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΅ LXIX ΅

Tout le mois qui suivit cette nuit, où Pierrot avait clairement su que Jésus avait reçu ses excuses, le jeune homme s'essaya à respecter le carême.

Dorémi l'avait décrit comme une période de privations, alors il avait choisi de ne plus se faire de chocolat chaud de toute la période, qui devait donc durer quarante jours jusqu'à Pâques. Et comme il ne faisait plus vraiment froid dehors, il décida à mi-période d'arrêter le chocolat sous toutes ses formes, ce qui était autrement plus difficile. Heureusement pour lui, Dorémi lui avait signalé que le dimanche était jour de trêve, alors il pouvait quand même manger du chocolat.

D'ailleurs, il allait à la messe le dimanche de temps en temps maintenant, et il en ressortait toujours avec cette sensation d'avoir fait quelque chose, ce qui était très agréable. Une fois, il était allé à une autre messe de semaine, un jour où ses rêves lui manquaient vraiment beaucoup et où il ne se sentait pas vraiment dans son assiette, et l'office avait été présidé par le père Raphaël, cette fois, ce qui l'avait encouragé à aller lui parler de son incapacité à travailler pour le moment, son bras cicatrisant pas trop mal mais étant encore faible pour quelques temps.

Le prêtre ne lui en avait pas tenu rigueur, et comme en fait Pierrot était complètement accro à l'immense croix derrière l'autel - acquisition de vocabulaire tintintiiiiin -, il avait pris l'habitude de passer une fois tous les quelques jours prendre sa dose de Jésus. Il priait peu, mais rester en admiration devant la statue revenait un peu au même, à son avis. De toute façon, il ne savait jamais quoi dire en prière.

Ce jour-ci était donc un jour où il passerait à l'église pendant l'après-midi, étant donné qu'il l'avait de libre. Il eut bien sûr sa matinée de travail en accompagnement de sa journée, mais comme on s'en fiche un peu on va directement passer au moment où il passa le porche de l'église Saint Cyprien pour aller s'asseoir dans les bancs.

Bonjour Sainte Jeanne d'Arc, bonjour Joseph, bonjour Saint Padre Pio, bonjour Saint Claude la Colombière, bonjour Saint Cyprien, adressa Pierrot aux statues en passant devant.

Ils étaient quasiment devenus potes, on pouvait le dire.

Il s'assit sur sa parcelle de banc habituelle, et regarda la croix accrochée dans le fond. La plénitude coutumière qui le prenait quand il la regardait s'installa dans son for intérieur, et ce fut au bout d'un moment ma foi très long que Pierrot se rendit compte qu'il y avait du bruit dans l'église.

Clairement le bruit de quelqu'un qui souffle et qui peste. Or personne n'était entré dans l'église depuis que lui-même y était entré, et il n'avait vu personne.

Au lieu de penser qu'une entité un peu bizarre s'était introduite dans le bâtiment, Pierrot se leva et alla vers la source du grabuge - pas si bruyant que ça, mais du bruit dans une église c'est comme un pet au milieu d'une salle d'examen, ça s'entend très bien.

« Bonjour ? Lança Pierrot en s'avançant dans ce qui lui semblait être la sacristie, s'il se fiait aux descriptions que lui avait fait Dorémi quand il lui avait posé des questions sur les églises, et aussi grâce au fait qu'un panneau sur la porte l'indiquait. Il y a quelqu'un ?

- Oui ? Oh, c'est vous Pierrot, sourit le père Raphaël, son visage aussi rouge qu'un rubis lustré, tandis qu'il était penché dans une position physiquement affreuse. Si vous n'êtes pas pressé, auriez-vous la gentillesse de m'aider ?

- Bien sûr, pour quoi faire ?

- Seriez-vous en mesure d'empêcher les cartons sur cette armoire de tomber pendant que je l'ouvre ? »

Pierrot regarda successivement le père Raphaël, l'armoire, les cartons sur le sommet de l'armoire, et l'un d'eux à moitié dans le vide, qui essayait de déverser sur le prêtre des flots d'objets provenant de son fond percé. Bouger la porte de l'armoire avait dû l'avancer au-dessus du vide, et patatras.

Présentement, le père Raphaël retenait du bout des doigts le carton de lui tomber dessus, et de l'autre main, il maintenait contre l'armoire une partie des objets qui avaient fui du carton, à savoir un bougeoir en cristal et des trucs en métal brillant.

Pierrot étant un fervent défenseur de ce genre de créations, il accourut pour remplacer le père Raphaël sous le carton et lui permettre de sauver ces jolies merveilles. Comme il était plus grand que lui, il n'eut pas besoin de se hisser sur la pointe de ses pieds ni de tendre le bras au max, mais comme ça il put descendre le carton en empêchant grosso-modo son contenu de finir par terre.

Pierrot = super-héros. En gros.

« Merci beaucoup, je vous avoue que j'étais coincé, lui sourit le père Raphaël quand tout fut mis hors de danger - prêtre et trucs de messe.

- Mais c'est un plaisir de vous aider, lui sourit Pierrot en retour.

- Votre bras ne vous a pas fait mal ?

- Pas le moins du monde, ne vous en faites pas. Puis-je vous demander ce que vous faisiez ? »

Le prêtre regarda la sacristie avant de répondre, ce qui permit a Pierrot de faire la même chose, et de se rendre compte que cet endroit était putain d'encombré, avec des piles de cartons astronomiques, des tapis poussiéreux comme jamais grand-mère n'en a vu, des amoncellements de bougies, cierges, briquets, fils électriques et tenues de messe, et même des buffets un peu déglingués regorgeant encore de trésors, gentiment adossés aux murs de pierre de l'église. Le fond n'était pas accessible, car l'étroit passage ménagé entre deux tables était bouché par des cartons de partitions et de feuilles de messe, et un portant avec des aubes, que Pierrot reconnut appartenir aux enfants de chœur qui venaient le dimanche et quelques soirs de semaine.

« Je cherchais une nouvelle collection de vaisselle pour la messe, lui expliqua le prêtre en baladant son regard sur le bordel environnant, et j'ai pensé que chercher dans cette armoire-ci serait un bon moyen d'en trouver. Je ne pensais pas me faire ensevelir au premier mouvement, cependant.

- Vous voulez que je vous aide à chercher ? Proposa l'orfèvre, curieux et excité à l'idée de découvrir des choses dans cet endroit probablement pluri-centenaire. J'ai mon après-midi de libre, et je n'ai rien de prévu.

- Oh, je ne veux pas vous déranger.

- Puisque je me propose. De quoi avez-vous besoin ?

- De trouver où est la réserve de vaisselle, parmi tous ces meubles, abdiqua le prêtre avec un mince sourire. Et dans l'idéal, ranger un peu, mais je ne veux surtout pas vous l'infliger. Vous finiriez couvert de poussière.

- Comme si ce n'était pas comme ça que nous nous étions rencontrés, ricana Pierrot en enjambant les cartons de partitions pour aller au buffet le plus lointain. Je me suis senti bien ridicule quand j'ai vu l'état de ma figure après votre départ !

- Alors, rit le père Raphaël, j'avais pensé que vous vous étiez sali en travaillant, ce qui j'imagine n'est pas très faux, si ?

- Euh... »

Pierrot se souvenait avoir rampé sous la table de son atelier pendant un long moment pour retrouver un diamant qui avait roulé dessous, mais est-ce qu'on pouvait qualifier ça de travail ?

« Disons que je jouais à cache-cache avec l'un de mes diamants, rougit-il, profitant d'avoir la tête dans un placard rempli de tenues de prêtre. »

Travail ou pas, ça fit bien rigoler le père Raphaël.

Une dizaine de minutes passa avant que le prêtre ne reprenne :

« Vous savez, lorsque je vous ai rencontré, j'ai eu un sentiment très singulier à votre égard. Tout comme lorsque j'ai vu votre boutique, ou que vous m'avez montré votre crèche. »

Pierrot était toute ouïe, et se retourna quelques instants vers son interlocuteur pour le lui montrer.

« J'ai eu l'impression que vous étiez la personne la plus... je ne saurais comment le dire. Vous étiez différent, réfléchit le prêtre en fermant l'armoire pour prendre un escabeau, et fouiller dans les cartons d'au-dessus. »

Pierrot sourit tristement en détournant la tête. Ça ne l'étonnait pas tant que ça qu'un prêtre lui reconnaisse avoir ces rêves à propos de Jésus rien qu'en le voyant, mais alors il ne devait plus avoir ce sentiment, étant donné que Pierrot ne rêvait plus.

« Je suis flatté, répondit simplement le jeune homme pour ne pas paraître malpoli. Tant que ce n'est pas à propos de la propreté de mon visage...

- Cessez d'y penser, je ne vais pas vous blâmer pour avoir eu une maladresse, le charria le prêtre en le regardant une seconde. Puis-je vous poser une question ?

- Faites donc.

- Comment abordez-vous le carême ? J'ai remarqué que vous veniez à certains offices, et je ne peux que vous encourager dans cette voie, mais je me demandais si vous aviez conscience du temps particulier que nous vivons.

- Euh... on m'a décrit le carême comme une période de quarante jours où on se prive de faire ce qu'on aime ? Répondit Pierrot un peu au hasard, ne comprenant pas ce que le prêtre voulait dire par 'aborder'.

- Oui, mais vous ? Comment le vivez-vous ? Le vivez-vous même ? »

Vivre le carême ? Encore pire.

« Je... je ne comprends pas la question, avoua Pierrot comme il l'aura rarement fait.

- Excusez-moi, je devrais être plus clair, se corrigea le père Raphaël en se raclant la gorge. Qu'est-ce que le carême pour vous ? »

Silence. Pierrot avait déjà défini le carême, non ?

J'ai l'impression qu'on tourne en rond. Ou que je suis vraiment très très con.

« Selon vous, quelle est la signification derrière le carême ? Pourquoi dure-t-il quarante jours ? Et qu'attend-on à la fin ? »

Autant les deux premières questions, il connaissait les réponses, autant il se rendit compte qu'en fait, il ne savait pas pour la dernière.

Comme il réfléchissait, il laissa passer un blanc, et le prêtre dut le prendre comme un refus de répondre, puisqu'il s'exclama après quelques minutes :

« J'ai trouvé ce que je cherchais ! Merci pour votre aide, Pierrot.

- Mais de rien, lui sourit le jeune homme en replaçant des cartons encombrants à des endroits stratégiques où ils encombreraient moins ni vu ni connu. Eum, j'ai une question, moi aussi.

- Oui ? Répondit le prêtre en se retournant, son carton de vaisselle dans les bras et un pied déjà dehors. »

À vrai dire, la question avait fusé plus vite dans la tête de Pierrot qu'il n'avait eu le temps de la formuler avec des mots intelligibles, alors il prit quelques secondes pour rendre son questionnement compréhensible :

« Euh, enfin, c'est just- »

Raté.

Putain. Je peux le faire.

Ses joues rougirent à l'idée de faire ça, mais il se força, car au fond il en avait vraiment envie. Pour en finir avec toute cette merde.

« Est-ce que vous pouvez m'expliquer comment on efface les péchés ? »

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