nostalgie
toi t'es différente des autres
t'as l'odeur du premier septembre de CP et de l'hiver deux mille quatorze
et t'es ce vide, ce gouffre sans fond

t'es des odeurs, des goûts et des sons qui me sont terriblement familiers
mais qui m'échappent inlassablement

quand tu m'envahis je me sens vide de tout ce que tu remplis en moi mais sur lequel je ne peux mettre le doigt
et pourtant, t'es là, t'es là

là, dans l'effluve d'un parfum que je croise au détour d'un trottoir de la ville
là, dans ces musiques qui passent à la radio et qui remuent en moi quelque chose d'indéfinissable

peut-être le poids des souvenirs inconscients, qui sait
moi je t'aime et je te hais à la fois
c'est terrible de te ressentir
tu allies amour, tristesse, colère et douleur en moi

c'est trop, c'est trop d'avoir tant de sentiments entremêlés
nostalgie t'es un mystère et je te recherche autant que je t'évite

tu fais du mal et du bien
tu tutoies douleur et je sais pas,
je sais pas trop quoi penser de toi, nostalgie,
je sais pas quoi penser de ça

c'est beaucoup trop humain
d'être paradoxal à ce point-là
t'es une élégie

t'es douloureuse mais splendide
s'il y a une chose qu'on ne peut pas te reprocher
c'est ton absence de beauté
parce que t'es belle mais t'es difficile à vivre

tu ressembles vraiment à l'une de ces filles
celles qu'on voit de loin et qu'on admire
celles qui dégagent un charme fou mêlé à une bonne dose de douleur
et dont la toxicité nous rendent exaltés

tout comme elles on veut te toucher
on veut goûter le passé dans tes bras
tout en sachant que
demain, demain, on regrettera ce semblant de réalité