Chapitre 26: "Sorry"
Mia
*Flash Back, trois ans dans le passé*
Le calme est omniprésent dans la maison. Seul le crissement des feuilles d'arbres s'agitant avec le vent dehors, est perceptible. Tout le monde dort. Tout le monde, sauf moi. J'écoute le rythme régulier de ma respiration, espérant que cela m'aidera à m'apaiser. Que cela m'aidera à penser à autre chose qu'à Kate et Zayn. Mais ça ne marche pas. Peut importe ce que je fais, je finis toujours par repenser à eux.
Les minutes sont lentes et répétitives. C'est pareil chaque soir. C'est comme ça chaque nuit. Je repense aux promesses qu'ils ne tiennent jamais. Ces promesse qu'ils m'ont faites, mais qu'ils n'ont jamais réussi à tenir. Je ne comprends pas pourquoi Kate, met autant des barrières entres elle et moi. Je ne lui ai rien fait pourtant.
Je me retourne dans mon lit, pour m'allonger sur le dos. Je regarde le plafond avant de lâcher un soupire. Ils avaient dit qu'ils ne me mettraient plus à l'écart et qu'ils passeraient du temps avec moi. Encore des paroles foutues en l'air!
Zayn a pourtant l'air de m'apprécier. Dès qu'il a une minute, il vient me parler, me faire des blagues ou jouer avec moi. Mais quand Kate est avec lui, il n'est plus le même. A croire qu'il a honte de se montrer avec moi.
Je me rappelle encore de la fois, où il est venu dans ma chambre après que Kate m'ai crié de les laisser seuls. Il m'avait pris dans ses bras et m'avait réconforté. Je me souviens qu'il m'avait chuchoté que peut importe ce qu'elle pouvait penser ou dire de moi, ce n'était pas la vérité. Que j'étais une fille superbe et qu'elle était simplement jalouse de moi.
Pourtant, elle n'avait aucune raison de me jalouser.
Un bruit vient soudainement coupé le silence sécurisant de la nuit. Le bruit du parquet qui craque. Je me redresse et dégage les couvertures de mon corps. Je sors du lit et avance jusqu'à la porte de ma chambre. Qui a bien pu se lever à cette heure-ci?
Je pose ma main sur la poignet de la porte et la tourne doucement pour ouvrir la seule chose qui me sépare de la personne éveillée. La porte s'ouvre et je sors de ma chambre. J'apercois une silhouette au bout du couloir, avançant dans l'obscurité. Je plisse les yeux et parviens a déterminé l'identité de la personne.
-Kate? chuchotais-je.
Elle s'arrête immédiatement de marcher et je peux voir son corps se raidir. Je marche jusqu'à elle, en veillant à ne pas faire de bruit, pour ne pas réveiller nos parents. Elle se tourne vers moi, les lèvres pincées.
-Mia, vas te coucher, dit-elle.
-Qu'est-ce que tu fais? demandais-je, ignorant son ordre.
Elle est différente. Elle semble apeurée, stressée mais déterminée. Que lui arrive-t-il?
-Où vas-tu? continuais-je.
-Je vais juste me chercher quelque chose à manger, j'ai un peu faim, mentit-elle.
-Tu vas chercher à manger avec un manteau? dis-je en regardant l'impaire qui couvre ses épaules. Kate, sérieusement, où vas-tu?
Elle s'accroupit devant moi et met ses mains sur mes épaules. Je sens mon poux s'accélérer sous son toucher ferme. Elle pose son regarde glacial sur moi, me donnant envie de détourner les yeux.
-Bon… Puisque tu veux tant savoir, je vais voir Zayn, répondit-elle simplement.
-Il est trois heures du matin. Tu pense vraiment que c'est le moment d'allez le voir?
-Ecoute moi, Mia. Je n'ai pas le temps de discuter avec toi. Je vais le faire attendre.
Elle se redresse et s'apprête à s'en aller mais je la retiens, l'agrippant par le bras.
-Tu reviens dans combien de temps? questionnais-je.
-Je serais là quand tu te réveillera, dit-elle. Retourne te coucher maintenant.
Elle dégage son bras de mon emprise et s'en va, sans rien me dire de plus.
"Si j'avais su que c'était la dernière fois que je la voyais, je l'aurais prise dans mes bras…"
*Fin du Flash Back*
Je me lève, toute tremblante et allume la lumière sur ma table de chevet. Je jette un regard furtif à mon radio réveil. Il est seulement 4 heures du matin.
Encore un cauchemar. Ils sont revenus. Depuis le retour de Zayn, j'en fait tout le temps. Harry avait réussi à me sortir inconsciemment, de cette spirale infernale que sont mes souvenirs, mais Zayn m'y a replonger, m'y noyant complètement.
Je me laisse tomber par terre et me mets en boule. Je n'en peux plus. Je suis épuisée. Exténuée par cette guerre civile qui oppose mon corps et ma maladie. Je mets ma tête dans mes mains moites et tremblantes, totalement déstabilisée. J'ai l'impression de perdre le contrôle de mon être, de ne plus en être maitresse. J'ai l'impression que ma bipolarité se répand petit à petit dans l'intégralité de mon corps, comme une de ses maladies incurables.
Je sens mes yeux s'emplirent de larmes. Elle n'avait pas le droit. Elle n'avait pas le droit de me faire une chose pareille. Elle ne pouvait pas m'abandonner comme ça, détruisant chaque cellule de mon organisme ravagé par le chagrin. Elle n'avait pas le droit de partir et de m'arracher ma liberté par la même occasion.
Je me relève soudainement, quittant le sol froid, et marche rapidement jusqu'au bureau, me fichant de réveiller mes parents. Je claque la porte de ma chambre derrière-moi et traverse le couloir, où j'ai vu pour la dernière fois ma soeur, à une allure folle. Une fois arrivée dans la pièce, je m'approche du grand bureau imposant. J'ouvre ses tiroirs et les fouille. Je lance les feuilles et les dossiers par terre. Je dois la lire. Je dois relire cette lettre. Elle doit bien être quelque part. Ils ont du la mettre la dedans. Je vides plusieurs tiroirs avant de tomber sur une enveloppe bleue clair ou est écrit "Pardon." Je la considère quelques instants, durant lesquels je reprends mon souffle. Je tend timidement ma main vers l'enveloppe puis l'attrape délicatement entre mes doigts tremblotants. Je sens une boule se former au creux de mon estomac.
-Mia? les voix de mes parents résonnent dans la pièce, m'arrêtant.
Je tourne la tête vers eux et les fixe les larmes aux yeux. Le visage de ma mère reflètent la fatigue et l'inquiétude. Je ne suis pas la seule à être exténuée par ma maladie. Ça les fatigue eux aussi.
-Ça va? demanda mon père.
Je repose mes yeux sur la lettre et ressers mes doigts autour du papier. Je m'éloigne du bureau et sors de la pièce sans répondre à mes parents. Je cours jusqu'à ma chambre et m'y enferme. Je vais m'assoir sur mon lit, alors que j'entends mes parents marteler à ma porte me demandant de sortir.
J'ouvre l'enveloppe et attrape le papier qu'il y a dedans. Je le déplis maladroitement avant de commencer à lire les phrases écrites dessus. Mon coeur brûle, enflamment mon corps un peu plus chaque minutes. Chaque seconde est plus douloureuse que la précédente.
C'est ça que j'endure depuis 3 ans, cette sensation de brûlure insupportable qui s'intensifie à chaque instant.
-Je n'en ai rien a faire de tes excuses et de tes explications, tu m'as abandonner, tu ne mérite pas d'être pardonnée Kate, chuchotais-je.
Je fini de lire sa lettre, les yeux inondés sous les larmes. J'abandonne la lettre sur mon lit défait et vais chercher mon portable posé sur ma commode. Je l'attrape et compose le numéro d'Harry. Il est 4 heures du matin, je le sais, mais j'ai besoin de lui. Besoin de sentir sa présence. Je colle l'appareil contre mon oreille, priant intérieurement qu'il répondra à mon coup de fil. Je mors ma lèvre inférieure alors que j'entends Harry décrocher.
-Allo? dit-il d'une voix grave et endormie.
-Harry, c'est Mia. Hum… Je suis désolée de t'appeler mais… Ma voix se brise alors qu'une larme coule le long de ma joue.
-Ça va, Mia? Tu veux que je vienne?
-Oui, s'il te plait, j'ai besoin de toi.
Je l'entends s'agiter de l'autre coté de la ligne.
-J'arrive dans ce cas, je suis là dans un quart d'heure. Ça va aller, Mia.
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Il est venu cette nuit là, et je me souviens m'être endormie dans ses bras chauds.
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