N'ueko attendait avec impatience l'arrivée de la future souveraine, car qui disait souveraine, disait pouvoirs stellaires. Et qui disait pouvoir stellaire disait combattre les corrompus. Les corrompus étaient des gens atteints d'une sorte de peste que la créature du miroir avait enclenché sur ce monde afin de se venger de... excusez ma mauvaise mémoire, je tente de me rappeler pourquoi cette diablesse avait jeté un sort... ah oui, on lui avait volé sa boîte à musique ! Mais pas n'importe laquelle, une boîte réputée exhausser n'importe quel vœu de quiconque l'ouvrira. Ce qui ne fut pas encore le cas jusqu'à présent. N'ueko considéraient ces âmes comme étant souillées, sales, perdues même. Elles vivent en dehors des murailles du palais et de sa ville.

Saviez-vous que la reine de N'ueko entretenait une liaison avec un pirate pendant que le roi cherchait une concubine ? Non ? Eh bien maintenant vous le savez. Mais revenons un peu sur Armaïda, voilà quelques années plus tard.

— Je refuse... dit-elle, croisant ses bras.

— Il va bien falloir qu'un jour tu accepte de marier le prince.

— Je ne sais même pas à quoi il ressemble...

La vérité y était ; Armageddon, à peine âgée de 6 ans n'avait vu le prince que quelques fois et durant ces rares fois, ils ne se parlaient qu'en pièce à pièce. La tradition voulait que à l'aube de leurs trente ans, ces derniers se découvrent enfin et planifient un mariage ensemble. Ils ne pouvaient pas se voir avant car l'attachement entre les deux individus serait probablement trop grand et il ne fallait surtout pas que le roi devienne fou amoureux de sa future reine au point de vouloir tout lui donner. Le roi devait aimer avec modération son épouse. Il restait le maître du palais après tout. Mais Khraïn ne voyait pas les choses de la sorte et décide, lors d'une des rencontres avec Armageddon, de lui demander de venir le voir chaque nuit dans le jardin du palais. Ce qu'elle fit. Lorsqu'elle vit que le jeune prince était un adorable bout de chou, elle tomba subitement amoureuse de ce dernier. C'était réciproque bien heureusement ; le jeune prince ne voulait plus lâcher sa main mais ils devaient faire avec et durent se séparer jusqu'à la prochaine nuit. Ce rituel continuera jusqu'à leurs trente ans.

Un jour, alors qu'elle est sortie pour jouer avec les nobles (chose qui ne lui était pas permise), Armada remarque qu'aucun d'entre eux n'étaient au courant qu'ils jouaient avec la future reine. Personne n'avait vu son visage jusqu'à présent il était vrai -sauf bien sûr les gens vivant au palais-, elle restait cloîtrée entre les murs du palais. Passant le ballon à la main à l'un des 4 enfants, uen femme vint vite la retrouver avant de la gronder. Elle dit alors aux enfants de s'abaisser ce qu'ils firent et la prit par le poignet avant de la tirer vers le palais.

Une fois à l'intérieur, elle la gifla puis lui demanda de ne plus recommencer. Armageddon avait bien compris sa leçon et depuis, elle ne retentera plus de jouer à l'extérieur. Mais elle se sentait horriblement seule, personne avec qui jouer sauf peut-être quelques gardes. Le pire était à venir ; on allait lui mettre autour de la cheville gauche un bracelet jonc en or que l'on pouvait agrandir. Ce bracelet était un signe qu'elle était vierge.

— Vous ne l'ôterez que quand vous aurez votre nuit de noce. Est-ce bien clair ?

— Oui, madame...

Tête entre les épaules, elle sanglota quelques larmes avant de regarder la haute élite lui placer le bracelet. Il l'ajuste puis se retire en lui faisant face, marchant à reculons.

— Bien, la leçon à présent. Qui est la haute élite ?

— La haute élite constitue un des piliers fondamentaux de notre gouvernement, il s'agit de nobles qui conseillent le roi en personne, dit-elle d'un ton presque automatique.

— Et la basse élite ?

— La basse élite conseille la reine et est composé de bourgeois, soupire-t-elle.
— Allons je ne veux aucun soupir, sinon je préviens le roi de votre attitude. Je suis à la fois votre professeure d'histoire, éducatrice et nouvelle nounou.
— Joie...

Armageddon se prit de nouveau une gifle avant de serrer discrètement des dents. Elle jura que si jamais elle croise de nouveau cette vieille peau en tant que reine, cela allait être sa fête.