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΅ ΧΧΧVII ΅

Pierrot étouffa un bâillement gras, qui manqua lui déboîter la mâchoire. Bon sang, qu'il était fatigué.

Chose qui n'avait aucun sens, étant donné qu'il était en train de dormir. Mais il était fatigué quand même.

Son coude servait actuellement de trépied à sa tête pour la maintenir en place, pendant que Jésus racontait des paraboles aux apôtres, comme toujours attentifs et concentrés, même si bien souvent, ils ne comprenaient rien comme il faut.

Pierrot n'essayait même plus de comprendre, du moins, pas cette nuit — pour eux, il était tard le soir. Il écoutait une phrase sur trois d'une oreille distraite, et l'une de celles qu'il entendit ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd, puisqu'en fait il entend parfaitement bien :

« Aucun domestique ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l'un et aimera l'autre, ou bien il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l'argent. »

Bien entendu, comme Pierrot n'avait rien écouté de la demi-heure précédente il n'avait pas le contexte, mais les autres hochaient la tête avec des airs pénétrés, alors ça devait faire sens.

Cette déclaration devait être la conclusion d'un long monologue sans doute, car une partie des gens qui étaient là se levèrent pour rentrer chez eux — avec Jésus, on sait jamais quand c'est vraiment fini, donc bon —, et les apôtres resserrèrent leur cercle autour de la table.

Jésus rouvrit la bouche pour recommencer à parler, et Pierrot se dit qu'il allait s'étaler plus confortablement sur la table pour commencer à dormir, parce que flemme de tout — rien — écouter encore une fois ; mais dès les premiers mots de Jésus, son cerveau décida de passer en mode insomnie, et il fut contraint de changer ses plans.

« Il y avait un homme riche, vêtu de pourpre et de lin fin, qui faisait chaque jour des festins somptueux. Devant son portail gisait un pauvre homme nommé Lazare, qui était couvert d'ulcères. »

Là le tableau il est beau, ouais.

« Il aurait bien voulu se rassasier de ce qui tombait de la table du riche ; mais les chiens, eux, venaient lécher ses ulcères. »

Pierrot grimaça brutalement, surpris de la transition. Alors là, le tableau il était plus beau du tout — déjà qu'il était pas bien joli de base.

« Or le pauvre mourut, et les anges l'emportèrent auprès d'Abraham. Le riche mourut aussi, et on l'enterra. »

Mais oui, mais si tu tues tout le monde il n'y a plus d'histoire...

« Au séjour des morts, continuait Jésus, imperturbable, il était en proie à la torture ; levant les yeux, il vit Abraham de loin et Lazare tout près de lui. Alors il cria : 'Père Abraham, prends pitié de moi et envoie Lazare tremper le bout de son doigt dans l'eau pour me rafraîchir la langue, car je souffre terriblement dans cette fournaise.
— Mon enfant, répondit Abraham, rappelle-toi : tu as reçu le bonheur pendant ta vie, et Lazare, le malheur pendant la sienne. Maintenant, lui, il trouve ici la consolation, et toi, la souffrance'. »

Mais au fait, c'est qui Abraham ? Se demanda Pierrot, qui n'avait encore jamais vu ce bonhomme-là en ville. C'est Dieu ?

Vous remarquerez que l'orfèvre n'a absolument rien à carrer du fait que le riche se fasse bully en enfer.

« 'Et en plus de tout cela, un grand abîme a été établi entre vous et nous, pour que ceux qui voudraient passer vers vous ne le puissent pas, et que, de là-bas, non plus, on ne traverse pas vers nous.'
Le riche répliqua : 'Eh bien ! père, je te prie d'envoyer Lazare dans la maison de mon père. En effet, j'ai cinq frères : qu'il leur porte son témoignage, de peur qu'eux aussi ne viennent dans ce lieu de torture !' »

Pas con, pas con, sourit Pierrot pour lui-même.

« Abraham lui dit : 'Ils ont Moïse et les Prophètes : qu'ils les écoutent !' »

Bah ouais.

« 'Non, père Abraham, dit-il ; mais si quelqu'un de chez les morts vient les trouver, ils se convertiront.' »

Pierrot s'imagina ouvrir au squelette de sa mère, qui viendrait lui parler du paradis. Hm.

« Abraham répondit : 'S'ils n'écoutent pas Moïse ni les Prophètes, quelqu'un pourra bien ressusciter d'entre les morts : ils ne seront pas convaincus. »

Ah mais faut être sacrément dur de la feuille, sourit Pierrot en cachant quand même sa poire entre ses bras pour ne pas que ça se voie trop, manquant de glousser nerveusement alors que Jésus se taisait, laissant tout le monde intégrer l'info.

À ce moment, vous vous en doutez, mais Pierrot ne comprit pas l'allusion très directe à la crucifixion du Christ. Présentement assis à table en face de lui.

Cet enfant n'a jamais été un génie, de toute façon.

Mais tout le monde se levait en parlant doucement ; c'était l'heure d'aller se coucher — OUAIS TROP BIEN songea, non, hurla Pierrot en pensée lorsqu'il s'étira aussi élégamment qu'une poignée de porte, et aussi bruyamment que cette même poignée de porte, non graissée depuis cent-cinquante ans.

Les apôtres se faisaient en général héberger chez des disciples quand ils étaient en ville, et c'était le cas ce soir-là, alors ils se mirent en marche pesamment, papotant tranquillement après la journée qu'ils avaient vécue — et dont Pierrot se souvenait vaguement ; ils avaient été aider des pêcheurs, pendant que Jésus et les apôtres non pêcheurs de la team parlaient aux foules, puis ils avaient mangé, puis bossé tout l'aprem à la vigne d'un pote à Marc qui avait besoin de bras.

Soudain, une petite rumeur monta dans les rangs ; Pierrot se rapprocha du noyau papoter pour savoir de quoi il en retournait, mais celui-ci se dissolut aussitôt, livrant directement sa question à Jésus. C'était Barthélémy qui parlait, un grand ours timide, mais qui était le plus casse-pieds des humains dès lors qu'il avait une question qui lui prenait l'esprit.

Il s'y reprit d'ailleurs à plusieurs fois pour trouver une formulation correcte, et retranscrivant la hauteur de l'interrogation qu'il avait en tête. Le tirage final fut :

« Augmente en nous la foi ! »

Pierrot leva ses sourcils si haut qu'il eut six plis au front. Jésus, lui, se remit à marcher tranquillement, livrant la plus grosse punchline que Pierrot ait jamais entendue.

« Si vous aviez la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l'arbre que voici : 'Déracine-toi et va te planter dans la mer', et il vous aurait obéi. »

Et au-delà du fait qu'il dénonçait clairement que, de la foi, ils n'en avaient pas du tout, Pierrot se retint de rire fort. Très fort. Si fort que Barthélémy le vit et rougit de honte, humilié. Mais comme ils étaient dans le même bateau, Pierrot lui mit un bras sur l'épaule :

« Eh, on croit peut-être pas encore assez, mais dis-toi qu'un jour, tu feras des forêts en pleine mer ! »

Les autres pouffèrent, et suivirent Jésus, qui les attendait.

Pour sûr, Pierrot allait bien dormir.

אבא

Lc 16, 13, 19-31
17, 5-6

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