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Chapitre 11

– Que la paix couvre le prince de la couronne d'Uranema, a annoncé le duc.

– Messire Vélum, je suis ravi de vous voir parmi nous, ce soir.

– Votre altesse, reprit-il. Puis-je vous présenter ma fille qui assiste, ce soir là, à sa toute première soirée officielle ?

– À dire vrai, nous nous sommes déjà rencontrés. J'esperais vous revoir, mademoiselle.

Il tourna la tête dans ma direction au moment où il prononça ces mots et, par la même occasion il tendit sa main vers moi, paume au plafond.

– Pourrais-je avoir l'honneur de passer la prochaine danse à vos côtés ?

J'ai regardé sa main un moment avant de lever la tête vers lui et ses parents. Anson avait l'air si sérieux et calme à la fois. Ses parents me dévisageaient comme s'ils attendaient ma réponse avec impatience. Le duc et la duchesse nous regardaient aussi mais là n'était pas le problème.

Le roi et la reine me fixaient : je ne pouvais pas refuser leur fils, et pourtant ma main refusait de bouger. Qu'est ce qu'ils penseraient de moi si je lui disais non dans un moment pareil ? Ce n'était pas le bon moment pour faire de vague. Je le savais, mais j'étais tétanisée.

"je dois lui prendre la main, ai-je pensé. Ça ne peut pas être si compliqué. Le roi regarde. Je ne dois pas causer de problème. Vas-y, Gabrielle... Tu peux le faire!"

Malgré mes encouragements, je ne voyais pas un prince qui souhaitait danser avec moi, mais bien une main ensanglantée cherchant à trouver de l'aide. Cette vision n'améliorait pas l'état de ma migraine.

– Tout va bien, Nefeli ?

La voix de la duchesse m'a rappelée à la réalité.

Avec beaucoup plus d'effort que ce que j'aurais pensé, j'ai réussi à lever la main jusqu'à la sienne, tremblante comme une feuille.

Cette main pleine de sang, ce décor chaud et douloureux et ces personnes mourrantes n'étaient plus là, et ce depuis bien longtemps. Mais comment oublier ? On n'oublie pas les mauvais souvenirs aussi facilement...

– Vous m'en voyez ravi, dit alors le prince, avec un sourire qui se voulait reconnaissant.

Il m'entraina en plein milieu de la piste de danse. Je sentais le regard lourd et indiscret de tout les invités sur nous. J'entendais même clairement leurs chuchotements et commérages.

– Ne faites pas attention à ce qu'ils disent. Concentrez vous sur moi.

C'était bien ça, le problème : Je ne pouvais pas me concentrer sur autre chose que lui. On était beaucoup trop proche et je commencais même à douter de mon plan. Je pensais que ce sceau royal n'en valait plus la peine, finalement.

La précédente musique s'était arretée. Nous étions là, au centre de cette piece, avec d'autres danseurs, à attendre qu'un son veuille bien sortir de ces instruments. Ce supposé calme me rendait encore plus nerveuse. Je voulais vite en finir mais ce n'était pas le cas des autres invités, apparement.

Rien n'avait encore commencé, mais je sentais déjà quelque chose de douloureux dans ma poitrine. Comme si on avait utilisé mon cœur en tant que tambour qu'on ne cessait de frapper.

Il m'observait mais, moi, tout ce que je pouvais regarder était le sol.

– Je suis navrée votre altesse, mais je n'ai jamais apprit à danser, ai je déclaré.

– Ce n'est pas très grave. Suivez mes pas.

La notes de musiques ont chatouillé mes oreilles, et le prince a glissé ses pieds sur le parquet, m'entrainant avec lui dans sa valse.

Je n'ai pas menti : je n'ai jamais apprit à danser. "Faire semblant" aurait pu me sortir de là, mais même "faire semblant"était compliqué. Je n'y arrivais pas. Pas dans mon état, en tout cas.

Chacun de ses mouvements étaient fluides et soignés, alors que je me battais interieurement pour ne pas tout faire foirer.

J'esperais qu'avec la musique, mon cœur se calmerait, mais je l'entendais, bien plus que tout autour de moi. Respirer en devenait difficile.

– Vous savez, je me demandais si vous alliez vraiment venir. J'ai été soulagé lorsque j'ai vu votre visage parmi les invités.

Sa voix résonnait dans mes oreiles, comme si elle était éloignée, distante. Lui-même paraissait flou et inéxistant. Je ne comprenais plus grand chose à ce qu'il se passait autour de moi. J'avais l'impression que des minutes entières étaient passées et pourtant, le musiciens ne cessaient leur chanson.

– Je voulais m'excuser, pour ne pas avoir été assez rapide, le jour où nous nous sommes rencontrés. Si j'avais pu vous éviter d'assister à cette scène horrible, je l'aurais fait, pour sûr ! Mais j'ai laissé le sang de la bête tâcher votre robe et vos yeux se salire de cette vue.

– Oui...

– Ça me fait du bien de vous en parler. J'ai le cœur apaisé.

– Oui...

– Comment vous sentez vous ? Ça n'a pas été trop compliqué de devoir faire face à toute ces personnes ?

– Oui...

– Tout va bien ? Êtes-vous sûre de m'écouter ?

– Oui...

– Pouvez vous au moins me regarder ?

J'ai bien essayé de relever la tête, mais je ne voyais rien d'autre que des tourbillons de personnes pour accompagner la tempête qui faisait rage dans ma poitrine. J'avais de plus en plus de mal à tenir debout. Plus le temps passait, plus j'avais l'impression de m'écrouler.

"Va-t-en..."

Le dire ? Impossible. Lui faire comprendre ? Impossible.

Je ne pensais plus clairement, je ne savais même plus pourquoi j'avais accepté cette danse. Tout ce que ça m'a apporté ne fût que le rappel de mauvais souvenirs.

Mon frère, allongé sur le sol, entouré de flammes et de destruction... Il m'a tendu sa main. Il m'a appelé. Mais je n'ai rien fait.

– Ai-je dit quelque chose qu'il ne fallait pas ?

"Va-t-en..."

J'ai arreté mes pas, lents et ridicules. Un frisson glaciale me parcourait l'échine et j'avais la nausée. Tout semblait s'éffondrer autour de moi.

– Mademoiselle, vous ne vous sentez pas bien ?

"Va-t-en..."

– Nefeli ?

"Gabrielle ?"

J'ai tout lâcher. Ses mains, la danse, et même ma dignité. La chanson n'était pas encore finie mais peu importait.

Le sourire destabilisant du prince avait disparut et c'est tout ce que j'ai pu remarquer avant de quitter la salle en courant. J'avais tellement de chose en tête à cet instant que je n'ai pas pensé à verifier s'il était en train de me suivre.

Seule sur une des nombreuses terrasses du jardin, l'envie de vomir est rapidement montée en moi comme le retour d'un grand huit après mangé. La nausée brouillait mes sens : je n'entendais plus rien malgré le volume de la fête, ma vision flou m'empêchait d'aller plus loin et je ne pouvais plus sentir que la sueur froide couler sur mon front.

Accroupie sur le carrelage froid de la veranda, je serrais fort le poing au niveau de mon cœur, comme si c'était la seule solution pour l'empêcher de partir.

"Papa, aide moi."

Doucement -trop doucement- le trouble et le désordre de mes pensées ont commencé à s'évaporer. Mon cœur, je ne l'entendais plus. Mon souffle, il m'apaisait. Les vibrations du sol, je les sentais. Tout redevenait normal, si ce n'était mes jambes tremblotantes et mon front transpirant.

La crise est passé, mais qu'en était il du prince ? Et le roi, m'avait-il vue abandonner leur fils ?

– Peut être que je suis passée innaperçue, ai-je murmurer. Peut être qu'ils étaient occupés avec d'autres invités...

"Non, ils ne t'ont pas vu."

En entendant cette voix, j'ai directement relevé la tête : personne autour. J'entendais de nouveau ces voix agaçantes et incessantes. C'était vraiment le meilleur moment pour qu'elles se manifestent.

"À quoi pensais tu ?

– Tu es ridicule.

– Personne ne t'as vu.

– Il n'en parlera pas.

– Pourquoi as-tu accepté ?

– Quelle image tu donnes...

– Stupide fille.

– Tu ne sais même pas faire la différence entre les souvenirs...

– Et la réalité.

– Entre le prince...

– Et ton frère."

Ces voix, je ne les connaissait pas. Et pourtant, elles étaient toujours là, à m'insulter, me rabaisser et m'embrouiller l'esprit. Je ne comprenais rien ! Est-ce qu'elles voulaient m'aider ou me faire couler ? Avant de pénétrer dans ce monde, je n'avais jamais eu de problème de schizophrénie.

Malgré tout, elles avaient raison. Elles avaient toujours raison. J'étais stupide et ridicule. Tout ça, c'était du passé, mais le présent se débrouillait toujours pour me le rappeler.

Petit à petit, les voix se sont tues. Le bruit étouffé des festivités m'annoncait la fin d'une danse. Celle que j'avais commencé ou non, je ne savais même pas combien de temps j'avais passé dehors.

Le diner n'était même pas encore servit, mais je voulais déjà m'en aller d'ici. Le calme et la tranquilité, c'est tout ce que je demandais. Malheureusement, peu importe où je tournais la tête, il n'y avait ni l'un ni l'autre.

Lourdement, j'ai fini par me relever. J'ai prit une bonne inspiration avant de me mettre en route vers la salle de bal, bruyante et trop peuplée à mon goût.

Dans la salle, je ne voyais le prince nulle part. Le couple royal était toujours en compagnie des parents de Nefeli. Qu'est ce qu'ils pouvaient bien se dire pendant tout ce temps ?

Je me dirigeais vers le groupe, lorsqu'un homme vétu d'un costume à plumes noirs interrompit le roi et le duc. Il s'appuyait sur une canne dont le pommeau en était argenté. Je n'avais aucune envie de commencer une nouvelle discussion avec ce genre de personne, alors j'ai directement tracé vers les deux femmes.

– Nefeli ! Te revoilà, a déclaré la femme qui me sert de mère.

– Où étiez vous passée ? Reprit la reine.

– Je ne me sentais pas bien. Je suis allée prendre l'air, dehors.

– Oh pauvre jeune fille... la compagnie des hommes vous fait donc un tel effet ?

– Je ne dirais pas que c'est-

– Peut être est ce le fait de danser devant tant de monde ? Il faudrait vous habituer à ce genre de soirée, cependant. Ne vous inquitez pas. Avec le repas que nos chef ont préparé, je suis sûre que ça ira tout de suite mieux.

Je n'ai même pas eu le temps de finir ma phrase que la reine Allina parlait déjà comme si elle était toute seule. Elle ne me laissait pas en placer une.

Comme si le crieur avait entendu la reine, il a annoncé que le repas était servit. La reine prit le bras du roi et, tout deux, avancèrent vers une porte qui menait à une gigantesque salle à manger. Tout les invités ont suivit le mouvement. Les Vélum étaient attablés auprès du roi, mais je n'ai pas vraiment eu l'occasion de parler franchement avec la reine.

Le prince, assis à la gauche du roi, me jetait des coups d'oeil inquiets de temps en temps, mais je ne le regardais jamais assez longtemps pour qu'il daigne me questionner.

Entre sourires hypocrites et paroles mielleuses, je ne saurais dire lesquels m'ont le plus fatiguée durant tout ce temps. La soirée s'est finie sur une note positive du côté du roi. J'esperais juste qu'il n'ai rien remarqué entre son fils et moi.

Le reveil fût compliqué, le lendemain. Je n'ai pas ouvert les yeux avant midi. Étrange venant de moi. En temps normal, j'étais capable de me lever tôt même avec très peu d'heure de sommeil. Mais pas ce jour là.

– Mademoiselle. Monsieur Orion vous attends depuis ce matin, a précisé Émilia, lorsqu'elle m'a apporté mon petit-déjeuner. Il vous attend dans votre bureau.

Orion venait tout les jours, depuis que je lui en avais donné l'autorisation. Jarrel avait encore du mal à supporter le voir trainer dans les couloirs.

Il m'enseignait tout ce que j'avais à savoir sur la famille royale, les coutumes et l'étiquettes pour éviter une catastrophe lors du bal. Mais maintenant que la fête était finie, à part trier des lettres, je ne voyais pas ce qu'il pouvait faire d'autre.

Après avoir terminé de manger, je me suis dirigée vers le bureau. Orion était assis sur le canapé -qui avait été changé- et fouillait déjà dans les lettres que j'avais reçues.

Quand je penettrai dans la salle, il releva la tête, un sourire éclatant sur les lèvres.

- Vous vous décidez enfin à me voir.

- Jetez les, ou brulez les, ai-je dit en parlant des lettres.

- J'éviterai à votre place.

- Pourquoi ?

Il me tendis une enveloppe couleur bordeau, aux contours dorés. Sur la cire qui scellait le bout de papier se trouvait la forme d'une couronne.

– C'est le sceau royal ? C'était aussi simple de l'avoir ?

– Que dites vous là ? C'est la poste royale. Si c'était aussi simple d'avoir le sceau entre ses mains, ça se saurait.

J'ai ouvert l'enveloppe avec précipitation, impatiente de savoir ce qu'elle pouvait contenir. Une lettre envoyée avec la poste royale, ça ne pouvait venir que du prince ou de la reine ! Il fallait que ce soit de la reine.

Une date. Un événement. Et un nom. C'est tout ce qui m'interessait.

La reine m'avait invitée pour l'une de ses rencontres entre amies. La duchesse devait sans doute avoir reçu la même invitation.

Sans attendre, je me suis précipitée derrière le bureau, attrapant une feuille et une plume, et j'ai commencé à gribouiller quelques lignes à envoyer pour réponse.

Malheureusement, je n'avais jamais écrit de lettre auparavant. Encore moins de lettre solennelle. Beaucoup de mots inutiles et pas assez soutenus, beaucoup d'erreur de syntaxe, beaucoup de répétition... Le français n'était pas une de mes matières favorites.

– De quoi s'agit-il ?

J'ai levé ma tête vers lui. Il était encore là. Évidemment. Mais ça ne pouvait pas mieux tomber.

– Savez vous écrire une lettre ?

– Une lettre ? Bien sûr.

– Vous allez écrire pour moi quelques mots.

– J'écrirais des romans entiers pour vous.

J'ai haussé un sourcil, perplexe, laissant un silence s'installer dans la pièce. Certaines de ses phrases perdaient tout sens une fois qu'il ouvrait la bouche. Je n'ai su quoi répondre. Ses paroles restaient comme un puzzle non résolut dans ma tête. Qu'est ce qui n'allait pas chez lui ?

– J'avais une question, a-t-il reprit dans un calme qu'il connaissait bien.

– Quoi encore ?

– Votre nom. Comment dois je vous appeler ?

– Comme tout le monde.

– Même si nous savons tout les deux la vérité ?

Je n'ai pas répondu, froissant le papier sur lequel j'écrivais. C'était frustrant de savoir qu'une personne connaissait la vérité. Je ne savais pas d'où il la connaissait mais je ne pouvais me résoudre à lui donner mon nom. Qu'il sache mon secret était une chose. Que ce soit moi qui lui dise en était une autre.

Mes secrets, je les garderai pour moi.

Quelques fois, il me faisait penser à Rowan, mon seul... compagnon, dans le monde réel. Mais à d'autres moments, tout les deux n'avaient rien à voir ensemble. Rowan n'avait jamais fait le malin avec moi, contrairement à Orion que je ne connaissais que depuis peu. Il disait tout ce qui lui passait par la tête. C'était à se demander s'il reflechissait vraiment à ses paroles.

Je me suis levée, j'ai prit une nouvelle feuille et je suis allée lui posé sur la petite table, face à lui, avec mon stylo.

– Vous vouliez m'aider, non ? Alors tout commence par là.

– Par une lettre ?

– Par un service.

– Ce n'est pas le premier service que je vous rends, mademoiselle, annonça-t-il le stylo déjà en main.

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