De la cité d'Arkën Soa, nous ne savons pas grand-chose ; tout juste si l'on tient pour acquis le fait qu'elle eut été fondée lors du Schisme de l'Iontas. À travers ses vestiges et quelques rares témoignages, les historiens ont pu néanmoins réussir à mettre en lumière ce qui rendait cette agglomération si marginale au regard d'autres Bourgs ayant été construits sensiblement à la même époque.

Il semblerait, en effet, que cette cité ait été le point d'orgue du Schisme, l'un des éléments majeurs de la ratification de la trêve entre humains et dragons. Outre la scission de l'Île et de ses archipels en un triple pays dont les deux plus petits territoires étaient chacun réservés à l'un des deux peuples et prohibés à l'autre – respectivement Rohïshceinrs pour les dragons et Mohi Taharann pour les humains –, les soubassements d'Arkën Soa visait un but plus symbolique mais tout aussi important.

Situé en Gaërwhenn et par conséquent en zone neutre, Arkën Soa était ce que l'on pourrait appeler « cité de jumelage ». Un lieu, un sanctuaire où humain et dragon seraient liés à la naissance par un rituel complexe dont nous ignorons encore aujourd'hui la teneur, et grandiraient en osmose complète. L'objectif d'une telle tradition était de prouver que les deux espèces pouvaient cohabiter sans que tout ne se termine en bain de sang.

Il est intéressant de noter qu'en dépit de leurs plans optimistes, ceux qui fondèrent la cité prirent immédiatement soin de l'enchanter de sorte à ce que nul étranger ne puisse jamais la trouver.

Extrait de la Grande Bibliothèque, Mariendar