Pdv Joshua :

Comme à l'accoutumée, nous travaillons notre travail dans la grande bibliothèque de l'établissement. Elle réunissait tout le savoir et les domaines possiblement abordés durant nos études. La bibliothèque est une partie à part du campus, bien trop grande pour tenir dans une salle, le hall d'un bâtiment pas très loin fut aménagé pour accueillir les centaines de livres et documents qui nous sont utiles. En tout cas, pour bosser un contrôle ou un travail de groupe, tous les élèves se donnent rendez-vous ici. La valeur première que veut faire passer le directeur est que la culture générale est notre plus grande force.

Les heures passent et se ressemblent, rien de très divertissant n'arrive quand on étudie. Nous apprenons, allons chercher des livres dans les rayons en guise de pause, la musique de mon casque commence d'ailleurs à me manger les oreilles. Je retire donc mes oreilles de cette torture et souffler fortement mon agacement. Bientôt quarante minutes que je retravaille les mêmes choses et je n'y comprends toujours rien, dépitant. Mes amis sont toujours plongés dans leur apprentissage. Je décide de prendre une pause et d'aller acheter de quoi boire au distributeur à l'extérieur de notre salle. Car oui, pour nous assurer un calme plat, nous avons réservé une salle insonorisée et climatisée. Le distributeur est à l'extérieur du bâtiment pour éviter d'abîmer les livres par l'humidité ou un accident malencontreux. Bien sûr, je profite de cette sortie pour déposer mes emprunts.

Une fois dehors, je retire le mode étude de mon téléphone, une rafale de notification distrayante apparaît. Je supprime les notifications sans importance. Elles défilent et les messages apparaissent enfin, je réponds brièvement à mes proches. Je tape rapidement une dernière réponse avant de prendre ma boisson et de retourner à l'intérieur. Les cafés en canette récupérée, je rejoins mes amis, finissant la mienne. Je me débarrasse de mon déchet avant d'entrer et me dirige directement à notre salle. La fraîcheur frappe ma peau et revigore mes sens endormis par les heures de travail. Ce petit choc thermique fait traverser un frisson dans l'intégralité de mon corps. Je passe outre les différentes sensations désagréables liées au manque d'activité physique de ces dernières heures. Mes amis me remercient d'avoir apporté de quoi se désaltérer.

"-Pas de nouvelles de ton mec ?" demande ironiquement ma meilleure amie s'amusant de mes réactions excessives à chaque fois

"-Ce n'est pas mon mec, je ne sais même pas à quoi il ressemble !" soupirais-je lasser de devoir répondre toujours là même chose à la même question depuis quelques jours maintenant.

"-Vous prévoyez une rencontre ? Dans la vraie vie, je veux dire."

"-Oh oui, comme ça tu pourras voir son extrême beauté et fondre entièrement pour lui, vous aurez des enfants ou des chats et vous prendrez votre retraite dans les DROM ou vous ouvrirez une maison d'hôte pour économiser en vue d'un tour du monde.... " J'avoue avoir décroché de son délire par désespoir. Elle part souvent dans ses pensées comme ça, nous oubliant totalement et nous créant des vies complètement loufoques et idéalistes.

Je laisse Arthur calmé cette folle pendant que je joue un peu sur mon téléphone. Il est plus correct de dire que je relis pour la millième fois une de nos conversations. Il me manque ! Je ne l'ai jamais vu, on échange exclusivement par message. On ne se dit rien de particulier , mais à chaque conversation, j'ai toujours un sentiment étrange qui me saute à la gorge. Je le sens bien que c'est impossible à canaliser, freiner ce sentiment serait comme enchainer une partie de moi, mais comment puis-je l'accepter, c'est horrible, je suis horrible. Déjà il est mineur, je le connais que par des discussions futiles souvent orientées sur les aléas de nos vies. Comment pourrais-je aimer un être dont je ne connais que la personnalité ?

"-Josh ? T'écoutes ce qu'on te dit ?" Emma me sortit de mes songes avec ces questions

"-Non, je préfère rester concentré plutôt qu'entendre tes délires chelous sur ma potentielle vie sentimentale."

"- Tu nies pas en plus, traître ! Mais c'est pas sur ta potentielle vie sentimentale, c'est sur ton couple certain. Nuances."

Je soupire exaspéré de son positivisme maladif.

"-Je vais m'éloigner de lui donc arrête de dire ça." affirmais-je mollement

Leurs têtes reflètent parfaitement leur surprise, ce que je ne comprends pas. Il était évident qu'on s'éloigne, après tout on ne peut pas être ensemble. Il est trop jeune. Je ne lui apporterai que du stress et vice versa. Comment sa famille verra-t-elle le fait qu'il puisse fréquenter un homme majeur qui plus est ?! Notre relation est impossible. Fini de rêvasser, on a encore du travail. Je pense avoir parlé à voix haute, car Emma par ranger les quelques livres traînent encore sur la table et Arthur termine son exercice.

Depuis ma déclaration, personne n'a plus remis le sujet sur la table. Il est plus véridique de dire qu'Arthur empêche Emma d'en reparler. Mais on la connait bien, elle va facilement trouver comment aborder le sujet sans s'attirer les foudres de notre ami. En ce moment, nous marchons vers un café pas loin du campus. Et Emma ne fait que nous parler des ragots qu'elle a entendus. Mais la talentueuse Emma bouscule un groupe. Elle s'excuse et revient vers nous malgré les remarques désobligeantes du groupe. Nous avançons vers le café plus vite. Quand on y entre, l'ambiance y est chaleureuse, un beau jeune homme nous accueille avec un joli sourire.

"-Bienvenu, désirez-vous une table ?" questionna le beau gosse.

Bien évidemment, je suis figé devant sa voix plus que sexy. Je remercie la présence de mes amis. Il nous installe donc à une table pas loin du comptoir. Je remercie aussi cette disposition, je peux mater sans passer pour un pervers. J'attrape la carte et choisis la chose la moins chère, mais qui reste appétissante, faute de moyen.

Mes amis parlent entre eux, me laissant dans ma contemplation. Il est brun avec des mèches blondes. Son corps est bien moulé dans son uniforme de travail, musclées sans trop en faire non plus. Son visage est à la fois innocent et magnifique, sa peau est impeccable et sa peau claire est désirable. Ses lunettes sont tellement discrètes qu'elles se fondent parfaitement avec son teint. L'harmonie est parfaite. La voix d'Emma me sort de mes pensées

"-Tu baves !"

Je m'essuie la bouche en me redressant, regardant dans leur direction. Elle m'a menti la fourbe. Le pire, c'est qu'il manque que ma commande. J'ai honte ! Alors, je donne rapidement le nom de la boisson qui me fait envie. Quand je remarque enfin sa présence, il m'est impossible d'ignorer son sourire taquin. Mon Dieu, il m'a grillé en train de le regarder.

"-Tu rougis, tu trompes déjà Alex ?"

"- Qu'est-ce que tu peux en sortir des débilités ? Alex et moi, c'est impossible et tu le sais !"

Le bruit d'un plateau heurtant le sol retentit dans toute la pièce, on se tourne vers le bel apollon que je guette depuis un moment, il semble perturber. C'est cet incident qui provoque la fin de notre conversation. On a évidemment changé de sujet et on a continué notre journée sans en reparler. Quand vient l'heure de se quitter. Je ressens un manque, un manque auquel je ne dois pas succomber.