Chapitre 28 : He is not who you think he is.
Mia
Deux semaines. C'est le temps qui s'est écoulé depuis cette fameuse nuit. Depuis cette fameuse nuit, où Harry et moi avons décidé de faire un programme de remise en forme.
Et ça fait également deux semaines, jours pour jours, que je vais mieux. A partir du moment où j'ai tout révélé à Harry, je me suis sentie mieux. Comme libérée d'un gros fardeau. J'ai l'impression de pouvoir tout partager avec lui maintenant. Mon passé, mon présent ainsi que mon futur. J'ai l'impression de pouvoir partager tout ça avec lui et bien plus encore. Depuis cette nuit là, je peux enfin lui parler sans retenue, sans m'autocensurer. Je n'ai plus peur qu'il prenne la fuite à tout moment, j'ai l'impression qu'il peut enfin faire parti de ma vie, à part entière. J'ai toujours vécu dans la crainte d'avouer à quelqu'un ce qu'il s'était passé, de peur qu'il me juge, mais je ne pouvais plus garder tout ça pour moi. Ça m'était psychologiquement impossible. Il fallait que je le dise à quelqu'un et Harry était la seule personne à qui je voulais parler. Et à ma plus grande surprise, il m'a dit que mon passé et que ma bipolarité ne changeaient rien pour lui.
Je tiens fermement sa grande main, l'emprisonnant entre mes doigts glacés. Nous avons décidé de sortir ce soir pour aller regarder les décorations de Noël. Et nous ne sommes pas déçus. Les rues sont magnifiques, enneigées et éclairées par ce qui semble être des millions d'ampoules multicolores. La ville est presque vide, ce qui rend la promenade encore plus agréable.
- C'est superbe, dis-je, émerveillée.
- Oui. Je n'ai jamais vu les rues autant décorées que cette année.
Je lui jette un regard plein d'affection, le sourire aux lèvres. C'est fou ce que je me sens bien avec lui. C'est fou l'effet positif qu'il a sur moi.
- On est le 7 Décembre, aujourd'hui. Ça veut dire qu'il reste moins de trois semaines avant Noël. Tu as prévu quelque chose ? demandais-je.
- Oui, je vais chez mes grands parents. Je vais revoir toute ma famille ! Mes cousins, mes oncles, mes tantes… Tout le monde. J'ai vraiment hâte d'y être, tu sais ? Ça fait plusieurs années que nous n'avons pas fêter Noël tous ensemble. Et toi, tu pars pour les fêtes de fin d’année ?
- Non. Je pense que je vais encore avoir le droit au Noël ennuyant et préfabriqué de ma mère. On va encore mangé une dinde farcie avec des amis à mes parents que je ne connais même pas.
- On se fera notre repas de Noël à nous, d’accord ? proposa-t-il.
- Oui, j'aimerai beaucoup, souris-je.
Il me rend mon sourire et baisse sa tête vers moi. Il dépose une rapide baiser sur mes lèvres et nous continuons de marcher sur le trottoir maculé de neige.
- Demain, après les cours, on se retrouve à la salle de sport près du lycée? On pourra peut-être essayer de se faire un jogging.
- Hum… Demain je ne peux pas. J'ai rendez-vous avec ma psy.
J'ai promis à Harry d'assister à tous les rendez-vous avec ma psy et de suivre le traitement à la lettre.
- Ha oui, j'avais oublié. Vendredi soir alors ?
- J'y serais, acquiesçais-je.
- Génial !
J'aime la façon dont il me parle, la façon dont il parait excité à chaque fois que j'accepte de passer du temps avec lui. J'ai l'impression qu'il adore passer du temps avec moi. Qu'il adore me tenir la main ou m'embrasser, qu'il adore quand je ris ou quand je lui raconte ma vie.
- Donc, tu ne seras pas là pendant toutes les vacances ? demandais-je.
- Non, je ne serai pas là. Je rentre seulement la veille de la rentrée.
- Tu m’appelleras ?
Il me regarde intensément avant de déposer un baiser sur ma main entremêlée à la sienne.
- Bien sûr, Mia.
Je ressers mes doigts autour de sa paume, le coeur battant. J'espère vraiment qu'il le fera et qu'il ne m'oubliera pas. Si il m'oublie, je ne sais pas ce que je ferais sans lui.
- Tu le promets? insistais-je.
- Je t'appellerais tellement que tu éteindras ton téléphone pour avoir la paix, plaisanta-t-il.
Ses mots m'arrachent un rire et je lui donne un coup d'épaule.
- En échange, dit-il sérieusement, tu dois me promettre de continuer le traitement.
- Juré.
- Il commence à se faire tard, on ferait mieux de rentrer, sourit-il.
Je hoche la tête et nous rebroussons chemin jusqu'à la voiture d'Harry.
*
- Nous sommes arrivés, Mia, chuchota-t-il, me faisant ouvrir les yeux.
Je cligne des yeux quelques instants, avant de réaliser que nous sommes arrivés chez moi. Le grand portail est fermé comme à son habitude et les volets de la demeure sont clos. Personne n'est encore rentré. Je vais encore passé ma soirée seule. Je sais que mes parents occupent leurs esprits en travaillant pour éviter de penser au passé, mais ils devraient au moins rentrer pour diner avec moi. Ce n'est pas parce que l'une de leur fille est partie, qu'il ne faut pas prendre soin de la seconde. Je soupire profondément, à cette pensée.
Je détache ma ceinture de sécurité avant de me pencher vers Harry. Je le serre fermement contre moi et blottis ma tête dans son cou. Ses cheveux ont la douce odeur de la vanille industrielle et de la cannelle. Ses belles boucles brunes chatouillent mes joues et mon nez froids. Il enroule ses bras musclés autour de mon corps et il enfouit, lui aussi, sa tête dans mon cou. Il y dépose un tendre baiser avant de chuchoter contre ma peau:
- A demain, Mia.
Je m'écarte de lui et récupère mon sac. Je passe la bandoulière sur mon épaule et ouvre la portière de l'automobile.
- Oui, à demain. Passe une bonne soirée, dis-je.
- Toi aussi.
Je sors rapidement de la voiture et claque fortement la porte noire derrière-moi. J'adresse un dernier signe de main à Harry avant qu'il ne s'en aille doucement, me laissant définitivement seule dans cette rue sombre et déserte. Je baisse les yeux avant de passer le portail pour entrer dans ma propriété. Je remonte l'allée enneigée et gravis les quelques marches du perron. Je déverrouille la porte d'entrée et pénètre dans la maison vide. J'enlève ma veste et l'accroche au porte manteau. Je dépose mes chaussures et mon sac par terre et me dirige vers la cuisine. Je sors une tasse d'un placard, celle où mon prénom est écrit dessus, et me prépare un chocolat chaud. Je prends ensuite la bombe de chantilly du frigo et en met au dessus de la boisson chaude. J'espère que ce Chocolat-Chantilly sera aussi bon que ceux de chez "Joe's Coffee." Je m'assois à la petite table de la cuisine et replis mes jambes contre ma poitrine. Je tiens ma tasse entre mes doigts gelés pour les réchauffer. La pièce est sombre et silencieuse tout comme le reste de la maison. J'apporte ma tasse jusqu'à mes lèvres et bois deux grandes gorgées du chocolat chaud. Il est bon mais ceux du café près du lycée sont meilleurs.
- Mia ?
Je me retourne précipitamment et je manque de peu de renverser la boisson bouillante sur moi.
- Z-zayn? bégayais-je. Qu'est-ce que tu fais là?
- Je t'attendais, dit-il. Je voulais te demander quelque chose.
Il s'approche de moi et s'assoit sur la chaise d'en face. Il pose ses coudes sur la table et me sourit. Un sourire en coin, comme il sait si bien les faire.
- Tu l’aimes ? questionna-t-il soudainement.
- Quoi ?
- Ce type là, Harry, tu l’aimes ?
Je dépose doucement la tasse sur la table avant de froncer les sourcils. Pourquoi me demande-t-il une chose pareille ? En quoi cela peut-il bien l’intéresser ?
- Pourquoi me demandes-tu ça ?
- Je te le demande, pour savoir si je peux encore t'aider ou si tu es déjà tombée amoureuse de ce menteur.
Une boule se forme dan ma gorge lorsque ces mots glissent de ses lèvres. Harry ? Un menteur ?
- Tu te demandes sûrement de quoi je parle, mais ne t'en fait pas je vais te le dire, mon chat, susurra-t-il. Connais-tu Louis, l'ami d'Harry?
Plus il parle, plus je me sens mal. Je ne sais absolument pas ce que Harry à fait pour que Zayn le traite de menteur et quelque chose me dit que je veux pas le savoir.
- Alors ? Le connais-tu ? continua-t-il.
Je hoche la tête. Je sais que je devrais l'empêcher de me raconter ça, mais je n'arrive pas à résister à l'envie imprenable de savoir ce qu'il a à me dire.
- Et bien, j'ai fait des recherches sur Harry et j'ai appris pas mal de chose à son sujet, dit-il. Pas mal de chose inutile, d'ailleurs. Mais j'ai trouvé l'info plutôt intéressante que son meilleur ami s'appelle Louis Tomlinson et qu'il est capitaine de l'équipe de foot du lycée. Je l'ai donc cherché sur Facebook pour voir à quoi il ressemblait et ai décidé de le rencontrer. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que je le trouvais pas net. Donc, j'ai décidé de suivre Louis dans un bar, il y a un mois maintenant, dans le but d'apprendre des choses supplémentaires sur ton copain. Je me suis assis à une table près de Louis et lui ai offert un verre. Nous avons commencé à discuter de chose et d'autre. De la pluie et du beau temps, du lycée, des études. Et des filles. Et il se trouve qu'il m'a dit que son meilleur ami, Harry, sortait avec une fille dérangée du nom de Mia Brown.
Je sens mon coeur s'accélérer dans ma poitrine. Comment Louis pouvait-il savoir que j'étais malade alors qu'Harry n'était même pas au courant de ça à l’époque ?
- Ce que j'ai trouvé étrange, c'est que Louis était déjà au courant de tes soucis, alors qu'Harry n'était pas censé l'être, dit-il, rejoignant mon point de vue. Donc, je suis rentré chez moi, après plusieurs heures de discussion avec Louis et me suis demandé comment il pouvait être au courant. J'ai donc recherché "Styles, Londres" sur Google, pour retourner sur le Blog d'Harry. Mais je n'ai pas trouvé des choses concernant Harry avec cette recherche, mais des choses sur sa mère. Amy Styles.
Amy Styles. Ma psy.
- Ce n'est pas possible, soufflais-je. Ils ne font pas partis de la même famille.
- Je me disais la même chose que toi au début, Mia. J'ai cliqué sur le lien Google et ça m'a emmené sur une page d'accueil. Il y avait les coordonnées de la femme. Ce sont les mêmes que celle d'Harry.
- Tu mens ! criais-je les larmes aux yeux.
J'ai l'impression que mon coeur se fend en un milliard de morceau. Je me lève et me recule. Ça ne peut pas être vrai. Il ne m'aurait pas caché ça !
- Il savait depuis le début que tu consultais, Mia. Je ne sais pas comment il l'a découvert mais ce qui est sûr c'est qu'il était au courant. Regardes ! Quand je lui ai dit que tu étais bipolaire, il n'a même pas oscillé! Il ne semblait même pas surpris!
Il n'a pas tord. Harry ne m'a même pas demandé si ce que disait Zayn était vrai. Il n'a jamais semblait surpris. Le garçon se lève à son tour et s'approche de moi. Je ne sais plus quoi faire, je suis perdue.
- Si tu ne me crois pas, demande à ta psychiatre. dit-il.
- Mais, Si-s'il savait tout, pourquoi a-t-il continué à passer du temps avec moi ?
- Je n'en sais rien, Mia.
Je ferme les yeux, essayant de me persuader que tout ça est faux, que ce n'est que Zayn qui a inventé cette histoire, et que le nom de famille commun entre Harry et Amy n'est qu'un hasard.
- Tu devrais le quitter, lâcha-t-il.
- Quoi ? Mais c'est ça ton but ? M'arracher toutes les bonnes choses qu'il me reste !
- Il n'est pas une bonne chose, continua-t-il.
- Sors de chez-moi ! Sors d'ici, ou j'appelle la police !
Il lâche un rire rauque avant de sortir de la cuisine. Il se dirige vers la porte d'entrée et l'ouvre.
- Ça a été un plaisir de t'aider à ouvrir les yeux, chuchota-t-il.
- Dégage ! Je ne veux plus jamais te voir !
Il sort en claquant la porte. Et à ce moment je murmure quelque chose. Une phrase que je rêvais de lui dire depuis toutes ces années.
"Tu aurais du sauter avec elle."
***
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