il est trop tard pour être si triste
les larmes qui coulent dans le silence font trop de bruit
les rivières de questionnement dévalent l'oreiller et tâchent les draps
la ville scintille à la fenêtre une vue ma foi parfaite
la pluie roule sur la vitre tombe du toit tâche le sol
quand le silence retentit il ne reste que les lettres
l'encre invisible qui danse derrière les yeux qu'on essuie

il est trop tôt pour être si triste
les oiseaux chantent mais le ciel est toujours noir
avant que les rues soient à leur tour noires de monde
les artistes n'ont pas encore ouvert les ateliers
les businessmen à peine fermé boutique
pourtant mon lit est jonché de mouchoirs
le sentiment cynique que tout va de mal en pis de seconde en seconde

il se fait dur de se tenir éveillé
les yeux rouges les membres embourbés dans la misère
le coeur battant les cheveux en épis
l'âme en jachère
à en prier dieu les dieux les cieux les étoiles et les mages
que le repos ne soit pas que celui du sommeil mais celui des sages
paix à mon âme mais pas celle de la mort
paix à mon âme celle du nirvana et de l'ultime intérieur accord