La vie commence au premier cri.

Souffle qui jaillit.

Je suis.

Autour du nouveau bruit, les autres s'affairent. L'accueillent parmi les voix du choeur.

Bienvenue.

Nous sommes.

Le cri s'enfle. Devient soleil, nuage, tempête, orage. Devint trop vif, trop fort, strident, discordant.

Alors, les autres l'expulsent de la mélodie...

Tu es.

Le cri s'assourdit, s'enferme, s'emprisonne.

Comme un oiseau captif, il s'ébat, cogne ses ailes, cherche la lumière. Quand il s'échappe, pour voler avec tous les autres, on le blesse, on le capture, on le remet où il doit rester enclos.

Seul.

Dans la mélodie de l'existence, aucun pupitre ne l'accueille : il n'a pas su devenir chant.

Il devient douleur.

Il sera néant.