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Chapitre 38 : Festivités

Althea fut très vite remise sur pied, malgré quelques cicatrices disgracieuses qui défiguraient encore ses bras et son visage. Elle eut cependant beaucoup de mal à digérer la mort de son frère et de son ami Aspen, et resta alitée en pleurant.

Le jour même de la découverte du bouquet, trois jours avant le départ pour l'île de Jayla, la reine traîna la jeune fille en ville pour lui changer les idées. Accompagnées d'un contingent de gardes, elles déambulèrent dans les rues de la capitale. La grande fête de la moisson battait son plein. Cette fois-ci, pas de percepteurs, pas de violence, pas de pauvres gens en pleurs, seulement l'allégresse d'avoir fait une bonne récolte.

Les maisons étaient parées de guirlandes de fleurs, la musique faisait écho dans les rues, les habitants, parés de leurs plus beaux atours, dansaient sur des airs populaires en tapant dans leurs mains, leurs talons frappant le pavé en rythme. Partout où l'on tournait la tête, on pouvait apercevoir le drapeau de Trivok, un Skuaar rugissant au milieu d'un blason vert, flotter au vent.

Althea, en tant qu'invitée d'honneur, portait une belle robe émeraude qui seyait à ses yeux. Elle se dérida immédiatement en voyant les festivités. Eira songea qu'elles devaient lui rappeler la fête du Solstice d'Hiver et celle des Lumières Célestes, au village de Moonport.

La reine fit quelques pas en direction d'un étal qui vendait des pâtisseries glacées. En l'apercevant, la commerçante lui offrit deux cornets au chocolat. Elle en tendit une à Althea, qui l'accepta avec joie.

Tirant son amie par le bras, la jeune fille l'entraîna au cœur de la danse. D'abord réticente, Eira se laissa prendre au jeu, et se mit a tournoyer dans les airs. Les volants de sa robe flottaient autour d'elle tandis qu'elle balançait ses jambes d'avant en arrière et effectuait des mouvements gracieux des bras. Ses hanches n'étaient pas en reste, ondulant doucement en cadence. Elle éclata de rire. La reine se sentait enfin un peu apaisée depuis le naufrage du Skuaar des Mers.

C'est alors qu'elle aperçut une silhouette se faufiler dans la foule. Elle s'arrêta net, manquant presque de perdre l'équilibre. Cette démarche, cette tunique d'homme, ces cheveux noirs...

N'était-ce pas Calida ?

Non, impossible. La jeune Fey était morte, emportée par les flots. Il devait sans doute s'agir d'une aranyane inconnue. Pourtant, Eira s'élança à sa poursuite.

‒ Hé ! Attendez ! cria-t-elle.

Mais la silhouette avait disparu dans la cohue. La reine se heurta à une habitante qui arborait une couronne de fleurs sur le sommet de son crâne. Cette dernière s'excusa promptement en voyant à qui elle avait affaire. Eira hocha la tête et s'empressa de fendre une procession qui se dirigeait vers un temple en portant des épis de blés. Mais le mal était fait. L'inconnue était introuvable dans l'affluence. La place marchande du centre-ville grouillait à présent de monde. La jeune femme se mit à paniquer. Elle avait la gorge serrée, sa lèvre inférieure tremblait, et elle avait le tournis. Son cœur battait à toute vitesse. Elle avait l'impression que la foule allait se replier sur elle, pour l'écraser, l'avaler.

Soudain, une main se posa sur son épaule. Une voix retentit, un peu assourdie par la musique.

‒ M'accorderez-vous cette danse ?

Elle se figea, avant de se retourner d'un bloc.

Il était là, devant elle. Une apparition venue des cieux. Un mirage dû à la chaleur ambiante. Un fantôme revenu la hanter.

C'était Aspen.

***

Le jeune homme vit le visage de la reine s'éclairer, puis s'embuer de larmes. Lentement, elle leva une main, et caressa son visage du bout des doigts, comme si elle peinait à croire qu'il était réel. Puis, sans crier gare, elle se jeta dans ses bras, manquant de le renverser. Il se stabilisa et enlaça sa taille.

‒ Est-ce que c'est bien vous ? lui chuchota-t-elle à l'oreille.

‒ Oui, flocon de neige, c'est bien moi, répondit-il avec un sourire.

Ils étaient enfin réunis. Après tout ce temps, il était enfin près d'elle, il la touchait, la serrait dans ses bras. Il en avait rêvé.

A vrai dire, il n'arrêtait pas d'y penser depuis qu'il avait appris que la reine de Bylur et son amie avait trouvé refuge au cœur de la Confédération d'Izaro. Elle s'écarta de lui et plissa les yeux.

‒ Co... comment m'avez-vous retrouvée ? balbutia Eira.

Aspen soupira. Il se remémora le moment où il l'avait vue se faire emporter par les vagues, le naufrage du galion, et son sauvetage par un navire marchand qu'il avait dû détourner pour se rendre en Trivok.

‒ C'est une longue histoire, admit-il. Mais je vous la raconterais un jour, bien entendu.

Eira sourit, d'un sourire qui illumina son visage et sublima ses traits. Elle était si belle dans sa robe bleue brodée de fils d'or. Un voile translucide couvrait ses épaules dénudées, et une fine chaîne s'enroulait dans ses cheveux, rejoignant sa ceinture. Il avait devant lui une déesse. Et elle était encore plus belle que dans son souvenir.

Il désigna quelque chose derrière elle.

‒ Regardez, fit le brigand.

Eira se retourna et vit les jumeaux aranyans se dresser au milieu de la foule. Elle poussa un cri de joie et courut dans leur direction.

Avec un sourire, Aspen la regarda relever Calida qui s'était agenouillée. La jeune femme lui parla, à elle et à son frère, avec animation. Il se demanda ce qu'elle pouvait bien leur conter. Sans doute leur exprimait-elle toute l'allégresse et le soulagement qu'elle ressentait à l'idée de les savoir vivants. La reine était vraiment une Fey hors du commun.

Tout à coup, elle se tourna vers lui :

‒ Où est Farrah ? J'aimerais bien le saluer lui aussi ! s'exclama-t-elle.

Le brigand serra les dents, mais garda un air impassible. Comment lui annoncer après ces joyeuses retrouvailles que Farrah n'avait pas été repêché avec eux, et qu'il avait sans doute péri ? Lui-même était robuste, presque autant qu'un Fey, ce qui lui avait permis de lutter contre les flots déchainés à l'instar des jumeaux. Mais son meilleur ami était un humain...

La reine interpréta son silence comme une mauvaise nouvelle. Son visage se décomposa.

‒Oh non, murmura-t-elle, si bas qu'il dût lire sur ses lèvres pour comprendre.

Le jeune homme aurait tout fait pour chasser le chagrin de son amie. Il aurait voulu se saisir de ces gros nuages noirs d'affliction qui assombrissaient son cœur et ses traits et les désagréger.

Il s'avança alors vers elle et lui attrapa le bras pour la tirer vers lui.

‒ Oubliez tout ça pour l'instant, dit-il doucement. Je vous repose la question : m'accorderez-vous cette danse ?

***

Les brins de lavande chatouillaient les chevilles d'Aspen tandis qu'il traversait l'étendue florale en marchant dans un sillon de terre, suivant les traces de la reine. Une fragrance aussi forte qu'enivrante flottait dans les airs, lui faisant tourner la tête. Coiffée d'un chapeau de paille à larges bords pour se protéger du soleil, Eira se retourna pour sourire au brigand.

Ce dernier, vêtu d'une toge à la mode trivokienne, lui sourit à son tour. Ils se perdirent chacun dans le regard de l'autre.

Des éclats d'or semblables à des larmes de soleil s'étaient logées dans les yeux bruns de la reine. Aspen ne put s'empêcher d'admirer ces écailles ambrées.

Il n'en revenait pas qu'elle soit devant lui, si belle et resplendissante. Il se rendit compte alors qu'il la haïssait plus. Lorsqu'il la regardait, il sentait en lui seule une étincelle solitaire. Était-ce là un vestige d'aversion qui se mourrait petit à petit ? Ou une chose encore plus grande, qui le dépassait complètement ?

‒ Cet endroit est absolument magnifique, dit le jeune homme pour briser le silence.

‒ Il est vrai que cela change des plaines gelées, répondit la reine.

‒ Vous avez bien raison. Mais je crois que je ne pourrais jamais me décider sur quel paysage jeter mon dévolu.

Eira hocha doucement la tête et reprit sa marche.

‒ Où en sont les négociations avec la présidente ? reprit Aspen.

La reine resta muette un moment, cherchant par où commencer.

‒ Eh bien, nous avons conclu un accord entre nos deux pays.

Elle marqua une pause, caressant distraitement les brins de lavande du bout des doigts. Elle en cueillit un pour le glisser dans le ruban de son chapeau.

‒ Lady Alverna a créé une unité spéciale de mages afin de reconquérir le royaume de Bylur.

‒ Une unité spéciale... de mages ? s'étonna le brigand, abasourdi.

‒ Vous avez bien entendu. Elle m'a présentée à la générale qui sera chargée de mener à bien le projet. C'est elle qui va m'entraîner, moi ainsi que nos semblables. Il pourra en être de même pour vous.

Chacun de ses mots le déroutait un peu plus. Ainsi ils n'étaient pas les seuls à maîtriser la magie, comme il l'avait toujours pensé. Il y en avait d'autres comme eux. Et il allait être formé à leurs côtés.

‒ Qu'en pensez-vous ? lui demanda la souveraine.

‒ Eh bien... Si cela peut nous permettre de reprendre le trône, alors je suis partant.

Il aurait fait n'importe quoi pour alléger le fardeau qui pesait sur les humains. Et à présent, il était prêt à tout pour aider Eira à atteindre son but.

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