΅ IX ΅
Quand Pierrot ouvrit ses yeux sur un plafond blanc et lisse, il ne sut quoi penser. D'abord, il ne bougea pas, se remémorant tout ce qu'il avait vécu dans ce rêve si long, qui n'avait pourtant duré qu'une nuit. Les poissons, André, Jacques et Jean, Jésus, les gens qui les regardaient pendant la pêche miracle, ce qu'il avait ressenti, ce qu'il en pensait après coup — rien du tout, voilà ce qu'il en pensait. Tout était si compliqué, et en même temps pas du tout.
Jésus. Rien que ça. Il connaît ce gars ; c'est celui qui a fait commencer le calendrier à l'an zéro, celui qui a inventé Noël et les jours fériés — jours de fêtes pour les chrétiens il lui semble bien —, celui qui est le sujet de tant de memes sur Internet, et celui qui arrive à réunir tellement de gens dans une seule et même religion — ou ses variantes, mais bref.
Mais à part ça, il connaîssait un peu rien du tout sur Jésus. Dans son rêve, c'était quelqu'un de bien, qui parlait avec un calme, une conviction et une bienveillance dans le regard juste légendaires, et qui sublimait les foules et les faisait écouter sans avoir besoin de gesticuler comme un possédé ni d'hurler des grands mots.
Il savait que Jésus avait vraiment existé, que ses parents étaient Marie et Joseph — ça il avait pas pu l'inventer —, que des rois mages étaient venus le voir et que des bergers avaient entendu des anges leur changer la venue d'un sauveur — il a quand même un peu écouté au cathé quand il était petit vous me direz —, mais tout le reste, d'où est-ce que ça lui venait ?
Jean Baptiste a existé en vrai aussi, et pourtant tu l'as vu dans ton rêve avant de savoir qu'il avait vraiment existé, lui souffla sa conscience traîtresse en sifflotant. Ça se trouve tout ça est vrai, et Jésus a vraiment fait apparaître des poissons pour convaincre les foules.
Moment de réflexion.
Non c'est complètement con, qui joue avec les poissons pour dire ''JE VAIS TOUS VOUS SAUVER'' ? Râla-t-il contre ses pensées disparates en se levant, remarquant tout juste qu'il était cinq heures du matin.
Ironique, étant donné qu'il avait vécu un rêve bien plus long que les autres. Il se servit un bol de flocons d'avoine et de lait en traînant sur son téléphone, regardant le nouveau cahier des charges PDF de son cadran solaire. Fatigué de chercher ce qui pourrait plaire à son client, il tapa les mots clés de ce qu'il voulait sur Pinterest et enregistra ce qui lui paraissait convenir.
La séance beauté se déroula sans encombres, et à sept heures pétantes, il était dehors, les oreilles et le bout du nez mordus par une atmosphère glaciale sans un pète de vent. Regarder la ville ainsi, encore dans la nuit, mais ses airs de centre-ville moyenâgeux demeurant éclairés par les lueurs dorées des éclairages, sous forme de lanternes à l'ancienne, lui procura une curiosité d'enfant. Il suivit les lumières en s'engouffrant dans les rues ancestrales de sa ville, allant grosso-modo vers sa boutique mais prenant clairement un chemin plus long. Le temps passant, il se prit au jeu de redécouvrir son quartier, passant devant les boutiques fermées et les pavés décalés des vieilles places, finissant par s'arrêter devant une petite église.
Il se figea lorsqu'il la remarqua. Il ne savait même pas qu'il y en avait une proche de chez lui. Quoique, ça faisait un moment qu'il marchait. Il ne savait plus où il était. Il voulut regarder sur son téléphone où il était pour retrouver son chemin, mais pas de téléphone dans sa poche.
J'ai oublié de le prendre sur ma table de chevet, réalisa-t-il en se souvenant qu'il ne l'avait pas pris pour arrêter l'alarme, puisqu'il s'était levé trop tôt.
Eh oui tout fait sens. Mais pour l'instant ça le fait juste chier.
Je suis perdu, réalisa-t-il en regardant ses pieds, à moitié ensevelis sous la neige qu'il foulait.
Il n'avait même pas remarqué qu'il avait neigé. Et maintenant il se rendait compte qu'il avait froid aux pieds et qu'il ne savait pas où il était et qu'il n'avait pas son téléphone.
Ses yeux retournèrent vers l'église. Celle qu'il n'avait jamais vue avant, et qui avait un petit air de bravoure, là, seule au milieu de la place enneigée qui l'entourait, toujours debout.
Toujours la banane, commença à chanter la conscience de Pierrot, toujours debout...
Oh, shut up.
Il s'en approcha, cherchant un possible petit panneau indicateur de monuments qu'on voyait parfois auprès des monuments, justement, et des animaux au zoo. Mais pas de petit panneau ici. Il fit le tour de l'édifice, mais n'en trouva pas ; il en conclut donc que la commune n'avait pas assez d'argent pour se payer un petit panneau, ou alors que le petit panneau était à l'intérieur.
Il voulut entrer, pour voir le petit panneau — sa nouvelle quête —, mais sur la grande porte en bois de l'église, les horaires indiquaient que celle-ci était fermée jusqu'à neuf heures. Et puis quelques annonces de concerts de chorales ou d'orgue aussi, des événements à venir. Il se dit que la chorale qu'il voyait là avait l'air de bien chanter et qu'il viendrait la voir — vendredi dix-neuf heures, compris — mais que c'était dommage de ne pas pouvoir entrer, parce qu'il aurait aimé voir le petit panneau. Tant pis.
Il tourna les talons et retrouva son chemin en prenant le sens inverse de celui qu'il avait pris au départ — pas besoin de petits cailloux ou de téléphone finalement, un peu de jugeote suffisait —, passant chez lui pour prendre son téléphone et allant ensuite à la boutique pour s'intéresser à son cadran solaire.
אבא
« Oui allô, c'est Pierrot de Chez l'Orfèvre, je vous appelle pour vous rappeler de venir chercher votre commande de boucles d'oreilles... »
Septième appel du genre, trois qu'il avait réussi à avoir avant qu'ils n'éteignent leur téléphone, deux qu'il avait déposés sur le répondeur, et un qui lui avait raccroché au nez. Cette fois, la personne lui dit carrément qu'elle n'avait jamais mis les pieds dans une telle boutique.
J'aime quand on respecte mon travail, se dit Pierrot en se servant un café. Il était midi, et il avait faim. Il avait bien avancé le croquis du cadran solaire, et pensait sincèrement que ça pourrait plaire au monsieur — parce que là c'était Pinterest qui le lui avait inspiré, et que Pinterest ne se trompe jamais —, surtout que son cahier des charges était respecté à la lettre, et que ça c'était beau.
« Excusez-moi ? Lança une voix dans la boutique, le faisait sourire en reposant son café sur la table, avant de sortir de l'atelier. »
Il reconnaissait cette voix, elle appartenait à une mère de famille charmante qui lui avait commandé de nouvelles bagues pour son cinquième anniversaire de mariage, comptant en faire la surprise à son mari. Il trouvait honnêtement ce genre d'attentions mignonnes, même si lui-même n'aurait probablement jamais assez d'argent pour se payer plusieurs bagues dans sa vie — il les fabriquait avec les matériaux qu'il avait, mais ça restait l'argent de l'entreprise et pas le sien.
« Madame, la salua-t-il avec un gentil sourire. Vous venez chercher votre commande ?
— Oui c'est ça, j'ai vu votre appel tout à l'heure et je n'ai pas pu m'empêcher de venir pendant ma pause-déjeuner pour voir le résultat, avoua-t-elle en souriant, heureuse. Vous avez réussi à faire ce que je voulais ? S'inquiéta-t-elle un peu.
— J'ai respecté le dessin que nous avons fait ensemble, oui, acquiesça-t-il en se souvenant de cette séance où il avait été compliqué pour la cliente d'expliquer ce qu'elle voulait, soit des entrelacs de lierre feuillu en or pour le tour du doigt et une pierre ambrée vert foncé ressemblant à un galet miniature calée entre les extrémités du lierre pour le dessus. »
Le résultat était honnêtement très élégant, cette dame avait de l'imagination.
« Oh, j'ai si hâte de voir ! S'extasia-t-elle en sautillant comme une jeune fille.
— Installez-vous, l'invita-t-il en montrant le petit salon dans le coin de la boutique. Je vais la chercher, quel numéro étiez-vous déjà ?
— Le douze, pour le mois de décembre, souffla-t-elle, rêveuse.
— Ah oui, c'est vrai. J'arrive tout de suite, mettez vous à l'aise. »
Il repassa côté atelier et sortit les bagues — oui parce qu'ils étaient deux, la bague de son mari était celle avec le lierre et la sienne avait des chardons —, les regardant un instant à la lumière de son bureau pour voir si elle n'avaient pas d'imperfections, et comme elles n'en avaient pas, il embarqua le catalogue d'écrins qu'il avait de disponibles pour le lui montrer.
« Et nous voici, dit-il en retournant vers elle, qui s'était levée pour examiner sa vallée des Alpes de plus près. Vous venez ?
— Oui, comment avez-vous fait tout ça ? Demanda-t-elle, émerveillée devant la finesse des détails.
— Parfois du moulage, souvent de la technique de dépôt au fer à souder et polissage, imprimante 3D pour les montagnes et les feuilles des arbres, déblatéra-t-il en repensant brièvement aux nuits qu'il avait passé dessus. Mais les pierres précieuses ont été ajoutées à la main, parce que le faire à la machine est vraiment compliqué.
— Les pierres ? Où sont-elles ? S'intéressa la dame en se penchant plus.
— Au plafond, vous pouvez voir la couche noire, elle est piquetée de diamants blancs, montra-t-il en tapotant légèrement la strucure du doigt, et la rivière est parsemée de petites opales et saphirs pour la faire briller. Les rochers en ont aussi, des petits diamants blancs, et les yeux des deux petites figures, là, montra-t-il en posant son doigt sur la petite tête de Sébastien, sont aussi des diamants. Sans compter dans l'herbe, mais voilà.
— C'est vraiment un travail de grande qualité, le complimenta la dame en retournant à son siège, attendant l'orfèvre qui la rejoignit rapidement. Vous avez le sens du détail. Vous travaillez seul ?
— Quand je n'ai pas de stagiaire, oui, rougit-il, gêné.
— Eh bien sachez que si toutes vos productions sont de cette qualité, vous ne devez pas vous faire de souci pour votre futur, il est déjà tout tracé. Et j'espère aussi que ma commande à moi soit d'une qualité identique, rit-elle nerveusement.
— Je pense bien que oui, lui sourit Pierrot en posant devant elle la petite boîte contenant les bagues. »
Elle orienta son regard dessus aussitôt, les détaillant rapidement.
« Je peux... Demanda-t-elle en faisant un geste vers elles.
— Allez-y, ce sont les vôtres, l'encouragea Pierrot avec un air aimable et doux. »
Elle lui sourit en retour et saisit d'abord la bague de son mari, qu'elle regarda de près pour voir tous les détails des minuscules feuilles — Pierrot s'était surpassé pour les tiges boisées du lierre, en même temps sa vallée des Alpes lui avait offert un bon entraînement. Puis elle s'intéressa à la manière dont les branches attrapaient la pierre d'ambre au milieu, en de minuscules mais solides pointes qui se divisaient en petites racines.
« C'est sublime, murmura-t-elle en passant à l'autre bague. »
Pierrot rougit, nerveux de son avis. Il y avait passé du temps, et comme l'idée lui plaisait il avait essayé de faire de son mieux, mais ça restait la volonté de quelqu'un d'autre et non pas la sienne.
La seconde bague était plus délicate ; au lieu de trois branches de lierre qui s'unissaient et se séparaient aléatoirement et en désordre, les chardons, ou tiges de roses, étaient au nombre de deux et formaient des volutes élégantes où leurs épines harmonisaient leur danse. Le métal était un or rose, et la pierre d'ambre était beige/blanche, plus claire que celle de son mari, la manière dont elle était retenue restant la même que pour la première bague.
« Je n'ai pas les mots, souffla la dame en laissant couler quelques larmes. C'est... ça compte tellement pour moi, si vous saviez... »
Elle essaya de se retenir de pleurer mais en vain, c'était plus fort qu'elle ; ce n'était pas la première fois que Pierrot assistait à ce genre de scènes, bien que ça le gênait toujours autant de ne pas savoir comment faire pour ne pas pénétrer l'espace personnel de ses clients mais les réconforter quand même.
« Parlez-moi de lui, dit-il après un moment d'hésitation — ce genre de questions, ça passe ou ça casse. Votre mari.
— Oh... C'est quelqu'un d'extraordinaire, sourit-elle doucement en reniflant légèrement. Il est si attentionné en toutes circonstances, il me rend si heureuse. Ces bagues, ça me rappelle le début de notre histoire, c'est... profondément nous. Et je les trouve si belles, ça... Ça m'évoque comme des versions miniatures de nous, j'ai l'impression de nous voir. C'est... J'ai du mal à croire que vous ayez pu faire ça à la main, c'est si beau... »
Elle renifla quelques minutes encore, puis sécha ses larmes.
« Mais enfin, nous ne sommes pas là pour pleurer, se reprit-elle en se tapotant les cuisses. Nous avions parlé d'un écrin ?
— Oui, sauf si vous en avez un chez vous qui vous convient déjà, proposa Pierrot honnêtement, qui ne cherchait pas à refourguer sa marchandise à ses clients à tout prix. Mais nous avons une sélection ici, et d'autres à commander au cas où, même si je crois que le jour arrive, demanda-t-il indirectement.
— Oui, c'est la semaine prochaine, acquiesça la cliente. Je ne vais pas commander, mais je prendrais bien ce que vous avez ici. C'est dans ce catalogue-là ?
— C'est ça. »
Leur échange fut interrompu par un monsieur qui entrait dans la boutique, autre client qui avait déposé une bague à agrandir la semaine précédente ainsi qu'une pile de montre à changer.
« Excusez-moi, prenez votre temps, invita Pierrot à l'encontre de la dame, qui fit un signe de tête, concentrée sur les écrins qu'elle voyait. Monsieur. Commande numéro six, si je ne me trompe pas ?
— Exactement. Vous n'avez pas eu de difficultés pour la bague ? S'inquiéta-t-il pour son bien. »
Il s'agissait d'une bague de famille très ancienne, qu'il souhaitait porter mais était un peu abimée par le temps et les porteurs successifs. Pierrot lui avait partagé ses craintes quant à la survie de l'objet en l'agrandissant, mais au final il s'était inquiété pour rien.
« Du tout, ça s'est très bien passé, vous allez pouvoir l'essayer tout de suite et repartir avec si elle vous convient, répondit Pierrot en souriant. Et pour la montre, ce n'était qu'une question de minutes, dommage que vous ayez dû partir aussi vite la dernière fois, je vous l'aurais donnée tout de suite.
— Eh oui mais, réunion oblige, soupira le monsieur en s'installant devant le comptoir. Je suis quand même content que vous ayez pu vous charger de ça aussi vite.
— C'est un plaisir monsieur. Je vais vous chercher ça. »
Il alla dans l'atelier et prit le casier indiqué numéro six, s'assurant par ailleurs qu'il avait bien terminé cette commande — quelle déconvenue ç'eût été sinon.
« Et voilà, s'annonça-t-il en repassant dans la boutique. »
Les deux clients étaient en train de papoter en regardant la caravelle posée sur le comptoir — Pierrot l'avait déplacée, puisqu'elle le gênait quand il allait chercher des trucs dans l'étagère proche de la porte. Maintenant elle était très haute, il devrait penser à la mettre sur un petit guéridon.
« Vous souhaitiez la porter sur l'annulaire gauche il me semble ? Demanda Pierrot à son client pour qu'ils arrêtent de fixer son travail comme ça — ça le gênait un peu.
— Oui, mais je crois que cette dame a terminé, répondit le monsieur, galant.
— Oh oui, excusez-moi ! Madame, vous avez choisi ? Se rattrapa le jeune homme, devant l'amusement de ses clients.
— Oui, je prendrai le... celui-là, lui montra-t-elle. »
Il s'agissait d'un écrin d'un vert profond en cuir, avec quelques ornements en cuivre en forme de volutes sur les coins. Il était assez simple.
« Très bien, je vous le prends, acquiesça Pierrot en se penchant pour ouvrir le coffre sous la caisse, où il rangeait ses écrins et accessoires maritaux — il avait six coffres alignés sous le comptoir, question de sécurité pour les petits malins qui tenteraient des casses, même s'il avait des leurres très ressemblants aux vraies marchandises dans les vitrines de sa boutique. Ce sera tout pour vous ?
— Je pense bien, oui, sourit-elle, rêveuse, en voyant Pierrot ranger les deux bagues dans l'écrin.
— Quelle bague à gauche et laquelle à droite ? Demanda-t-il juste avant de fermer l'écrin, se souvenant que tous n'aimaient pas l'ordre qu'il mettait machinalement.
— Je n'ai pas de préférences, lui assura la dame gentiment. Combien est-ce que ça fera ?
— Le devis est là, je vous laisse le remplir et le signer, sauf si vous voulez que je corrige quelque chose, répondit Pierrot en lui tendant la feuille. Monsieur, si vous voulez bien essayer votre bague ?
— J'arrive tout de suite, répondit l'homme en s'arrachant à la contemplation de la caravelle — décidément. Est-ce que vous comptez faire d'autres œuvres du genre ?
— Comme la caravelle et la vallée vous voulez dire ? S'assura le jeune homme en lui tendant la bague.
— Oui.
— Sans doute, il me faut juste une idée et je suis parti, sourit-il doucement sans repérer l'œil intéressé du monsieur — il ne connaît toujours pas les règles du commerce, le cher petit.
— Dans ce cas, je suis bien tenté de revenir vous voir pour vous commander quelque chose, dit le monsieur l'air de rien en mettant sa bague. Oh, la taille est bien mieux qu'avant !
— Vous n'êtes pas trop serré quand vous pliez et dépliez votre doigt ? S'assura Pierrot en examinant la manière dont l'anneau enserrait légèrement l'annulaire du monsieur.
— Non, c'est parfait ! Et vous avez ma montre ?
— Oui, elle est là, acquiesça le jeune homme en prenant ladite montre à gousset, pas très précieuse mais qui faisait largement le taf en dîner mondain. Vous désireriez autre chose avant de passer au paiement ?
— Non, c'est bon, murmura le monsieur en lorgnant sur la caravelle. Vous vous y connaissez en histoire ?
— Plutôt, oui, sourit Pierrot en repensant à ses rêves historiques qu'il faisait durant sa petite enfance. Vous êtes dans le métier ?
— Pas du tout, mais... rien. Je vous dois combien ? »
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro