Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

΅ LXVIII ΅

Pierrot ouvrit les yeux sur une cour bondée plongée dans la pénombre, les lueurs des feux dansant dans les yeux et sur les visages des gens. Un silence lourd ponctué de chuchotements plombait l'air, le froid faisait taire les cris et les pleurs.

Le jeune homme reconnut tout de suite cet endroit. C'était la cour du Grand Prêtre, où il avait attendu toute la nuit de savoir ce qu'il adviendrait de Jésus, la veille de sa mort.

Le cœur serré, il slaloma entre les corps immobiles pour atteindre la fenêtre sous laquelle il avait pu avoir un descriptif audio de la situation. Quitte à revivre ce rêve, autant le faire correctement.

Attends, c'est pas moi, là-bas ?

Les sourcils froncés, Pierrot s'approcha de la silhouette qui avait capté son attention, les mains tendues vers un feu, à l'opposée de la fenêtre.

La vache, qu'est-ce qu'il se passe ? Se demanda-t-il en reconnaissant bien sa tête de con quand il réfléchit. Je ne suis plus dans mon corps ?

Il baissa les yeux, et se rendit compte qu'il était dans son pyjama. Et tout compte fait, il ne sentait même pas le froid, ni la chaleur du feu, alors que pourtant, il caillait sa race cette nuit-là.

Circonspect, il se dirigea vers le brasero et mit un pied dedans, prêt se réveiller pour appeler l'hôpital. Mais son hypothèse fut la bonne : il traversa tout bonnement l'objet, comme s'il avait été fait de rien. Une illusion.

Ce monde entier est une illusion, au fond. Ça fait longtemps que tous ces gens sont morts.

Une voix trancha le silence soudain. Alarmé, Pierrot tourna la tête vers lui-même, car une angoisse sourde prenait possession de son corps.

« Celui-là aussi était avec lui. »

Pierrot vit distinctement son propre visage avoir cette fraction de seconde de panique avant qu'il ne feigne le calme, et réponde à cette femme, son regard anxieux guettant les personnes environnantes :

« Non, je ne le connais pas. »

Et impossible de rater le soulagement qui passa sur ses traits après que tout le monde ait détourné le regard.

Putain, est-ce que je me rendais pas compte de ce que je faisais ? À quoi je pensais ?

Car pour une fois, il ne se souvenait plus de ce à quoi il pensait. Tout ce qu'il voyait, c'était que ce Pierrot disait ne pas connaître Jésus, et que c'était putain de faux.

Pierrot se regardait encore qu'une autre voix s'élevait autour du feu :

« Toi aussi, tu es l'un d'entre eux. »

Cette fois, le Pierrot du passé regarda d'abord les autres gens autour du feu avant de répondre. Ça avait dû être instinctif sur le moment, mais Pierrot se rendit compte de l'impact de ce geste sur sa réponse, puisqu'il nia à nouveau :

« Non, je ne le suis pas. »

Et c'est à ce moment que Pierrot se rendit compte du poids à supporter quand on pratique une religion. Le regard des gens était si pesant qu'en fait, la facilité devait souvent être de prétendre ne pas avoir de religion, ou de la bafouer en deux phrases pour mieux s'intégrer.

C'est triste, putain. Je suis trop con.

C'est au bout d'une heure encore que l'ancien Pierrot se déplaça pour aller sous la fenêtre du palais, et Pierrot trouva son incapacité à être discret pour écouter aux portes tellement risible qu'il se serait volontiers donné une gifle.

Le troisième gars à le reconnaître s'en chargea heureusement pour lui, en l'empoignant violemment par l'épaule pour le retourner. Le visage de l'ancien Pierrot était livide, et Pierrot se souvint de ce qu'il avait alors entendu, et qui l'avait alors complètement bouleversé.

"IL MÉRITE LA MORT !"

« C'est tout à fait sûr ! Celui-là était avec lui, et d'ailleurs il est galiléen, hurla le gars à la ronde en le montrant à tous ceux qui étaient là. »

L'ancien Pierrot ne réagit pas, au début. Pierrot aurait pu avoir de la peine, mais en même temps, ce reniement-là était le plus important des trois, parce qu'il était maintenant prévenu que Jésus mourrait.

Il vit distinctement sa propre attitude changer quand, encore une fois, il regarda ceux qui l'entouraient avant de répondre.

« Je ne sais pas ce que tu veux dire, cracha-t-il en se dégageant vivement. »

Se voir lui-même en train de le dire avec cette véhémence lui fit mal au bide.

Là-bas le coq chanta, l'ancien Pierrot perdit ses couleurs — c'était pas trop tôt —, et Pierrot tourna la tête en même temps que lui pour voir Jésus, qui était poussé hors du palais pour être emmené à Pilate.

La joie de Pierrot de voir Jésus vivant, même si c'était une scène passée, s'effaça bien vite quand il eut remarqué un détail très dérangeant. Deux, même.

D'une part, Jésus ne regardait pas l'ancien Pierrot, il le regardait lui.

D'autre part, Pierrot connaissait bien le regard qu'il plantait dans le sien, pour l'avoir vu très souvent. Un regard caractéristique de cette personne, mais qui cette fois l'attaqua tellement qu'il se réveilla immédiatement, assis dans son lit.

Autour de lui la chambre était noire. Et son cœur s'emballait pour le laisser avec le souffle court et la vue trouble.

Il aurait aimé le dire pour le rendre plus réel encore, mais son cerveau n'était capable que d'une faible pensée, en comparaison avec l'énormité de la chose.

Jésus m'a pardonné.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro