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Chapitre 19

De puissantes vagues de douleur se propagent depuis mon épaule jusqu'à l'extrémité de mes doigts. J'ai soudain l'impression que l'on m'enfonce des milliers de lames dans le bras, et, l'espace d'une seconde, j'en oublie toute la rage qui brûle mes veines à l'acide. Les larmes me montent aux yeux.

Pourquoi moi ? Pourquoi fallait-il que je sois cette fille différente ? D'abord, je n'avais été que l'orpheline sans nom. Et, à présent, j'étais l'anormale. Le sort avait-il donc décidé de s'acharner contre moi ?

Je secoue la tête et prends une grande inspiration, afin de calmer mes nerfs à vif. Je ne dois pas me laisser déstabiliser, ou je finirai complètement transie de peur.

Je relève donc vaillamment la tête, prête à affronter Dorian. Son visage est resté de marbre tout le long de ma tirade envenimée, mais, dans ses yeux, brille un éclat dangereux. Il y bouillonne tant de colère qu'il pourrait tuer d'un simple coup d'œil. Je frémis.

— Je te conseille de ne pas prononcer un mot de plus, susurre-t-il d'une voix où suinte la défiance.

Je tente tant bien que mal de soutenir le regard dur avec lequel il me scrute, bien moins assurée que je veux m'en donner l'air. Toutefois, ce que j'y décèle me dissuade de lui répondre. Je garde donc les lèvres prudemment closes, attendant la suite.

J'ai poussé Dorian à bout, j'en ai parfaitement conscience. Et on ne le fait pas sortir de ses gonds sans que cela ne porte à conséquences. Reste donc à savoir ce qu'il décidera de faire de moi...

Je frissonne d'inquiétude rien que d'y songer. Pourtant, celui-ci se détend légèrement et soupire.

— Tu n'as absolument aucune idée de ce que tu dis, reprend-il d'un ton légèrement moins agressif. Et tu ignores à qui tu t'adresses. Mais je vais tout de même répondre à ta dernière question. Je sais en effet que tu es différente des autres, et ce depuis ton arrivée ici il y a des années.

Il marque un temps d'arrêt, et j'ouvre de grands yeux ahuris.

— Attends... Quoi ?!

Je suis complètement perdue. Je lui avais jeté ces propos à la figure sur un simple coup de tête ! Je ne pensais pas du tout que cela puisse être vraiment le cas... Je ferme les yeux, tentant de faire le vide dans mon esprit.

Tout ce que je voulais, c'était pousser l'homme dans ses retranchements, et lui faire reconnaître l'absurdité de sa décision concernant le retour des fugitifs parmi les effectifs de G.I.F.T.E.D. Tout cela n'a absolument aucun sens...

— Je ne comprends plus rien, déclaré-je finalement, d'une voix chevrotante. Si tu savais, pourquoi tu ne m'as pas livrée à cette mystérieuse organisation dont tu nous as si longtemps caché l'existence ? Tu l'as pourtant fait avec les autres. Et, que je sache, tu t'apprêtes à nouveau à le faire.

Ses propos me retournent littéralement le cerveau, et je sens l'irritation grandir en moi. Pourquoi tout le monde me parle par énigme ?! J'ai la sensation que plus j'en sais, et moins je suis capable de faire de liens entre les éléments.

Je donne un coup de poing rageur dans l'un des barreaux de ma geôle, et le tintement de mes os endoloris cognant contre le métal froid résonne quelques secondes dans l'espace vide. Tout était définitivement plus facile avant la tempête, qui a foutu un sacré bordel dans ma vie.

Dorian m'observe quelques instants, puis hausse les épaules d'un air nonchalant.

— Les choses s'apprêtent à changer, Féline.

Je lève un sourcil suspicieux vers lui, les lèvres pincées.

— Encore un message codé, c'est ça ? rétorqué-je en bougonnant.

— Tu ne le sais peut-être pas encore, insiste-t-il, mais c'est pourtant le cas. Le monde dans lequel nous vivons sera de nouveau bouleversé, et tu n'y seras sûrement pas pour rien. Mais, pour l'instant, ta seule tâche est de rester en vie.

Je soutiens le regard du meneur, pas du tout décidée à abandonner la partie. Je n'en peux plus d'attendre des explications qui ne viennent pas.

Finalement, il se lève.

— Tu es une tête brûlée, déclare-t-il si posément que le contraste avec son attitude, quelques minutes plus tôt, est incroyablement frappant. Et il faut bien avouer que tu as le don pour te mettre toute seule dans la mouise jusqu'au cou. Mais tu es vouée à jouer un rôle important, alors ne compte pas sur moi pour te lâcher d'une semelle. Lorsque l'on est différent, on est un sujet à risque. Et mieux vaut se faire tout petit si l'on veut rester en vie, dans ce bas-monde.

Il me considère un instant, puis il tourne les talons, me signifiant que notre conversation touche à sa fin. Mais je ne l'entends pas vraiment de cette oreille. J'ai besoin de savoir.

— Ne t'en vas pas ! protesté-je, presque suppliante.

Dorian s'arrête, mais ne se retourne pas. Je prends cela comme une invitation à poursuivre, et je ne me fais pas prier.

— Comment tu savais ?

Il laisse le silence s'éterniser entre nous, et, pendant quelques secondes, je crains qu'il ne me plante là.

— Quoi donc ? finit-il par me demander en tournant légèrement la tête dans ma direction.

Je dois faire un énorme effort sur moi-même pour paraître bien plus détendue que je ne le suis réellement. Je secoue la tête.

— Tout.

Je crois qu'il sourit légèrement, mais il n'est que de trois-quart et je ne peux pas le dire avec certitude.

— Tu parles de ton don, n'est-ce pas ?

J'acquiesce doucement. J'ai des milliers d'interrogations en tête, mais celle-ci est la principale.

— Pas seulement, mais entre autres oui...

Il hoche la tête.

— Considère que je le sais, c'est tout, répond-il d'un ton sans appel.

Et il quitte la salle à grandes enjambées.

Je reste coite un long moment. Ce départ, précipité, me laisse un goût amer dans la bouche. Encore une fois, j'ai vainement espéré obtenir quelques informations qui pourraient m'aider à élucider tous ces mystères. Et, encore une fois, je me retrouve seule en compagnie de l'épais brouillard qui s'étend et prend de l'ampleur dans ma tête.

Le silence ambiant me percute soudain. Encore sous le choc de ce que Dorian vient de me dire, je m'aperçois que je suis toujours agrippée aux barreaux de ma cage, et que cela fait au moins une minute que je n'ai pas respiré.

Un à un, je détache mes doigts des barres de fer, et pousse un long soupir las en m'affaissant sur moi-même. Je ne comprends rien à ce qu'il se passe. Les derniers mots de l'homme épaississent encore l'énigme qui semble m'entourer. Pourtant, je le soupçonne de savoir quelque chose sur moi, qu'il refuse tout bonnement de me dire. Mais pourquoi ?

J'ai la sensation plus que désagréable que l'on me cache quelque chose. Et, peu à peu, une idée saugrenue germe dans mon esprit... 

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