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΅ LIII ΅

Cet après-midi-là, les apôtres et Jésus avaient élu leur QG sous un arbre, et bénissaient les malades qui arrivaient ou les gens qui demandaient des grâces. C'était une activité relativement habituelle pour eux, alors une partie jouait les vigiles pour faire en sorte que les gens composent une queue décente, une autre assistait Jésus, et une troisième était partie chercher la bouffe une demi-heure plus tôt. Pierrot aimait bien quand ils étaient organisés comme ça.

Lui-même était de ceux qui étaient à côté de Jésus, prêts à répondre à un besoin quelconque, ou à raccompagner quelqu'un — car il arrivait que Jésus leur demande de reconduire les gens chez eux. Il regardait la file de gens se composer au loin, et observait d'un œil distrait Jésus en train d'opérer, avec force paroles et sympathie. Un bel après-midi pour être à l'ombre.

Il avait beau être debout, il commença lentement à s'assoupir, et ne s'en rendit compte que lorsque des cris le tirèrent de sa torpeur. La file avait quelques difficultés à se tenir tranquille, semblait-il.

D'un regard, Jésus enjoignit Pierrot d'aller voir ce qui se passait, et le jeune homme s'exécuta sans rouspéter, franchissant la quinzaine de mètres qui les séparait du grabuge. Il y avait là Judas et Barthélémy qui écartaient de jeunes enfants de la file, obligeant leurs parents à en sortir aussi.

"Qu'est-ce qui se passe ? Demanda l'orfèvre à ses collègues sur un ton calme, ignorant les pleurs des enfants et les exclamations indignées des parents.

— Ceux-là ne sont pas malades, ils n'ont pas besoin de prendre la place des autres ! Argua Judas en empoignant fermement une petite fille pour la faire sortir de la file. Ouste ! "

Barthélémy repartit à la chasse, mais les parents n'étaient pas bêtes, et cachèrent dès lors leur progéniture entre eux. Pierrot n'eut pas le temps de contredire Judas que la voix de Jésus, tendue de colère, s'éleva derrière eux — screamer.

« Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent, tonna-t-il par derrière eux. Amen, je vous le dis : celui qui n'accueille pas le royaume de Dieu à la manière d'un enfant n'y entrera pas. »

Puis ils fit venir les enfants à lui d'un geste, et les bénit après leur avoir embrassé le front.

Pierrot, attendri comme à chaque fois qu'il voyait les visages de ces enfants s'éclairer en voyant Jésus, ne put s'empêcher de penser qu'il aurait fait un père incroyable.

C'est bien dommage que les saints ne puissent pas avoir d'enfants. Jésus ne peut pas fonder de famille...

À noter que les saints peuvent tout à fait être mariés et avoir des enfants. Pierrot est juste... Pierrot.

Mais déjà la foule retrouvait son calme, Judas et Barthélémy étaient remplacés par Pierrot et André, et l'attention du jeune homme fut attirée sur autre chose, jusqu'à ce que le calme plat lui fasse se rendre compte de ce que Jésus avait dit à Judas et Barthélémy.

Il nous a dit de nous comporter comme des enfants ? Sinon on n'entrerait pas dans le royaume de Dieu ?

Il se mit à stresser. Comment ce genre de truc était possible ? Il fallait qu'il ait un mental d'adulte pour pouvoir vivre sa vie correctement ! Même si, intérieurement, il comprenait le concept. Il fallait juste... voir le monde comme le ferait un enfant, et l'accepter comme il venait.

Pierrot releva la tête une seconde.

Mais ce serait-y pas que je deviens poète ! Bref, concentration, se reprit-il en demandant à un couple de faire moins de bruit. Je pense que ce que nous dit Jésus est à faire tout en même temps, alors il faudrait que je commence à mettre en œuvre ce qu'il nous dit.

Mais il eut beau chercher, il ne trouva que le pardon, comme commandement. À croire qu'il n'avait rien écouté de ces derniers mois, parce que le pardon, c'était l'une des premières choses qu'il leur avait dites quand même.

Ouais mais, l'avarice et tout moi je gère pas trop mal, se convainquit-il tant bien que mal en allant donner de l'aide à André pour transporter un brancard. De toute façon, il faut bien commencer quelque part.

Sauf qu'il ne lui semblait pas avoir du ressentiment envers quiconque. C'était tout de même quelqu'un de gentil, le Pierrot.

Et en devisant mentalement sur ce thème, il se rendit compte qu'il avait une question.

"Dis, André ? Demanda-t-il à son frère lorsqu'ils se croisèrent. Tu crois qu'on doit pardonner une personne combien de fois avant d'abandonner ?"

André le fixa une seconde, étonné qu'il lui pose ce genre de question. Surtout que le pardon n'était pas vraiment le thème du moment, à la Jesus Industry.

"Euh, bah, je sais pas, ce serait pas sept fois, ou douze ? Tenta le jeune homme en se passant une main sur son front couvert de sueur. Il a l'air de bien aimer ces nombres-là, ajouta-t-il à propos de Jésus, envoyant un coup de tête en sa direction.

— Quelle est la question ? S'en mêla Jean, qui revenait des courses avec les autres apôtres, qui après avoir déposé les victuailles sous l'arbre partirent se répartir les tâches de la cuisine.

— Combien de fois on doit pardonner ? Résuma André."

Jean chercha une petite seconde avant d'acquiescer.

"J'aurais bien dit quelque chose en rapport avec le sept aussi.

— Vous savez quoi, je vais lui demander, et je vous redis, conclut Pierrot en partant voir Jésus, qui s'accordait une petite pause pour boire. Seigneur ?"

Jésus tourna la tête vers lui, son air doux rappelant immanquablement Marie aux yeux de l'orfèvre.

« Seigneur, reprit Pierrot en modifiant inconsciemment son ton pour paraître plus correct, lorsque mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ? Jusqu'à sept fois ? »

Jésus but son eau pensivement, avant de regarder brièvement un point dans le dos de Pierrot — justement là où il avait laissé André et Jean —, puis de rediriger son regard sur lui.

« Je ne te dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à soixante-dix fois sept fois. »

Un flash du Père Raphaël s'imposa dans l'esprit du jeune homme.

Soixante dix-sept n'est pas soixante-dix fois sept, mais c'est quand même un peu gros comme coïncidence, non ?

Jésus s'adressa à tout le monde, qui avait évidemment écouté leur échange.

« Ainsi, le royaume des cieux est comparable à un roi qui voulait régler ses comptes avec ses serviteurs, clama Jésus assez fort pour que ceux du fond se sentent concernés. Il commençait, quand on lui amena quelqu'un qui lui devait dix mille talents... "

Ça ne m'éclaire pas.

"... c'est-à-dire soixante millions de pièces d'argent."

Ça m'éclaire bien plus.

" Comme cet homme n'avait pas de quoi rembourser, le maître ordonna de le vendre, avec sa femme, ses enfants et tous ses biens, en remboursement de sa dette."

Violent. Mais mérité, je suppute ?

"Alors, tombant à ses pieds, le serviteur demeurait prostré et disait : ''Prends patience envers moi, et je te rembourserai tout.'' Saisi de compassion, le maître de ce serviteur le laissa partir et lui remit sa dette."

Bon gars ça.

"Mais, en sortant, ce serviteur trouva un de ses compagnons qui lui devait cent pièces d'argent. Il se jeta sur lui pour l'étrangler, en disant : ''Rembourse ta dette !'' Alors, tombant à ses pieds, son compagnon le suppliait : '' Prends patience envers moi, et je te rembourserai.'' Mais l'autre refusa et le fit jeter en prison jusqu'à ce qu'il ait remboursé ce qu'il devait."

Pas bon gars du tout ça par contre.

Pierrot se complaisait bien dans l'idée de commenter chacune des phrases de Jésus. Vous pouvez l'arrêter, si ça vous soûle.

"Ses compagnons, voyant cela, furent profondément attristés et allèrent raconter à leur maître tout ce qui s'était passé. Alors celui-ci le fit appeler et lui dit : ''Serviteur mauvais ! Je t'avais remis toute cette dette parce que tu m'avais supplié. Ne devais-tu pas, à ton tour, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j'avais eu pitié de toi ?'' Dans sa colère, son maître le livra aux bourreaux jusqu'à ce qu'il eût remboursé tout ce qu'il devait. »

Pierrot n'était plus d'humeur à rigoler ; il réfléchit profondément au sens caché que de telles paroles pouvaient bien avoir, comme toujours elles en avaient avec Jésus.

Mais celui-ci lui épargna la peine de se faire mille nœuds au cerveau :

« C'est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur. »

אבא

Mc 10, 13-15
18, 21-35

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