Chapitre 5 : Un travail fort difficile
Deux semaines se sont écoulées depuis qu'Emilia a fêté ses huit ans. Deux semaines durant lesquelles, les jours de bonheur tout à fait classiques s'enchaînaient. Aujourd'hui, un évènement imprévu vint changer le quotidien tranquille de la petite fille. Ses parents l'avaient prévenu que, dans la journée, des hommes en noir viendraient lui rendre visite pour lui poser des questions. Le soir venu, à l'heure du dîner, ses parents la questionnèrent à ce sujet.
— Alors, comment s'est passée ta journée ? Les gardes sont venus ?
— Oui ! Ils sont venus ce matin ! Ils m'ont posé tout plein de question, mais après ils m'ont laissé repartir ! Ils parlaient d'inventeur et de je sais plus trop quoi...
— C'était donc bien ça... murmura le père de l'enfant pour lui-même.
— Tu penses que c'est dû à la récente hausse des inventeurs ? demanda la mère.
— Sans aucun doute.
— De quoi vous parlez ? questionna la fillette.
— Ce sont des discussions de grandes personnes ma puce, c'est un peu compliqué...
— Mais je veux comprendre !
— Bon d'accord... depuis quelques mois, les inventeurs sont de plus en plus nombreux en ville. Ils ont donc envoyé des agents dans les écoles.
— Hein ? Il y a des enfants inventeurs !? s'étonna soudainement la fillette.
Ses deux parents affichèrent une mine grave, comme si un souvenir peu agréable venait de refaire surface.
Les enfants sont curieux et créatifs, et en effet, certains d'entre eux étaient considérés comme des inventeurs. Il y avait cette affaire, qui avait eu lieu il y a trois mois déjà, le premier enfant inventeur. Un simple gosse qui s'était amusé avec ce qu'il avait trouvé. Il avait accroché quatre cailloux ronds à un morceau de bois, et avait dit "c'est une voiture, c'est moi qui l'ai fait !" Ce mot qui n'existait nul part, et ce dans aucun des langages connus, avait grandement fait peur à la royauté. Est-ce que l'on peut réellement considérer un jouet d'enfant comme une "avancée technologique" ou bien comme une "invention" à proprement parler ? Seulement voilà, cet enfant avait été considéré comme "l'enfant du démon" et avait été exécuter, lui et sa famille.
Mais, cet acte eut pour effet de grandement diviser la population, et une grande partie, choquée de cet acte cruel, avait décidé de soutenir les inventeurs. Depuis ce jour, les inventeurs qui n'étaient qu'une minorité, devenaient de plus en plus nombreux chaque jours.
— Oui, il y en a, répondit son père, d'une voix qui avait du mal à dissimuler son émotion.
Sa femme, voyant son état, le prit dans ses bras avant de murmurer faiblement :
— Tu n'y étais pour rien John.
— Je sais... Ne t'en fais pas, tout va bien.
Il y eut un long instant de silence, qui finit par être coupé par l'enfant, impatiente de poser sa question.
— Et donc, ils voulaient arrêter les enfants inventeurs ?
— Pas exactement. répondit son père, tandis que sa mère se recula, mettant fin à leur étreinte.
— Alors c'est pourquoi ?
— Ils voulaient surtout voir si... si les enfants n'avaient pas de membre de leur famille inventeur.
La mine de l'enfant s'illumina, comme si elle venait de comprendre quelque chose. Puis son expression changea du tout au tout, ayant à présent une mine incompréhensive.
— Tu n'as pas compris quelque chose ? demanda sa mère d'une voix tendre.
— Si, j'ai tout compris, mais je comprends pas... Quand on est inventeur, c'est secret pas vrai ?
— Heu oui, en général.
— Alors si c'est un secret, comment en interrogeant des enfants ils peuvent savoir ?
— Parfois, les enfants peuvent voir des choses sans que leurs parents le sachent.
— Mais pourquoi ils le disent alors ? Ils ne savent pas que c'est un secret ? Ils sont débiles ?
Son père eut un léger rire avant de simplement répondre :
— Les choses ne sont pas si simple ma puce.
Soudain, on entendit frapper à la porte.
— Ouvrez, nous sommes ici sous ordre du roi. annonça une voix masculine derrière la porte.
Le père se leva et ouvrit la porte. Un homme habillé en noir, portant un casque rouge entra dans la pièce. C'était l'un des membres haut gradé de la garde.
— Vous êtes en état d'arrestation, déclara l'homme.
Il y eut un instant de silence, avant que le père d'Emilia ne réponde :
— Hahaha. Très drôle. Tu ne nous aura pas avec une farce aussi peu convaincante.
L'homme retira son casque, c'était Marcus, un ami de longue date de la famille.
— Tonton Marcus ! s'exclama la fillette, visiblement fou de joie de le voir.
— Salut toi ! Alors, tu as réussi à vaincre les loups qui ont pris d'assaut ton lit ? demanda Marcus d'un ton étrangement sérieux.
— Oui ! Maintenant les vilains monstres ne peuvent plus rentrer dans la maison ! Moi, la grande Emilia, plus forte mage du royaume je peux tous les brûler !
— Ah oui ? Même si le preux chevalier Marcus n'est plus à tes côtés ?
— J'ai pas besoin de ton aide ! Je suis une mage princesse, je suis la plus forte !
— Ah oui... Tu en es bien sûre ? demanda Marcus avant de s'écrier soudainement, Attention, un monstre !
Il attrapa Emilia et commença à la chatouiller.
— A... Arrête ! Arriva-t-elle à dire entre deux rires.
— Qu'est-ce que tu lui apprends comme jeu étrange toi ? demanda le père de l'enfant d'une voix amusée.
Marcus relâcha la petite, avant de se tourner vers ses parents.
— Bref, si je suis ici ce n'est pas pour jouer malheureusement. Suite à l'opération de la garde dans les écoles, on manque un peu de personnel ce soir, je suis donc venu vous demander renfort.
— Et donc on doit se coltiner des heures sup c'est ça ?
— Désolé, mais c'est une situation particulière et exceptionnelle, je peux compter sur vous ?
— Bien sûr. Tu as de la chance que ce soit toi qui nous le demandes, sinon on aurait refusé !
— Dans ce cas, enfilez vos tenues et rejoignez moi en bas de l'immeuble. Merci de votre aide, Maria, John. Je vous revaudrez ça, affirma Marcus avant de sortir de la pièce.
— Papa, maman, vous partez ? demanda l'enfant.
— Ne t'en fais pas Emilia, on revient le plus vite possible ! On ne devrait pas en avoir pour très longtemps.
La petite fille attendue trois heures en tout. Trois heures qui lui parurent absolument interminables.
Elle entendit frapper à sa porte, elle se précipita pour ouvrir cette dernière, or, derrière celle-ci ne se trouvait ni son père, ni sa mère. Il n'y avait là que deux agents, habillés de noir, des membres de la garde.
— Viens avec nous petite, ordonna l'un des hommes.
— Non ! Je dois attendre papa et maman ! Je ne peux pas vous suivre ! répondit-elle avant de refermer la porte, comprenant qu'elle avait fait une erreur en ouvrant cette dernière.
L'un des hommes bloqua la porte avec son pied, et ils rentrèrent tout deux dans l'appartement de cette petite famille.
— Désolé petite, mais tes parents ne reviendrons pas. Tu dois nous suivre.
— Hein ? Quoi ? Mais pourquoi !
— Tes parents nous ont demandé de venir te chercher, suis nous simplement d'accord ? expliqua l'un des hommes d'une voix douce.
La petite fille, décida d'écouter ces hommes et de les suivre en silence.
"Ne t'en fais pas Emilia, on revient le plus vite possible ! On ne devrait pas en avoir pour très longtemps." Ces mots résonnèrent dans sa tête. Elle était encore loin de se douter que, ses parents ne reviendraient malheureusement jamais.
Hey, ici votre chère narratrice !
Maria, John, ces noms vous évoquent-t-ils quelque chose ?
Enfin bref, la dernière fois je vous ai promis de parler de la ville de Tekiyu.
Et bah j'ai menti voilà ! Oui bah désolée, mais j'en ai finalement pas envie, de toute façon vous n'êtes pas là pour ça, vous êtes là pour les funtekus ! Bon, je vais quand même révéler un petit truc. Cette ville est l'une des seules villes dans laquelle, vivre en toute sécurité est possible.
Enfin bref, j'aurais désormais ma petite question de fin à vous poser.
Pour le moment, êtes-vous plutôt du côté de la garde, ou celui des inventeurs ?
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