Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 8

Lorsque j'arrive enfin, totalement exténuée, au pied des premières tours, le jour est entrain de baisser. La température s'est faite plus supportable, et je sais qu'il ne me reste qu'une poignée d'heures avant que la nuit ne tombe totalement. Je m'avance entre les bâtiments délabrés, un peu moins inquiète. Si tout se passe bien, je devrais pouvoir regagner le QG à temps.

Mes pensées dérivent vers mes coéquipiers. J'espère sincèrement qu'ils auront eu autant de chance que moi. Car le désert en a englouti plus d'un. Nombre d'enfants et d'adolescents protégés par Dorian ne sont jamais revenus de nos dangereuses expéditions diurnes.

Je lève les yeux vers la pointe des buildings environnants, se dressant en direction du ciel. Si l'on y réfléchit, elles sont comme autant de défis aux divinités qui, selon les légendes, peuplent ces cieux désespérément vides.

Autrefois, elles portaient un nom. One World Trade Center, Empire State Building, et j'en passe. Mais aujourd'hui, elles ne sont plus que de misérables flèches de béton désaffectées, qui déchirent l'uniformité d'un paysage dévasté.

Après seulement quelques minutes d'une marche de plus en plus laborieuse, j'arrive à un carrefour, et je regarde autour de moi, soudain saisie par un sentiment étrange. Je n'ai aucune idée de l'endroit où je me trouve. Mais, une chose est sûre : je ne suis pas au bon endroit.

Je cherche mes repères au milieu de cet environnement hostile, vainement. La panique, devenue ma compagne la plus fidèle, refait surface, se logeant à nouveau au creux de mon estomac.

Je ne mets pas longtemps à comprendre la raison de ma soudaine ignorance géographique : le paysage s'est simplement métamorphosé. Lors de son passage, l'ouragan a déplacé des montagnes de sables, découvrant ainsi certains bâtiments, et recouvrant les autres. Sans compter que de nouvelles tours se sont effondrées, rendant certains accès totalement impraticables. Quant aux entrées dans les égouts... Elles sont carrément devenues invisibles.

Je pousse un gémissement désespéré, au bord de la rupture. Ce cauchemar n'aura-t-il donc jamais de fin ? Un profond sentiment d'abattement pèse sur mes épaules, et je suis un instant tentée d'abandonner la partie, pour me laisser mourir dans un coin. Mais le côté battant qui vit en moi décide quand même de continuer à chercher son chemin. On ne sait jamais...

***

J'ai l'impression que cela fait des heures que je tourne en rond. J'avance sans savoir vers où, complètement perdue, et la gorge terriblement sèche. Imperturbable, le jour s'enfuit, cédant sa place à l'obscurité. Celle-ci, ombre mortelle qui plane au-dessus de ma tête, se déploie lentement. Je suis en train de perdre la course contre la montre.

Il fait de plus en plus sombre. De plus en plus froid. Frigorifiée, je resserre les pans de ma veste, à présent trop légère, autour de mon corps. Ces dernières minutes, la température a chuté de plus de dix degrés. Parcourue de violents frissons, je me mets à trembler.

Sans discontinuer, presque par automatisme, je me fraye un chemin à travers les gravats qui encombrent les larges avenues abandonnées. Je croise la carcasse décharnée d'une voiture et j'envisage sérieusement de m'y glisser pour dormir un peu. Je suis si fatiguée... Tout mon corps me fait mal.

Plusieurs fois, je trébuche et manque de tomber. Mais je sais que si je me retrouve au sol, je n'aurai plus la force de me lever et de repartir. Alors, vaillamment, je mène un combat acharné contre moi-même, et mes limites physiques, dont je me rapproche dangereusement. Régulièrement, ma vue se brouille, et je suis obligée de déployer des trésors d'énergie pour rester consciente.

A plusieurs reprises, j'ai l'impression de voir des lumières se détacher dans le lointain. Celles-ci me redonnent du courage, et je puise dans mes dernières forces pour me ruer dans leur direction. Mais, alors que je cours vers elles, celles-ci disparaissent, mirages de feu dans un désert à présent glacé. Reflets des derniers rayons du soleil qui meurent en même temps que moi. Sauf qu'eux, renaîtront demain.

Lorsque je manque à nouveau de m'écraser sur le sol, je décide de faire une pause. Tant bien que mal, je rejoins le modeste couvert que m'offre l'ancienne entrée d'un bâtiment, et me laisse glisser sur le sol, appuyée contre ce qu'il reste du chambranle de la porte du hall.

Je suis épuisée, et j'ai si froid, que mon esprit s'embrume lentement. Mes paupières se font de plus en plus lourdes. Je n'ai plus la force de résister à l'engourdissement qui saisit peu à peu mes membres. Une douce torpeur m'envahit, et je souris imperceptiblement. Je me sens mieux.

Sous mes yeux, dansent des souvenirs enfouis depuis si longtemps que je ne suis même pas certaine qu'ils m'appartiennent vraiment. De fugaces impressions me reviennent, et me submergent. Un ensemble de sentiments que je ne pouvais pas comprendre à l'époque. Amour inconditionnel, joie, tristesse, colère, peur... Tout cela s'entremêle et me bombarde brutalement.

Un visage féminin, qui me regarde tendrement, s'impose à moi, étonnamment clair. Je la reconnais immédiatement. Elle a les mêmes traits fins que moi. Les mêmes yeux clairs. Les mêmes cheveux d'un blond presque transparent. Ma mère... Je crois que je tends les bras vers elle. Mais je n'en suis pas certaine. Je délire, je le sais. Mais revoir cette image, disparue depuis si longtemps de ma mémoire, me fait du bien.

Il me semble bien qu'elle me caresse le visage, et me secoue doucement.

-Réveille-toi, me murmure-t-elle à l'oreille. Bats-toi, il en est encore temps...

Je geins doucement, et mon gémissement me semble lointain. L'espace d'une seconde, revenant à moi, je ressens de nouveau la douloureuse morsure du froid. Je comprends que mes mains et mes pieds commencent à geler, et mes lèvres sont gercées. Mais je retombe presque immédiatement dans ma léthargie, incapable de saisir la gravité de la situation, à chaque seconde un peu plus proche de lâcher prise de façon définitive. Mon pouls ralentit lentement, je peux le sentir au plus profond de moi. Mais les battements sourds, de plus en plus calmes, m'apaisent.

Soudain, je me sens soulevée du sol par une paire de bras puissants. Immédiatement, le portrait de la personne dont je suis la proche surgit dans mon esprit.

-Ian... parviens-je à articuler dans un souffle.

La douce température d'un corps enveloppe le mien, et je me blottis contre cette source de chaleur providentielle. Petit à petit, je me sens reprendre vie. Mes dents claquent, et je suis de nouveau parcourue de violents frissons. J'ai l'impression qu'un liquide incandescent se répand dans mes veines. La sensation est indescriptible. Une véritable torture. Mais je me sens peu à peu reprendre vie.

Lentement, il me semble que l'atmosphère se réchauffe. Et, lorsque je trouve enfin le courage d'ouvrir les yeux, c'est le rougeoiement d'un puissant feu de bois qui s'impose à mes prunelles sidérées. 

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro