𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐇𝐔𝐈𝐓
𝖑'𝖊𝖓𝖋𝖆𝖓𝖙 𝖊𝖙 𝖑𝖊 𝖒𝖔𝖓𝖘𝖙𝖗𝖊
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TW : violence sur conjoint et sur mineur
⸻♔⸻ Amélia gesticule dans son lit, les pensées obnubilées par l'acte d'adoption tantôt trouvé. Et si cette Eleanor était vraiment la Dealementa ? Ils auraient alors une longueur d'avance sur Cyrius. Un pas de plus vers son objectif. Rien qu'à l'idée, son cœur tambourine dans sa poitrine. Elle en a marre de rester enfermer ici alors que la seule chose qui l'anime, c'est cette envie d'assassiner cet enfoiré aux yeux verts.
Comme chaque nuit, elle redoute le sommeil, toujours peuplés de cauchemars plus horribles les uns que les autres. Alors, elle essaie de détourner son attention. Rien ne vient. Plus elle tente d'éloigner les souvenirs, plus ils s'immiscent. Fulgurants. Violents. Ils ne lui laissent aucun répit. Elle est épuisée par les efforts physiques de la journée mais lutte pour ne pas s'endormir.
Seulement, l'obscurité et la fatigue ont raison d'elle sans qu'elle ne le réalise.
Amélia se retrouve plongée quelques années auparavant, à rire aux éclats avec sa Maman et son Papa dans l'insouciance de son enfance. Elle glisse sur le toboggan jaune d'un parc en France, les bras levés en direction du ciel.
Lorsqu'elle en atteint l'extrémité, une flaque rouge se trouve aux pieds de la petite fille. Elle appelle ses parents d'une petite voix, n'osant pas marcher dedans. Mais personne ne répond.
L'enfant perd patience et patauge dans le liquide rougeâtre quitte à s'y salir. Sa voix fluette interpelle ses parents une nouvelle fois. Et c'est un silence macabre qui lui répond.
Le parc tout entier est couvert de sang. Amélia jette un œil à ses mains. Elles aussi, sont couvertes de sang. Paniquée, les larmes montent. L'enfant pleure à chaudes larmes, courant dans tous les sens à la recherche de ses parents.
Elle trébuche contre un rocher, ses mains la retenant tout juste. C'est alors qu'elle réalise que le rocher n'en est pas un.
La tête démunie de corps roule sur plusieurs mètres, s'arrêtant aux pieds d'un autre individu.
Amélia lève les yeux vers l'homme. Ses cheveux sont blancs et ses yeux verts, dont l'un est barré d'une cicatrice.
— Déclenche tes pouvoirs Dealementa !
Elle sursaute et tremble comme une feuille.
— Déclenche tes pouvoirs sinon je les tue !
De la lumière apparaît derrière l'homme permettant ainsi de voir la montagne de têtes qui était dissimulée. Soudain, cet amoncellement morbide se met à hurler en chœur :
— Déclenche tes pouvoirs !
Amélia se réveille en sursaut, le corps trempé de sueur, le cœur tambourinant à une vitesse folle dans sa poitrine.
La porte de sa chambre s'ouvre brusquement et elle croit faire une attaque.
— Putain, j'ai cru qu'on t'égorgeait, soupire Mike.
— J'ai juste fait un cauchemar.
— J'avais deviné.
— J'ai crié si fort que ça ?
Il lui offre un regard qui veut tout dire.
— Tu veux de la compagnie ? propose-t-il.
— Pardon ?
— Ça aide pour les cauchemars de ne pas dormir seul. En tout cas, moi ça m'avait aidé.
— Pourquoi ça t'intéresse si je fais des cauchemars ou non?
— Parce que les hurlements c'est pas vraiment ma berceuse préférée.
— Je vais pas dormir avec toi, non mais t'es taré.
— Toujours aussi charmante. C'était juste une proposition. On peut se contenter de parler si tu veux. Ça aussi, ça m'a aidé.
Amélia se mordille la lèvre pour ne pas répliquer sèchement.
— D'accord. Mais d'abord je vais prendre une douche, faut aussi que je change mes draps.
Elle se sentira mieux une fois s'être débarrassée de toute cette transpiration.
Sous la douche, elle tente de comprendre le comportement de Mike. Quelles sont ses intentions ? Pourquoi se montre-t-il attentionné ? Jacob avait-il raison ? Mike n'est peut-être pas un connard. Son amitié avec Dean qui avait très mal commencé lui a appris que parfois les gens méritent une seconde chance.
Et puis merde.
Elle sort de la salle de bain dans un pyjama propre et trouve Mike en train de secouer la couette pour enfiler une housse propre.
— Qu'est-ce que tu fais ? J'allais le faire moi-même.
— Non c'est bon. J'ai presque fini de toute façon.
— C'était plein de ma transpiration, c'est dégueulasse.
— Un simple merci aurait suffi.
Bien sûr, c'est elle qui passe pour la connasse de service.
— Pourquoi t'es soudainement gentil avec moi ?
— Écoute, je veux bien reconnaître que je t'ai pas réservé l'accueil le plus chaleureux mais je suis pas au meilleur de ma forme en ce moment. Et avant que tu le dises, oui je sais, toi aussi, mais t'es pas toute seule.
— Okay, c'est vrai que j'aurais pu me montrer moins désagréable aussi.
Il s'assoit sur le lit maintenant couvert de draps propres.
— Attends, j'ai pas bien entendu, ça te dirait de répéter ?
Il place sa main derrière son oreille comme pour amplifier le son.
— Tu rêves mon beau, reprend-elle les paroles du jeune homme la veille.
Il échappe un rire et elle ne peut empêcher ses lèvres de s'étirer.
Mike lève le bras vers elle, la main ouverte.
— On fait la paix ? propose-t-il.
Amélia hésite à le tourmenter encore un peu mais décide d'accepter sa requête. Elle serre sa main avec un ironique sérieux qui les fait sourire tous les deux.
— On fait la paix.
La châtain s'assoit à côté de lui. Un silence confortable s'installe durant quelques secondes avant qu'elle ne prenne la parole.
— Comment t'es arrivé ici Mike ?
— Donc maintenant t'es curieuse de mon passé hein ?
Il place ses mains à plat sur le matelas derrière lui afin de maintenir le poids de son corps.
— Tu veux la version courte ou la version longue de mon enfance merdique ?
Elle ne sait d'abord pas quoi dire et l'observe en silence. Les yeux du jeune homme sont plantés dans ce plafond jaune poussin qu'elle a passé des heures à fixer. Son expression est calme, mais il ne sourit plus.
— La version qui te conviendra le mieux.
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17/02/2013
Un foyer devrait être réconfortant. Un enfant ne devrait pas avoir la boule au ventre à l'idée de rentrer à la maison. Pourtant, depuis l'âge de sept ans, les mains du jeune garçon ne peuvent s'arrêter de trembler à l'idée de passer le pas de sa porte. Il l'attend, comme toujours, de l'autre côté, l'air menaçant, le regard dur. Les premiers coups ne l'avaient pas surpris, ils s'en prenaient à sa Maman bien avant de s'en prendre à lui. L'homme avait dû juger qu'à sept ans, il était suffisamment solide pour supporter ses éclats de colère. D'autant qu'avec l'âge, vient l'intimité, et sa mère ne serait alors pas en mesure de découvrir les preuves. Après tout, la seule chose qui la retient encore ici, c'est l'idée d'offrir un avenir décent à son fils, avenir qu'elle n'a pas les moyens de financer. Il s'en est assuré, éloignant son épouse de toutes interactions sociales.
Âgé dorénavant de douze ans, le petit garçon est adolescent, or, il demeure impuissant face au monstre.
Il pousse la porte de la maison, les yeux rivés au sol, se doutant déjà de la punition qui l'incombe.
— Mike, tu es en retard.
— Je sais papa, j'ai...
Ses mots se perdent dans sa gorge lorsqu'il entend ce tintement de ceinture qui lui est bien trop familier. Le jeune garçon ose un regard et le regrette aussitôt. Toujours aussi terrifiants ces yeux de fous.
Mike a appris à ne jamais esquiver. Cette leçon a vite été acquise lorsque sa mère a subi plus de coups que d'accoutumée et a fait une énième fausse couche.
La ceinture fouette sa cuisse gauche déjà pleine de bleus, puis, immédiatement, s'en prend à son autre jambe. L'enfant s'écroule à genoux sous les coups de son père. Il ne pleure pas. Ce n'est rien de plus que d'habitude. La douleur n'en est pas moins lancinante.
Ses yeux turquoises plantés dans le carrelage, il ne remarque pas l'arrivée de sa Maman, laquelle laisse échapper les courses qu'elle portait au sol.
Pendant un instant, tout se fige. Le bourreau et ses deux victimes.
L'adolescent réalise que plus aucun coup ne lui est porté. L'homme est figé. Va-t-elle le quitter et partir avec le gamin maintenant ? Hors de question. Alors comment faire ? La tabasser jusqu'à en faire sortir l'idée de sa tête ?
La mère de famille sort de sa transe, se précipitant vers son mari.
— Qu'est-ce que t'es en train de lui faire !? hurle-t-elle à pleins poumons.
— La ferme, c'est pas tes affaires !
L'homme lève la ceinture dans les airs, prêt à l'abattre, mais la femme le plaque au sol de toutes ses forces.
— Cours Mike ! s'époumone-t-elle tandis qu'elle tombe à la renverse avec le monstre.
Son fils obéit, court vers les escaliers, puis se fige et jette un œil derrière lui. Quelque chose est différent. Ça ne finira pas en simples sanglots.
— Salope !
L'homme s'est relevé, la roue de coups de pieds, avant de s'agenouiller devant elle, empoignant ses cheveux.
— Tu n'as que ce que tu mérites. Tu le sais non ?
D'habitude, elle se serait contentée de pleurer, de se dire qu'effectivement, elle ne peut s'en prendre qu'à elle-même. Mais la situation n'est pas la même, il s'agit de son fils, son sang, la chair de sa chair, la seule chose bien qu'elle ait réussie à faire dans sa vie.
Une haine qu'elle ne se connaissait pas transparaît dans ses iris lorsqu'elle fusille du regard son bourreau. De la transpiration coule sur son visage mélangée aux gouttes de sang qui s'échappent de ses lèvres entrouvertes.
Oh qu'il déteste ça. À croire que c'est lui le monstre dans cette histoire...
Le poing prêt à faire disparaitre cet air fier, il la lâche dans un hurlement quand elle détourne le visage pour plonger ses dents dans son avant bras, de toute ses forces, à l'en faire saigner.
L'adrénaline aide la mère de famille à se relever. Elle court jusque la cuisine, à la recherche d'une arme blanche. Cependant, une main agrippe sa cheville et elle tombe à la renverse, sa tête cognant contre le rebord de la table au passage. Elle tourne presque de l'œil.
Un poids monumental brise l'os de l'un de ses tibias et elle hurle de douleur.
— Laisse Maman tranquille !
Le monstre se retourne vers le jeune garçon qui vient d'apparaître derrière lui.
Elle profite de cet instant de répit pour ramper jusqu'à un placard.
— Mêle-toi de tes affaires gamin !
La gifle est si violente qu'elle envoie l'enfant valser contre le mur.
Sa mère rassemble le peu de force qui lui reste et attrape un couteau. Elle s'appuie sur sa jambe valide, sautant sur l'homme.
Lorsque la lame traverse la chair de sa cuisse, il pousse un cri d'animal, un genou à terre.
Par réflexe, son poing s'écrase sur le visage de la femme dont la conscience ne fait que s'affaiblir. Le couteau lui échappe des mains.
— Maman !
— Ta gueule ! Tous les deux ! Fermez vos gueules ! J'en ai assez de vos conneries !
Aveuglé par la douleur et la haine, le monstre oublie le jeune garçon. Il s'attaque à la femme semi-consciente, au sol, qui ne peut plus rien faire à part gémir de douleur. La voix qui chantait des berceuses au garçon quand il était petit ne sert plus qu'à cette plainte lancinante.
L'enfant se précipite sur l'arme blanche dans l'espoir de sauver sa Maman. Sans aucune hésitation, il la plante dans le flanc de leur bourreau, qui réplique avec un coup de coude dans le diaphragme. L'adolescent perd la faculté de respirer quelques instants et son bras se casse sous le poids de son corps durant la chute.
Le monstre attrape le manche du couteau afin de le déloger. Ça fait un mal de chien.
Ses globes oculaires sont injectés de sang, son visage rouge de rage, ses veines menaçant d'exploser. Il jette l'arme blanche à l'autre bout de la pièce et titube vers l'enfant.
— Je vais te crever ! Je vais te crever !
Mike est figé par la terreur, les joues trempés de larmes.
Le monstre s'approche dangereusement, il n'y a plus rien de sain en lui. Pas de doute, il est prêt à tuer.
— Saleté de bâtard... T'aurais jamais dû naître ! Et ta salope de mère vaut pas mieux !
La peur. Une terreur qui gèle chacun de ses muscles. Mais aussi, dans un coin de son cœur commençant à grandir, une rage intense qui brûle. Elle le consume à petit feu, lui fait perdre le sens de la réalité. Le garçon est plongé dans un état second.
Soudain, des flammes surgissent aux pieds du monstre. Confus, il gesticule dans tous les sens en hurlant. Une douleur insupportable parcourt chacune de ses terminaisons nerveuses tandis que l'enfant observe la scène comme on regarde un film.
Le feu s'épaissit, la rage grandit. Le corps entier de l'homme n'est plus que flamme. La douleur finit par disparaitre et son cœur s'arrête. Il s'écroule, la tête juste à côté du pied gauche de Mike.
Il n'a plus rien d'humain, complètement carbonisé par ce feu qui a surgi de nulle part. Or, Mike le sait au fond de lui, il en est l'origine.
Il détourne les yeux du cadavre et crapahute jusque sa Maman.
— Maman !
La femme ouvre des yeux fatigués, de la même couleur turquoise que son fils. Sa respiration est hachée et elle tousse du sang.
— Je suis désolée mon ange, prononce-t-elle avec difficulté.
— Maman, je l'ai tué. On va enfin pouvoir vivre que tous les deux. Tu verras, on sera heureux.
— Tu es... Tu es...
— Maman, arrête de parler, je vais appeler une ambulance.
Tandis qu'il s'apprête à aller chercher un téléphone, elle attrape délicatement son poignet.
— Mon ange... Promets-moi... Promets-moi que tu deviendras un homme gentil...
— Maman...
— Je t'aime mon bébé.
Les yeux de sa mère brillent et laissent échapper de chaudes larmes le long de ses joues. Puis, les orbes turquoises s'immobilisent pour l'éternité.
— Maman... Maman ? Maman !
Mike hurle à pleins poumons, répète jusqu'à s'en casser la voix dans l'espoir qu'elle se réveille, qu'ils puissent profiter tous les deux de leur liberté.
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Des jours passent avant qu'un agent de police ne pénètre dans la maison et découvre les cadavres. Une odeur nauséabonde manque de le faire vomir. Il avance prudemment. Ses yeux s'écarquillent quand il réalise la présence d'un jeune garçon, immobile, mais toujours en vie. Il est tout pâle, les yeux bouffis.
Mike est emmené à l'hôpital sans aucune résistance de sa part. Il n'a pas prononcé un mot malgré les interrogations de la police. Il y passe des jours durant.
— Bonjour Mike.
Les yeux vides d'émotion du garçon se lèvent vers un inconnu.
L'infirmière aux côtés de l'homme sourit avec bienveillance.
— C'est ton oncle, il va te ramener chez lui.
Mike ne réagit pas. Ils peuvent bien l'emmener où bon leur semble, il n'en a plus rien à foutre.
L'homme qui dit être son oncle signe quelques papiers à l'hôpital. L'adolescent se retrouve à le suivre en silence jusque son pick up.
Une fois sa ceinture bouclée, l'adulte se tourne vers lui.
— Bon, je suis pas ton oncle. Je m'appelle Patrick. Tes pouvoirs se sont réveillés il y a quelques jours et je vais t'entraîner à les utiliser. Tu es une Furys.
C'est qui ce taré ?
Publié le 23/06/2024
→ 𝖈𝖍𝖆𝖕 ⁰⁹
Hello!
Chapitre très violent, à l'image du premier. L'enfance de Mike est comme vous le voyez, de premier choix.
Mike et Amélia ont fait la paix donc a priori le reste des deux semaines devraient bien se dérouler.
Je me suis rendue compte qu'il va falloir que je corrige une mini incohérence. Rien de grave parce que c'est qu'un détail de l'histoire sans importance. C'est juste le délire des universités. L'histoire commence en Mars et dans le premier chapitre ça sonne comme si les candidatures d'Amélia étaient pas encore faites ou alors en cours mais les deadlines c'est en janvier (je viens de vérifier sur internet). Après j'ai pas relu le passage en particulier, peut-être que ça passe nickel ou alors faudra que je fasse une petite modif qd je passerai à la correction. Au moins, je m'en rends compte c'est le principal 😭 (la plupart d'entre vous n'en ont probablement rien à foutre mais c'est pas grave mdrr)
D'ailleurs, ça m'a fait penser à la manière dont je voudrais éditer mon livre. Parce que plus j'y pense, moins j'ai envie de me tourner vers les maisons d'édition (faut qu'elles acceptent déjà mdr) parce que niveau rémunération et organisation c'est pas ce qui est le mieux. T'as la main mise sur presque rien et j'aime pas trop ça (même si c'est normal, ils veulent faire le plus de profit possible). L'auto-édition me parait une bonne solution (money money). Bien sûr je retravaillerai beaucoup le texte (c'est quasi un premier jet ça puisque niveau écriture c'est très éloigné de la première version), c'est pour ça aussi que toutes vos remarques pourraient m'aider même si c'est juste pour les fautes. Après faut qu'il y ait des gens prêt à l'acheter quoi, mais bon déjà finissons ce premier jet.
J'ai besoin de tous vos avis, même les moins pertinents !!!
PS: le pire c'est que je fais actuellement des études pour travailler en édition, le culot.
PSS: si une maison d'édition me contacte j'dirais peut-être pas non (on peut tjs rêver)
(y a bcp de parenthèses)
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