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Chapitre 3

Le couloir dérobé m'amène directement à ce que nous appelons communément « la chambre des armes ». Pourtant, ici, il n'y a aucun arsenal militaire. Juste des grattoirs, des marteaux, des scies, des burins, des cisailles, des tenailles, et tout un tas d'autres outils, qui nous permettent de remplir nos fonctions correctement. Ou, tout au moins, du mieux possible, car ce matériel n'est plus vraiment en très bon état. Notre seul et unique travail, à nous tous, consiste à récupérer le maximum de ce qui est encore recyclable, à bord des bateaux échoués dans l'ancien port.

Depuis les catastrophes, nous sommes de nombreux groupes, comme celui auquel j'appartiens. Au départ, c'était l'anarchie, et ils se battaient à mort pour avoir l'accès exclusif aux meilleurs emplacements, ainsi qu'à leurs ressources. Mais, à présent que les choses se sont organisées, l'ancienne ville est constellée de territoires soumis à des autorités diverses. Parfois, des différents éclatent, et sont réglés à coup de barres de fer. Mais c'est devenu assez rare. La plupart du temps, nous n'avons pas de contacts avec les autres survivants.

Je compose le code du cadenas et ouvre le casier de fer rouillé qui porte mon nom. Mon sac est déjà prêt, je n'ai qu'à m'en saisir. Dans le couloir principal, j'entends les pas des premiers adolescents se rapprocher. Je n'ai que quelques secondes pour filer. Rapidement, je referme la porte et la verrouille, avant de disparaître dans le boyau qui m'amène à la sortie secondaire du bunker. Une fois dans les égouts, je n'aurai plus rien à craindre. Du moins pour la journée.

Je m'engage dans le tunnel, pour l'instant encore éclairé par les néons. Tant que la lumière me guide, je suis encore dans l'enceinte du QG. Mais, une fois la dernière porte déverrouillée, c'est un labyrinthe noir et mortel qui s'étend, sur des kilomètres, sous les décombres de New-York. Il faudrait plus d'une vie pour en explorer tous les recoins.

C'est donc à la lampe torche que je progresse dans la galerie, dont le diamètre est suffisamment large pour que je puisse aisément m'y tenir debout. Lorsque j'atteints la zone d'intersection avec la galerie principale, je me glisse dans un renfoncement du mur, à l'abri des regards, et attends que le reste de mon équipe arrive. Masquée par les ombres, je vois les groupes d'adolescents se disperser dans les corridors sombres, menant chacun à leur section de recherche.

Enfin, après cinq interminables minutes d'attente, Ian, Maëva, Alicia, Martin, Stan, Alec et Peter apparaissent dans mon champ de vision. Je sors de ma cachette, et avance à leur rencontre.

-Tu t'es encore faite remarquer, ce matin, souligne Peter en arrivant à ma hauteur.

Je hausse les épaules d'un geste désinvolte.

-Qu'est-ce que tu veux... On ne se refait pas !

Je plaisante, mais c'est pourtant la vérité. J'ai toujours eu quelques difficultés à me plier aux règles. Peter lève les yeux au ciel, une expression désespérée clairement affichée sur le visage, et j'étouffe un ricanement avec ma main.

-Assez bavardé, intervient Ian. Si les objectifs de la journée sont doublés, on a intérêt à s'y mettre rapidement. Sinon, Dorian va nous trucider quand nous rentrerons ce soir.

Il n'a pas tout à fait tort, et je recouvre subitement mon sérieux. Si je ne veux pas avoir de nouveaux ennuis, il vaudrait mieux que je fasse partie de ceux qui ramèneront au chef du clan ce qu'il demande.

A la queue leu-leu, notre petit groupe se met en marche, et remonte le long du boyau circulaire. A l'époque, il devait être rempli d'une eau saumâtre et nauséabonde. Maintenant, il est complètement à sec, et les talons de nos bottes renforcées résonnent sur le béton froid.

Nous empruntons une succession de galeries, au premier abord toutes semblables les unes aux autres. Parfois cependant, j'ai comme l'impression de les entendre chanter. Leur profondeur, leur hauteur, et l'état du sol sur lequel nous marchons, leur confèrent une véritable identité auditive. Je pourrais fermer les yeux et, rien qu'au son qu'elles émettent, savoir où je suis. Ce chemin, je l'ai si souvent parcouru que je n'éprouve plus le besoin d'y prêter la moindre attention.

Au fur et à mesure que nous approchons de la surface, la température monte. Je peux déjà sentir quelques gouttes de sueur perler sur mon front. D'ici quelques minutes, il ne plus question de tenter de poser les mains sur les parois lisses, sous peine d'avoir la peau brûlée.

Je prends une profonde inspiration tant que l'air est encore respirable. Bientôt, il en sera autrement.

Enfin, nous gagnons l'escalier d'acier rouillé qui mène à l'extérieur. Au travers des jointures déformées du chambranle, s'infiltre l'agressive lumière du soleil. Maëva et moi échangeons un regard. Nous y sommes. Prenant la tête du groupe, je grimpe les marches branlantes, et pose la main sur la poignée protégée par un vieux chiffon déchiré. D'un geste brutal, je tire sur le battant, qui n'émet aucune résistance.

Immédiatement, je suis saisie par la chaleur torride qui règne dehors, et je ferme les yeux. Comme chaque matin, la sensation d'asphyxie qui me prend à la gorge me demande un réel effort afin de ne pas me mettre à paniquer. Tous les jours, j'éprouve cette impression que je vais mourir, privée d'oxygène.

-Je déteste faire ça... grommelle Ian, arrivant à ma hauteur.

Je hoche la tête. Mes prunelles, enfin habituées à la clarté ambiante, scannent les environs, afin de s'assurer qu'il n'y a pas de danger. Alicia passe devant moi.

-Allons-y, nous enjoint-elle en remontant son foulard sur son nez, afin de se protéger de la poussière et des radiations qui polluent l'air lourd.

Je l'imite, et nous nous mettons en marche, en direction du port abandonné. Autour de nous, le paysage est désolant. Les buildings sont effondrés les uns contre les autres, et les tabliers des anciens ponts d'autoroutes, totalement affaissés. Leurs piles se dressent lamentablement vers le ciel, laissant apparaître leurs armatures en acier, comme autant de liens déchirés. Partout, d'immenses dunes de sable recouvrent les bâtiments les plus bas.

A chaque pas que nous faisons, nous marquons ce sol mouvant de manière éphémère, comme pour nous souvenir que notre existence est plus fragile que le verre qui ornait les façades des immenses gratte-ciels, et qui a aujourd'hui complètement disparu. Retourné à son état naturel. Si je ferme les yeux, je peux aisément imaginer cet endroit grouillant de vie. D'après Dorian, New-York était surnommée « la ville qui ne dort jamais ». Ça devait être magnifique, tous ces bâtiments translucides illuminés à la nuit tombée. Les couleurs, les sons, les odeurs... Rien à voir avec le vide qui plane à présent, comme une ombre insaisissable, sur les lieux désertiques. Vraiment, je me demande encore comment l'Humanité a pu en arriver là...


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