𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐂𝐈𝐍𝐐
𝖑𝖊 𝖗𝖊́𝖛𝖊𝖎𝖑 𝖉𝖊𝖘 𝖕𝖔𝖚𝖛𝖔𝖎𝖗𝖘
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Homo Furios, Netheon, 30 après J-C, traduit du grec.
《 Aux origines de la vie naquit la Dealementa aussi appelée la Déesse des éléments. Elle était capable d'interagir avec tout ce qui constitue notre monde, contrôlant chaque molécule à sa guise.
Lassée par la solitude, elle créa l'humanité qu'elle divisa en deux catégories : les Infirmitas et les Furys.
À chacune des Furys, elle donna la capacité de contrôler un élément. Mais cela eut des conséquences sur ses propres pouvoirs. En effet, le contrôle lui échappa, petit à petit.
Les Furys sont physiologiquement plus fortes et plus résistantes que les Infirmitas afin que leurs corps puissent supporter le poids de leurs éléments. Cependant, du fait de leur cohabitation avec les Infirmitas et de leurs descendances communes, les gènes se mélangèrent et s'affaiblirent. Lors du réveil des pouvoirs, entre douze et vingt-cinq ans, certaines Furys périssent. Un jour, la race des Homo Furios finira très certainement par disparaître.》
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⸻♔⸻ Amélia referme le cahier de notes dans lequel cette fameuse Tanya avait consigné les premières traductions. Comment un tel monde a-t-il pu rester secret tout ce temps ? Elle soupire, n'ayant finalement pas appris grand chose de plus que ce que Patrick ne lui avait déjà raconté.
— Du nouveau ? demande ce dernier en entrant dans la bibliothèque.
— J'ai passé ma journée à lire les traductions de Tanya. C'est un peu redondant. Tous les livres disent probablement la même chose. Je vois pas pourquoi tu veux que je relise tout.
— Avoir un nouveau point de vue n'est jamais trop demandé. Je vais de toute façon rapporter d'autres livres.
— Où est-ce que vous les trouvez d'ailleurs ?
— Les manuscrits ? Chez mon ancien professeur, celui qui m'a tout appris sur le contrôle de mes pouvoirs. Il est décédé il y a quelques mois et je suis chargé de récupérer ses affaires. Il en reste encore un peu là-bas.
— Comment est-il mort ?
— Il avait trois cent un ans, je te laisse deviner.
L'adolescente médite un instant sur la nouvelle avant de reprendre la parole.
— Toi aussi tu penses que votre race est en danger ?
— Est-ce que notre race est en danger ? À ma connaissance, nous ne sommes plus que quelques milliers, alors je pencherais plutôt vers le oui. Pour ma part, je suis hors de danger, j'ai passé l'adolescence il y a presque cent ans. C'est plutôt pour les gamins que je m'inquiète.
Les yeux d'Amélia s'écarquillent, cela signifierait que l'homme face à elle qui ne fait pas plus de trente-cinq ans, a en réalité autour d'un siècle d'existence.
— Est-ce qu'il y a des symptômes ? À savoir si vous allez passer l'adolescence ou non ?
— Nous ne tombons jamais malades, mais si c'est le cas, ça signifie que notre fin est proche. Je n'en sais pas plus. J'espère simplement que les gamins s'en sortiront indemnes.
Pour la première fois, l'expression de Patrick est plus sincère que jamais.
Amélia chasse vite cette pensée, se concentrant sur son objectif: Cyrius. Elle serre les dents, les yeux dans le vide. Et si la volonté de Cyrius à trouver la Dealementa était liée à la disparition des Furys ? L'adolescente n'en dit rien, gardant pour l'instant ses hypothèses pour elle. C'est une Infirmita, ce sont des Furys, dans la mesure où un conflit éclaterait entre les deux races, elle ne sait à quel point elle peut faire confiance aux garçons.
Cependant, elle doit avouer avoir pris ses marques durant ces deux semaines. Ça semble faire une éternité que sa vie a basculé, — les souvenirs n'en restent pas moins d'une vivacité douloureuse.
Soudain, une nouvelle présence à l'entrée de la pièce attire l'attention de Patrick et d'Amélia. Sam débarque tout excité, le sourire aux lèvres et le regard pétillant.
— Mes pouvoirs se sont réveillés !
Le cœur de Patrick fait un saut dans sa poitrine, le dernier d'entre eux est maintenant sur cette fine ligne qui déterminera s'il vivra longtemps ou mourra précocement.
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Dans le jardin, Sam a le visage froncé par la concentration, tentant de façon plus ou moins réussie d'envoyer des mini bourrasques devant lui avec la paume de ses mains. Mike l'encourage et lui donne des conseils.
Quant à Amélia, elle est assise dans l'herbe à côté de Jacob, et lui explique ce qu'elle a tiré de ses lectures de la journée.
— Ça ne vous inquiète pas de savoir que votre corps peut lâcher à tout moment ? s'enquiert-elle.
— Personnellement, je suis pas inquiet, répond Jacob. Je n'ai qu'un élément et j'ai toujours été solide sur le plan physique.
— Tu veux dire qu'en avoir plusieurs est plus dangereux ? l'interroge Amélia en jetant un œil vers Mike.
— Durant le réveil des pouvoirs, oui. Généralement, ceux qui ont plusieurs éléments acquièrent leur deuxième après plusieurs décennies.
Cela expliquerait pourquoi Patrick a montré tant d'inquiétude lorsque Mike a eu une vision en plein combat.
Jacob passe la main dans ses cheveux noirs de jais et détourne le regard vers Mike à son tour. Ses yeux semblent encore plus sombres que d'accoutumée.
— Mais, ça ne veut rien dire de toute façon, tout est une question de gène et de chances. Tout comme les non-Furys ne sont pas tous égaux face à la maladie, on ne l'est pas nous non plus face au réveil de nos pouvoirs.
Essaie-t-il de la convaincre elle ou lui-même ?
— Et puis connaissant l'instinct qu'il a grâce à l'élément du futur, s'il devait mourir il serait le premier à le savoir, ajoute-t-il retrouvant ce doux sourire qui le caractérise.
— Vous vous connaissez depuis longtemps ?
— J'ai été le deuxième à arriver chez Patrick. Mike était déjà là. On avait quatorze ans à l'époque, aujourd'hui dix-neuf.
— Je savais pas que vous étiez aussi proches.
— Ça a un peu changé depuis la mort de Tanya. Je le vois toujours comme mon frère mais ce n'est probablement plus réciproque. Je lui en veux pas, j'ai vraiment merdé.
Amélia n'est pas une personne très curieuse quand il s'agit des histoires d'autrui. Or, en savoir davantage sur son environnement et les relations qui lient les uns les autres dans cette maison est un atout pour sa survie.
Avant qu'elle n'ait le temps d'approfondir le sujet, Sam l'interpelle avec fierté décollant de quelques centimètres du sol grâce à l'élément du vent sous ses pieds.
C'est fou, plus elle le voit, plus il lui rappelle Dean enfant qui lui montrait fièrement chacune de ses réussites en football. Elle lève les yeux vers le ciel bleu, se demandant ce qu'il peut bien faire en ce moment. Mike a dit l'avoir convaincu de ne pas poursuivre de recherches, mais au fond d'elle, l'adolescente sait qu'il n'abandonnera pas.
Ses doigts agrippent les brins d'herbe autour d'elle, et comme à sa nouvelle habitude, elle fait tout pour ne pas fondre en larmes.
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Elle passe ses matinées le nez dans les livres et ses après-midis à les observer s'entraîner. Ça l'oblige à prendre l'air et à garder ses pensées les plus occupées possible, loin des souvenirs.
— Il est temps de t'intégrer dans l'emploi du temps, déclare Pat' alors qu'ils retournent tous à l'intérieur.
Amélia fronce les sourcils d'incompréhension. Avec un sourire, Patrick fait un geste de la main vers une feuille accrochée sur un côté du frigo qu'elle n'avait pas remarqué. Dessus, un tableau est imprimé. Les noms des garçons ainsi que celui de Tanya sont inscrits en légende tandis que les colonnes et les lignes représentent les jours de la semaine et les tâches ménagères à effectuer.
— Tu prendras les jours de Tanya. Vu qu'on est samedi, c'est à ton tour de faire la cuisine.
Super... Rien de plus morbide que de remplacer la morte.
— Sérieusement Pat'? s'agace Mike.
— Quoi ? C'est une bonne idée, déclare Rob.
— Vous voyez pas le problème ? Tanya meurt et la seule chose à laquelle vous pensez c'est quelle est la solution pour faire le moins de tâches ménagères possibles ? bougonne le casseur de téléphone.
— Tanya aurait approuvé, c'est elle qui l'a fait cet emploi du temps après tout, plaisante Rob.
— C'était ta sœur putain ! Un peu de respect !
Tout le monde se fige, même Amélia. Les problèmes ne datent pas de son arrivée et elle le ressent.
Rob perd son sourire, les paroles de Mike lui faisant comme l'effet d'un coup de poing en pleine figure.
— Ouais euh... Désolé.
Il ne sait plus comment se comporter, et hésite un instant avant de quitter la pièce, la tête basse.
— T'es un peu dur avec lui Mike, tu sais bien que l'humour c'est sa façon à lui d'aller de l'avant..., dit Jacob doucement.
Mike lève les yeux vers lui et soupire. Il pince l'arrête de son nez, fronçant les sourcils.
— Merde... T'as raison. Je vais aller m'excuser, culpabilise-t-il.
Tous les garçons à l'exception du jeune Sam quittent la pièce.
— C'est comme ça depuis toujours ? demande Amélia.
— Je sais pas trop. Je suis arrivé y a quelques mois, j'ai pas connu Tanya, explique-t-il d'une voix triste.
— Tu me montres où sont les ustensiles de cuisine ? change-t-elle de sujet.
Son expression enfantine revient posséder ses traits.
— Qu'est-ce que tu vas nous faire à manger ?
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— Alors euh... C'est censé être quoi ? s'enquiert Rob le doigt pointé vers son assiette.
Amélia le fusille du regard.
— Tu peux parler toi et tes macaronis aux fromages trop cuites, réplique Mike.
— On n'est pas tous nés dieu de la cuisine.
Ils n'arrêtent donc jamais de se prendre la tête dans cette maison... Amélia soupire lourdement et déconnecte un instant son cerveau de la réalité. Depuis ce matin, elle a une migraine insoutenable. Malheureusement, se recentrer sur ses pensées la ramène encore et toujours à cette nuit. Sa gorge se serre tant elle retient les larmes. Pas devant eux. Surtout pas devant eux.
Elle se lève brusquement de table, et prend les escaliers qui mènent à l'étage.
Personne ne le remarque. Du moins, chacun fait semblant de ne pas le remarquer. À l'exception de Jacob dont l'empathie l'empêche d'ignorer pour une énième fois la peine d'Amélia. Il la suit quelques secondes plus tard.
La châtain a atteint l'encadrement de sa porte de chambre quand elle se fige. Une sensation désagréable entre ses jambes l'alerte. Quel jour est-il ? Elle jure dans sa barbe et commence à paniquer.
— Est-ce que ça va ?
Elle se retourne pour voir Jacob, la mine inquiète.
— Euh... Oui oui. Je reviens tout de suite.
Elle pénètre dans sa chambre afin d'atteindre la salle de bain attenante. Il y avait une fille avant dans cette maison après tout, il reste de l'espoir. Elle fouille dans les placards, mais rien. N'ayant peu le choix, elle finit par remplir sa culotte de papier toilette faute d'autre moyen.
Seul point positif, cette embarrassante situation lui fait oublier qu'elle était venue ici pour pleurer.
Elle sort de la salle de bain et de sa chambre. Jacob est toujours là.
— J'aurais une petite question..., commence-t-elle.
Jacob est surpris par son hésitation. Il ne la connaît que depuis peu mais le caractère bien trempée d'Amelia ne lui a pas échappé. Elle parle toujours franchement, sans mâcher ses mots.
Il l'invite à poursuivre.
— Est-ce que tu saurais où je peux trouver des tampons ou des serviettes ?
Le cerveau masculin de Jacob ne tilte pas tout de suite, mais quand il le fait, ses sourcils se lèvent et sa bouche s'ouvre de surprise.
— Ah... Hum, peut-être dans salle de bain de Tanya.
Légèrement gêné, il masse sa nuque. Jacob la mène devant la porte la plus au fond du couloir, qu'il ouvre.
Cette pièce est aussi rouge que sa chambre est jaune. Décidément, le décorateur a décidé qu'il était judicieux de donner une thématique couleur à chaque chambre.
Tanya les a quittés il y a quelques mois, pourtant, la propreté et l'agencement de la pièce laisse penser qu'elle est encore habitée. Amélia jurerait presque sentir l'odeur d'un parfum féminin embaumé l'air. Elle profite que Jacob soit parti fouiller la salle de bain pour observer davantage. Une étagère avec des mangas à la couverture rouge ainsi qu'un poster avec une jeune femme blonde et un garçon aux cheveux roses attirent son attention.
Puis, ses yeux vagabonds prennent note d'un cadre photo. Ils y sont tous. Patrick. Jacob. Mike. John. Rob. Et Tanya.
Ils sourient. Heureux. L'adolescente est au centre, elle rayonne, semblant illuminer chacun des garçons. Sa chevelure rouge encadre son visage de poupée et ses bras sont enroulés autour du cou de Mike qu'elle dépasse de quelques centimètres.
Elle était jolie, se dit Amélia.
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12 avant Jésus-Christ, Grèce.
Elle avait créé la nature. Elle avait créé les animaux. Elle avait créé les femmes et les hommes. Et pourtant, la solitude ne l'a toujours pas quitté. Elle pensait s'en débarrasser par sa dernière création : Les Furys. Mais rien n'y fait. Un vide immense lui sert de cœur dans ce corps qu'elle s'est elle-même construit. Elle erre seule, sous la chaleur de juillet, les pieds nus sur le sable fin, l'eau salée venant lui lécher les orteils. Ça ne lui procure rien du tout.
Elle est lasse. Immortelle. Plus aucun désir ne l'anime.
— Tout va bien mademoiselle ?
Elle se retourne vers la voix masculine, le visage dénué de toutes émotions. Sa mémoire parcourt les différents langages que les Hommes ont inventé. Ce doit être du grec. C'est donc en Grèce qu'elle se trouve. Il est vrai qu'elle a marché longtemps. Des décennies ou des siècles, elle ne saurait dire.
— Vous me comprenez ? l'interroge-t-il.
Elle acquiesce doucement.
Le jeune homme aux cheveux cendrés la regarde avec perplexité. Il n'a jamais vu si belle et étrange femme par le passé. Une aura divine semble émaner d'elle. Ses cheveux frisés volent au gré du vent dont les bourrasques font fouetter sa longue robe blanche contre ses jambes. Magnifique. Splendide. Les compliments se confondent dans un coin de sa tête. Elle n'est pas grecque, pas de naissance, il le comprend à la couleur de sa peau. Mais pour être honnête, elle semble venir de nulle part et partout à la fois.
— Quel est votre nom ? réussit-il enfin à prononcer.
— Je n'en ai pas.
Sa voix douce et calme lui donne des frissons.
— Vous n'en avez pas ?
— Je n'en ai pas besoin. Personne ne m'appelle.
Publié le 11/04/2024
→ 𝖈𝖍𝖆𝖕 ⁰⁶
Et beh, ça faisait longtemps que j'avais pas publié, désolée 😭
Je déteste ce chapitre 😶
Je savais pas quoi écrire et j'ai la nette impression que ça se voit. J'ai les grandes lignes de l'histoire mais pour les chapitres de remplissage comme ça c'est l'horreur 😭
Au moins vous avez quelques infos en plus sur les Furys, sur les relations entre les garçons et cette bégette de Tanya. Et puis, j'aime qd même bien ma petite conclusion de chap.
Une fiche personnages va être publiée incessamment sous peu aussi pour vous aider à suivre plus facilement l'histoire comme y a des gros écarts entre les publications des fois.
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