Sur la place de Montmartre,
sous les grands arbres,
bercé par le soleil de la matinée,
un petit garçon jouait.

À la mythique place des peintres,
toutes et tous, mélangés, oublient l'heure,
les pieds sur les pavés, ne regardent plus la montre,
l'esprit bien ailleurs.

Au milieu de ceux-ci,
l'enfant a souri.

Le monde aurait pu être terne,
mais le bonheur était sa lanterne.
Place aux tâches de couleurs,
et à l'ouverture des mœurs.

Le petit garçon s'amusait,
au gré de toiles colorés,
courant, bonnet rouge dans le vent,
joie enfantine gravée dans le temps.

Le ballon roule, roule, roule,
et les passants passent.

L'enfant joue, joue, joue,
et les peintres peignent.
Le bonnet est rouge, rouge, rouge,
et le bonheur embrase Montmartre.
Tout à coup, ballon roule, vite, vite, vite,
et l'enfant court, vite, vite, vite.

Ballon.
Rue.
Voiture.
Enfant.
Trop tard.

Peintres ne peignent plus, passants ne passent plus, enfant ne joue plus ce soir.

Bonnet rouge gît sur trottoir.