Chapitre 3
Pov Wynter
- Il nous faut plus de couvertures. -déclarai-je en sortant les trois restantes.
Chaque jour, je pouvais constater que les locaux de notre refuge devenaient trop étroits : le nombre d'arrivants explosait et personne n'avait le cœur de refuser aux adolescents nos portes.
J'étais bénévole à l'International Lesbian and Gay Association depuis plusieurs années déjà et jamais je n'avais vu autant de demande en l'espace de quelques semaines.
Les jeunes se dévoilaient enfin mais malheureusement, l'opinion des parents restait inchangée.
Les dons des habitants n'étaient pas assez importants pour leur assurer une situation stable, des lits ou quoi que ce soit d'autre.
Un jour, le nombre de jeunes avaient explosé : c'était le soir de Noël et, poussés par le courage, certains adolescents avaient avoué leur homosexualité à leur famille... et s'étaient retrouvés à la rue. Les places étaient si restreintes qu'ils avaient dû se coucher à même le sol, serrés les uns contre les autres pour gagner quelques centimètres et permettre à une jeune fille de venir ici.
Le cœur brisé, j'avais sorti mon portefeuille et leur avais payé une chambre d'hôtel : ils avaient pu dormir dans un vrai lit, au chaud, en sécurité.
Malheureusement, je ne pouvais pas faire ça tous les jours, mon salaire étant déjà fragile.
- Il ne nous reste que quelques dollars, seulement de quoi leur acheter un peu de soupe et de pain. -me dit Julian, une autre bénévole d'un ton contrit.
Je me mordis la lèvre, prête à l'impossible pour aider les enfants qui nécessitaient mon aide.
- Wynter, il y a un problème ? -demanda Scarlet, une adolescente de seize ans récemment arrivée.
- Aucun, ma puce. Tu as besoin de quelque chose ? -répondis-je, souhaitant l'aider.
Scarlet se dandina, hésitante.
- Je t'ai entendue parler... Tu crois que c'est ma faute ?
Je fus sidérée.
- Ta faute ? Mais pourquoi serait-ce ta faute ?
- Chaque nouvel arrivant vous fait perdre un peu d'argent, non ? Il faut le nourrir... Et vu que je suis la dernière en date...
Je la pris dans mes bras, réconfortante.
- Bien sûr que non, ma puce. Nous sommes là pour vous accueillir, pour vous aider. On va s'en sortir, on le fait toujours.
S'il le faut, je m'occuperai moi-même des dépenses... Finn acceptera peut-être de me faire une avance ?
- Retourne avec les autres, tout va bien.
Je sentis alors quelque chose dans ma main et la vis me tendre un billet de cinq dollars.
- C'est tout ce que j'ai. -me dit-elle doucement.
Je la serrai plus fort, les larmes aux yeux.
- C'est déjà beaucoup, merci.
Osant un sourire, Scarlet partit, consciente d'un problème dont il n'aurait jamais dû avoir eu vent..
Les prochains temps risquent d'être durs...
- Wynter ?
- Oui, Julian ?
- Regarde par la vitrine. -me répondit simplement celle-ci.
Je m'exécutai et vis un adolescent indécis devant la porte, un sac à dos dans les mains.
Je m'approchai et ouvris la porte.
- Salut... Tu veux entrer ?
Il hocha la tête, les yeux rivés sur le sol.
- Comment t'appelles-tu ?
- John.
- Okay, John. Quel âge as-tu ?
- Dix-sept ans.
- Tu n'as nulle part où aller, c'est ça ?
Il secoua négativement la tête.
- Mes parents viennent de me jeter dehors. Je n'étais pas sûr que vous m'acceptiez : on m'a dit qu'il n'y avait plus de place.
- J'en trouve toujours, John. Viens, je vais te donner à boire.
Il obtempéra lentement et s'assit sur une des chaises, les épaules basses.
Ce pauvre gosse me faisait de la peine, abattu et réservé.
Je lui servis un verre de jus d'orange et employai ma voix la plus douce :
- Tu as attendu longtemps avant de venir ici ?
John haussa ses épaules.
- Je n'étais pas sûr. Ils m'ont mis à la porte hier matin et j'ai réussi à dormi sous un pont en attendant de trouver une solution.
J'eus un haut de cœur.
Il a dormi dehors.
- Tu es en sécurité, ici. Tu peux me parler, John. Personne ne te jugera.
Il inspira alors profondément et se lança :
- Mes parents m'ont surpris avec mon petit ami : je n'ai rien eu le temps de faire et, avant même de le réaliser, j'étais dehors avec mon sac à dos. Ils m'ont dit que leur fils n'était pas gay, que j'avais dû être adopté ou échangé à la naissance. Ils m'ont aussi dit de ne jamais remettre les pieds chez eux, que j'étais une erreur de la nature, que je n'avais pas le droit de respirer le même air qu'eux. –murmura-t-il avec lenteur, d'une voix morne.
Ses parents sont de sacrés connards.
- Tout va bien, John. Tu peux rester ici aussi longtemps que tu le souhaites. Il n'y a pas de problème. Je vais te montrer où tu vas dormir, d'accord ? Puis, tu installeras tes affaires et mangeras quelque chose.
Hochantla tête, John me suivit, en retrait, découvrant un endroit où il ne sera jamaisplus rejeté.
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Dernier chapitre de ce jour ! ^^
Wynter est adorable, non ?
Je suis sûr que vous vous demander ce que fait Poison... Réponse au prochain chapitre !
Commentaires ?
XOXO
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