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΅ LXVII ΅

Ce jour-là, Dorémi avait décidé de rendre une visite à la boutique de Pierrot. Elle savait par Niall qu'il n'avait eu aucune envie d'arrêter de travailler quand il était arrivé à l'hôpital, et s'inquiétait pour lui, étant donné qu'apparemment, il ne donnait de nouvelles à personne depuis des jours. Surtout qu'il ne lui avait toujours pas répondu à propos de la messe à laquelle ils devaient assister, et que Dame Dorémi n'avait pas mille trous dans son emploi du temps !

Alors, après une petite demi-heure de marche, elle arriva devant la boutique de Pierrot, toujours aussi chaleureuse, et un peu vide, même si ça lui donnait un côté épuré qu'elle aimait bien. Par contre, après qu'elle en eut passé le seuil, elle ne vit personne.

"Bonjour ? Hasarda-t-elle à travers la pièce."

Aussitot, on entendit un objet tomber par terre dans la pièce d'à côté, puis un juron.

Il n'a pas l'air d'être de très bonne humeur... Je m'en vais ?

Ne vous détrompez pas ; d'habitude, Dorémi était tout à fait personne à foncer vers les autres, même quand ils ne voulaient pas d'elle. Mais là... Elle se méfiait. Tout n'avait pas l'air d'aller bien pour Pierrot ces derniers temps, du moins c'était ce qu'elle avait cru comprendre lorsqu'il l'avait chassée la dernière fois.

"Dorémi ? Lui répondit finalement Pierrot en entrant dans le côté boutique. Excuse-moi, j'étais en train de..."

Il s'arrêta quand il vit son amie le fixer, le sourire qu'il avait rapidement entrevu sur son visage ayant maintenant disparu.

"... De ranger deux-trois trucs, finit-il en se frottant les mains sur son jean. Tu vas bien ? Encore désolé pour la dernière fois, quoique je crois que je ne te l'avais pas encore dit..."

Dorémi le détaillait tellement qu'il se mit à rougir.

Et vous pourriez vous demander pourquoi ; après tout, ce brutal changement de point de vue ne vous aura pas communiqué ce que Dorémi avait eu le loisir de voir lorsque Pierrot avait mis les pieds dans sa boutique.

À savoir un jeune homme à la tête basse, aux mains faisant sans cesse des allers-retour entre ses cuisses et ses cheveux, qui n'avaient jamais été autant en bordel, et au regard fou et fuyant entouré de cernes profondes qui faisaient froid dans le dos. Il avait l'air au bord de la crise de nerfs.

Soucieuse, Dorémi s'approcha doucement de lui, ce qui ne l'empêcha pas d'avoir un léger mouvement de recul.

"Est-ce que tout va bien ?"

Question qu'elle jugea stupide en deux secondes, mais tant pis.

"Ouais, ouais, t'inquiète. J'ai juste pas beaucoup dormi la nuit dernière, lui répondit l'orfèvre en se frottant les mains, avant d'essayer de se recoiffer, sans grand succès."

Juste cette nuit, t'es sûr ?

"On dirait que t'as vu un fantôme, choisit-elle de blaguer. Tu veux qu'on sorte un peu ?"

Impossible de ne pas remarquer comment Pierrot s'était figé, mais il acquiesça brutalement.

"Oh oui, s'il te plaît.

— Alors mets ton manteau, on part dans-

— J'ai pas mon manteau."

Silence. Dorémi haussa un sourcil, Pierrot rougit.

"En fait, je l'ai oublié en sortant de chez moi ce matin.

— Et tu n'as pas pensé à le reprendre quand tu as vu qu'il faisait moins cinq ?

—... J'avais la flemme de remonter."

Son regard était en inspection minutieuse du parquet ; elle choisit de ne pas creuser.

"Alors on sort comme ça. Tu veux que je te passe mon écharpe ?

— Ne te rends pas malade pour moi...

— Dit-il. Tiens, prends-la."

Elle dénoua l'étoffe d'autour de son cou et enveloppa grossièrement Pierrot à l'intérieur, se rendant compte en effleurant ses bras qu'il était complètement gelé. D'ailleurs, il se blottit immédiatement dans l'écharpe épaisse de la jeune femme, avant de faire mine de rien.

"Merci.

— Attends, tu ne veux pas la mettre un peu mieux que ça ? Pouffa Dorémi. On dirait un mousquetaire. Ou une chouquette.

— Dis tout de suite que ton écharpe me va à ravir, ça ira plus vite."

Elle souffla un nouveau rire en secouant la tête. Au moins, il avait moins froid comme ça, et semblait moins agité.

"Nous sommes partis, annonça-t-elle en allant vers la porte, laissant l'orfèvre éteindre les lumières et le chauffage, puis fermer la boutique. D'ailleurs, comment va ton bras ?

— Ça cicatrise, haussa-t-il les épaules, désinvolte.

— Ça ne te fait pas mal ? Niall s'inquiète... "

Pierrot garda le silence quelques secondes, ce qui confirma à la jeune femme qu'il ignorait délibérément les messages de l'irlandais. Il ne laissa cependant pas le blanc s'éterniser.

"Ça m'empêche de dormir, finit-il par avouer en regardant ailleurs, la neige du sol crissant sous leurs pas alors qu'ils marchaient vers une boulangerie de la connaissance de la jeune femme. Mais c'est good, je prends ma morphine comme il faut, il faut juste attendre. "

L'inquiétude de Dorémi, même si elle essayait de la calmer, ne cessait de monter. Pourquoi Pierrot... était-il comme ça ? Il ne lui avait jamais paru aussi taciturne, quand bien même sa manière de parler ne changeait pas tant.

"Et c'est mal placé de te demander pourquoi tu avais l'air si tendu, quand je suis arrivée ? "

Silence.

"... Oui. "

Et gros blanc.

"...Ah."

Arrête d'instaurer des silences comme ça, Dorémi, rebondis !

"À la base, j'étais venue pour te demander si tu voulais m'accompagner à la messe bientôt, je ne sais pas si tu as vu mon message..."

Wathsapp lui avait évidemment signalé que son message avait été lu, mais autant commencer d'une manière neutre plutôt que de l'attaquer frontalement.

"Ah oui, j'ai vu, mais j'étais un peu occupé, désolé, toussota Pierrot, clairement mal à l'aise. Du coup... Ça me va d'y aller le jour que tu as dit."

Nouveau silence, et ça commençait à bien faire pour la jeune femme.

Quand elle regarda Pierrot en biais pour essayer de savoir à quoi il pensait, elle se rendit compte qu'il ne marchait plus à côté d'elle.

Étonnée, elle se retourna, et le vit six pas derrière, en pleine contemplation de l'église Saint Cyprien, à côté de laquelle ils passaient. La neige formait un grand tapis blanc sur laquelle l'église semblait tout juste posée, ses murs de pierre rendus noirs par l'air de la nuit.

Pour quiconque d'inconnu, elle aurait eu l'air menaçante, mais pour Pierrot, à cet instant, il semblait que c'était une œuvre d'art comme il en avait rarement vu. Il fixait particulièrement les vitraux, desquels émanait une douce lueur colorée. L'église était encore ouverte.

Le souvenir d'une chanson qu'avait chantée le cœur de CUHA lui revint brièvement en mémoire.

Nuit de Noël -- Julien Joubert
La terre est noire...
L'église blanche...
Que cache-t-elle pour être ainsi ?
Tellement belle, dans l'air noirci...

Dorémi apparut soudain dans son champ de vision, mais il ne sursauta pas — contrairement à toute sa journée de travail, où il avait flippé sa race au moindre petit bruit qui passait, à cause de ses cauchemars de merde qui l'avaient rendu... bizarre.

"Tu veux qu'on aille à la messe ce soir ? Lui proposa la jeune femme d'une voix douce."

Et ce serait mentir que de dire que Pierrot ne ressentit pas un soulagement immense en entendant cette proposition. Son cœur s'emballa d'excitation dans l'instant.

"...Tu veux bien ? La supplia-t-il à moitié, ayant encore en mémoire son horrible nuit."

Dorémi ne lui donna pas réponse, mais partit vers l'entrée de l'église, tenant la porte à l'orfèvre pour qu'il la suive. Il ne s'attendait pas à ce qu'il aillent à la messe aussi tôt, mais c'était tant mieux, au fond. Il n'en pouvait plus de ne plus voir Jésus.

Quand ils entrèrent dans l'air parfumé du lieu, Pierrot ne sentit même pas le froid, mais qu'un apaisement profond qui détendit tous ses muscles. Les lumières douces de l'intérieur étaient toutes tournées vers la table à prêtre, qui n'était pas encore là mais que Pierrot suspectait d'être le père Raphaël. Il verrait bien.

"Ce soir, la messe de semaine est ici, lui dit Dorémi en le guidant vers une rangée de chaises vides, dans les premiers rangs. Elle est plus courte que la messe du dimanche, mais ça pourra te donner une bonne idée de ce à quoi une messe ressemble.

— Pourquoi c'est plus court ? Chuchota le jeune homme en observant son environnement, qui se trouvait être encore plus plaisant la nuit que le jour.

— Parce qu'on ne lit qu'une lecture avant l'évangile. Et l'homélie du prêtre est plus courte."

Des termes qui n'éclairèrent pas beaucoup Pierrot, mais peut-être que vous les comprendrez.

"Ça devrait commencer dans un petit quart d'heure. Je te laisse, je vais voir des amies là-bas, lui sourit Dorémi avant de partir un peu plus loin dans l'église."

Pierrot acquiesça vaguement, et se perdit dans la contemplation de la grande croix, accrochée au fond de... la zone de la table à prêtre. Qui n'était pas comme les autres, étant donné que personne n'y traînait, à part une vieille dame qui y mettait une nappe et des fleurs.

"Monsieur ? Excusez-moi ? Vint lui demander quelqu'un quand l'église se fut davantage remplie. Est-ce que vous voudriez faire la quête ?"

Pierrot regarda la personne est le panier qu'elle lui proposait, sans comprendre la demande. Autant être honnête.

"Désolé, c'est ma première fois ici, lui sourit-il petitement. Peut-être une prochaine fois ?

— Moi je veux bien si vous voulez, se proposa Dorémi derrière lui — il n'avait même pas remarqué qu'elle était revenue, alors il eut un sursaut de circonstance.

— Oh, merci beaucoup mademoiselle, sourit la personne en lui donnant le petit panier, avant de se détourner pour en donner un nouveau à quelqu'un d'autre.

— Qu'est-ce que tu comptes faire avec ça ? S'enquit Pierrot à voix basse.

— On appelle la quête le moment de la messe où les paniers passent au milieu de l'assemblée pour récolter un peu d'argent, qui sera redistribué aux prêtres, lui souffla Dorémi pour ne pas perturber le silence qui planait dans l'église. Il peut être utilisé pour des projets paroissiaux, ou des rénovations par exemple. Il me semble que ça leur sert aussi de salaire, mais je n'en suis pas sûre, expliqua-t-elle en redressant un peu ses cheveux.

— Alors on paye le prêtre ? Répéta Pierrot, qui n'avait à sa décharge jamais vu de prêtre en action.

— Si tu le veux, ce n'est pas obligé, le rassura Dorémi en esquissant un sourire. C'est toi qui vois. "

Pierrot acquiesça silencieusement.

"Et qu'est-ce qu'on attend encore ? Demanda-t-il en voyant que le prêtre — qui n'était pas le père Raphaël — et des enfants en toges arrivaient du fond de l'église.

— Que l'org-"

Elle fut coupée par un bruit de tonnerre qui fit sursauter Pierrot jusqu'aux voûtes — après coup, il reconnut le vrombissement et les trompettes d'un orgue, mais la puissance de la déflagration l'avait choqué.

Ce dut être le signal pour le prêtre et les enfants / ados, qui s'avancèrent dans l'allée depuis le fond de l'église, en portant une grande croix et des cierges — enfin du vocabulaire qu'il avait. En train de les observer, Pierrot fut prit en traître dans l'autre sens, puisque sur l'estrade, une dame commençait à chanter dans son micro.

MAIS C'EST PAS POSSIBLE DE FAIRE PEUR AUX GENS COMME ÇA !

En se retournant, il remarqua qu'elle donnait la mesure à l'assemblée — il n'allait quand même pas les appeler 'le public' —, qui chantait en chœur. Il commençait à être un peu trop dans le gaz pour retenir les paroles, mais il s'enjailla un peu. D'ailleurs, les gens de l'assemblée s'étaient tous levés ; il les imita.

Les mots du prêtres passèrent comme un songe, tout comme les différents chants qui passèrent sous les voûtes, et les paroles lues par les gens qui se levaient, mais même s'il ne suivait pas grand-chose Pierrot s'était rarement senti aussi bien.

Au bout d'un moment, il y eut un grand silence dans l'église. Comme si les gens attendaient quelque chose.

Oh merde, je dois me lever pour aller lire un truc, moi aussi ?

Non, on m'aurait prévenu. Je crois.

Mais ce silence serein l'encouragea à faire une petite prière pour qu'il puisse réussir à dormir, accompagnée de ses excuses les plus sincères envers Jésus pour le coup de pute qu'il lui avait fait. Selon ses propres mots évidemment, on se doute que Jésus l'aurait dit d'une manière plus distinguée.

Aussitôt sa prière terminée, une énorme bouffée de chaleur le traversa de part en part, et des larmes lui montèrent aux yeux, motivées par... Rien.

Il était intérieurement perplexe face à cet événement, car figurez-vous qu'il allait mentalement très bien. Il ne pensait d'ailleurs pas qu'on pouvait se prendre du vent dans la gueule en faisant une petite prière.

Autour de lui tout le monde se relevait, car le prêtre recommençait à parler dans le micro, mais lui pensait à ce truc chelou qu'il venait de ressentir. Sans réussir à paniquer non plus.

Un cas définitivement inhabituel, donc.

Au cours de la messe, il ne suivit pas plus qu'au début, mais son cœur se pinça quand le prêtre recopia trait pour trait les gestes qu'avait eus Jésus au moment de la Pâque, et quand les gens partirent en procession pour pouvoir manger le pain, eux aussi.

Lui-même y alla par mimétisme, les bras en croix sur son torse selon les ordres de Dorémi, et le prêtre lui déposa brièvement la soucoupe de pain sur le front en lui disant :

"Dieu te bénisse et te garde."

Le cœur de Pierrot se réchauffa doucement, tout en résonnant désagréablement de CULPABILITÉ, et quand ils sortirent de l'église, il était dans une paix intérieure assez surprenante. Ils se quitterent d'ailleurs avec Dorémi sur une note légère, et il rentra chez lui sans mot dire ni penser, complètement dans la lune.

La peur de s'endormir qui l'avait hanté toute la journée ne l'effleura même pas, et il s'endormit aussitôt que sa tête eut touché l'oreiller.

Conclusion qu'il fera plus tard :
messe = séance de psy.

Mais ce sera pour un autre jour :)

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