pas eu la chance de connaître longtemps, mais je l'aimais beaucoup. Ça n'a aucun lien avec la religion et tous ces mythes. Je n'y crois pas vraiment.

— Et en quoi crois-tu?

Il lève les yeux vers moi.

Sa question me surprend, mais pas autant que son regard sombre qui sonde mon âme et qui accélère les battements de mon cœur.

— Je... je ne sais pas.

Un silence lourd se dépose entre nous tandis qu'il ne me lâche pas des yeux. Une drôle de sensation prend naissance dans mon ventre. J'ignore si c'est la peur ou autre chose de plus profond... de plus ancien.

Le silence est rompu brusquement par le sifflet de ma bouilloire.

Je m'échappe de son regard pour remplir deux tasses d'eau chaude que je dépose sur l'îlot. Je sors également une boîte d'assortiments de thé de toute sorte. Ce sont surtout des échantillons que j'ai glanés ici et là. Tous les moyens sont bons pour économiser quelques sous!

Gadriel jette son dévolu sur un thé vert à la menthe tandis que j'opte pour une tisane qui, je l'espère, arrivera à me détendre.

Je prends une gorgée réconfortante, inspire un grand coup puis décide d'aborder l'éléphant dans la pièce.

— Alors... Qui es-tu? Réellement?

Gadriel retire le sachet de thé de sa tasse, le dépose sur son enveloppe puis lève les yeux pour affronter mon regard.

— Je suis un démon, déclare-t-il.

Sa voix est neutre, sans émotion alors que mon cœur, lui, fait un bond ahurissant dans ma poitrine. Je rattrape de justesse la tasse qui a glissé de mes mains.

C'est clair qu'il plaisante!

— C'est ça, et moi je suis une licorne! rétorqué-je. Sans blague, Gadriel, dis-moi la vérité!

— C'est ce que je viens de faire.

Son ton est calme, presque froid. Je scrute son visage et n'y décèle aucune trace d'humour. Ni tout aucune autre émotion d'ailleurs.

Merde, il est sérieux!

Mon pouls s'accélère. Je tente de me composer un visage neutre, mais j'y arrive à peine. Comment quelqu'un de sensé peut-il se prendre pour un démon? Et puis, il n'a même pas l'air d'un démon! Où sont passées ses dents pointues? Et ses griffes tranchantes? Ne devrait-il pas avoir des cornes?

Et depuis quand les démons sont aussi sexy? Si c'était le cas, tout le monde souhaiterait aller en enfer!

Je déglutis, cherchant la bonne réaction à avoir.

— D'aacorrd... articulé-je lentement.

Il fronce les sourcils, ses yeux étudient mon visage.

— Pour être plus précis, continue-t-il après un moment, je fais partie des Grigoris. Certains d'entre vous nous appellent les sentinelles. D'autres, qui sont plus près de la réalité, nous qualifient d'anges déchus.

La réalité? Quelle réalité? C'est du gros n'importe quoi! Où est mon téléphone que j'appelle l'urgence psychiatrique!

J'essaie de rester calme, mais mes synapses dérapent et mon cœur bat plus vite que la normale. Comment agir? Est-ce que j'embarque dans son délire ou je le confronte?

J'opte pour la deuxième option.

— Si tu es un démon, où sont tes cornes? demandé-je le plus sérieusement du monde.

Un léger pli se forme au coin de ses lèvres

— Ce ne sont pas tous les démons qui ont des cornes. Très peu d'entre nous en avons en réalité.

— Et des ailes? Tu en as?

Son regard s'assombrit si soudainement que je regrette aussitôt ma question.

— Nos ailes ne peuvent se déployer dans cette réalité.

La rigidité de son timbre devrait couper court à mon interrogatoire, mais ce n'est pas le cas. Et puis un détail me revient en tête.

— Les cicatrices dans ton dos... c'est de là qu'elles sortent?

Il acquiesce, reprenant son air neutre.

Je hausse un sourcil dubitatif. Il a six cicatrices sous ses omoplates, et non deux. C'est sans doute une histoire qu'il vient d'inventer de toutes pièces. Tout le monde sait que les anges ont deux ailes!

Du moins... je crois?

Pourquoi six cicatrices et non deux?

Eh merde! Ça y ait! Je commence à embarquer dans son délire!

Je secoue la tête puis tente de le confronter davantage.

— Bon sinon, tu as des preuves de ce que tu affirmes? Des pouvoirs? Des dents de vampire? Un troisième œil?

Un demi-sourire éclaire son visage et remonte jusqu'à ses yeux. De toute évidence, il se fout de ma gueule!

— Sur Terre, mes pouvoirs ne fonctionnent pas. C'est notre punition pour avoir désobéi.

— Désobéi?

— C'est une longue histoire, soupire-t-il en passant une main dans ses cheveux.

Puis voyant que je ne le crois toujours pas, il reprend :

— Je n'ai plus de pouvoir dans cette dimension, mais j'ai une plus grande force que la majorité des humains.  Mon corps a aussi la capacité de se régénérer à l'infini, monnayantl'énergie de quelqu'un d'autre. Un seul contact physique suffit, aussi minimesoit-il.

J'avoue que sur ce point, ça relève de la magie. Comment des plaies qui nécessitent des soins peuvent-elles avoir disparu en quelques heures? Des hématomes c'est peut-être possible, je n'y connais rien en médecine, mais des plaies...?

Et puis je me souviens de ma conversation avec le sergent Demers : « des histoires de sortilèges, de démons et autres de bêtes sauvages ».

Mon cerveau qui roule à toute vitesse se transpose sans doute sur mon visage, car il pousse un autre soupir puis se lève. Son mouvement est si soudain que je recule de quelques pas le cœur prêt à sortir de ma poitrine. Sensible à mes craintes, il lève les mains devant lui en signe de paix.

— Je te l'ai dit Émilie, je ne te veux aucun mal.

Sa voix, bien que grave, est douce et apaisante. J'ai presque envie d'y croire.

— Tu veux une preuve? ajoute-t-il. La voici.

Il contourne l'îlot, ouvre le tiroir sur ma gauche, le parcourt des yeux, puis le referme. Il fait de même avec le second puis le suivant.

Au dernier, il semble trouver ce qu'il cherche.

Un couteau de cuisine!

J'en étais sûre! J'aurais dû appeler la police!

Je recule encore et balaie la cuisine du regard.

Vite, quelque chose pour me défendre!

Une spatule? Non.

La bouilloire? C'est mieux que rien, même si je regrette de ne pas avoir acheté le modèle en fonte.

Pourtant, alors que l'adrénaline afflue dans mes veines à la vitesse grand V, Gadriel me surprend : il retourne la lame du couteau vers lui et l'enfonce dans sa chair; une longue incision sur toute la longueur de son avant-bras. Le sang perle, s'agglutine et tombe en filet sur le carrelage de la cuisine. Ma vue se brouille, tous mes muscles se crispent. Mais pourquoi a-t-il fait ça?

L'entaille est profonde, peut-être mortelle s'il n'arrête pas l'afflux sanguin. La douleur doit être atroce!

Mes yeux le fixent, ébahis. Je surveille sa prochaine action avec appréhension. Il dépose lentement le couteau sur le comptoir puis s'avance vers moi.

— Mais qu'est qui te prend?! Pourquoi as-tu fait ça?

Sans un mot, il dépose son bras à plat sur le plan de travail de l'îlot, la plaie vers le haut, puis plante ses yeux dans les miens.

— Mets tes mains sur mon bras.

J'écarquille mes yeux encore plus, à un tel point que je crains qu'ils ne sortent de leurs orbites.

— Fais-moi confiance, répète-t-il.

Ébahie, je scrute un instant son visage. Son regard azuré est calme, non menaçant. Les paillettes violettes qui parsèment ses iris m'hypnotisent et avant même que je ne le réalise, mes doigts se déposent dans le creux de son poignet, à quelques centimètres de la plaie. La chaleur de sa peau me remet les idées en place et je réalise que tout ceci ne fait aucun sens.

Mais qu'est-ce que tu fais? Éloigne-toi de lui!

Je tente de retirer mes doigts, mais il est plus rapide que moi. Il emprisonne ma main dans la sienne, la pose à plat sur sa peau et la maintient en place. Il ferme ensuite les yeux et émet un bruit à la limite entre le grognement et le gémissement. Pour une raison qui m'échappe, j'en suis renversée. Son large front et ses paupières se plissent. La vision réveille une partie de moi qui sommeille depuis trop longtemps. Mon ventre se contracte et une chaleur se propage plus bas. Sa paume qui emprisonne ma main est brûlante et j'abaisse mon regard sur celle-ci. Je constate alors avec stupeur que la plaie sur son bras se referme à vue d'œil! Le sang ne disparaît pas, mais les deux lignes de chair se refondent l'une sur l'autre.

Un hoquet de surprise s'échappe de ma bouche. Lorsque la plaie est complètement refermée, je remonte mon regard vers le visage de Gadriel. Il ouvre les paupières au même moment et je suis frappée par la couleur de ses iris. Ils sont maintenant complètement violets, sans aucune trace de bleu. Il relâche ma main avec lenteur et je m'éloigne de lui jusqu'à ce que mon dos se bute au comptoir derrière moi.

— Tu me crois maintenant? demande-t-il d'une voix enrouée, son regard ancré dans le mien.

Je déglutis. Avec peine.

Mon corps est en partie paralysé par ce miracle et par ce regard magnétique qui me remue de l'intérieur. Je ne sais plus quoi penser ni quoi dire. Il n'existe aucune explication logique à tout ça.

Sans trop réfléchir, et peut-être dû à un réflexe ancré en moi depuis que j'ai Mickaël, je me tourne et saisie l'essuie-main accroché sur une armoire. Je l'imbibe d'un peu d'eau puis m'approche de Gadriel pour éponger le sang sur son bras. Cela me permet de reprendre mes esprits et laisse le temps à mon cœur de retrouver un rythme normal dans ma poitrine. Il me laisse faire et je constate que non seulement la peau est refermée, mais elle est parfaitement lisse. Même les symboles tatoués sur son bras sont intacts. J'en profite pour les examiner et découvre une série de hiéroglyphes et de formes géométriques parfaitement agencés. Du bout des doigts, je trace la ligne courbe d'un petit aigle aux ailes déployées.

Sans me brusquer, il retire doucement, ce qui me ramène à la réalité. Je croise son regard dans lequel luit une lueur trouble et sombre qui allume un feu dans mon ventre. Je frémis puis recule de quelques pas, complètement déboussolée. Je n'arrive plus à penser.

— J'ai aussi une autre capacité, m'annonce-t-il après un long silence.

— Laquelle?

Ma voix est rauque, incertaine. Je la reconnais à peine.

— Je peux voir les auras de puissance autour de certains êtres surnaturels. Chaque aura possède sa signature. Plus l'être est puissant, plus son aura est vive.

Je hoche la tête, même si je ne suis pas certaine de comprendre.

— Émilie, j'ai vu l'aura de mon souverain sur toi, c'est elle qui m'a poussé à venir vers toi.

Mon cœur qui s'était calmé repart pour un autre round de samba. Je cligne des yeux à plusieurs reprises.

— Sur moi? Mais pourquoi? Est-ce que c'est dangereux? couiné-je bien malgré moi.

Gadriel sourit au son de ma voix qui part dans les aigus. Son visage s'adoucit.

— Ce n'est pas dangereux en temps normal et il ne peut y avoir que deux raisons pour en porter la trace : peut-être a-t-il utilisé sa magie en ta présence ou peut-être s'est-il donné à toi?

— Donné à moi?

Le regard de Gadriel s'assombrit.

— Goûter au plaisir de la chair avec toi.

— Oh!

Mes joues s'enflamment. Je secoue la tête.

— C'est impossible, je n'ai pas couché avec personne depuis...

Je stoppe net.

Et, ce, malgré la lueur d'intérêt que mes propos ont allumé dans les yeux de Gadriel.

— Et comment fais-je pour me débarrasser de cette... aura? repris-je afin de changer de sujet.

— Elle s'est déjà dissipée, ne t'inquiète pas. Mais si c'est ce qui m'a guidé vers toi à l'origine, c'est aussi ce qui a attiré les hommes s'en sont pris à toi. Ceux au au restaurant ont été ensorcelés. Dans la ruelle, on avait plutôt affaire à des partisans de Lilith. Elle a toujours mené la vie dure aux maîtresses de Stan.

— Je ne suis pas sa maîtresse! m'emporté-je. Je ne sais même qui c'est!

Un coin de sa bouche se retrousse.

— Peu importe la raison, ils ont tout de même tenté de s'en prendre à toi ce qui m'amène à croire que Stan n'est pas très loin et que tu es importante pour lui.

Je hausse un sourcil dubitatif.

— C'est pour ça que tu as débarqué dans ma vie, parce que tu es à la recherche de ce Stan?

— Oui, c'est mon souverain et il a disparu.

Cette fois, je reprends un peu de mon aplomb. Cette histoire ne fait aucun sens! Un démon à la recherche de son souverain! Et quoi encore? J'ai bien l'intention de mettre fin à tout ce délire. Je plante mes deux pieds au sol, croise les bras sur ma poitrine et lui lance mon regard le plus dur.

— Et bien, il n'est pas ici! Tu peux maintenant me foutre la paix!

Moi qui espérais le déstabiliser, son visage reste de marbre, comme la plupart du temps, même si je crois apercevoir une lueur d'amusement dans son regard. Lueur qui me fout encore plus en rogne!

J'ouvre la bouche pour déverser ma colère, quand la sonnerie de son téléphone me coupe dans mon élan. Qui peut bien l'appeler à cette heure?

Gadriel se détourne de moi et décroche sans tarder.

— Quoi?! crache-t-il dans le combiné.

Si fort que je sursaute.

Un moment passe où j'entends la voix d'un homme à l'autre bout du fil. Toutefois, je n'arrive pas à distinguer ses paroles.

— Tu te fous de ma gueule?

Gadriel pousse quelques jurons tandis que son interlocuteur reprend la parole.

Même si je suis curieuse de savoir ce qui le rend dans cet état, je ressens le besoin urgent de m'éloigner de lui et de prendre un peu de recul sur la situation. Je tourne les talons, m'enferme dans ma chambre puis m'assois sur mon lit. Ma tête entre mes mains et mes coudes appuyés sur mes genoux, je prends une grande inspiration pour me calmer. Mais quel bordel! Qu'est-ce que je dois croire maintenant? Suis-je en train de rêver? Est-il réellement un démon? Suis-je encore en danger? Dois-je lui faire confiance?

Les minutes passent alors que j'essaie de remettre mes idées en place. Je réussis presque à me calmer lorsqu'un déclic se fait dans mon esprit.

Je saute sur mes pieds, me précipite à mon bureau où j'ouvre mon vieil ordinateur portable. Quelques clics plus tard, je tape le nom de Gadriel dans le moteur de recherche et mes lectures me rendent encore plus confuse.

« Gadriel, aussi connu sous le nom d'Azazel ou Rameel. Ange déchu, membre influent des sentinelles, chef des légions infernale, ancien gardien de l'Éden, serpent tentateur, roi du désert. »

Les informations entrecroisées et contradictoires associées à ce nom sont aussi nombreuses qu'il y a de religions. Il faudrait entreprendre un doctorat sur la question afin de comprendre toutes les relations et les noms différents que porte cet ange déchu. Néanmoins, deux détails me sautent aux yeux. La mention de deux autres noms associés à Gadriel : Satanaël et Asbeel. Tous les trois sont les membres principaux des sentinelles, ou plus communément appelés les Grigoris. Je m'apprête à cliquer sur le nom de Satanaël lorsqu'un coup à la porte me fait sursauter. 

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