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΅ XLVIII ΅

« Oui, donc vous avez dit quel jour ? »

Pierrot regardait son carnet de rendez-vous, au téléphone avec un client. Celui-ci lui commandait un candélabre, qu'il voulait exactement pareil que celui qu'il possédait déjà.

« Comment ça, 'quel jour' ? Eh bien, celui où vous viendrez, monsieur, sourit Pierrot gentiment à son téléphone. J'aurais besoin de votre candélabre pour commencer à travailler. Quand pourrez-vous venir me le déposer ?

— Vous ne pouvez pas travailler avec des photos pour le moment, et réparer celui que j'ai quand je vous l'apporterai ? Lui demanda le monsieur moyennement poliment.

— Eh bien, je peux, mais comment vous dire que pour un travail à l'identique, je dois nécessairement avoir ledit identique sous la main pour pouvoir m'ajuster, autant au niveau des proportions que du poids et de l'aspect, pour le choix du métal... »

Il entendit la clochette de l'entrée sonner, mais comme il avait la tête penchée, ne vit pas tout de suite son interlocuteur.

« C'est que ça ne m'arrange pas, claqua le client à l'autre bout du fil. Voyez-vous, mon candélabre est dans ma maison de vacances, et je ne peux pas y retourner avant le mois prochain. Date pour laquelle j'aurai besoin de son jumeau.

— Je suppose que nous pouvons toujours essayer de faire avec des images, mais mon professionnalisme en prend un coup, soupira Pierrot en passant sa main dans ses cheveux, y ramassant plein de poussière de métal car il avait passé sa matinée à ramper sous la table de son atelier pour retrouver un diamant qu'il avait fait tomber. Je serais déçu de vous livrer une pièce imparfaite. Ne pouvez-vous pas vous le faire envoyer ? »

Il souffla un 'j'arrive dans un instant' à la personne qui venait d'entrer, mais son souffle se bloqua à moitié dans sa gorge quand il vit que c'était un prêtre. Il manqua manquer la réponse du client au téléphone.

« Eh bien disons que je viens vous le déposer quand ma belle-famille me l'aura envoyé. Ça vous va ? Râla le monsieur, visiblement mécontent d'avoir perdu la joute verbale.

— Je vous attends déjà, acquiesça Pierrot en barrant la semaine suivante d'un large trait, pour indiquer qu'il recevrait ce client et son candélabre.

— Votre prix n'aura pas changé ?

— Non non, le temps d'exécution n'entre pas dans les comptes lorsqu'il s'agit d'être plus rapide. Bonne journée à vous, au revoir, conclut-il en attendant quand même que le client ait répondu pour pouvoir raccrocher. Bonjour, que puis-je faire pour vous ? Demanda-t-il ensuite immédiatement au nouveau-venu, qui attendait devant le comptoir.

— Bonjour, fit le prêtre avec un sourire bonhomme, j'ai été attiré dans votre boutique par ces splendides miniatures, et je dois dire que vues de près, elles sont d'autant plus captivantes. Ce sont vos œuvres ? »

Le prêtre, qui avait tendu son bras dans la direction desdites miniatures, aka la caravelle et la vallée des Alpes, retourna son regard dans celui de Pierrot, qui rougit.

« Euh... oui.

— Vous êtes très talentueux.

— M-merci. Vous en voulez une ? »

Il réfléchit, et Pierrot paniqua immédiatement. Il ne voudrait pas extorquer de l'argent à ce monsieur s'il n'était pas venu pour ça !

Il s'apprêtait à retirer son offre quand le prêtre répondit :

« Oui, ça me ferait très plaisir à vrai dire. Mais j'imagine que c'est hors de prix ? »

Désemparé, Pierrot haussa les épaules. Il n'avait jamais été bon pour estimer la valeur des choses.

« Je n'ai pas fixé de prix, même si on m'en a offert plusieurs fois. C'est de la déco, pour l'instant. Je pense que votre prix sera le mien. »

Le prêtre hocha la tête, et se tourna une nouvelle fois vers les miniatures, s'avançant vers elles pour en examiner les détails. Pierrot ne savait pas quoi dire, alors il se mit à feuilleter son carnet de commandes, et se passa une nouvelle fois la main dans les cheveux, en remarquant cette fois la pluie que ça engendra sur les pages de son agenda. Il entreprit de se frotter discrètement le crâne en tournant le dos à son client, mais soupira en voyant le sol de sa boutique se dégueulasser en trois secondes. Ce genre de poussière de métal s'accroche partout, et produit de grosses taches semblables à celles de crayon à papier dès lors qu'on passe sa main dessus.

Il avait les mains grises, quoi. Et sans doute ses cheveux. Et son parquet aussi, maintenant.

Mais attends, ça se trouve j'en ai aussi sur le visage !

Il espéra sincèrement ne pas avoir la gueule d'un ramoneur, mais n'eut pas le temps de vérifier que le prêtre revenait vers lui.

« Elles sont proprement fascinantes, j'aimerais beaucoup vous en commander une. J'ai dans l'idée de vous faire représenter la crèche, lors de la naissance du Christ, mais ne serait-elle pas un peu triste, entièrement en métal ? »

Pierrot eut un instant de chargement avant de comprendre ce à quoi le prêtre faisait allusion, puis secoua la tête.

« Vous pouvez ne pas me croire, mais le métal peut avoir un aspect chaleureux, surtout lorsqu'il n'est pas totalement gris. Vous voyez, dans la vallée, là, lui montra-t-il en s'approchant de la miniature et désignant les arbres, toutes ces plantes n'ont pas l'air statiques, même si elles sont en métal. C'est grâce aux couleurs de ce métal-là, et à la manière dont il est utilisé. Je pourrais faire de même pour une... — recherche du nom qu'il venait de lui donner — une crèche. »

Le prêtre hocha la tête.

« Alors pourriez-vous m'en faire une ? Le bâtiment, avec un avant ouvert pour qu'on puisse voir la scène, et les personnages, qu'on pourrait y placer à guise. Ainsi que les rois mages. »

Pierrot fronca les sourcils.

« Vous voulez que je représente Marie en train d'accoucher ? »

Il ne voulait pas revivre cette scène, ça avait déjà été traumatisant une première fois. Et puis ce serait vachement glauque, comme statuette.

« Non, s'esclaffa le prêtre, que vous fassiez Marie, assise ou à genoux, Jésus dans la mangeoire, et Joseph. Ainsi que les rois mages, qui sont venus adorer le Christ avec leurs cadeaux. »

Jamais entendu parler de ces rois mages. Mais comment tu sais que j'ai mis Jésus dans une mangeoire ?

...

Ah oui c'est vrai, c'est dans la Bible.

« Ça ne me pose pas de problème, déclara Pierrot, qui se voyait déjà redessiner la scène pour ne rien oublier. Vous avez une date ?

— Noël prochain ?

— Ça me parait largement raisonnable, pouffa-t-il pour lui-même. Je vous appellerai dès que j'aurai fini le début, pour que vous me donniez votre accord pour la suite. Vous voudriez quel rapport ?

— Pardon ? »

Pierrot se flagella intérieurement de ne pas savoir parler correctement.

« Quelle taille pour les personnages, pour le bâtiment... Quel ratio par rapport à la réalité. »

Le prêtre ne sut pas trop répondre. Pierrot montra ses miniatures du doigt.

« Les personnages de cette taille, je me dis bien que c'est trop petit — il montrait les Alpes —, mais celle-là ? Demanda-t-il en montrant la caravelle.

— Je n'ai pas de préférences, faites ce qui vous arrange, finit par déclarer le prêtre. Ce sera pour la décoration, alors ça ne devrait pas excéder une quarantaine de centimètres de hauteur. »

Pierrot hocha la tête en notant ça sur son bras.

Je capte je capte. Et je sens que je vais bien m'amuser.

« Vous pouvez me donner un numéro, pour que je puisse enregistrer votre commande ? Finit-il par demander au prêtre lorsqu'ils eurent vu les derniers détails. »

Le prêtre le regarda longtemps, comme s'il cherchait à comprendre quelque chose, puis finit par sourire en tournant les talons.

« Le 77, merci. Au revoir ! »

Et la porte était déjà refermée derrière lui. Pierrot regarda le devis tout neuf qu'il avait — et le prêtre s'appelait Raphaël. Le numéro de commande le surprit quelque peu.

77 ? Personne ne m'a jamais dit ça. C'est vachement alambiqué, comme truc... 77...

Et puis il partit dessiner.

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