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La maison de Solbin était toujours propre.

La tour grise où Solbin avait passé toute son enfance lui servait de refuge, de cocon familial, et était telle une brise nocturne, douce et agréable. Habitante du trentième et luxueux étage, elle se sentait en hauteur, enveloppée dans ce sentiment de sécurité.

La jeune fille aux longs cheveux bruns était un jour de samedi, chez elle, occupée à astiquer le sol et particulièrement motivée à se débarrasser de la poussière. Elle n'était bien sûr, en aucun cas, une cendrillon des temps modernes. Elle aimait juste la propreté, l'ordre, et le sentiment de satisfaction qui allait avec.

L'odeur de l'eau de javel dans les narines, Solbin s'en alla enfin s'occuper de sa chambre. Un sourire aux lèvres, elle se mit à dépoussiérer ses nombreux souvenirs de vacances. Parmi eux tous, son préféré était de loin le coquillage entre ses mains, trouvé dans une plage à Saint-Sébastien, alors que sa famille se rendait à Lourdes.

Le coquillage à quelques centimètres de son oreille, elle parvenait de nouveau à entendre le va-et-vient des vagues françaises qui se heurtaient maladroitement aux rochers sous ses pieds d'enfant.

Elle se souvenait encore de la langue étrangère pénétrant dans ses oreilles, de la voix toujours affectueuse de sa nourrice Kim alors que celle-ci l'aidait à faire des châteaux de sables, des rires et prières de ses parents, ainsi que de son frère toujours accompagné de sa bouée Nemo.

Ce dernier, maintenant toujours absent, était celui qui, au coucher du soleil, lui offrit le petit objet entre ses mains.

Solbin, mélancolique mais toujours souriante, reposa l'objet chéri sur la commode près de son impeccable lit et s'affaira à arranger les autres, en s'arrêtant à chaque instant pour se laisser inonder par ses doux souvenirs.

Yixing, de son coté, se trouvait cet après-midi-là posté chez un ami. Hormis son studio de tatouage, Yixing ne possédait aucun abri et cette idée lui plaisait tout de même drôlement. Chaque soir, ou plutôt chaque journée, Yixing séjournait chez un nouvel habitant. Ainsi, il découvrait de nombreux lieux et différents visages, tous uniques et meurtris par le temps. Il se trouvait ce samedi-là dans le séjour d'un ami absent, nommé Kyungsoo. L'appartement de ce dernier, minuscule, était définitivement crade. Le canapé, à moitié déchiqueté et tacheté de différentes substances, semblait peu invitant, si bien que Yixing préféra s'asseoir sur le sol graisseux de son abri. De là, il pouvait admirer les nombreux insectes rôdant autour de la seule source de lumière. Cette même lampe mettait en avant les nombreuses canettes, bouteilles de bières et produits manufacturés déjà entamés, abandonnées sur les meubles sales et le sol pouacre.

La fatigue alourdissant ses paupières mais n'empêchant pas son sourire de naître, Yixing saisit une bière Tsingtao et admira fièrement les inscriptions chinoises sur l'étiquette de celle-ci. Le jeune chinois ferma enfin les yeux, se laissant emporter par ses souvenirs de jeunesse. Il se remémora la première fois où sa langue découvrit le goût surprenant de la bière blonde. Il avait alors quatorze ans et était accompagné de son fidèle ami et frère Yifan. Cachés dans la chambre du dernier, ils jouaient à ce jeu idiot mais aimé par petits et grands, cap ou pas cap.

Yixing rit à gorge déployée lorsqu'il revit le visage rouge de Yifan, tentant vainement de fumer une feuille de papier, ou encore la satisfaction se dessiner sur ce même visage lorsqu'il vit son petit-frère boire pour la première fois.

Yixing soupira en reposant la bouteille verte sur la table basse face à lui.

Après la perte de son frère, l'homme garda cette habitude de toujours boire la même boisson, accompagné ou juste seul.

Ce dimanche matin-là, Solbin sortait sereinement de l'église.

Les prières du prêtre tourbillonnant encore dans son esprit, elle s'avançait dans le quartier d'Itaewon en comptant ses petits pas.

Elle ne faisait ni attention au beau petit monde qui l'encerclait, parfois la bousculait, ni aux environs et aux quelques boutiques, dont Pearl Harbor, qui s'affichaient pour ensuite disparaître.

Car Solbin, était trop occupée à regarder droit devant elle et à compter ses nombreux pas.

Dix pas.

Onze pas.

Douze pas.

Vingt pas.

Cent pas.

Au bout du mille cent vingt-et-unième, la brunette se retrouvait toujours devant sa bibliothèque. Car Solbin connaissait le nombre exact de pas qu'elle devait effectuer avant d'arriver à sa destination. Elle ne changeait (presque) jamais de route, ni de cadence. Pour arriver chez elle, la jeune étudiante avait un nombre précis de pas à accomplir, de même pour son école, son église, son médecin, et son épicerie, et jamais, jamais les nombres de pas n'ont changé.

Néanmoins, ce jour-là elle s'arrêta au bout du centième.

Sans aucune raison apparente, elle poussa les portes d'un café à quelques mètres du lieu spirituel.

Le lieu était bondé et pullulait de nombreuses personnes inspirant méfiance et appréhension. Solbin se dirigea vers la longue queue humaine et se focalisa uniquement sur le menu proposé en haut du comptoir. Tenant fermement son sac, elle s'avança lourdement avant d'arriver en caisse.

-          Vous désirez, Madame ? Demanda prestement une voix.

Ayant du mal à cacher sa surprise, Solbin étudia, les yeux grands ouverts, l'employé face à elle. Il n'avait à priori rien de spécial, le teint pâle, les cheveux courts et bruns, et semblait de petite taille. Seulement, une chose le différenciait des autres : cet immonde tatouage recouvrant la moitié de son visage.

-          Un thé au lait, sans sucre s'il vous plait. Répondit-elle après de longues secondes, mais en le contemplant toujours.

-          Sur place ou à emporter. Soupira-t-il dédaigneusement.

Il semblait, aux yeux de Solbin, si bizarre, si étrange.

-          A emporter, bien sûr.

Quand l'homme s'en alla enfin chercher sa commande, non sans lever les yeux au ciel avant, Solbin prît le temps de poser ses mains moites contre le comptoir et d'étudier davantage ce malheureux étranger. Son encre sur le visage semblait tristement détériorer sa beauté, pire encore elle semblait déplacée et insufflait le sentiment de crainte.

L'homme revint un instant après, la mine figée et le regard noir posé sur elle. Il savait pertinemment ce qu'elle pensait de lui, ses gestes et son regard insistant la trahissait aisément.

- Quatre mille won. Informa-t-il sèchement avant de lui tendre sa boisson.

Avant qu'elle ne s'en aille, Solbin entendit l'employé lui adresser une dernière fois, d'un ton condescendant : « Pearl Harbor, si ça te plait tant ! »

Elle haussa les épaules sans comprendre ce que l'horrible employé tentait vainement de lui partager.

Le doux thé réconfortant entre les lèvres, elle s'en alla en direction de sa bibliothèque sans oublier de reprendre son énumération.

Cent-deux pas.

Cent-trois.

Cent..


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