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Chapitre 4 - It Runs Through Me, Tom Misch

— Attends, ça fait quoi ? Trois heures que tu es à Londres et tu as déjà réussi à mettre la main sur ton prince charmant ? Tu te fiches de moi ? hurle Lucie à l'autre bout du fil.

J'éclate de rire en dévalant les escaliers pour rejoindre le réfectoire.

— Ce n'est pas mon prince charmant, arrête !

Et tout en lui répondant, j'embrasse les escaliers du regard, de peur qu'Hayden soit dans les parages et qu'il m'entende – chose absurde, puisque qu'il ne doit pas comprendre un mot de français.

— Il en a tout l'air, pourtant, renchérit ma meilleure amie.

Je ne cesse de rire tandis que je saute les dernières marches pour atteindre le hall.

— Bon, écoute, tant qu'à faire, utilise la mauvaise blague du duo infernal à ton avantage et invite-le dans ta chambre ce soir ! s'enflamme Lulu, alors que je décide de descendre au sous-sol plutôt que de m'aventurer dehors, où une pluie diluvienne verse ses larmes.

— Mais qu'est-ce que tu racontes ? Je ne le connais même pas !

— D'où l'intérêt des capotes.

Je me couvre la bouche pour masquer mes gloussements persistants. Lucie est irrécupérable : petit démon cherchant à grimper sur mon épaule afin de me murmurer ses mots doux à l'oreille.

— Je ne vais pas coucher avec cet inconnu le soir de mon emmenagement, affirmé-je en arrivant en bas.

Après un bref examen des lieux, j'aperçois, à travers des portes vitrées, une immense salle commune qui s'étend sur une bonne dizaine de mètres.

— Woah !

— Qu'est-ce qu'il y a ?

Il me faut quelques secondes pour répondre à mon amie, mes yeux enregistrant toutes les informations qu'ils peuvent capter : il y a des fauteuils disséminés çà et là, une table haute à ma droite, un écran plasma en face, et au centre de la pièce, un babyfoot. Un sourire me barre le visage.

— Je viens de trouver l'endroit où vont sûrement se dérouler de nombreuses fêtes.

— Trop génial ! s'écrie Lucie toute excitée.

On dirait presque qu'elle est à côté de moi et, l'espace d'un instant, je regrette que ça ne soit pas le cas. Je suis sûre qu'on s'amuserait beaucoup ensemble.

— Ma belle, je vais te laisser : je dois rejoindre Simon au Café des Arts.

Je fais la moue.

— C'est vrai qu'il n'y a que les anglais qui mangent à dix-sept heures...

— Tu l'as dit !

En effet, je me suis renseignée sur le sujet et la cantine est bel et bien ouverte tous les jours de la semaine. En revanche, elle ouvre à dix-sept heures et ferme ses portes à dix-neuf heures. Autant dire qu'il va me falloir réaliser de nombreux dîners tardifs cette année.

— Bon, fais de gros bisous à Simon, on se rappelle plus tard, conclus-je.

Lucie approuve et me quitte pour le dernier membre de notre trio. Je range mon téléphone et traverse la vaste salle afin de rejoindre de nouveaux souterrains. Bientôt, un panneau indiquant le réfectoire apparaît et je félicite mon sixième sens de m'avoir guidée jusqu'ici.

L'odeur de la nourriture ne tarde pas à se faire sentir et je suis mon nez plus que tout autre marquage, débouchant sur un petit sas vitré qui étouffe à grand peine le vacarme si caractéristique des selfs. Une boule se forme dans mon ventre lorsque je risque un œil à l'intérieur : il y a du monde, une bonne soixantaine de personnes, et pour l'instant, je ne connais qu'Hayden que je ne distingue pas dans la foule.

Or, j'ai conscience que cet instant est capital : m'asseoir seule reviendrait à m'isoler du reste du groupe et laisser les bandes se former sans y prendre part. En revanche, je me verrais dans l'obligation d'interagir avec les autres en m'installant près d'eux – opération épuisante au vu de la gueule de bois que je ne suis pas encore parvenue à dépasser.

J'hésite quelques secondes : sociable ou asociale ? Populaire ou ermite ? Je choisis d'ignorer ma fatigue et de tisser des premiers liens. Inspirant une grande goulée d'air, je pousse le battant et m'engouffre dans la cantine.

Aussitôt, le vacarme monte d'un décibel, les bourdonnements des conversations, les claquements des couverts et les crissements des chaises emplissent l'espace et assourdissent mes oreilles. Je m'avance d'un pas faussement décidé vers les couverts et suis la queue pour me servir de la nourriture.

Is there any... chou ? I'm allergic...

L'accent français me fait tourner la tête, détail familier dans cet endroit inexploré. Une fille se tient devant la dame de cantine, les joues rouges et les sourcils levés, l'air désespéré. Je l'observe de loin, n'osant dépasser les personnes qui nous séparent pour lui venir en aide, puis, voyant combien les mots lui font défaut, je craque et la rejoins.

— Je crois que la traduction de « chou », c'est « cabbage », lui chuchoté-je.

Elle sursaute, ne m'ayant sûrement pas vue approcher, puis son visage s'illumine lorsqu'elle saisit enfin le sens de ma phrase.

— C'est ça ! s'exclame-t-elle, pivotant à nouveau vers la vieille femme, is there any cabbage in this ?

Après un court échange, elle finit par se servir et je passe avec elle, rechignant à reprendre la queue depuis le début – les gens n'ayant pas conservé ma place après mon départ. Personne ne semble s'en formaliser.

— Oh là là, merci beaucoup ! Je ne m'en sortais plus, déclare la fille tandis que nous rejoignons les tables.

— Ne t'inquiète pas, m'esclaffé-je, c'est normal.

— Il n'empêche que c'est adorable de ta part d'être venue à ma rescousse ! insiste-t-elle, tu t'appelles comment ?

— Joni, et toi ?

— Ambre, tu veux manger avec nous, très chère Joni ?

Je suis aux anges : je n'ai pas eu tant d'efforts à faire, mon intégration semble s'effectuer très naturellement. Je hoche vigoureusement la tête et Ambre m'adresse un grand sourire.

— On est au fond, suis-moi.

Je lui obéis et avance dans les rangs, lançant des regards tout autour de moi pour observer ceux qui m'entourent. Les gens semblent venir de partout et cela me procure une étrange sensation : je scrute ces inconnus et pense au fait que nous allons vivre ensemble cette année, que je vais sûrement les croiser chaque matin et chaque soir. Nous, qui sommes éparpillés dans le monde, éclats de lumière dans l'immensité de la terre... Voilà que nous nous réunissons l'espace d'une année pour emmêler les lignes de notre existence.

— On y est ! s'écrie finalement Ambre, me ramenant dans le présent.

Je tourne la tête et découvre deux autres filles qui nous attendent. De ce que je perçois, elles s'expriment également en français.

— Salut les amies, je vous présente Joni ! Elle vient de me sauver la vie.

Je rigole face à cette présentation particulièrement flatteuse.

— N'exagérons rien...

— Si, si, je vous assure ! Elle fait la modeste comme ça, mais c'est une héroïne. Joni, je te présente Alix.

Une jolie brune aux yeux en amande, aux cheveux élégamment tressés et aux paupières ornées de traits d'eyeliner complexes lève la main pour me faire un petit signe.

— Et voici Adèle.

La deuxième fille, à la chevelure blonde et aux iris aigue-marine, m'offre un sourire Colgate.

— Enchantée.

Ambre prend place et je m'assois en face d'elle, à côté d'Alix. Ma nouvelle amie rassemble ses Box Braids roses en un chignon épais sur le sommet de son crâne et plante son regard charbonneux sur moi.

— Alors dis-moi Joni, d'où viens-tu ?

— Paris, et vous ?

Au fil de leurs réponses, j'apprends que nous sommes toutes originaires de la capitale. Ce détail brise la glace. On se met à parler de nos universités respectives : toutes trois viennent de Diderot tandis que je sors de la Sorbonne. Elles suivent une licence de sociologie et moi de littérature. Ambre vit avec moi à Ramsay Hall mais les deux autres habitent ailleurs : Alix à Max Rayne et Adèle à Connaught Hall. Elles sont venues rendre visite à leur amie. On s'entend très bien, le dîner file à toute allure et jamais la conversation ne se tarit. Je suis ravie.

Lorsque vient l'heure de se séparer, nous rechignons toutes à nous laisser. Mais nous avons plus ou moins des appels à passer, des affaires à laver ou des valises à déballer si bien que nous n'avons pas vraiment le choix. Les filles m'insèrent sur leur groupe WhatsApp et je me surprends à les surnommer mentalement le Gang des A, réalisant en intégrant ledit groupe que chacun de leur prénom commence par cette lettre.

— Demain, on se retrouve au Blues Kitchen, où une autre de mes amies a trouvé un boulot : elle est arrivée une semaine en avance pour être sûre d'avoir un job à la rentrée, tu peux venir si tu veux, déclare Ambre.

Je lui offre un immense sourire, trop heureuse de constater qu'elle m'invite à cette soirée.

— Ce serait avec plaisir !

— Parfait, on se retrouve là-bas demain vers dix-huit heures, ça te va ?

— D'accord !

Nous finissons par nous séparer, Adèle et Alix rejoignant la sortie tandis qu'Ambre se dirige vers sa chambre, qui se trouve au-dessus du réfectoire. Moi, je reprends ma longue ascension vers mon bâtiment tout en appelant Simon, le seul que je n'ai pas encore réussi à joindre depuis mon arrivée.

Et alors que j'attends qu'il décroche, je me mets à sautiller : c'est ma première journée et j'ai déjà parlé à un garçon magnifique et à des filles adorables qui m'invitent à leur soirée du lendemain. Que demander de mieux ?

À cet instant, je n'aurais jamais pu me douter que les rencontres que je ferai au Blues Kitchen seraient sûrement bien plus décisives... 

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