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΅ VII ΅

Mais c'est pas possible, se maudit Pierrot en loupant encore une fois sa manip pour retirer les pierres du cadran, ne faisant que glisser sur la structure métallique avec son outil.

Deux heures qu'il était dessus, et deux pierres qu'il avait retirées. Ce travail lamentable était - très probablement - dû au fait que la voix entendue dans ses rêves pendant la nuit tournait dans tous les sens dans son cerveau, et l'empêchait de se concentrer sur quoi que ce soit. Déjà, il ne comprenait même pas d'où elle venait cette voix. Et puis, elle n'avait aucun sens. Le timbre, rien que ça, il ne savait comment le décrire tellement c'était... c'était...

Rageant, voilà ce que c'est, grogna son esprit rationnel. Je deviens fou, je rêve de gens qui se font baigner, qui vivent dans la poussière et qui se prennent des colombes de lumière dans le crâne.

De colère, il força davantage sur son ouvrage, et déboîta six pierres précieuses d'un coup.

Tiens donc. Même lui veut que je m'énerve.

Il se dit qu'il fallait penser à autre chose que ce cadran de merde et cette voix de merde qui allaient bientôt le faire exploser si ça continuait comme ça. Et évidemment, en pensant ça, il fit l'inverse de ce qu'il voulait faire. Il est stupide, que voulez-vous.

Pour définitivement se changer les idées, il tourna le dos à l'objet de ses tortures mentales et artistiques, et se retrouva face aux casiers de ses clients. C'était là qu'il entreposait ses commandes en cours, soient les casiers ornés d'un panneau 'non' rouge, et les terminées, les casiers ornés plutôt d'un panneau 'oui' vert. Les écritures brillaient dans le noir et étaient bien visibles pour qu'il parvienne à distinguer ce qui lui restait à faire, et les numéros qu'il avait à appeler pour signaler que c'était terminé.

Et en regardant les casiers, il vit le numéro trente, seul panneau pour l'instant décoré en rouge, vu que tous les autres étaient verts - les dates données pour que les clients viennent chercher leurs biens étaient souvent assez éloignées de la date à laquelle l'objet avait été commandé, afin que Pierrot puisse y arriver à temps et cumuler avec les autres commandes, même si dans le cas présent où il avançait vite, ça lui fauchait plus les jambes qu'autre chose ; son salaire lui paraissait bien loin, et sa retraite aussi. Et donc, en voyant le numéro trente et son panneau rouge - bouh le rouge, annonciateur de travail -, il repensa à la jeune femme qui lui avait refilé le bijou, complètement tétanisée devant lui, ce qui lui avait fait se demander s'il était si repoussant qu'une étudiante se sente aussi mal à l'aise en sa présence. Sauf s'il s'agissait d'une raison plus profonde, et dans ce cas il se savait incapable de trouver le pourquoi du comment, étant donné qu'il fait toujours été complètement nul avec les filles.

Sérieusement, le seul point commun qu'il pourrait potentiellement avoir avec une fille, ce serait d'aimer les bijoux. Sauf que ce trait de personnalité n'était pas accordé qu'aux filles, et que toutes n'aimaient pas les bijoux. Ça ne réglait donc pas son problème.

Pierrot, en couple ? Non mais vous voulez rire ? Il est beau, ça c'est vrai, mais sinon ? Romantique dans l'âme certes, mais bien trop complexe mentalement pour qu'une fille accepte de perdre son temps avec lui. Il est froid, distant, ne reste qu'avec ceux qui... hm, lui-même ne sait pas comment son cerveau fait le tri entre les gens acceptables et les autres. Mais bon, sachez simplement que lui, pour qu'il soit en couple, ça doit venir de la personne d'en face, et qu'elle accepte de faire les premiers pas dans tous les domaines le temps que Pierrot se fasse à sa présence et ne l'oublie pas derrière lui.

En effet, ce gars est plus compliqué que la plupart des filles. À l'exception que lui, il ne fait pas exprès, il est juste habitué à être tout seul - choix ? Pas sûr.

Il se pencha et ouvrit le casier marqué d'un joli '30' au-dessus du panneau 'non' - il adorait écrire les chiffres, genre, il les écrivait tellement bien. Chacun des chiffres qu'il traçait avec ce Veleda était si stylé. Bref. Il prit le bijou de la demoiselle, et alla faire l'inventaire approfondi de tout ce qu'il fallait refaire ou améliorer dessus. Pour sûr, cet ouvrage-là le tiendrait occupé quelques heures et l'empêcherait de repenser à... hm.

« C'est encore moi ! Lança une voix grave dans l'atelier après une heure ou deux, alors que Pierrot faisait sécher la chaîne du bijou purifiée et toute propre et redressée. Oh, tu fais quoi ?

- Je restaure, c'était abimé, dit-il brièvement en laissant la chaîne là et se tournant vers elle. Tu n'étais pas censée venir que de temps en temps ? S'intéressa-t-il sans arrière-pensée négative.

- Si, mais mon emploi du temps me laisse tranquille en ce moment, alors je peux venir te voir, chantonna-t-elle en s'asseyant sur sa chaise près de la grande table, à l'opposée de lui. Je voulais te lire un truc quand je l'ai entendu à l'aumônerie l'autre jour, et j'avais oublié de le faire quand je suis venue hier, alors aujourd'hui je suis là.

- L'aumônerie ? Qu'est-ce que c'est ? Répéta le jeune homme en fronçant les sourcils.

- Un endroit où des jeunes se retrouvent pour prier et faire des activités spirituelles ensemble. En général, on parle beaucoup, et on partage un repas après une messe, un temps de partage, une prière... c'est très chouette.

- Ça ne m'en a pas l'air, grimaça Pierrot honnêtement.

- Je ne t'ai pas demandé d'essayer, s'amusa la rousse en sortant son téléphone. Du coup, petite lecture ?

- Tant que tu ne me parles pas de groupes de cathos anonymes ça me va, plaisanta le jeune homme en se tournant vers la chaîne, qui avait déjà séché, prenant à présent la pierre pour la remettre à sa place.

- T'es con, souffla Dorémi en appuyant à plusieurs endroits de son écran. Attention, je commence. Car c'était lui, Hérode, qui avait donné l'ordre d'arrêter Jean et de l'enchaîner dans la prison, à cause d'Hérodiade, la femme de son frère Philippe, que lui-même avait prise pour épouse.

- Hein ? La coupa Pierrot, concentré sur son travail, qui était de replacer la pierre sur le bijou de la demoiselle et d'y fixer les pattes. Donc un gars a arrêté un autre gars à cause de sa meuf qu'il a volée à son frère ? »

Sa phrase lui parut à lui-même complètement incompréhensible, alors il y réfléchit davantage.

Mettons-y des numéros.

Homme numéro 1 avoir volé la meuf de son frère, aka Homme numéro 2. Homme numéro 1 avoir ensuite été influencé par sa nouvelle meuf pour arrêter Homme numéro 3.

J'ai compris.

« Grosso modo on va dire que c'est ça, mais attends, la scène est plutôt longue. En effet, reprit-elle en adoptant un ton neutre, Jean lui disait : « Tu n'as pas le droit de prendre la femme de ton frère ». Hérodiade en voulait donc à Jean, et elle cherchait à le faire mourir.

- Hérodiade c'est la meuf ? Demanda Pierrot qui avait peur de se perdre dans les prénoms - les numéros c'est tellement plus simple.

- Ouais. Mais elle n'y arrivait pas parce que Hérode avait peur de Jean : il savait que c'était un homme juste et saint, et il le protégeait ; quand il l'avait entendu, il était très embarrassé ; cependant il l'écoutait avec plaisir.

- Quand il l'a entendu ? Donc quand Jean a dit que prendre la femme de son frère c'est mal il était gêné ? Releva Pierrot, qui avait cessé de travailler pour écouter son amie. Et Hérodiade était furax ?

- C'est ça, tu imagines l'ambiance, plaisanta Dorémi avant de reprendre. Or, une occasion favorable se présenta quand, le jour de son anniversaire, Hérode fit un dîner pour ses dignitaires, pour les chefs de l'armée et pour les notables de la Galilée. La fille d'Hérodiade fit son entrée et dansa. Elle plut à Hérode et ses convives. Le roi dit à la jeune fille : « Demande-moi ce que tu veux, et je te le donnerai. » Et il lui fit ce serment : « Tout ce que tu me demanderas, je te le donnerai, même si c'est la moitié de mon royaume. » Elle sortit alors pour dire à sa mère : « Qu'est-ce que je vais demander ? » Hérodiade répondit : « La tête de Jean, celui qui baptise. »

À ce mot, le cerveau de Pierrot fit ding-dong.

« Aussitôt la jeune fille s'empressa de retourner auprès du roi, et lui fit cette demande : « Je veux que, tout de suite, tu me donnes sur un plat la tête de Jean le Baptiste. » Le roi fut vivement contrarié ; mais à cause du serment et des convives, il ne voulut pas lui opposer un refus. Aussitôt il envoya un garde avec l'ordre d'apporter la tête de Jean. Le garde s'en alla décapiter Jean dans la prison. Il apporta la tête sur un plat, la donna à la jeune fille, et la jeune fille la donna à sa mère. Ayant appris cela, les disciples de Jean vinrent prendre son corps et le déposèrent dans un tombeau. »

Pierrot attendit une suite à cette histoire un peu très triste pour ledit Jean, mais Dorémi ne disait plus rien et attendait désormais sa réaction.

« C'est tout ? Demanda-t-il après un moment.

- Oui.

- C'est écrit d'une façon sommaire, commenta-t-il en haussant les épaules. Qui est... Jean le Baptise ?

- On dit Jean le Baptiste, le corrigea-t-elle avec un sourire en coin. Celui qui s'est fait décapiter ? »

Pierrot acquiesca.

« Euh, comment dire... Hésita la jeune femme. Je sais qui c'est, hein, mais j'ai peur de dire des trucs moyennement vrais et de t'induire en erreur.

- Alors demandons au poto Google, répondit Pierrot en plaçant la dernière patte autour de son bijou - il était retourné à son ouvrage, entre temps.

- Très bonne idée, ça, approuva Dorémi en prenant son potable. »

Quelques secondes de tapotements sur l'écran plus tard, elle reprit la parole.

« Jean le Baptiste ou Jean Baptiste, de son nom de naissance Yohanan (hébreu : יוחנן) - qu'elle prononça gngngn - est un personnage majeur du christianisme et un prophète de l'islam. Sur le plan historique, son existence est attestée par un passage de Flavius Josèphe. Il est un prédicateur juif du temps de Jésus de Nazareth. Attends, je vais te trouver des infos intéressantes et compréhensibles, parce que Wikipedia, voilà voilà... Dans le christianisme, Jean le Baptiste est le prophète qui a annoncé la venue de Jésus de Nazareth et l'a baptisé sur les bords du Jourdain, laissant certains de ses disciples se joindre à lui. »

Les mots du gars en peau de truc du rêve de Pierrot reparurent dans sa mémoire, et surtout le moment où il avait baigné Jésus, mais il fit mine de rien.

« Ça veut dire quoi, 'baptiser' ? Demanda-t-il tout de même. »

Oui, bon bah ça va.

« Aujourd'hui, et même à l'époque, ça veut dire, genre... te faire entrer dans la grande famille ? Essaya d'expliquer Dorémi. Affirmer devant tous, les gens et Dieu, que tu veux suivre ta foi.

- On est obligé de se baptiser, pour prier ? Réfléchit Pierrot, surpris.

- On dit se faire baptiser, et non, ce n'est pas obligé, mais... c'est... une manière de... d'assumer devant les autres que, oui tu pries, et que tu suivras Dieu le plus possible, ou du moins tu essaieras, pendant ta vie.

- Et donc Jésus s'est fait baptiser aussi alors qu'il est Dieu ? Beugua le jeune homme. Genre, il en a pas besoin, si ? »

Dorémi eut un instant de réflexion.

« Jésus fait partie de la Trinité, c'est vrai, concéda-t-elle en penchant la tête. Par contre, il a vécu une vie d'homme aussi, en tant qu'humain du coup, et ça, pendant cette vie qu'il a vécue, il était le fils de Dieu, mais il n'était pas encore avec lui, il... Rah, tu m'énerves. Avant d'être aux côtés de Dieu, il était comme nous, homme et pas Dieu. Il n'avait pas de raison de snober les usages. Au contraire. Il montrait la voie. »

Elle eut un air conquérant, fière de sa réponse.

« Et... comment se passe un baptême ? S'intéressa Pierrot en faisant taire l'alarme dans sa tête - après tout, il s'assurait comme ça que ce qu'il voyait dans ses rêves c'était juste chelou, et pas le pays des cathos avant l'heure.

- Aujourd'hui on verse de l'eau bénite sur le front après une préparation spirituelle de plusieurs mois, voire années, mais à l'époque de Jésus, quand c'était Jean le Baptiste qui le faisait, il plongeait les gens dans le Jourdain, c'est un fleuve.

- Et il ressemblait à quoi, Jean ? Demanda Pierrot d'un air désespéré. »

Pourquoi est-ce que tout concorde, putain de merde ?

« On ne sait pas, mais il enseignait les gens, et il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage, un truc comme ça. Il vivait dans le désert. Je crois avoir lu quelque part qu'il était vêtu de peau de chameau. »

Je vais faire un malaise.

« Ça va ? S'inquiéta la rousse en voyant le teint pâle de son ami. Tu n'as pas l'air bien. »

Est-ce que c'est honnêtement viable de lui dire que je suis en train de devenir taré à partir d'une religion que je ne connais même pas ?

« Merci de complimenter mon teint d'endive naturel, plaisanta-t-il plutôt, se refusant à parler de ses rêves avec elle - ça ne ferait que rendre ses nuits encore plus réelles, et c'était hors de question.

- Oh, mais je sais que tu es toujours pâle, juste... »

Elle le fixa un instant encore, puis détourna le regard quand il haussa un sourcil, les bras croisés.

« Oublie, lâcha-t-elle enfin, boudeuse.

- J'aime quand nous sommes du même avis, conclut Pierrot en retournant à son travail. »

אבא

Mc 6, 17-29

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