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Prologue : Jeux d'enfant

‒ Action ou Vérité ? demanda un enfant.

‒ Action ! s'écria un garçon aux cheveux blonds presque blancs. 

Son ami fronça les sourcils, pensif. Puis, il releva la tête et un sourire éclaira son visage.

‒ Je sais ! Tu vas te rendre au Palais et ramener un objet appartenant aux Fey !

‒ C'est d'accord !

Le petit groupe se figea, surpris par son entrain.

‒ C'est de la folie ! Tu ne vas jamais revenir vivant !

‒ Arrête, c'était juste pour rire !

‒ Abandonne, cela vaut mieux pour toi, intervint une voix. 

Un adolescent s'approchait d'eux, le visage grave.

‒ Les Fey sont cruels et dangereux.

Il marqua une pause, laissant la peur s'insinuer dans le cœur du petit groupe d'enfants.

‒ Un jour, alors que je n'étais encore qu'un gosse, j'ai vu un Fey prendre le nouveau-né d'une famille qui n'avait pas assez d'argent pour payer ses impôts. On raconte qu'ils l'ont dévoré...

Le petit garçon blond releva la tête d'un air de défi et soutint le regard de l'adolescent.

‒ Peu importe, j'irais au Palais et reviendrais vivant ! lança-t-il. Avec un objet appartenant aux Fey !

***

Déguisé en page, le petit garçon pénétra dans la forteresse des Fey. Le Palais de glace, immense et froid, était à l'image des êtres qui y vivaient. Les hautes tours gelées perçaient la brume du matin. Des cristaux de glace couvraient tout un pan du mur en pierre.

Il erra un moment sur les remparts, se cachant dès qu'un garde Fey passait trop près de lui, cherchant quelque chose à voler pour remplir sa mission.

Il se figea en voyant une femme s'approcher de lui. Elle était brune, avec de longs cheveux qui semblaient flotter dans les airs, et des yeux d'un noir glacial. Les pans de sa robe voletaient derrière elle comme une apparition. Son front délicat était ceint d'un diadème d'argent. Une Fey !

Et pas n'importe laquelle. Elle faisait partie de la famille royale de Bylur.

Le garçon se recroquevilla dans son coin, priant les dieux s'ils existaient pour qu'elle ne le remarque pas. Si la magie était interdite dans le royaume depuis des siècles, et s'était perdue avec le temps, les Fey n'en restaient pas moins des êtres exceptionnels, doté de sens aiguisés et d'une longévité étonnante.

Il soupira de soulagement quand la femme tourna à un angle et disparut.

Errant un moment dans le Palais, s'emplissent les yeux de toutes les richesses à portée de main, il sursauta quand une petite voix l'interpella.

‒ Tu n'as pas du travail ?

Il se retourna et aperçut une petite fille aux cheveux bruns, à la peau très pâle, vêtue d'une élégante robe bleu ciel. Un médaillon argenté reposait sur son torse. Elle appartenait sans aucun doute à la classe dirigeante.

‒ Euh si, balbutia-t-il. J'étais justement en train d'y aller.

‒ Ah oui ? Ça fait plusieurs fois que je te vois passer dans le couloir. De plus, je ne t'ai jamais vu avant. Tu es nouveau ?

‒ C'est ça, fit-il, sautant sur l'occasion.

‒ C'est bien ce que je me disais, répliqua la petite fille. Un simple page qui travaillerait ici n'adresserai jamais la parole à une princesse.

Paralysé, le garçon déglutit avec difficulté. Cette fille était donc la princesse Eira ? Allait-elle le dénoncer aux gardes ? Il sursauta quand elle éclata de rire.

‒ Tu es un drôle d'humain, tu sais.

Elle se pencha vers lui et lui dit sur le ton de la confidence :

‒ Je me suis échappée de mon cours de mathématiques pendant que mon précepteur avait le dos tourné. Tu te rends compte, il veut m'apprendre les fonctions dérivées, à mon âge, sous prétexte qu'une princesse doit être cultivée !

Elle éclata d'un rire cristallin. Le garçon se força à rire avec elle, bien qu'il ne sache pas ce qu'était une fonction, qui plus est dérivée. Il savait à peine lire et compter.

‒ Bon, toi qui es nouveau, reprit-elle, tu dois bien connaître de chouettes endroits au Palais, nest-ce pas ?

Elle s'approcha encore un peu plus de lui, un sourire cruel sur les lèvres. Le garçon recula, et son dos heurta un mur.

‒ Je te propose un marché : tu me divertis, et, en échange, je ne dis pas que tu te tournais les pouces, ça te va ?

Il hocha la tête, muet de peur. Quelle idée avait-il eu en s'infiltrant dans le Palais ? Et que se passerait-il si Eira le dénonçait et que les gardes réalisaient qu'il n'était qu'un simple villageois ? Il serait sûrement exécuté. Il devait donc se la jouer fine.

Attrapant la princesse par la main, il l'entraîna dans les couloirs. Les salles décorées de tapisseries, de boiseries rares et de joyaux plus rutilants les uns que les autres se succédaient.

Ils se glissèrent à l'extérieur par une petite porte réservée aux servantes. Une bourrasque glaciale fit voler leurs cheveux et les pans de leurs vêtements. Le garçon frissonna. Malgré le gilet en laine qu'il avait mis par-dessus son habit de page dérobé, il avait froid. Eira, elle, dans sa robe légère, ne semblait pas le moindre du monde sentir la morsure des rafales de vent. Les Fey étaient supérieurs aux êtres humains, il l'avait entendu mille fois dans son village. Mais jamais il n'avait été confronté à eux en dehors des percepteurs des impôts.

‒ Au fait, comment est-ce que tu t'appelles ? s'enquit la princesse.

‒ Anwir, mentit-il.

‒ Moi, c'est Eira. Enchantée.

***

‒ Alors ? s'écria l'enfant.

Anwir brandit un médaillon argenté. Après s'être rendu au Palais plusieurs jours de suite, il s'était lié avec la petite princesse. Elle lui avait offert son collier en signe d'amitié. Son air froid n'était qu'une façade, et la fillette était en réalité pleine de malice.

‒ Il l'a fait, c'est incroyable ! s'égosilla son ami.

Le petit groupe d'enfant s'approcha et se mit en cercle autour du garçon afin qu'il leur montre son trésor. La tête levée et la bouche entrouverte, ils attendaient qu'il leur fasse le récit de ses aventures au Palais.

Mais il n'en fit rien. Attachant le bijou à son cou, il le cacha sous sa tunique et fendit la foule d'un pas décidé.

‒ Attends, tu ne vas y retourner, quand même ? C'est super dangereux ! Cette fois-ci, tu ne t'en tireras pas !

‒ On dit que dans le duché d'à‒côté, les Fey chassent les humains comme de vulgaires proies !

Le garçon ne répondit pas. Il ne se retourna pas non plus.

***

‒ Anwir, attrape !

Le garçon se jeta en avant et, atterrissant la tête la première dans la neige, parvint à saisir le disque de bois volant de justesse. Taillé pour fendre l'air, l'objet qu'il avait lui-même confectionné avait ravi la petite princesse qui venait de fêter son anniversaire.

Il relança le disque et Eira l'attrapa au vol. Elle le jeta à nouveau, mais trop fort, beaucoup trop fort.

Le jouet dépassa la cime des sapins enneigés et disparut dans le crépuscule tombant.

Eira se lança à sa poursuite, courant à toutes jambes. Anwir la suivit, mais la perdit rapidement de vue. La jeune Fey était trop rapide. Il tâcha de la rattraper.

Depuis qu'il avait rencontré la jeune fille il y a cinq ans, il ne s'était pas passé un jour sans qu'ils se retrouvent pour jouer ou discuter. Eira, très littéraire, lui racontait pleins de souvenirs de ses lectures. Anwir, lui, inventait des histoires drôles pour la faire rire. Il en venait presque à apprécier les Fey, qui étaient réputés pour leur cruauté et leur manque d'humanité.

Le garçon vit alors Eira au loin, droite comme un piquet. Elle ne bougeait plus et semblait observer quelque chose. Il réalisa alors qu'elle se tenait devant un lac gelé, et que le disque de bois se trouvait en son centre.

‒ Anwir, je suis désolée..., murmura-t-elle.

‒ Ce nest rien, la rassura-t-il. Je vais aller le récupérer.

‒ Non ! C'est dangereux !

Il regarda son amie. Il avait envie de lui dire que les Fey étaient dangereux, pourtant elle ne lui avait jamais fait aucun mal. Il soupçonnait même qu'elle savait qu'il n'était pas page, mais ne l'avait jamais dénoncé.

Mais à la place, il lui dit :

‒ Tu me fais confiance ?

‒ Oui ! s'écria la jeune fille.

Il posa un pied sur la glace, puis le deuxième. Pour le moment, tout était stable. Il s'avança un peu plus vers le disque, en faisant glisser ses bottes de fourrure sur la surface gelée.

C'est alors que la glace se craquela. Eira poussa un cri.

‒ Anwir, reviens !

Il l'ignora, et poursuis sa lancée. Il parvint à mettre la main sur l'objet, et referma ses doigts sur le jouet de bois. Il le lança à son amie, qui l'attrapa.

A cet instant, la fine pellicule givrée céda sous ses pieds. Il plongea dans les eaux glacées du lac, s'enfonçant petit à petit. Il se débattit pour remonter, battant des bras et des jambes, mais rien n'y faisait. Crachant et soufflant, il avala de l'eau. Il sentit le liquide lui brûler les poumons.

Le froid paralysait peu à peu ses membres. Lentement, il sombrait dans les abysses de l'étang. Une lumière brillait au loin, près de la surface.

Il allait mourir, il le savait. Mais au moins, Eira était en sécurité.

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