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Chapitre 17

Soyons honnête, ce serait mentir que dire n'avoir jamais songé à l'existence d'une oasis, où les conditions de vies seraient encore semblables à celles d'avant. Mais si personne n'était jamais parti d'ici, c'était surtout par peur d'être confronté à bien pire.

Dorian, qui s'est mis à faire les cent pas dans la salle avec agitation, passe près de moi, me tirant de mes pensées. Il me jette un regard indéchiffrable, puis s'approche de Thunder, qu'il domine d'une bonne tête.

— G.I.F.T.E.D., répète-t-il parfaitement sûr de lui, ne vient jamais jusque dans les galeries.

Sans que je ne sache vraiment pourquoi, les battements de mon cœur se font plus lourds, presque douloureux. J'ai peur de comprendre ce que tout cela implique.

Comme chacun de nous, je retiens mon souffle, suspendu aux lèvres de l'homme qui se délecte de la situation avec un plaisir évident. Il a encore une carte à jouer, et, cette fois, c'est un Joker. Pourtant, même s'il frappe fort, c'est indéniablement l'option qui nous révélera un pan de la vérité. Cette constatation me fait me sentir un peu mieux.

— Le personnel de l'organisation ne se donne pas cette peine, reprend-il d'une voix doucereuse qui me fait froid dans le dos. Ils nous font envoyer ce qu'ils sont venus chercher, et ils repartent aussi vite. Sans jamais se mettre à découvert. Il faut donc que vous soyez dans un sacré merdier pour vous aventurer ici, tout en sachant ce qui vous attend... N'est-ce pas ?

Il attrape violemment le menton du jeune homme, pour le forcer à le regarder dans les yeux.

— Tous les risques valent mieux que la certitude de retourner là-bas, crache-t-il violemment.

L'homme ricane, avant de le libérer d'un geste méprisant. Je suis sidérée. La sensation d'avoir été trompée se répand en moi avec la rapidité d'un poison. J'ai un goût amer dans la bouche, et une vague de profond dégoût me submerge.

Dorian continue son discours, mais je ne l'écoute plus, trop occupée à observer les réactions successives de mes camarades d'infortune.

Dans les rangs des survivants, c'est la stupéfaction qui domine. Cependant, chez les fuyards, aucune surprise ne peut se lire sur les visages complètement fermés. Et, dans les yeux de certains d'entre eux, je perçois le terne éclat de la résignation.

Il ne me faut pas plus de quelques secondes pour faire le rapprochement. La coïncidence est trop grande, et les éléments, trop concordants. Telles les pièces d'un puzzle, ils s'assemblent et se recoupe, pour ne former qu'une seule réalité : ils savaient que cela risquait de se passer de cette façon. Car, d'une manière ou d'une autre, les survivants entretiennent des liens avec l'organisme qu'ils fuient.

Je ne peux m'empêcher de me demander quel genre d'immense toile d'araignée l'organisme a tissée sans que la plupart d'entre nous ne soient au courant. Ni jusqu'à quel point nous avons tous été manipulés.

A présent, l'agressivité de Warren m'apparaît totalement logique. Et Thunder aurait agi avec moins de clémence ci je n'avais pas possédé cette « capacité », dont il n'avait de cesse de me parler.

Mon cœur dégringole dans ma poitrine, et des larmes de rage me brûlent les yeux. Partagée entre la fureur et le sentiment d'impuissance qui me vrillent le corps tout entier, je darde mes prunelles au regard acide sur celui que je considère à présent comme un traître.

— Comment tu as pu nous tromper à ce point... grondé-je, interrompant brutalement son monologue.

Ma voix est rauque et presque inaudible, tant elle est déformée par la haine. Dorian se tourne vers moi, les sourcils froncés. Son regard est glacial, lourd de menace. Mais, pour une fois, cela ne m'atteint pas.

— Tout ce temps, tu nous as menti ! explosé-je, tremblante. Tu as soutenu qu'il n'y avait plus rien ni personne à des kilomètres à la ronde ! Que nous étions probablement tout ce qu'il restait de l'espèce humaine dans cette partie de l'Amérique du Nord ! Mais tout cela était faux, n'est-ce pas ?

— Tais-toi, Féline, m'ordonne-t-il.

Le ton qu'il emploie est calme, mais il est en colère. Je le vois aux tremblements presque imperceptibles qui agitent ses mains. Pourtant, je ne me laisse pas démonter. Je secoue la tête.

— Non ! Cette fois c'est à toi de répondre aux questions. On a le droit de savoir pourquoi tu as menti ! Qu'est-ce que tu nous caches !?

Mais il ne répond pas. A la place, il esquisse un geste de la main à l'intention de Robby. Celui-ci s'avance vers moi et abat son énorme paume sur ma bouche, me bâillonne, et me tire en arrière. Je tente de lui résister, mais il me traîne à l'écart sans le moindre mal, tandis que Dorian, débarrassé de moi, reporte son attention sur le groupe venu empiéter sur son territoire.

Dans les rangs de ma communauté, personne n'ose s'aventurer à reprendre le flambeau de ma mutinerie. Ian évite mon regard, ce qui a pour effet d'attiser mon agacement. Qu'est-ce qu'ils ont tous, à ne pas vouloir de la vérité ?

Thunder, bras croisés et bien campé sur ses jambes, prend alors la parole.

— Comment pouvez-vous ainsi collaborer avec eux, siffle-t-il sans desserrer les dents.

Dorian le transperce de ses yeux opalescents et la tension monte encore d'un cran. L'espace d'un instant, j'ai la sensation qu'ils vont se sauter dessus.

D'une démarche semblable à celle d'un fauve en chasse, le plus vieux s'avance jusqu'à la hauteur du second, et le dévisage. Longuement, les deux hommes s'affrontent du regard. Puis un sourire carnassier étire les lèvres du plus âgé.

— Car ils nous fournissent tout ce dont nous avons besoin, rétorque-t-il.

Nouveau coup de poing au creux de mes entrailles. Si l'organisme fournit vraiment à Dorian tout ce dont nous avons besoin, alors pourquoi sommes-nous condamnés à aller, tous les jours, fouiller ces carcasses qui empestent la mort dans la chaleur du désert ?!

Mais je n'ai pas vraiment besoin de chercher à comprendre. C'est uniquement pour nous tenir à sa botte.

Un terrifiant sentiment de vide et d'impuissance s'empare de moi et, tout à coup, je me sens vidée de mes forces. Mon seul réconfort est de constater que Thunder frémit lui aussi d'une rage qu'il contient à grand peine. Ses poings se serrent convulsivement et la posture agressive de son corps ne laisse aucun doute quant à ses intentions.

Mais il est à la merci du requin qui se joue ouvertement de lui, et il le sait.

— Embarquez-moi tout ça, ordonne alors Dorian d'une voix autoritaire. G.I.F.T.E.D. nous offrira une récompense pour lui avoir rendu ce qui lui appartient.

Dans mes veines, mon sang se fige et je me tortille dans tous les sens, cherchant à échapper à la poigne de Robby. Je parviens enfin à libérer mes lèvres.

— ESPECE DE... vociféré-je sauvagement.

Un craquement sinistre coupe court à la déferlante d'insanités qui s'apprête à s'abattre sur notre meneur, et les battements sourds de mon cœur se mettent à résonner dans mes oreilles. La bordée d'injures se perd dans le hurlement qui m'échappe, alors que Dorian m'adresse un funeste sourire, empli de promesses du même genre.

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