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La foule se précipita, comme des oisillons en quête de nourriture, des corps malades de soin, des soldats de réconfort, vers Pearl Harbor. Et, Solbin sentit son corps se mouvoir, comme transporté par ce déluge. On se faufilait, on se bousculait, se marchait dessus, se serrait jusqu'à ce que l'on arrive enfin à bon port. Une fois sur place, les portes de Pearl Harbor se refermaient comme par automatisme, soudainement pourvues d'une conscience. Solbin, quant à elle, se trouvait là au milieu de la scène complètement inconsciente de ce nouveau monde qui l'entourait.

- Tu es sûre de ton choix ? L'interrompit Yulhee de ses songes. La brunette était comme hypnotisée par les fresques recouvrant les murs. Bien sûr, la candide apercevait là des toiles et non des ébauches de tatouage. La seule peinture corporelle qu'elle avait vue jusqu'à aujourd'hui n'était autre que celle de l'affreux serveur. Il n'y avait rien de beau à voir dans ces salissures de corps pensait-elle, et pourtant, elle s'émerveillait face à la beauté de ces murs nocturnes.

Qui aurait cru qu'un club échangiste pouvait être en possession d'une telle touche artistique ?

- Dis, tu es sûre...oui ou non ? L'enquiquineuse rajouta une seconde fois.

A ces mots, la foule capricieuse se tût graduellement et se mit à créer un chemin au milieu de la sombre pièce. Solbin, attentive à la bizarrerie qui se jouait devant ses yeux, ne répondit mot à l'intention de son amie et au lieu de ça préféra suivre le son, de plus en plus proche, des pas, de plus en plus lourds, sans nul doute d'un homme. La drôlerie lui rappela étrangement la scène de bal dans La princesse de Clèves, sauf qu'au lieu d'avoir aux alentours des personnages somptueusement vêtus, elle avait devant elle un homme de taille moyenne traversant la foule comme un Moise au milieu de l'océan rouge.

Il portait à ses pieds des sandales malgré le froid hivernal et le contraste de sa tenue, un pantalon en jean gris parsemé par-ci par-là de petits et immenses trous que Solbin se demanda même si ce n'était pas là le résultat de quelques mites. Ces grands trous avaient au moins la bonne idée de laisser entrevoir les bouts de peau de l'étranger, et la brunette, dénuée de bon sens, s'attarda devant ces cuisses-là, avant de promener ses yeux un peu plus haut. Si elle trouvait ses jambes peu vêtues, le torse de l'homme la laissa hébétée. A la vue de tout le monde, il offrait un torse nu, complètement nu si ce n'était pour la malheureuse veste en cuir balancée sur ses épaules.

Sentant son amie frémir de froid, Yulhee vint déposer son bras autour de ses épaules avant de tenter futilement de la réchauffer. Car, la jeune étudiante, comme l'étranger, n'avait pas froid. Elle tremblotait uniquement face à cet immense torse bombardé de tatouages. Dénué d'abdominaux, ce torse n'en restait pas moins magnifique. Sa peau semblait comme être en feu, et sous l'unique spot de lumière de la pièce elle brillait de mille couleurs. Il y avait des couleurs rouges chatoyantes colorant les effrayantes flammes d'un dragon bleu aux prunelles d'or, des fleurs de lotus vierges garnies d'un blanc pur, représenté uniquement par la peau de l'homme, le tout entouré de symboles ancestraux et de sinogrammes au sens aussi sombre que leurs inscriptions. Celles-ci remontaient jusqu'au cou de l'étranger pour former un collier de mots. Et si quelques jours plus tôt, la jeunette ne trouvait rien de plus horrible que se noircir la peau, elle jurait maintenant n'avoir jamais vu objet plus noble.

Relevant la tête encore un peu plus haut, elle découvrit enfin celle du Moise de Pearl Harbor. Des cheveux bruns comme s'il venait tout juste de quitter le lit, des yeux rieurs recouverts de longs cils, des joues creusées par la cigarette et pourtant des dents blanches.

Occupée à le contempler, Solbin ne fit que remarquer les angéliques fossettes qui se dessinaient sur ce beau visage à chaque fois que l'homme souriait, sans même faire attention à la foule de nouveau en vie, à la belle fille arrachant ce même sourire à l'homme à la veste suspendue ni aux continuels coups de coude de son agaçante amie, tentant futilement, là encore, de l'arracher de sa torpeur.

Soudain, le coeur de Solbin ne manqua pas de rater un battement lorsque l'objet de sa contemplation adressa un hochement de tête vers sa direction. Trouvant enfin une place sur le fauteuil noir, la belle brune se demanda s'il la connaissait ou s'il adressait ce geste à quelqu'un d'autre. Elle finit par froncer les sourcils lorsqu'elle le vit enfin correspondre avec les jeunes clientes, un sourire ravageur toujours suspendu aux lèvres. Ses sourcils se froncèrent davantage lorsqu'il attira l'une d'elles dans une pièce, une main entourant sa taille.

- Et dire qu'à cause de toi je n'ai rien mangé, tu n'aurais pas quelque chose à grignoter dans ton sac, Sol ? Demanda Yulhee après avoir vu la mine de plus en plus renfrognée de cette dernière. Car comme dit, rien ne lui échappait concernant la jeunette.

Lui tendant prudemment son sac, la jeunette la questionna à son tour : "C'est bien cet endroit que tout le monde fréquente pour s'amuser ? Pourtant j'ai devant moi des personnes qui attendent, comme nous, je ne sais quoi en regardant les aiguilles de cette horloge cassée défiler.

- Tu n'sais vraiment pas où tu as mis les pieds, avoue-le. Petite fille, tu es à Pearl Harbor et ces gens-là attendent leur tour pour une chose aussi inutile qu'importante. D'un regard attendri, Yulhee finit par l'informer sans réellement éclairer sa lanterne.

La solbin, rendant les armes, avoua son mensonge en cachant son visage empourpré de honte.

- Tss, je le savais ! ...impossible ! C'est comme demander à un chien de réciter ses tables de multiplication, à un macho de te cuisiner un bon japchae ! C'est comme... . Elle finit par interrompre la tirade dès qu'elle s'aperçut du regard noir posé sur elle.

- Non je ne connais ni Pearl Harbor ni rien d'autre ! C'est bon, tu es fière de toi maintenant ? Alors arrête de me charrier et dis-moi si l'on est, oui ou non, dans un club échangiste ! S'impatienta-t-elle non sans lever pour la millième fois les yeux au ciel.

- Un club...quoi ?! Ne manqua pas la dernière de s'étouffer.

- Echangiste. Un club échangiste.

- Mais pour l'amour du ciel, Solbin regardes-toi. Tu n'as rien à échanger. Pearl Harbor, c'est juste un...ah voilà donc Yixing qui se ramène. Allez, lèves-toi c'est ton tour. C'est toi qui voulais venir ici, tu découvriras tout par toi-même. Ordonna-t-elle non sans glousser à chaque mot prononcé par ses perfides lèvres.

Croisant le regard de l'homme au torse fièrement exposé, Solbin se raidit et de peur saisit la main froide de son intime amie. Cette dernière, se voulant rassurante, s'approcha davantage d'elle et lui chuchota à l'oreille : "S'il décide de te prendre en levrette, n'oublie pas de cambrer le dos, Solbin".

- Levre...quoi ? Demanda l'innocente en regardant la menace s'approcher de plus bel. A moins d'un mètre, le fameux Yixing n'attendit pas sa cliente et au lieu de ça se dépêcha de nettoyer ses ustensiles, un sourire presque timide aux lèvres.

Poussée par Yulhee, Solbin pénétra enfin d'un pas toujours apeuré dans la salle appelée réservoir. La pièce inconnue était à ses yeux, si vides, et la seule chose pouvant susciter son intérêt n'était autre que le dos, à quelques mètres d'elle de l'inconnu.

- Referme la porte derrière toi. Sa voix rauque et étonnement trainante finit par se faire entendre.

Hochant bêtement la tête, Solbin fit rapidement ce qu'il lui demanda avant de revenir à sa place initiale. Alors qu'elle attendait, toujours aussi bêtement, la jeunette se mit à ressentir l'angoisse saisir tout son corps, la pénétrant au point de lui glacer le sang et faire perler quelques gouttes de sueur sur son malheureux front. Elle attendait toujours, se balançant sur un pied puis sur un autre, tordant sa main droite puis l'autre, inspirant puis rejetant l'air de ses poumons pour ainsi s'efforcer de garder son calme. De son coté, Yixing était des plus calmes. Offrant toujours son dos à la demoiselle, il essuyait sereinement ses ustensiles en sifflotant parfois l'aire d'une chanson inconnue.

Quand enfin Yixing se retourna vers la source silencieuse celle-ci ne manqua pas de laisser l'angoisse s'exprimer en expulsant un léger cri pourtant suraigu.

Confondant sa réaction à une peur démesurée de l'aiguille noire, Yixing tenta de la rassurer en s'approchant de quelques pas et en lui offrant, à elle aussi, un agréable sourire (celle-ci, au contraire, n'en fut que plus anxieuse au point de ne plus contrôler son trouillard de coeur).

- Tu sais ce que tu veux ? Demanda-t-il en s'approchant davantage.

Le chinois avait failli lui annoncer un "Je savais que tu allais venir" avant de se reprendre. Malgré sa joie certaine de la voir traverser son réservoir,  Il ne fallait pas brusquer la nouvelle cliente, pas encore.

- Je-je sais ce que je...veux ? Répéta-t-elle sur le même ton.

Où est-ce qu'il voulait en venir ? Devait-elle avoir des préférences ? Mais des préférences liées à quoi au juste ? Oh Maudite Yulhee et ses escapades de nuit...à cause d'elle, elle se trouvait dans une situation des plus embarrassantes (mais Solbin oubliait que c'était elle qui avait forcé son amie à l'accompagner ce soir-là) !

- Oui, tu as fait ton choix ? Questionna-t-il de nouveau, à moins d'un mètre d'elle cette fois.

Un pas suivant l'autre, l'homme se retrouva à quelques centimètres de l'inconnue aux yeux fuyards. Un sourire au coin, Yixing déposa sa main sur son épaule et, devant la mine électrifiée de la jeunette, il déplaça sa main là où les seins de la jeune fille se joignaient.

Horrifiée, celle-ci ne pût pas même trouver un mot à lui cracher au visage et au lieu de ça continua à le regarder, de ses yeux ronds, poursuivre son acte. Sans honte, l'homme caressait sa peau recouverte.

- Alors tu le veux à quel endroit ? Juste là ? Sur ton coeur ? L'entendit-elle prononcer sans comprendre où il voulait en venir.

Dégageant sa main de sa poitrine presque tenue en otage, il la promena lentement sur le reste de son corps avant de dire de nouveau : "Un autre endroit peut-être ? Dis-moi où".

- De--de quoi...? La tremblotante brune réussit enfin à exprimer ses malheureux bouts de mots.

Exaspéré face à la tournure des choses, Yixing soupira avant de faire demi-tour et de revenir à ses ustensiles. Lui offrant son dos une nouvelle fois, il annonça d'un ton solennel : "reviens quand tu te seras décidée. Ce n'est pas un jeu. Un tatouage c'est comme lorsqu'on te greffe de nouveau un coeur. C'est pour la vie".

En plus de perdre une cliente, le jeune artiste venait tout juste de perdre de précieuses minutes.






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