΅ ΧΧΧ ΅
En ouvrant les yeux, Pierrot se rendit compte qu'il n'était pas à l'hôpital, ni chez lui, ni chez son père, ni chez n'importe lequel de ses potes.
Il flippa.
Puis il se souvint de la veille, et du fait qu'il avait dormi chez le bouffon pour des raisons logistiques.
Il flippa encore plus.
Puis il entendit un bruit bizarre qui faisait coui coui coui, et qui venait vers lui. La porte s'ouvrit dans son dos.
Il était au paroxysme de la flippe.
« Pierrot ? Demanda timidement la source du coui coui coui. Tu dors encore ? »
Pierrot se demanda ce que l'autre ferait s'il répondait oui, mais il ne tenta pas le diable.
« Qui me parle ? Fit-il plutôt, la voix caverneuse qu'il se découvrit avoir l'amusant bien plus que de raison, auquel cas il ne se retourna pas pour identifier le nouvel arrivant — en vrai, la voix aiguë et un peu erraillée de l'individu était reconnaissable entre mille, mais il était trop confortable dans son lit pour bouger.
— Euh, Louis, tu te souviens de moi ? »
Je pense que ce gars est la définition incarnée de 'cute'.
« Hmmmmmmmmmm, fit-il mine de chercher, avec un ton illustrant le fait qu'il était en train de blaguer. Nannn. »
Louis pouffa légèrement, et refit le coui coui coui en s'approchant. Pierrot se rendit compte que c'étaient les roues de son fauteuil qui faisaient ce bruit-là, et il se sentit un peu stupide d'avoir cru que Louis était dangereux juste parce que son fauteuil faisait coui coui coui.
« Sors de ton lit, murmura soudain le jeune homme dans le creux de son oreille. »
Pierrot sursauta si fort que Louis sursauta aussi, et l'orfèvre se retrouva non plus sur le ventre mais sur le dos, comme une grosse tortue effarouchée.
La stupeur les fit se marrer tous les deux, puis Pierrot posa les pieds par terre pour aller s'apprêter un peu — sachant que ses membres inférieurs étaient un peu bougons ce matin, il se ramassa sur le sol, PUIS alla s'apprêter. Louis le rattrapa comme il put, et Pierrot le remercia gentiment en rampant comme une grosse limace.
« Tu te sens mieux ce matin ? S'enquit le paraplégique pour faire la conversation, alors que Pierrot s'habillait dans la salle de bains.
— Plutôt, mais je pense que ça va revenir dans l'après-midi, répondit l'orfèvre en mettant son t-shirt et son pull moche. Ça s'est passé comment, après que je sois parti, hier soir ? »
Moment de silence. Après dix secondes, Pierrot se demanda si Louis était encore là.
« Harry s'est fait mal au dos, avoua Louis, et il a eu droit à une petite séance de kiné maison, mais je ne l'ai pas vu ce matin, alors je ne sais pas s'il va mieux. »
Louis avait l'air gêné. Pierrot espéra que ce n'était pas trop grave.
« J'ai fini, annonça-t-il en sortant de la salle de douche, pas vraiment frais ni dispo, mais vivant. On va manger ?
— Bien sûr. Tu remballes tes affaires maintenant, ou tu préfères le faire plus tard ? »
Pierrot songea à ce qu'il ferait pendant la journée, et il eut un flash de son agenda avec de noté un splendide rendez-vous avec ses fournisseurs, à treize heures. Or il était bientôt midi.
« Je dois bientôt partir, alors je ramasse tout ça maintenant, soupira-t-il, un peu triste de devoir quitter ses nouveaux amis aussi vite. Ça ne prendra pas longtemps, tu peux y aller sans m'attendre, si tu veux.
— J'ai la clef, alors je reste avec toi. »
C'est légitime.
En trois minutes chrono, toutes les affaires de Pierrot étaient dans son sac, et Louis lui avait donné un sac en plastique qui traînait pour qu'il ait aussi la place de remmener ses boîtes de chocolat.
Quand ils passèrent dans la cuisine pour rejoindre l'appartement d'en face, Louis piqua des mandarines dans la coupe à fruits et les glissa dans le sac de Pierrot, qui ne le remarqua pas — si ça avait été le cas, il lui aurait aussitôt dit de reposer ça, parce que le vol c'est mal, mais Louis restera un pas vu pas pris.
« On est là, chantonna Louis quand ils passèrent la porte de l'appartement de Liam, arrivant devant la petite assemblée réunie là, immobile et silencieuse. Eh bien, quelle ambiance !
— Elle était bien meilleure quand tu n'étais pas là, je suis d'accord, râla Charlie aussitôt, picorant une tranche de brioche aux fruits secs. »
Pierrot sourit. Il trouvait sa répartie marrante.
Louis n'attendit pas et alla la saluer d'un bisou sur le front, mais Pierrot préféra commencer par Liam, son hôte d'exception, son hôtelier merveilleux, son majordome d'excellence. Liam lui rendit son étreinte sans protester une seule seconde par rapport au fait qu'il soit malade, et Pierrot apprécia réellement d'être serré contre quelqu'un, pour une fois.
« Tu vas bien ce matin ? Lui demanda son idole à mi-voix en le relâchant.
— Wilhelm m'a torturé cette nuit, se plaignit-il en faisant mine de chouiner, sa voix revenue à la normale se prêtant bien plus au jeu que l'autre truc chelou du réveil.
— Bichette, sourit Charlie, narquoise, en lui faisant de la place à côté d'elle. Viens prendre de la brioche.
Il s'exécuta, ravi de n'avoir à demander de se bouger à personne, et sous les regards neutres d'Harry et du bouffon, elle l'étreignit en lui passant une main dans les cheveux, pestant ensuite qu'ils étaient emmêlés et qu'il était un sale gosse sans éducation. Il ne trouva rien d'autre à faire que sourire.
« Will, tu peux m'installer s'il te plaiiiit ? Réclama Louis une fois qu'il ait dit coucou à à peu près tout le monde, tendant les bras au bouffon depuis son fauteuil. »
Celui-ci soupira, mais reposa son café et se mit debout, prenant Louis contre lui pour le poser sur une chaise haute. Enfin, la réalisation du projet fut un peu plus fastidieuse et bien plus marrante à regarder, mais dans l'idée, c'était ça. Pierrot trouva surtout amusante l'allure de Louis, ballotté dans les airs comme une poupée de chiffon.
« Ah, pas face à Harry, réalisa Louis une fois qu'il fut assis, face au bouclé justement. »
Pierrot tourna la tête vers le garçon, qui était assis à côté de lui, d'abord sans comprendre pourquoi Louis faisait une remarque, puis saisissant la chose une fois que le bouclé fut dans son champ de vision.
Il était torse nu.
« Ah, tu préférerais être à côté de lui ? Choisit d'interpréter le bouffon. Je te comprends, tu aurais une vue d'enfer sur son box-
Pierrot s'étouffa de surprise avec sa brioche.
« NON NON NON NON NON, en face c'est très bien, rougit Louis, tapant d'embarras sur la tête de Wilhelm, qui se mit aussitôt à pleurer auprès de Charlie, qui, exaspérée, lui tapa aussi sur la tête, mais au vu du visage du bouffon, ça fit bien plus mal.
— LIAAAAAAAAM, Charlie elle m'a fait mal, exprima-t-il sa surprise en se tenant les cheveux, pour les empêcher de se barrer sans doute. »
Pierrot avait un regard consterné. Et en même temps, il se dit que le surnom de celui-là avait été particulièrement bien trouvé.
« T'es vraiment un gosse, soupira le master en le poussant vers son siège, donnant aussi une tape sur la main de Charlie, qui cacha son sourire derrière sa brioche. Et toi Charlie, arrête de bouffer tout mon Panettone, hm ? »
Panettone ? La brioche, là ?
Elle ne dit rien, mais retint sa main qui s'apprêtait à repartir dans l'assiette devant elle. N'ayant plus rien à manger, sa main partit se balader sur le bar, et elle trouva une nouvelle assiette, de cannelés cette fois ; elle en fit sa nouvelle cible.
Bon, c'est pas tout ça, mais il faut que prenne mes potions.
« Ça va Pierrot ? Lui lança soudain Harry en lorgnant sur ses pilules, qu'il sortait une à une de leurs prisons d'aluminium. Tu te sens mieux aujourd'hui ?
— Plutôt, acquiesça-t-il en avalant la dernière et prenant une cuiller pour passer au sirop. Mais je suis encore un peu pris. Vous avez des trucs de prévus, vous, pour bientôt ? »
Petit silence de réflexion, puis Harry parla pour tous.
« Il faut que j'aille voir madame Brannan pour la sortie de Leah. Tu m'accompagneras, Will ? »
Le bouffon blanchit. Et Pierrot se demanda s'ils parlaient toujours français, parce qu'il ne comprenait plus rien.
« Aaaaaah mais non ! Moi je veux pas la voir pour ça ! »
Tiens, le bouffon est un trouillard.
« Ton argumentaire aura beaucoup plus de force que le mien, plaida le plus jeune, devant Pierrot qui les regardait tour à tour comme une balle pendant un match de ping-pong. Mais on en reparlera tout à l'heure. Tu aimerais faire quelque chose avant de rentrer chez toi, Pierrot ? »
Son brusque retour dans la conversation lui fit cligner bêtement des yeux avant de repondre.
« À vrai dire, je préférerais rentrer rapidement, je travaille cet après-midi et je n'ai pas très bien rangé mon atelier la dernière fois que j'y étais, rougit-il, gêné, se souvenant de sa mini-dépression solitaire la veille de sa grippe. J'espère que ça ne vous dérange pas...
— Pas le moins du monde, le rassura Liam en lui posant une main sur l'épaule. Tu veux qu'on te raccompagne ?
— Euh... N-non merci... »
Oh là, c'est pas malpoli de dire ça ?
« Eh bien génial, ça m'épargnera une heure de marche dans le froid et le vent, sourit Wilhelm en fourrageant les cheveux du jeune homme avec sa main, ce qui le fit râler. Tu te barres quand ?
— Maintenant. Salut tout le monde ! »
Il fit un signe de main à tous ceux qui étaient à table + le bouffon, même s'il aurait trouvé drôle de lui faire la bise, à celui-là, prit son sac et sa doudoune de compèt', puis sortit de l'appartement après une dernière salutation. Juste avant qu'il ne ferme la porte, Louis l'avait appelé, semblant un peu inquiet :
« Tu ne veux même pas qu'on te conduise aux urgences ?
— Je suis sûr que je saurai me repérer, lui lança Pierrot en retour, n'en pensant pas un mot, au vu du brouillard de ses souvenirs de la veille. Salut ! »
Et la porte était fermée. Il termina d'enfiler sa doudoune sur le palier, puis constata que pour utiliser l'ascenseur il devait avoir une clef — encore une fois, qui diable a peur qu'on lui vole son ascenseur ? —, alors il descendit les cinq étages de l'immeuble à pied.
Heureusement que je n'ai pas encore de vertiges, quelle galère c'aurait été.
Et devinez qui se pointa dans la seconde ? Un vertiiiiiiiige.
Mais Pierrot était déjà en bas, alors ce n'était pas dramatique.
Donc, repérons d'abord l'hôpital.
Un dilemme s'opposa à lui. Il avait misé sur la taille du bâtiment pour l'apercevoir et marcher dans sa direction, mais il apercevait deux bâtiments géants : un à gauche, et un à droite/en face.
Je suis quasiment sûr qu'on venait de la gauche, hier, tenta-t-il de se convaincre en marchant vers la gauche.
Deux minutes plus tard, il passait devant les boutiques de la veille, et il fut content de lui d'avoir su situer un hôpital.
Parce que sachez que Pierrot est vraiment très nul en géographie et en course d'orientation. Ce à quoi nous assistons relève du miracle.
Il marchait d'un bon pas, et arriva d'une manière ou d'une autre au pied de l'hopital, le problème étant qu'il ne savait plus comment rejoindre les urgences. Il comprit donc l'inquiétude de Louis quant à le laisser vadrouiller dans le campus tout seul et retrouver ces urgences de merde.
Comme il était exténué la veille, il n'avait pas prêté attention au paysage en sortant de l'hopital ; étaient-ils du côté de ces immeubles, ou du centre, ou du parc qu'on voyait tout au fond ?
Courage, moi-même, se rassura le jeune homme. D'abord, tu cherches une porte.
Après quelques minutes de déambulation, il en vit une : elle était vitrée, et menait vers un long et large couloir qui s'enfonçait dans le bâtiment, faiblement éclairé par des loupiotes de sorties de secours au loin, mais sinon, complètement noir.
C'est flippant.
Il voulut tirer la porte, et quand elle s'ouvrit, il aurait pu hurler tant son soulagement était immense. Il n'y croyait même pas, il se voyait déjà mendier de l'aide ou escalader une grille pour sortir du campus.
Il s'engouffra par contre rapidement dans l'ouverture, ne voulant pas qu'on signale son profil et que la police le recherche. Ensuite, il suivit tout bêtement les fameuses sorties de secours, et il se retrouva dans les urgences, parmi les malades — on est ensemble les gars —, zone de laquelle il s'éloigna quand même rapidement pour ne pas choper une double crève, et aussi parce que cet endroit lui était particulièrement désagréable.
Il est midi et quart, lut-il sur sa montre pluricentenaire waterplouf moche mais fonctionnelle. Je suis large.
Il se permit donc de marcher d'un pas tranquille, qui était de toute façon un pas rapide du point de vue de n'importe qui, car Pierrot est un bonhomme avec des jambes bien trop longues.
En avançant, il songea à ceux qu'il allait accueillir à sa boutique, aka ses livreurs de métaux et de stocks maritaux.
C'étaient des amis de son lycée qui avaient fait leur vie dans la livraison de marchandises, et avaient signé dans cette entreprise avec laquelle Pierrot collaborait déjà après y avoir fait un stage. Lui-même n'avait pas pu assumer son rôle quand le boss se cherchait un nouvel orfèvre, car il était parti gérer les mille emmerdes causées par le coma de son père, mais le jeune homme ayant évoqué ses potes plusieurs fois dans des conversations — Pierrot avait eu vent de cette difficulté dans l'entreprise : aucune bonne entreprise de livraison ne voulait se retrouver avec ces caisses fragiles qui pesaient des tonnes, et l'entreprise du stage de Pierrot se retrouvait en mal de clients à cause de ce manque de moyens —, il avait réussi à convaincre son boss de profiter de l'occasion et de prendre ses potes. Ainsi, l'entreprise avait gagné des musclor en puissance pour livrer toutes ses commandes, et Pierrot avait pu partir sans culpabiliser. Au final, on pouvait un peu dire qu'ils avaient été pris à sa place.
En bref, ses livreurs, c'étaient ses copains qu'il avait conseillés à l'entreprise qui lui avait proposé un poste, et comme lui, ils étaient très à cheval sur l'horaire, donc Pierrot hâta le pas quand il vit que l'heure arrivait en galopant, tout bien considéré.
Il arrivait au centre-ville, lieu de son habitat naturel et de son travail également, et d'habitude, cette partie de la ville était calme — surtout un vingt-six décembre à midi trente —, mais en arrivant dans l'une des ruelles qu'il empruntait à chaque fois qu'il faisait un voyage vers/au retour de l'hôpital, il se sentit brusquement oppressé, sentiment qu'il n'avait pas ressenti depuis... qu'il ne se souvenait pas avoir ressenti un jour, mais qu'il était sûr d'avoir déjà ressenti quand même.
Il recula du demi-pas qu'il avait commencé à faire en direction de cette ruelle bizarre, et le sentiment partit aussitôt. Puis il s'avança à nouveau, et il ressentit ce mal-être dérangeant une nouvelle fois.
On dirait une zone de dégâts dans Clash of Clans. Sort infligé à tous les ennemis.
Cette petite blagounette mentale ne fit rire que lui, et il se demanda quelle était la marche à suivre. Est-ce qu'il était plus intelligent de poursuivre sa route alors qu'une intuition magique l'incitait à ne pas le faire, ou de sagement contourner la ruelle pour rejoindre sa boutique, alors qu'il ne lui restait plus tellement de temps que ça pour préparer ses registres ?
Ses pieds décidèrent pour lui : il ne formula aucune pensée cohérente — LALALALALAAAAA — tout le temps qu'il progressa dans la ruelle, avançant rapidement et sans regarder autour de lui. Le sentiment désagréable le prit à la gorge et lui donna progressivement envie de fondre en larmes, ce qui était stupide, puisqu'il se sentait bien deux minutes avant.
Cette ruelle avait des embranchements annexes, qui menaient tous les deux à des culs de sac, et qui étaient habituellement vides, puisqu'il n'y avait au fond que des poubelles et des vélos cassés. Mais en passant près de l'un des embranchements, Pierrot entendit un sanglot. Il s'arrêta aussi sec.
Mais comme il avait fait du bruit, le sanglot retint sa respiration aussi, et ils étaient deux imbéciles à attendre de mourir asphyxiés, d'ici le moment où l'un d'eux se déciderait à parler ou à partir.
Ce n'était pas le genre de Pierrot de réconforter les gens, il était vraiment très nul à ça ; mais cette soirée qu'il avait passée, et cette bienveillance matinale que lui avait offerte Louis, le poussaient à rendre cette bonté à la personne qui pleurait. Et au souvenir du son du sanglot, c'était un homme.
« Il y a quelqu'un ? Demanda-t-il à mi-voix sans bouger d'un poil, se demandant si poser une question aussi bateau était stupide, et s'il allait se faire égorger pour son insubordination. »
Seul un profond silence l'entourait. Bon sang ce qu'il se sentait mal, oppressé comme pas possible dans l'histoire de l'oppression.
Est-ce que c'est un présage m'indiquant que je vais bientôt crever ? Raaah j'aurais dû prendre un autre chemin !
Le silence régnait toujours dans la ruelle. Mais contre toute attente, même la sienne, il ne se retira pas, et reposa une question.
« Est-ce que vous avez besoin d'aide ? »
Sa voix pas virile du tout lui était à ce moment un précieux témoin pour manifester son impuissance et son absence de mauvaises intentions, du moins c'est ce qu'il pensa.
Comme le silence et le malaise s'étalaient toujours plus autour de lui, il songea à parler une troisième fois ; mais avant que ce plan n'ait pu être mis à exécution, une voix masculine, rauque et sans âge, mais absolument terrifiante, le fit mourir de peur, ses poils se herissant d'une manière horriblement désagréable sur ses bras.
« Pars. »
Pas avant de savoir ce qui ne va pas !
...
Je ne sais même pas pourquoi je suis aussi con.
« Pourquoi ? Vous n'avez pas de problème ? »
Silence. Un silence si épais que Pierrot sentait son crâne sur le point d'exploser. Mais il ne voulait pas partir avant d'avoir fait quelque chose pour cette personne, qui pleurait dans une ruelle.
« Vous avez faim ? J'ai des chocolats... »
Silence.
Je vais les lui donner, après tout, une seule boîte me suffira largement, songea-t-il en sortant une boîte de Mon Chéri de son sac. Ah mais non, c'est dégueulasse, ça...
Il sortit l'autre boîte de son sac ; c'étaient des Ferrero Rocher.
C'est beaucoup mieux.
Il posa la boîte sur un couvercle de poubelle propre et rangea l'autre dans son gros sac, mais fut surpris de sentir deux boules fraîches sous ses doigts.
Il sortit les boules, et constata que c'étaient des mandarines. Ah.
Mais qu'est-ce que vous foutez là, vous ?
Peu importe, vous venez aussi.
Alors il posa aussi les mandarines sur le couvercle de poubelle, et avisa une dalle propre sur le sol, histoire d'offrir un truc potable à cette personne malheureuse. Il en trouva une, fort heureusement pile en face de l'embranchement, et posa ça là. Ça faisait un peu pitié, mais il n'avait rien de mieux.
« Voilà, joyeux Noël à vous, balança-t-il dans l'embranchement en cherchant à apercevoir la personne pour qui il laissait de la bouffe en plein milieu d'une rue, mais tout ce qu'il vit fut une silhouette très, très peu engageante, alors il fit une dernière courbette rapide et se barra. Au revoir ! »
Un regard à sa montre lui informa qu'il était treize heures moins cinq. Eeeeeet merde.
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