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Chapitre 2

J'aimais la pluie. Mais le jour de mon enterrement, il ne plut pas.

Pour moi, c'était la fin. Dans mon cercueil, pâle et sans vie, mais surtout seule. Personne pour me pleurer. Enfin... Pas grand monde.

Carla était là, comme elle l'avait toujours été depuis cet incident à l'appartement. Lucas était avec elle, pleurant à chaudes larmes. Remarque, il n'y pas beaucoup de jour où je ne le voyais pas pleurer. Et enfin, Rowan. Lui aussi pleurait, mais, contrairement à l'enfant, il essayait de se cacher derrière sa casquette.

Trois personnes. Trois. Et non quatre. J'aurais voulu voir mon père une dernière fois. Mais même pour mes derniers instants, il ne s'est pas montré. Je me sentais comme délaissée, encore une fois.

Je me demandais même si les larmes de ces personnes n'étaient pas fausses si même mon père ne se donnait pas la peine de venir.

Je n'étais pas quelqu'un d'indispensable dans leur vie, au contraire. Carla trouverait bien d'autres enfants pour s'occuper d'eux, mon visage s'effacerait de la mémoire de Lucas au fur et à mesure qu'il grandirait et d'autres lycéens pourrait enfin s'approcher de Rowan et devenir amis avec lui...

Après tout, la mauvaise fille n'était plus là.

Est-ce que quelqu'un se souviendra de moi ?

Ce n'est que lorsque mon esprit commença à divaguer que je me rendis compte d'une chose : Je pensais encore, je n'étais pas morte. Qui l'aurait cru ?

Je sentais même encore le bout de mes doigts. C'était une sensation très désagréable, comme une charge électrique timide qui n'osait pas faire le moindre mal.

Je tentai de bouger ce reste de chair qui me rattachait à la vie, mais rien n'y fait : je n'avais plus de force, comme si j'avais oublié comment faire.

C'est alors que mes doigts disparurent. Ma présence était de nouveau incertaine quand ce monstre d'électricité se manifesta dans ma poitrine. Je pris une énorme bouchée d'air avant de me mettre à tousser brutalement, me redressant sur mon lit.

J'étais vraiment en vie !

Je ne comprenais pas ce qui venait de m'arriver mais j'avais bien fait face à la mort. Cette sensation de renouveau me fit complètement oublier le tsunami qui avait eu lieu dans ma chambre un peu plus tôt. J'étais si heureuse d'avoir retrouvé ma vie que mon cœur tambourinait à l'intérieur de moi. J'avais l'impression qu'il pouvait s'échapper à tout instant. Je ne sus comment retenir mes larmes de soulagement. Elles glissèrent sur mes joues à torrent, jusqu'à tomber sur le drap qui me recouvrait.

À ce moment je compris : ce n'était pas mes draps ni ma chambre.

Je tentai de reprendre mon calme, aussi bien que mal, en essuyant mes joues avant de regarder autour de moi. Je pensais avoir repris connaissance dans ma chambre ou, à la limite, dans un hôpital, entourée de médecins, mais ça n'en avait pas l'air. J'étais installée sur un lit à baldaquin en bois ancien, les murs étaient recouverts d'une tapisserie à motif floral beige, un lustre était accroché au plafond, brillant de mille feux avec toute ces perles, un tapis verdâtre protégeait le sol. Il y avait même une coiffeuse en bois d'un modèle archaïque qui luisait comme si elle était neuve...

À côté de moi, se trouvait une jeune fille rousse qui tenait une rose dans sa main, tremblante. Elle s'apprêtait à la placer dans un vase sur la commode. Son regard semblait surpris et effrayé en même temps.

J'eu beau dévisager ses traits fins et ses jolies taches de rousseurs, je ne la trouvais pas dans ma mémoire. Ni elle, ni l'endroit où je me trouvais ne m'étaient familiers.

Je jetai un bref regard à la porte quand la fille se mit à parler.

– V-vous étiez presque morte...

Sa voix était faible, presque inaudible, pourtant elle portait de lourdes paroles. Je retournai la tête vers elle, l'observai à nouveau et tentai de discerner son utilité dans la chambre.

– T'as quel âge ?

– Pardon ? demanda-t-elle, les yeux grands ouverts et la bouche béante.

– Ton âge.

Avant de me répondre, elle me fixa longuement puis redirigea ses yeux bleus vers le sol.

– 12 ans.

Je fronçai les sourcils. Qu'est-ce qu'une enfant comme elle faisait ici ?

– T'es pas un peu jeune pour être infirmière ?

Même pour une période de stage, ça me semblait irréaliste.

Surprise, l'enfant se redressa et secoua la tête.

– Infirmière ? Mais... je ne le suis pas. Je travaille pour vous, pas pour l'hôpital. Voulez-vous que j'appelle le médecin ?

– C'est une blague ?

Je ne savais même pas quoi lui répondre. J'étais complètement dépaysée avec ces murs que je ne connaissais pas et la rousse ne rendait pas les choses plus faciles.

– Je ne comprends pas... Mademoiselle, ne vous souvenez vous pas ?

Je frottai mon visage avec mes mains, soupirant longuement pour essayer d'y voir plus clair. Malheureusement, je ne savais plus penser.

La fille passa sa main sur mon épaule. Je sursautai avant de la retirer d'un geste rapide et hostile.

– Explique toi. Comment je suis arrivée là ?

Je voulais des réponses, savoir qu'est ce qui était arrivé à ma chambre et comprendre ce qu'elle racontait. À ce moment-là, elle était la seule qui pouvait me les fournir.

J'avais des fourmilles dans les jambes et mes bras étaient très faible quand j'essayais de les bouger. Mais je réussis tout de même à m'assoir sur le rebord du lit alors qu'elle commençait à me raconter une histoire tirée par les cheveux. On avait changé mes vêtements pour une robe de nuit blanche, un peu vieillotte selon moi.

– Vous étiez partie au lac Safi avec votre mère. C'était son anniversaire, il y a quelques jours, vous vous souvenez ?

Le lac Safi ? C'est où ça ?

– Malheureusement, la barque s'est retournée. Votre mère a su remonter à la surface mais, à cause de vos rubans, vous êtes restée bloquée sous l'eau.

J'écoutais son histoire attentivement, comme une enfant à qui on lit des contes de fées.

– C'est Monsieur le duc qui vous a sauvée ! Il était resté sur le rivage mais n'a pas hésité une seconde pour se jeter à l'eau.

– Le duc ? questionnai-je.

– Votre père.

– Ha !

Je ne pus me retenir. Je venais d'avoir la certitude qu'elle me mentait, avec son histoire.

La fille me regardait, ne saisissant sûrement pas ma réaction.

– Ma mère est morte, mon père en prison, et tu veux que je croie à tes histoires ?

Elle laissa échapper un halètement.

– Mademoiselle ! Comment pouvez-vous dire ça ?

Je me levai avec difficulté de ma place quand une mèche de cheveux noirs tomba sur mes épaules. Combien de temps j'avais dormi pour que mes cheveux poussent à ce point et retrouve leur couleur ?

Je pris la mèche, la fixai et restai figée. Une vague de terreur m'envahit. Mes cheveux n'étaient pas naturellement noirs. J'avais fait tellement de teinture que j'en avais oublié leur couleur.

Prise de panique, je courrai vers le miroir de la coiffeuse, manquant de tomber à cause de ces jambes engourdies.

Je le vis, pour la première fois depuis mon réveil : mon reflet. Une magnifique femme brune remplaçait l'adolescente que j'étais. Cette personne ne me ressemblait en rien. Elle avait de beaux cheveux longs et noirs, bien égalisés, alors que j'avais teint les miens d'une couleur métallique. Je les avais même coupés moi-même. J'aimais bien le carré que ça rendait.

La peau blanche de la femme reflétait sa pureté alors qu'il y avait deux, trois boutons d'acné qui se couraient après sur mes joues. Mon grain de beauté aussi avait disparu.

Ses yeux gris montraient tout son charme et son innocence que j'étais incapable de posséder... On m'avait souvent dit de changer de regard. Par respect pour les adultes.

Le corps de cette femme, qu'on pouvait confondre avec une poupée, était si fin et frêle. Tous mes muscles étaient partis. Je ressemblais à un cure-dent.

Je pris une grande inspiration avant de me retourner vers la rousse.

– C'est quoi ton prénom ?

– ...Émilia, hésita-t-elle.

Je rêvais. Je ne voyais pas comment ça pouvait arriver sinon. Je m'étais sûrement endormie devant un film ou un livre et je me réveillerais bientôt. C'était forcément ça ! En y réfléchissant bien, la femme dans le miroir me rappelait le personnage principal du livre de Janette. Il y avait un dessin du visage des deux protagonistes : un au début, un à la fin.

L'enfant était tout aussi perdue que moi. Je ne savais pas pourquoi ce livre m'avait autant marqué et elle ne comprenait pas pourquoi je réagissais comme ça. Pour elle, je la connaissais bien avant l'accident.

– Tout va bien ? Demanda-t-elle, s'approchant de moi, l'air soucieux.

– Et le mien ?

Elle avala sa salive avant de prononcer les mots que j'attendais :

– Nefeli Vélum.

C'est bien ce que je pensais.

Je pris ma joue entre mes doigts pour la pincer, mais je ne me réveillais toujours pas. Je me sentais un peu ridicule d'avoir cru ce que disaient les films sur le fait de se faire mal dans un rêve.

Je pensai alors à me rendormir pour retrouver ma vraie chambre, mais est ce que je pouvais vraiment y arriver dans ces conditions ? La réponse fût vite vue : non.

Je regardai autour de moi, cherchant une solution, quelque chose qui pourrait m'aider mais il n'y avait rien dans la pièce qui m'inspirait. Sans prévenir, je pris la porte et commençai à marcher dans le long couloir baroque, ignorant les appels d'Émilia. Je ne pouvais pas rester à la place de Nefeli, cette petite fille parfaite qui me dégoutait.

C'est bon, c'est fini les rêves Gabrielle ! Réveille-toi !

Alors que je courais presque, pieds nus, sans savoir où aller, je rentrai dans une femme, beaucoup plus imposante que moi, et tombai sur les fesses. Elle était accompagnée d'une autre dame, toute deux habillées de robes grises et poussiéreuses, recouvertes d'un tablier blanc. L'une d'entre elles était blonde, avec une couette basse. L'autre était coiffée d'un chignon gris : celle que j'avais cognée.

Les deux me regardèrent comme des poissons hors de l'eau, leurs yeux grands ouverts, ne croyant pas ce qu'elles voyaient.

– Mademoiselle ! crièrent-elles en même temps.

Celle que je n'avais pas touchée porta ses mains jusqu'à sa bouche par reflex. Un grand sourire se dessina sur ses lèvres et ses yeux brillèrent, étant au bord des larmes. L'autre s'abaissa pour m'aider à me relever.

– Tout va bien ? interrogea-t-elle. Que faites-vous dans le corridor à courir ainsi ? Vous risquez de refaire un malaise ! Et où sont vos chaussures ?

– Je dois rêver, vous êtes réveillée ! s'exclama la blonde. Quelle soulagement... Je vais prévenir le maître !

Sur ces mots, elle partit en direction opposée à la chambre où j'étais à toute allure.

Je n'eus le temps de répondre que la femme me tirait déjà le bras. Elle voulait sûrement me ramener à la chambre. Je tentai de me retirer de son emprise mais elle avait beaucoup plus de force que le corps fluet de Nefeli. J'avais l'air ridicule à me tortiller dans tous les sens et elle ne devait même pas sentir ma lutte. La honte.

– Lâchez moi !

– Enfin, mademoiselle... C'est pour votre santé.

J'avais l'impression de m'être faite kidnapper, sans aucun moyen de m'échapper. Elle ne me regardait même pas et continuait d'avancer. En un rien de temps, on était de retour auprès d'Émilia. Elle me lâcha enfin. Soulagée, mais aussi angoissée à l'idée qu'elle ne me rattrape, je courus jusque dans un coin de la chambre. Les deux personnes me regardèrent, soucieuses de mon état.

J'avais tellement peu de force dans mon corps que me tenir debout me demandait un effort considérable. Je m'appuyais même sur le mur pour éviter de m'effondrer.

Émilia se précipita vers moi, sûrement pour me soutenir, mais s'arrêta en cours de route quand je lui hurlai dessus.

– M'approche pas !

Ça devait faire quoi ? 20 minutes que je m'étais réveillée ici, mais toujours aucun signe de mon retour chez moi. Je n'aimais pas cet endroit. Tout le monde me regardait avec attention, comme si on se connaissait depuis longtemps. Les décors m'oppressaient. J'avais l'impression qu'ils tournaient autour de moi et qu'à tout moment je pouvais me recevoir un lustre dans la gueule. Et ce visage que je portais... C'était la pire des choses. Mon identité toute entière avait complètement disparut dès mes premières nouvelles respirations. Ce rêve n'était pas un rêve, mais un cauchemar !

La dame qui m'avait ramené dans la chambre prit les devants, et se redirigea vers moi. Émilia la regardait faire.

– Mademoiselle, veuillez vous allonger, s'il vous plaît. Vous ne tenez même plus debout.

Elle tendit sa main dans ma direction, et j'en profitai pour courir vers le vase sur la commode. Je le brisai au sol, pris en vitesse un bout de verre et le pointai vers les deux.

– Je vous ai dit ne pas m'approcher. Faites-le et je vous plante avec ça, comprit ?

Elles n'osèrent plus rien dire, par crainte de ce que je pouvais bien faire avec ce morceau de verre. Pour garder mon sérieux, je retins un rire face à leur expression. Elles me dévisageaient toute les deux, avec la bouche à demi ouvert et le regard perdu.

Vous avez peur, n'est-ce pas ?

Des gouttes de mon propre sang coulaient dans ma main. La dame y jeta un bref coup d'œil avant de reprendre la parole :

– Je vous demande pardon. Je ne voulais pas vous mettre mal à l'aise.

C'est sur ces paroles qu'elle inclina la tête et s'en alla. Émilia fit un pas en direction de la porte à son tour, puis s'arrêta pour me regarder. Elle hésita un instant.

– Mademoiselle ?

– Dehors.

Elle se mordit la lèvre inférieure et recula, ses yeux toujours rivés sur moi. J'observai, sur elle, une expression peinée, comme si elle essayait de compatir avec moi. C'est la dernière chose que je vis d'elle, avant qu'elle ne s'en aille enfin.

Je relâchai le morceau de verre et regardai ma main. Elle était complètement rouge.

Quelle jolie couleur... ça semble si réaliste.

La douleur aussi était réaliste. Ça piquait. Un peu. J'approchai ma main de mon visage et je ne fus pas surprise de sentir l'odeur métallique du sang.

Je la connaissais, cette senteur, mais je ne m'attendais pas à m'en souvenir de manière si précise.

Dans cette chambre où j'avais l'impression que les motifs au mur dansaient, je ne pouvais qu'attendre. C'était comme ça que je comptais revenir.

Lentement et appuyée sur le mur, je m'approchai de la porte fenêtre pour y observer le paysage inconnu et pourtant si beau : Le soleil brillait comme en été ; sous le balcon, les arbres étaient en fleurs, l'herbe verte et bien tondue ; des galets blancs séparaient la verdure du chemin de sable qui menait au grand portail gris. La pluie battante que j'aimais tant, le vieux sapin qu'on avait abattu dans le jardin, la voisine qu'on voyait passer avec ses poubelles... Il n'y avait rien de tout ça.

Soudain, on toqua à la porte. Je me retournai brusquement vers celle-ci sous la surprise. Sans attendre ma réponse, un grand homme brun, à la barbe bien taillée entra. Je n'eus le temps de réagir qu'il me prenait déjà dans ses bras.

– Nefeli... murmura-t-il, la voix tremblante. J'ai bien cru t'avoir perdue...

Inconfortable et mal à l'aise, je repoussai l'homme de mes deux mains. Il ne força pas pour rester ainsi et se détacha simplement. Mon sang laissa une tâche sur sa chemise.

– Qu'est-ce que vous voulez à la fin ?

Je n'arrivais pas à cacher mon irritation, fronçant les sourcils. Toutes les personnes que je croisais ne pouvaient s'empêcher d'être heureux pour le réveil de Nefeli, pendant que moi, j'attendais le mien.

L'homme sourit alors, l'air ravi.

– Je voulais savoir comment allait ma fille, fit-il. Tu es sûrement très fatiguée, n'est-ce pas ?

Je ne lui répondis pas. Je n'étais pas seulement fatiguée, mais aussi agacée de ces conneries. Quand est-ce que j'allais pouvoir retourner chez moi ?

– Je reviendrais te voir quand tu seras reposée. Ta mère ne tardera pas non plus à rentrer.

Il m'adressa un dernier sourire avant de me laisser seule à nouveau. Une solitude que je ne pensais pas regretter à ce moment-là.

Les jours passèrent et le décor ne changeait pas. Le lendemain de mon arrivée ici, je n'avais toujours pas quitté le corps de Nefeli. Ni le surlendemain. Ni même les jours d'après. J'avais du mal à y croire. Comment un cauchemar pouvait prendre autant d'ampleur ? J'étais coincée et je ne pouvais rien faire pour changer ça.

De tous les personnages dans ce roman, il a fallu que je prenne la place de la fille la plus insupportable.

J'avais bien essayé de replonger dans l'eau de la baignoire pour me noyer mais ça n'avait pas marché. Et je n'eus le courage d'aller plus loin...

Mon incrédulité avait bien des limites. Il fallait que j'ouvre les yeux : Nefeli Vélum du royaume d'Uranema n'existait plus. Gabrielle, l'emmerdeuse du quartier, non plus.

Il n'y avait plus que mon âme dans son corps.

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