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΅ ΧΙV ΅

Le temps et les discours avançant, Jésus amenait de plus en plus de monde à lui, et bientôt, les disciples furent accompagnés d'une vaste assemblée. Pierrot aimait moyennement ça, il était plutôt dur genre jaloux, comme pote. Mais il ne disait rien.

Ce jour-là, Jésus enseignait le long de la mer, comme tous les jours — et pourtant il trouvait toujours quelque chose de nouveau à dire, le bougre — et Pierrot, qui avait l'habitude d'observer son visage et surtout son regard, histoire de le reproduire avec exactitude dans sa boutique, vit celui-ci attiré par quelque chose, hors de l'assemblée qui était devant lui.

Pierrot suivit ce regard, et remonta jusqu'à un gars, assis à une table, en train de compter de l'argent et de le mettre dans une caisse, alors que les gens qui faisaient la queue jusqu'à sa table pour lui donner leurs sous boudaient.

Est-ce que c'est un genre de racket très docile ?

À la fin de son discours, Jésus alla voir le gars à la table. Les gens, qui ne le suivirent que des yeux, retinrent leur souffle. Parmi les chuchotements qui s'élevaient, Pierrot entendit ''publicain''. Et comme il s'était renseigné depuis la dernière fois, il savait que c'était un collecteur d'impôts.

Bah il comprenait mieux pourquoi les gens ne l'aimaient pas.

Quand Jésus revint, c'était accompagné de ce gars, qu'il laissa rejoindre l'assemblée. Le gars salua brièvement la foule, son regard suivant irrésistiblement Jésus — comme tout le monde, en soi. Pierrot s'approcha de lui quand ils se mirent en marche vers chez lui pour manger.

« Quel est ton nom ? Lui demanda-t-il doucement.

— Lévi, fils d'Alphée, lui répondit le gars, aussi jeune que lui probablement — dater les gens était si dur dans ces contrées, sérieux. Et toi ?

— Simon-Pierre, avoua-t-il comme un secret. »

Il ne savait pas trop comment on devait l'appeler. Souvent c'était Pierre, parfois encore Simon ; autant faire un mélange.

« Mais appelle-moi Pierre, ajouta-t-il quand même.

— Fort bien, Pierre. Je suis ravi de faire ta connaissance.

— Moi de même, si tu le suis pour les bonnes raisons, sourit le jeune homme, malin. »

Lévi ne sut pas quoi répondre et abîma son regard vers Jésus un moment. C'était assurément la réaction à avoir.

Ils ne mirent pas tant de temps que ça à arriver jusque chez Lévi, qui avait offert de les héberger pour le repas. Rentrer tout le monde dans la maison ne fut pas possible, alors ils s'installèrent plutôt dehors, aux yeux des passants, qui s'arrêtaient parfois pour regarder Jésus ou chuchoter entre eux. Pierrot avait fini sa part rapidement, et attendait qu'on se remette en route, lorsqu'il entendit des éclats de voix menaçantes.

Il tourna la tête, et vit une petite troupe de vieux riches en train de bitcher.

« Comment ! Il mange avec les publicains et les pécheurs ! »

Jésus tourna la tête. Pierrot avait bien envie de leur rabattre leur caquet lui aussi ; où qu'ils aillent, il y avait des rageux pour dire que Jésus faisait n'importe quoi et traînait avec des pauvres, des impurs, des déchets de la société, qu'il ne respectait pas les traditions des anciens... Pierrot préférait se dire qu'il laissait une chance à tout le monde.

« Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. »

Bien dit, se dit Pierrot avant de réaliser qu'il faisait partie du panier lui aussi.

Il se demanda alors pourquoi il était là, parce qu'il lui semblait bien être en bonne santé mentale, à lui. Et puis il laissa tomber. Après tout, un rêve n'est pas le lieu où se faire des réflexions existentielles.

אבא

Un autre jour, c'était le jour du sabbat — Pierrot savait que c'était la fin de semaine du coup, mais il ne savait plus du tout dans quelle religion on fêtait le sabbat — et ils cherchaient à aller à la synagogue, sans toute l'assemblée de la dernière fois, puisque les disciples et Jésus avaient réussi à s'isoler pour la nuit.

Le jour se levait, et comme ils allaient à la prochaine ville, pour aller à la synagogue du coup — tant de quêtes pour un samedi (?) matin —, leur chemin dans la brousse fut barré par des champs de blé.

Jésus ne haussa pas les épaules, mais traversa quand même, les disciples se plaçant instinctivement devant lui pour coucher un peu les épis qui les empêchaient d'avancer. Et évidemment, comme d'habitude quand ils étaient visuellement à leur avantage — Pierrot était couvert de sueur à cause du soleil et de l'effort —, des vieux en toges se ramenèrent à la sortie du champ. Et une fois n'est pas coutume, ils invectivèrent Jésus en montrant les disciples, comme s'ils étaient des enfants à gronder.

« Regarde ce qu'ils font le jour du sabbat ! Cela n'est pas permis. »

Jésus discourut avec des mots si complexes que Pierrot ne comprit rien. Son traducteur mental semblait s'être mis en pause. Il refonctionna un peu plus tard cependant, et il comprit au moins ça :

« Le sabbat a été fait pour l'homme, et non pas l'homme pour le sabbat. Voilà pourquoi le Fils de l'homme est maître, même du sabbat. »

Même avec la traduction je ne comprends rien, se lamenta Pierrot en continuant de marcher, hors du champ cette fois, laissant les vieux en toges outrés derrière eux. Mais on dirait qu'eux si.

Quand ils entrèrent dans la synagogue, les gens qui étaient là, dont d'autres vieux en toges encore, se mirent à chuchoter. Pile en face de l'entrée, et placé en évidence, un homme attendait, se grattant le cou, l'autre main pendue à son côté comme une feuille morte. Pierrot se concentra sur ce que disaient les gens autour.

« Tu crois qu'il va le guérir ?

— Il n'oserait pas, pas un jour de sabbat !

— On dit qu'il ne s'en préoccupe pas... »

Est-ce qu'ils se demandent sérieusement si Jésus va laisser quelqu'un crever à cause d'un jour dans la semaine où on a dit de ne pas secourir les autres ? Se demanda Pierrot honnêtement, regardant Jésus s'approcher du gars devant eux.

« Lève-toi, viens au milieu, adressa Jésus au gars, allant au centre de la pièce, relevant ensuite le nez vers tous. Est-il permis, le jour du sabbat, de faire le bien ou de faire le mal ? Lança-t-il à la cantonade. De sauver une vie ou de tuer ? »

Les gens autour se regardèrent, personne ne répondit. Ils n'avaient pas forcément l'air honteux, juste neutres.

Jésus, lui, les regardait un à un, et Pierrot était juste assez bien placé pour voir la colère dans son regard, la tristesse qu'il avait pour eux, d'avoir un cœur aussi froid. Il se retourna vers l'homme à côté de lui.

« Étends la main. »

Le gars s'exécuta, et sa main, auparavant pendante et sans vie, se mit à bouger les doigts. Il fut stupéfait, et une joie pure passa dans son regard quand il le releva vers Jésus. Celui-ci ne s'attarda pas, et rejoignit ses disciples pour sortir. Pierrot capta des paroles méchantes une fois dehors, et croisa le regard mauvais d'un vieux en toge au milieu de ses congénères ; mais il railla dans son esprit et ne s'inquiéta pas.

אבא

Ils en étaient au point d'organiser un voyage : ils étaient actuellement en Judée, et Jésus désirait retourner en Galilée — cette information était complètement tombée dans l'oreille d'un sourd, Pierrot n'ayant pas ouvert d'atlas depuis le CM2. Cependant, tout ce qu'ils prirent furent leurs sandales, et des sacs contenant deux-trois fringues et une gourde. Pierrot était catastrophé de ce manque de produits de premières nécessités, mais ne communiqua pas ses impressions.

Immanquablement, ils eurent faim — Jésus avait dit une fois un truc comme quoi manger le pain du ciel empêcherait pour toujours d'avoir à nouveau faim, mais même si Pierrot l'écoutait toujours avec des paillettes dans les yeux, il avait régulièrement envie de bouffer. Ils s'arrêtèrent donc dans une ville — Sykar, communiqua Jean, en ajoutant qu'ils devaient obligatoirement traverser la Samarie pour atteindre la Galilée quand André s'offusqua de devoir côtoyer des samaritains.

Pierrot ne comprit pas la raison de cette aversion mais ne posa pas de question, parce que bon, il aimait passer pour l'andouille de service, mais à un moment ça commençait à bien faire.

En tout cas, ils durent aller chercher à manger en ville, mais Jésus, même s'il n'était en soi pas contre y aller lui-même — s'il vous plaît, ça se lisait dans son éternel regard super bienveillant là —, ne pouvait pas le faire ; il attirerait une foule à coup sûr. Du moins, c'est ainsi que raisonnèrent les disciples. Et en plus il était vraiment fatigué, alors il dut se résoudre à s'asseoir sur un puits non loin des murailles de la ville, à cinq cent mètres à peu près, et les disciples allèrent chercher sans lui de quoi faire bombance.

Ils s'approchent en troupeau du marché, et Pierrot voyait clairement que les autres avaient du mal à faire comme si les samaritains étaient comme toutes les autres foules qu'ils avaient déjà traversées. Mais enfin, il ne dit rien, et alla de son côté pour chercher des fruits secs. Il perdit de fait les autres de vue.

Bah c'est malin mon con, et comment qu'on fait pour aller retrouver Jésus avec les autres, maintenant ?

Il décida, comme les populations locales ne connaissaient pas le téléphone, de retourner au puits directement. Évitons de nous perdre plus que nécessaire, c'est ainsi qu'il raisonna.

Il sortit par la porte de la ville la plus proche, et se rendit compte que c'était la mauvaise, mais se contenta de faire le tour des murailles de la ville pour retrouver le puits. Sauf qu'il ne s'était pas rendu compte qu'en marchant, il s'était bien trop éloigné, et lorsqu'il vit le puits derrière lui, il dut carrément rebrousser chemin pour arriver à son niveau — seulement Jésus n'y était pas seul, il conversait avec une femme.

Qui est-ce ? Se demanda le jeune homme en se cachant derrière quelques arbres qui trainaient là.

De son spot, il entendait leurs voix. Visiblement, la dame venait tout juste d'arriver.

« Donne-moi à boire, demanda Jésus simplement, faisant un geste vers la cruche qu'elle avait apportée avec elle, sans doute pour puiser de l'eau.

Comment ! Toi, un Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ? S'étonna la dame. »

Pierrot fronça les sourcils. Quel était le mal ?

« Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : ''Donne-moi à boire'', c'est toi qui lui aurais demandé, et il t'aurait donné de l'eau vive. »

Si Pierrot était bien sûr d'une chose, c'était qu'il ne comprenait rien. La samaritaine dut comprendre pourtant, et elle demanda, peut-être un peu naïve :

« Seigneur, tu n'as rien pour puiser, et le puits est profond. D'où as-tu donc cette eau vive ? »

Ah il parlait de lui ? Comprit Pierrot.

« Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, avec ses fils et ses bêtes ? Continuait la samaritaine, visiblement attirée par l'effet Jésus Christ que tous les habitants de ce pays vivaient depuis qu'il y cheminait pour enseigner. »

Involontairement, le cerveau imaginatif de Pierrot lui donna une image littérale d'un Jésus très très grand qui irait dans le puits avec ses très très grands bras pour aller chercher de l'eau.

Stupide moi-même, stupide, se morigéna-t-il en se concentrant sur la conversation qu'il épiait.

« Quiconque boit de cette eau — Jésus montrait le puits — aura de nouveau soif ; mais celui qui boira de l'eau que moi je lui donnerai n'aura plus jamais soif ; et l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau jaillissant pour la vie éternelle. »

Pierrot réfléchissait.

« Seigneur, donne-moi de cette eau, que je n'aie plus soif, et que je n'aie plus à venir ici pour puiser, s'exalta la samaritaine. »

En lui-même, Pierrot sentait qu'on parlait d'une eau différente de celle qui était dans le puits.

« Va, appelle ton mari, et reviens, lui dit pourtant Jésus sans la corriger.

Je n'ai pas de mari, rétorqua la samaritaine.

Tu as raison de dire que tu n'as pas de mari : des maris, tu en as eu cinq, et celui que tu as maintenant n'est pas ton mari ; là, tu dis vrai. »

Mais s'il sait ça alors qu'il ne la connaît pas, alors il sait forcément que je ne suis pas du tout Simon frère d'André, paniqua Pierrot derrière son arbre.

La dame réagit différemment à cette démonstration de savoir magique — comment l'appeler autrement ?

« Seigneur, je vois que tu es un prophète ! ... Eh bien ! Nos pères ont adoré sur la montagne qui est là — elle montra la montagne —, et vous, les Juifs, vous dites que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem. »

Est-ce que c'est pas dans une église qu'il faut prier ? Voulut demander Pierrot, qui avait subitement envie d'ajouter son grain de sel à la conversation.

« Femme, crois-moi : l'heure vient où vous n'irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père. Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais — le cerveau de Pierrot commençait à faire des bulles — l'heure vient — et c'est maintenant — où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père. Dieu est esprit, et ceux qui l'adorent, c'est en esprit et vérité qu'ils doivent l'adorer.

— Je sais qu'il vient, le Messie, celui qu'on appelle Christ. Quand il viendra, c'est lui qui nous fera connaître toutes choses, dit la dame, visiblement pas perturbée par cet échange.

Je le suis, moi qui te parle, révéla Jésus en tournant la tête pile à ce moment pour croiser le regard de Pierrot, qui frissonna. »

Les disciples étaient à une dizaine de mètres du puits et arrivaient vers Jésus, alors Pierrot se débrouilla pour arriver par-derrière eux, tapant doucement l'épaule d'André.

« Pierre ! Lui dit celui-ci en sursautant. Où étais-tu passé ? Nous t'avons cherché !

— J'ai fait un détour, s'excusa le jeune homme — c'était la vérité. Pardon d'avoir causé du souci.

— Ne t'inquiète pas, nous avons bien pensé que tu étais retourné au puits plus tôt, mais préviens la prochaine fois, sourit-il gentiment. »

Pierrot manqua de soupirer. Il avait le meilleur frère. Aucun disciple ne posa de questions sur la femme qui rentrait à la ville sans sa cruche. Par contre, ils s'assirent par terre et commencèrent à manger, invitant Jésus qui les regardait.

« Rabbi, viens manger, lança Jean.

Pour moi, j'ai de quoi manger : c'est une nourriture que vous ne connaissez pas. »

Matthieu lança un regard par en-dessous à Jacques, articulant sans bruit ''On lui a donné à manger ?'' Jacques haussa les épaules.

Mais Pierrot savait bien que Jésus n'avait pas mangé, et que la nourriture que les disciples ne connaissaient pas était sans aucun doute du même acabit que cette eau vive.

« Ma nourriture, reprit Jésus en sentant sûrement leur perplexité, c'est de faire la volonté de Celui qui m'a envoyé et d'accomplir son œuvre. Ne dites-vous pas : ''Encore quatre mois et ce sera la moisson'' ? Et moi, je vous dis : Levez les yeux et regardez les champs déjà dorés pour la moisson. Dès maintenant, le moissonneur reçoit son salaire : il récolte du fruit pour la vie éternelle, si bien que le semeur se réjouit en même temps que le moissonneur. Il est bien vrai, le dicton : '' L'un sème, l'autre moissonne''. Je vous ai envoyé moissonner ce qui ne vous a coûté aucun effort ; d'autres ont fait l'effort, et vous en avez bénéficié. »

Pierrot avait le cerveau en feu et espérait se réveiller bientôt. Soudain, un samaritain arriva de la ville, et se proposa pour héberger Jésus, et derrière lui, une foule de gens proposaient la même chose, convaincus par ce que leur avait dit la samaritaine qui avait parlé avec Jésus — elle leur avait apparemment dit ''Il m'a dit tout ce que j'ai fait''.

Ils restèrent deux jours dans cette ville, et un copain que Pierrot s'était fait dit à la femme lorsqu'ils la croisèrent, le second jour, que ''Ce n'est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons : nous-mêmes, nous l'avons entendu, et nous savons que c'est vraiment lui le Sauveur du monde.''

אבא

Mc 2, 13-17 , 23-25, 27-28, 3, 1-6
Jn 4, 1-42

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