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0∆3

- Yulhee-ah, dis, tu connais Pearl Harbor toi ? Chuchota Solbin à l'intention de son amie.

A seize heures trente, alors qu'elles venaient à peine de quitter l'amphithéâtre pour la bibliothèque, la jeune brune ne put s'empêcher de libérer ses pensées. Voilà maintenant quelques jours que le nom de Pearl Harbor ne cessait d'occuper son esprit étroit. Parfois, au lieu de réviser, elle cherchait maintes et maintes fois ce que cela pouvait bien vouloir dire. Et parfois encore, elle laissait ce Pearl Harbor résonnait dans son esprit comme une comptine sur une cassette abîmée. La curiosité, trop grande, finit par prendre le dessus et Solbin tenta désespérément de  s'en débarrasser en interrogeant sa compagne.

- Pearl Harbor ? tu parles du fameux Pearl Harbor ? Demanda avec un air étonné l'amie en question.

- Oui, où est le problème ? Et arrête de m'regarder comme si tu m'voyais pour la première fois. Répondit-elle presque fâchée, mais en lui tenant tout de même la porte de la salle regorgeant de livres.

Solbin était en vérité si bien éduquée.

- Que l'on soit clair, tu n'me parles pas là du cours d'histoire et de la seconde guerre mondiale, hein ? Pas vrai ? Tu parles bien du fameux Pearl Harbor ?

Se grattant la nuque, Solbin regarda son amie s'agiter devant elle sans comprendre toute cette excitation pour cette chose qu'elle ignorait encore. Mais, sa réaction ne put qu'ajouter de l'huile sur sa brûlante curiosité.

- C'est ça. Rétorqua-t-elle avec aplomb.

- Et comment toi...oui toi, Solbin, An Solbin, éternelle coincée ou plutôt la vierge Marie réincarnée, tu connais ce genre d'endroit ? Demanda-t-elle non sans la pointer du doigt.

- Et bien...un...un ami m'en a parlée, voilà tout. Lui répondit Solbin en tentant de cacher maladroitement ses joues rougies par le mensonge.

En s'asseyant à une table au fond de la bibliothèque, Yulhee ne manqua pas de croiser les bras avant de reluquer suspicieusement son amie d'enfance. Pensait-elle réellement réussir à lui mentir alors qu'il n'y avait rien de plus facile que de lire sur son visage innocent ?

- Solbin. Tu n'as pas d'amis...tu n'as que moi, et je ne t'ai jamais vu parler à qui que ce soit d'autres. Allez, crache le morceau !

- Un peu de silence ! Les coupa volontairement la voix âcre de la documentaliste.

Ne voulant pas être reconnue comme une source de nuisance sonore, Solbin baissa la tête et cacha de ses mains son visage maintenant embarrassé.

Yulhee ne put que rire en levant les yeux au ciel.

Et elle se disait connaître Pearl Harbor avec une attitude pareille.

- Je t'ai dit que je connaissais !

- Oh arrête ça, veux-tu ? Tu ne quittes jamais tes livres ni ta chambre, comment tu pourrais le connaître ? Tu n'as que deux passions dans la vie Bin-ah, l'église et le ménage. J'avouerai que tu as un certain penchant pour la vaisselle. Oh Dieu, tu as même un parfum préféré de liquide vaisselle, c'est d'une tristesse.

Clairement offensée mais ne voulant rien laisser paraître, Solbin finit par rétorquer : « Je-Je t'ai dit que je connaissais ! Et puis j'aime faire beaucoup de choses dont tu n'es pas forcément tenue au courant. J'aime me promener en buvant du thé au lait, par exemple. Se justifia Solbin avant de croiser à son tour les bras.

- Comme cette fille est mystérieuse, elle aime le thé. Je découvre une nouvelle facette de toi, Bin-ah, c'est incroyable. Soupira Yulhee.

-  Tu sais quoi ? Je m'en vais. Je perds mon temps à te parler, tu réviseras sans moi. Annonça sèchement la susceptible brunette avant de prendre son sac de cours et de disparaître. 

Yulhee ne put que rire à haute voix dans la salle, sans faire attention aux nombreuses têtes retournées et à la voix de nouveau menaçante de la documentaliste.

Munie de son bloc-notes et d'un paquet de biscuits, Solbin s'assit sur un des bancs du parc, près de son école.

Oubliant sa perturbante et embarrassante confrontation avec son amie, la jeune brune se détendit en inspirant l'air frais de la bruyante capitale. Une fois par semaine, elle s'autorisait à venir dans cet endroit pour s'acquitter du stress, et laisser le sentiment de sérénité l'envelopper tout en nourrissant les oiseaux. Mais avant cela, Solbin cochait toujours la case « nourrir les oiseaux » sur son petit calepin.

Cette fois-ci, c'était les moineaux qui venaient lui tenir compagnie et réclamer leur précieux butin, des miettes de Petit beurre. L'entourant par dizaine, ils permettaient au vent d'emporter leur chant, et parfois les rires de Solbin, à l'autre côté du parc.

Et la brune, focalisée sur ses compagnons, ne remarqua pas l'homme, allongé sur le banc devant le sien, la regarder attentivement.

Yixing dormait paisiblement cette après-midi là avant d'être agréablement réveillé par les gazouillis et une voix étrangère. D'abord agacé par son manque de sommeil, il finit par se laisser attendrir par la scène jouée devant ses yeux cernées.

Laissant son esprit librement vagabonder, il imagina, un sourire aux lèvres, le corps étranger complètement nu dans son réservoir avant de tatouer sur sa délicate peau des milliers d'oiseaux s'envolant un à un. Au lieu de les nourrir, elle sera celle qui attendra impatiemment que son breuvage noirâtre soit absorbé par sa chair de porcelaine.

Remarquant le paquet de biscuits se vider, le chinois vint mettre fin à ses songes et se décida à quitter le parc qui lui servait de chambre d'hôte. Mais avant cela, il pensa à déposer discrètement sur le banc de sa voisine une carte de visite. Cette dernière était à son image, sobre sans aucune fantaisie ni effort de présentation, juste le nom et l'adresse de la boutique. Il n'avait rien à perdre en distribuant un peu partout ses fameuses cartes, au contraire, il pouvait gagner une nouvelle cliente, et qui sait, peut-être plus.

C'était une belle après-midi hivernale et la belle brune, au lieu de la passer à la bibliothèque comme à son habitude, se décida de quitter, juste pour cette fois, sa routine et de suivre son instinct. Le bout de papier à la main, la curiosité entraîna les pas de Solbin jusqu'à la rue désignée. Avec étonnement, elle remarqua la présence de son église à quelques mètres d'elle. La jeune étudiante regarda une nouvelle fois le numéro de rue inscrit sur sa carte trouvée une semaine plus tôt. Faisant demi-tour et ainsi s'éloignant un peu plus de son église, Solbin se mit à chercher attentivement la boutique en question. Le fait même qu'elle ait trouvé cet objet sans l'aide de personne n'était sûrement pas le fruit du hasard. Peut-être que le destin avait finalement pitié de la voir autant tourmentée par sa curiosité et lui offrit cette carte de sorte à lui apporter son aide.

Et il avait bien fait car quelques minutes plus tard, Solbin se retrouva nez à nez devant la vitrine d'un magasin répondant à ce mystérieux nom de Pearl Harbor. Cette même vitrine vide ne donnait malheureusement aucun indice sur le genre de boutique qu'était Pearl Harbor. Seul son nom, en hauteur, était parfaitement visible pour la coréenne. Pourtant, si elle s'était donnée la peine de regarder davantage cette devanture, elle aurait pu avoir une réponse à sa question. A vrai dire, si elle avait juste pris la peine de réfléchir au sens des paroles que le serveur lui avait craché au visage quelques jours plus tôt, elle aurait à l'évidence eu de quoi satisfaire sa débordante curiosité.

Soudainement apeurée, Solbin se demanda si c'était réellement une bonne idée de venir, jusqu'ici, dans cet endroit encore inconnu. Néanmoins, se remémorant les paroles moqueuses de son amie, elle prit son courage à deux mains, inspira un bon coup, chassa les quelques ondes négatives l'entourant pour finalement saisir la poignée de la porte.

Les femmes et les hommes parcouraient les rues autour d'elle sans lui prêter attention. Cependant, un être, différent des autres, la regardait agiter frénétiquement la porte du magasin. Souriant, il admira la déception envahir le beau visage de la petite femme pour enfin céder sa place au soulagement.

- Ça ouvre à partir de vingt-trois heures, m'dame. Décida-t-il enfin à lui communiquer.

Solbin se retourna précipitamment vers la source de la voix et constata, avec frayeur, qu'un clochard se tenait près d'elle. Saisissant fermement son sac, elle recula de deux pas et remarqua l'état déplorable dont lequel le demi-homme se trouvait. Son corps était recouvert de lambeaux, son visage était si abîmé et si sale...tel un vieux torchon de cuisine.

- Vous n'auriez pas une p'tite pièce, m'dame ? Demanda-t-il après avoir reçu un hochement de sa part.

Néanmoins, c'était là la seule réponse qu'il allait recevoir d'elle car bientôt, la belle brune, du haut de ses talons, l'abandonna sans même lui adresser un dernier regard.

Elle retourna vite vers son église, son seul refuge dans ce quartier hasardeux.

En rentrant le soir à la maison, Solbin saisit de ses petites mains sa boite à souvenir placée tout en haut de son étagère et contempla nostalgiquement les précieux objets protégés par la boite faite en bois.

Certains appartenaient à son frère, d'autres à son quotidien.

Il y avait quelques places de spectacles dont elle avait eu la chance d'assister, des billes de toutes les couleurs, des dessins d'enfants, des bonbons mexicains maintenant périmées, et maintenant un nouvel objet allait se rajouter à cette importante collection pour ne plus jamais la quitter.

Solbin soupira en regardant la carte de visite entre ses mains.

La rencontre d'aujourd'hui avait finalement réussi à éteindre sa soif de curiosité et étancher son feu inhabituel.

Ravalant son début de remords, elle posa la feuille avec les autres souvenirs et dit un dernier au revoir à cet embarrassant souvenir. Elle allait finir par raconter sa mésaventure à Yulhee pour ainsi en rire et finir par l'oublier. Elle allait retourner dans sa précieuse routine ordonnée où seuls l'école, l'église et le rangement avaient leur place.

Cependant en refermant la dite boite, Solbin sentit une chose, comme le destin encore, la faire succomber à ses remords et lui chuchoter à l'oreille : " Va à Vingt-trois heures à cet endroit. Tu en as envie, n'aie pas peur. Ne fais pas ta prude. Ce n'est qu'une boutique, que risques-tu ? Découvre un peu le monde, laisse place à ton imagination". 

Solbin laissa un bruit, tel un grognement ou un rire, s'échapper de sa bouche car ce destin avait clairement la même voix que sa pénible Yulhee.

Levant les yeux au ciel, elle rangea la boite non sans garder entre ses mains la maudite carte. Elle sortit alors son téléphone et appela enfin la dite amie.

C'était décidé.

Ce soir Solbin se rendra à Pearl Harbor.

Car après tout, ce n'était qu'une boutique, rien de plus.

- Rappelle-moi encore une fois, jeune rebelle, pourquoi on est là ? Demanda Yulhee en claquant des dents.

Les deux amies étaient, comme prévu, devant la boutique de Pearl harbor à Vingt-trois heures tapante. Étonnamment, il y avait une longue file devant celle-ci et les filles eurent du mal à se frayer un chemin jusqu'à la porte de la source de convoitise.

- Parce que j'en ai envie, ne me pose plus de questions. Répondit l'intéressée en se frottant les mains et en se hissant sur la pointe des pieds dans l'espoir d'apercevoir l'intérieur enfin éclairé du magasin.

- Parce que tu en as envie. Répéta-t-elle sans faire attention au regard noir que son amie lui adressa.

Yulhee était ce genre d'amie qui adorait répéter les mots prononcés par Solbin, uniquement dans l'espoir de la voir sortir les griffes.

- Et pourquoi tu as subitement envie de venir ici, Sol ? Je n'pensais pas que tu désirais infliger ça à ton corps, tu parais si gentille fille. Tu nous trompes depuis le début ? Rajouta Yulhee en ne comprenant réellement pas cette soudaine envie de la part de son amie.

Un tatouage, vraiment ? Cherchait-elle à impressionner quelqu'un ? Avait-elle enfin découvert l'amour et ses effets, ce qui expliquerait ce brusque changement ? Yulhee, fâchée de ne pas être tenue au courant, finit par jeter, à son tour, un regard noir à l'intention de son infidèle amie.

Celle-ci, loin de comprendre ce qui se tramait dans l'esprit de son acolyte, se demanda si elle ne se trouvait pas devant un de ses fameux clubs échangistes dont Yulhee lui narrait fièrement les perfides histoires. Solbin regarda farouchement les personnes qui, dans le froid, semblaient maintenant l'entourer dangereusement.

Qu'allait-on lui faire ici ?

Une nouvelle fois, la candide se demanda s'il n'était pas préférable de rebrousser chemin au lieu de jouer avec le feu et peut-être finir par brûler la confiance qu'on lui accordait.

En vingt ans de vie, Solbin mentit pour la première fois à ses parents. Elle avait eu le courage de prétendre aller chez Yulhee, à une heure pareille pour ainsi récupérer un livre. Elle était peu fière d'avoir abusé de leur confiance, et la petite en serait morte de honte si elle n'avait pas été rongée par la curiosité et la frayeur.

Voyant un homme enfin ouvrir le magasin et les personnes autour s'y précipiter, Solbin prit la main de son amie et se dirigea vers l'entrée du lieu convoité, non sans promettre à voix basse qu'elle ne mentirait plus.

A/N : Le "clochard" reviendra, je vous laisse deviner qui il est (lol si tu m'connais un peu, tu sauras qu'il n'y a qu'une seule personne que j'appelle comme ça).  


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