Tony était bien.

Vraiment bien.

La sensation était aussi surprenante qu'agréable.

Il entrouvrit les paupières.

La stupéfaction lui fit ouvrir des yeux ronds.

La lumière chaude du soleil éclaboussait avec douceur le visage qui se tenait à quelques centimètres du sien. Ses souvenirs lui revinrent en vrac, si improbable qu'il les aurait pris pour un rêve s'il n'y avait pas eut la bouille d'ange pour en témoigner, là, juste là, tout prêt.

Le souffle coupé, il laissa traîner son regard sur son expression paisible. Est-ce qu'il l'avait déjà vu dormir avant ? Non, sûrement pas. Il s'en serait souvenu.

Le héros blond lâcha un gémissement et papillonna des paupières. Embarrassé, Tony se racla la gorge et s'assit sur le lit, remarquant au passage que quelqu'un l'avait recouvert d'une couverture.

Heureusement qu'il ne m'a pas déshabillé...

-Tu es tout rouge, grommela Cap en émergeant du sommeil. Bonjour. Ça va mieux ?

-Ouais, répondit distraitement Iron Man en sautant hors du lit. On peut dire ça. Petit-déjeuner ?

-Euh...Oui.

À vrais dire, la situation était légèrement surréaliste.

-Est-ce qu'ils savent où tu es, au moins ? Railla Tony en fouillant dans un tiroir.

-Quoi ? Qui ?

-Steve, tu es le pire menteur que la terre n'a jamais porté. Pitoyable.

-Hé ! Certains diraient que c'est une bonne chose !

Tony lui jeta un regard par-dessus son épaule.

-Mouaif. Pas très pratique surtout. Comment t'as fait pour survivre aussi longtemps ?

-J'ai reçu un sérum qui a fait de moi un surhomme.

-Classique.

-Je sais, je ferais mieux la prochaine fois, répondit le blond, amusé. Et pour répondre à ta question, non, ils ne savent pas.

-Captain America fait le mur ? Plaisanta Stark en s'asseyant en tailleur sur le lit, deux bols et un paquet de céréales entre eux.

-Iron Man mange des céréales au chocolat ? Renchéris Steve, un sourire en coin.

-C'est bien le moindre de mes crimes ! Répliqua l'autre en enfournant une pleine cuillère dans sa bouche. Pourquoi t'es venu me voir ? Tu veux que je te cache ? Après tout ce qu'on s'est fait, t'as pensé à moi ? Et pourquoi tu t'es enfui, d'ailleurs ? Histoire de cœur ?

-On ne peut pas oublier deux secondes le passé ? Grommela l'autre. Tu me manquais.

Tony se figea, la cuillère a mis chemin entre le bol et sa bouche.

-Moi ? Laissa-t-il échapper d'une toute petite voix.

-Toi, s'amusa Steve. Qui l'eut cru ?

-Pas moi.

-Ni moi.

-Mais j'en suis heureux.

-Moi aussi.

-Embrasse-moi.

-Pardon ?

-Steve Rogers, il faut vraiment tout t'apprendre.

Et avant que le capitaine ait pus ajouter quoi que ce soit, il se retrouva étalé sur le lit, sous un Tony au regard insondable.

Des lèvres rencontrèrent les siennes. Chaudes. Douces. Et chocolaté.

Son premier réflexe fut de se retirer. Il n'avait jamais embrassé un homme ! Il n'était même pas gay !

Et pourtant...

Pourtant non.

C'était agréable. C'était bien. Parce que c'était lui.

Ses mains se posèrent de chaque côté de la tête de Tony pour le presser un peu plus contre son visage. Lui aussi, il voulait le dévorer. Il voulait lui appartenir, enfin, se laisser aller, à quelqu'un. Il en avait marre d'être Captain America. Marre de la perfection. Il aurait tout le reste de sa vie pour ça.

Maintenant, ce qu'il voulait, c'était un peu plus de peau à effleurer. Un peu plus de baisers sur son corps. Un peu plus de chaleur.

Les mains de Tony s'infiltrèrent sous son tee-shirt, caressant sans vergogne la peau vulnérable.

-Steve ?

Pour toute réponse, le héros blond agrippa les bords de son tee-short et le fit passer au-dessus de sa tête.

Tony déglutit difficilement.

Il n'avait jamais autant brûlé de toute sa vie. Il voulait... il voulait posséder. Il voulait lui appartenir, mais aussi l'avoir, pour lui, comme un joyau inestimable dont on prend soin, infiniment soin, qu'on polit pour qu'il brille de mille feux. Pour qu'il soit heureux.

Oui, s'il pouvait rendre Steve heureux, rien qu'un peu, rien qu'un sourire, tout ne serait pas perdu.

Comme pour répondre à son désir, celui qui allait incessamment sous peu devenir son amant l'attira de nouveau à lui dans un élan presque désespéré.

-Je ne veux plus me séparer de toi, souffla-t-il.

-On va se disputer, murmura Tony, alors que sa main allait déjà explorer des endroits interdits.

-Oui...

-Beaucoup.

-Sûrement...

-Et tu ne voudras plus rester avec moi.

-Je voudrais toujours de toi.

Le capitaine se cabra sous la vague de désir qui n'en finissait plus de monter.

Des lèvres happèrent les siennes, capturant son souffle. Il suffoquait presque.

Il était heureux.

*

-Doucement, murmura Natasha en entrant dans la pièce.

-Ça fait drôle de revenir ici, souffla le Faucon. C'était quand même un QG qui avait de la classe.

-On est là pour retrouver Steve, grogna Bucky. Pas pour faire du tourisme. S'il est là, et si Stark l'a kidnappé, ou lui a fait du chantage, ou le moindre mal...

-On se calme, répliqua Natasha. On ne sait pas ce qui s'est passé. Steve parlait d'un impératif. Il est peut-être partit de lui-même. On est là qu'en dernier recourt.

-Il ne nous aurait pas laissé en plan, rétorqua le soldat de l'hiver. Non, je vous dit qu'il a été kidnappé...

-Nat, appela l'archer, on s'est battu par ici.

En effet, le fauteuil renversé et les bouts de verre éparpillés un peu partout, ajoutés à quelques gouttes de sang ici et là, dressait de la scène un portrait peu engageant.

-Tony ? Appela l'espionne rousse, un peu inquiète.

Aucune réponse.

-Jarvis ?

-Présent, répondit une voix familière.

-Que s'est-il passé ? Tu as des vidéos ?

-Tous les enregistrements ont été effacés. Je sais juste que Tony Stark a été enlevé.

-Enlevé ? Par qui ? Quand ? Pourquoi n'as-tu prévenu personne ?

-Je ne sais pas. Quelqu'un a bloqué certaine de mes fonctionnalités.

-Il faut les retrouver ! S'exclama Bruce, jusque-là resté silencieux. Même Tony ! Il reste un Avengers !

Les autres approuvèrent, la mine grave, tandis que l'archer se chargeait de contacter le reste de leurs amis.

Natasha fit un pas dans la chambre. Ses yeux s'étrécirent devant le lit défait. Tony n'était pas seul...

-Ne vous inquiétez pas, lança-t-elle, un sourire sans la voix. Je vais les retrouver...

*

Loin de là, sur une plage de sable blanc, deux amants sirotaient tranquillement un soda, la main dans la main.

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J'espère que vous avez aimé ^^ Que diriez-vous d'une suite, un jour? Ou d'une histoire longue?

*regarde dehors*

*s'aperçoit qu'il fait jour*

*déglutit difficilement*

*se dépêche de rejoindre son lit*