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8. Brittany

Cela faisait deux mois que je travaillais au Puppy's trois samedis soirs par mois.
Mais cela faisait surtout deux mois que je n'avais pas adressé un mot à Gabriel Gossom.

Je ne pouvais pas dire qu'il me manquait. Notre relation était simplement redevenu comme avant: inexistante. Nous trainions avec les même personnes, mangions à la même table et -nouveauté de cette année- étions assis l'un à côté de l'autre pendant trois cours.
Pourtant, aucun de nous n'engageait la conversation.
Au début, j'avais attendu après des excuses. Mais j'avais oublié que ce mec ne s'excusait pas. Jamais.

Et puis, j'avais réalisé qu'il n'avait pas à le faire, après tout. Si j'avais eu peur qu'il me frappe, il ne l'avait pas fait. Si je l'avais provoqué en parlant de ses parents, il n'avait même pas cherché à prendre sa revanche. Si je l'avais ridiculisé l'année passée, il ne m'avait pas rendu la pareille.
Je devais admettre que Gossom n'avait pas été un monstre, et que j'avais été la connasse de l'histoire.

Pour ma défense, il m'avait piqué mon verre de vodka. Et Brian m'avait énervé en me collant sur la mini-piste de danse improvisée. Et puis.... Et puis il avait commencé à lire en moi et j'avais eu peur. En essayant de l'imiter, je l'avais.... Blessé? Pas sûr que Gabriel puisse l'être. Mais je l'avais touché, sans aucun doute.
Résultat, j'avais peut-être bien trouver une faiblesse, mais j'avais trop de culpabilité pour l'utiliser. Putain de conscience.

Le même schéma recommençait donc toutes les semaines. Je rentrais du bar après avoir fini mon service et il choisissait ce moyen pour -enfin- quitter la cuisine. Il me suivait alors jusqu'à chez moi, marchant à peine quelques mètres derrière moi ou sur le trottoir opposé.
Et, même si je ne le dirais jamais à voix haute, même si je ne lui parlais jamais, j'aimais sa présence. Un peu comme un garde du corps personnel.
Enfin, je n'étais pas sûre qu'il interviendrait si je me faisais aggresser.

Je franchis les portes du lycée, croisai le regard de Vanessa et m'avançais vers elle. Cette dernière sourit en me voyant et tapota la place à côté d'elle sur le banc.

-Tu as l'air fatigué, dis-je en arrivant.

C'était plutôt étonnant puisque c'était elle-même qui m'avait appris à dissimuler les cernes avec du fond de teint de façon à ce qu'elles soient totalement invisibles.

-Disons que Paulo se montre.... Actif. Et toi, comment tu vas?
-Bien. Très bien.

Elle enchaîna sur le nouveau film en vogue du moment mais, comme chaque matin, je décrochai de la conversation lorsque j'aperçus Gabriel arriver à l'autre bout de la cour.
Il avait ses cheveux décoiffés, comme toujours, et son manteau n'était même pas fermé en ce plein mois de novembre. Ce gars allait finir par chopper la crève et il comprendrait pourquoi on avait inventé les pull-over.

-Mademoiselle Brittany, veux-tu bien lâcher ce pauvre Gab' des yeux, s'il te plait?

Je détournais de la tête en souriant.

-Je sais ce que tu penses, mais c'est faux. Je ne craque pas pour Gossom.

C'était plus profond que de l'amour, plus étrange que de l'amitié. C'était rien et tout à la fois, un mélange de sentiments contradictoires qui passaient de la compassion à la peur. Mais pas par l'amour.

-Alors arrêtes d'essayer de le faire fondre avec tes yeux.
-Il est juste... Intriguant.

Vanessa vérifia les alentours et s'alluma une cigarette.

-Avoue qu'il te plait.
-Nes', crois-moi, je ne peux pas tomber amoureuse. J'ai reçu un anti-poison contre ce venin.

La jolie blonde ricana à ma phrase, comme si elle saisissait quelque chose que je ne pourrais jamais comprendre. Puis, elle tira une nouvelle bouffée du tabac et se mura dans ses réflexions.
C'était ça aussi que j'aimais avec elle. Si face aux autres, nous n'abordions que des sujets légers, une fois seule, on laissait le silence planait entre nous.
J'avais horreur de ça, généralement. Mais avec Vanessa, c'était simplement reposant. Comme si, grâce à elle, nous avions toutes les deux le droit d'ôter le masque pendant un moment avant de remonter en scène de plus belle.

Le surveillant arriva et Vanessa écrasa brusquement le petit tube sous son talon.

-Tu sais, Britty, tu as le droit d'être vulnérable quelques fois. Et se faire pardonner d'une erreur n'est pas une preuve de faiblesse, glissa-t-elle avant de s'éloigner sans me regarder.

Je l'observais, médusée.
Peut-être n'étais-je pas si imperméable que je le croyais si deux personnes avaient réussi à me percer à jour.
Ou alors, peut-être avaient-ils simplement déjà vécu ça.

Je réfléchissais aux paroles de mon amie en me rendant au cours de physique et, comme d'habitude, Gabriel se tenait sur la paillasse que nous partagions, la tête entre ses bras. Il me restait encore quelques minutes avant que la sonnerie ne marque le début des cours et, même si j'avais réellement envie de me pendre, je devais quand même le faire.
J'arrivais doucement à côté de lui et posais machinalement mes affaires sur le banc. Mon cerveau essayait de trouver des stratagèmes pour me faire gagner du temps mais je vis la masse de cheveux bruns se tournait de l'autre côté pour poser son regard sur moi.
A force de ne plus le croiser, j'en avais presque oublié cet éclat doré.

Gabriel ne prononça pas un seul mot, se contentant de m'observer comme je l'avais fait avec lui ce matin. Et, au fond, il semblait légèrement enfantin ainsi, le visage appuyé contre ses bras et ses grands yeux tournés vers moi. La grosse brute du lycée avait l'air d'un chérubin.
Avais-je bu trop de café ce matin? Ou étais-ce la fumé de la cigarette de Nes' qui me faisait délirer?

J'avais de nouveau cette sale impression. Celle que ses colères noires et son côté bagarreur n'était qu'un masque, comme moi-même j'en possédais tout un dressing.
C'était chiant, parce qu'il était beaucoup plus facile de mépriser une personne méchante. Et aussi parce que tout serait beaucoup plus compliqué.

Qui es-tu réellement, Gabriel Gossom?

Je laissai mes yeux se fracassaient contre ses prunelles et, en un clin d'œil, toute ma compassion s'envola.
Le garçon affichait un petit sourire arrogant et ses étincelles dorées brillaient d'espièglerie.
Il avait donc compris que je venais m'excuser et il s'amusait comme un fou.

-Ravale ton sourire, Gossom. Tu pues de la bouche, marmonnais-je.

Gabriel se redressa alors et s'étira bruyamment.

-Décidée à m'adresser à nouveau la parole?
-Quoi? Tu veux des excuses aussi?
-Non.
-Non?
-Non. Je n'en ferais pas, alors je comprends que tu n'en fasses pas non plus, declara-t-il en haussant des épaules.

Et j'avais presque du mal à croire que ce garçon était le même que celui qui avait eu cette lueur folle dans les yeux quelques semaines plus tôt, celui qui avait déjà envoyé un mec à l'hôpital.

-Qu'est-ce qui t'a décidé à me parler?

J'hésitais un court instant.

-Disons que nos petits jeux me manquaient.

Son sourire s'agrandit lorsqu'il comprit que je parlais de nos joutes fréquentes, de nos jeux stupides d'affaiblir l'autre.

-Bon, Fricht, c'est pas tout mais j'ai plus de feuilles quadrillées. Tu m'en passes?

Je soupirais d'agacement et sortis mon bloc de mon sac. A peine était-il posé sur le bureau que deux autres mains saisissaient le paquet.

-Eh!
-Quoi?
-Mes feuilles!
-Ah oui, pardon, dit-il en arrachant une feuille pour me la donner.

Mon regard faisait des allées-retours entre le bloc toujours dans ses mains et l'unique feuille qu'il m'avait tendu.

-Gossom... Je compte bien me venger.
-Pas à la cafétérias, d'accord? J'en fais encore des cauchemars, plaisanta-t-il.

Je voulais répliquer, sortir n'importe quelle phrase qui aurait renvoyé la balle dans son camps. Mais j'étais trop occupée à sourire comme une débile.
Alors, je le laissais gagner cette bataille.

La prochaine n'en serait que plus féroce.

***

Il ne me reparla pas de toute la journée et, en réalité, je préférais que ce soit ainsi. J'aimais savoir que tout était sous mon emprise, sous contrôle.
Or, Gabriel Gossom était définitivement indomptable.

Je l'avais toujours dit, que c'était un sauvage.

Il avait bien fini par me rendre mon bloc quadrillé, mais j'allais définitivement me venger. En réalité, je commençais à comprendre que toute nos joutes, notre prétendu recherche des faiblesses de l'autre, n'était qu'une mascarade.
Le véritable enjeu était bien plus grand qu'aucun de nous n'était prêt à admettre.
Je m'étais rapprochée de Vanessa car, d'une manière ou d'une autre, j'avais compris que nous traversions les même choses. Et si je n'étais pas sûre que Gabriel soit réellement pareil, j'avais l'impression qu'il avait enfilé des côtes de mailles les unes après les autres pour se protéger.
Nous gravitions tous ensemble car la présence des autres nous rassurait. Nous n'étions pas fous, nous n'étions pas définitivement seuls. Nous étions semblables.

Gabriel et moi avions, chacun de notre côté, cherché à dominer les autres et désormais, nous nous trouvions face à face.
Je nous imaginais presque, tel des félins, nous tourner autour pour savoir qui de nous deux attaquerait en premier.

J'entendis la porte d'entrée claquer et je restais paralysée quelques instants. Je reposais ensuite doucement mes affaires sur mon bureau et je descendis les escaliers en chaussette.

-Maman?

Ma mère se détourna brusquement en entendant ma voix et je fronçais les sourcils. Il était rare que l'un de mes parents rentre si tôt, mais il était exceptionnel que ma mère ne m'offre pas son sourire lasse en me voyant.

-Maman? Ça va?
-Oui, oui. Va dans ta chambre.
-Maman...
-Brittany Zelie Fricht, je t'ai dit d'aller dans ma chambre, tu vas dans ta chambre!

J'hochais de la tête face au ton strict et froid de ma mère et remonter l'escalier quatre à quatre sans oser faire tinter mes talons sur le sol.
J'avais été proche d'elle pendant longtemps. Et parfois, j'avais tendance à oublier que ce n'était plus le cas aujourd'hui...

Je l'entendis sangloter le plus silencieusement possible dans sa chambre et la rage monta en moi.

...Désormais, nous nous cachions toutes les deux pour pleurer...

Je passai un bras rageur sur mon bureau et fis valser ma trousse et mes cahiers.
Appuyée contre le mur, je pouvais presque l'imaginer dans la même position de l'autre côté de cette étroite barrière.
Est-ce que l'on ressent lorsqu'on est impuissant? J'aurais voulu l'aider mais elle me gardait délibérément en dehors de ses problèmes.
Mes parents avaient fini par me tenir totalement en périphérie de leur vie, de toute façon. A force de garder une image enfantine de nous, ils finissaient par réellement croire que nous étions incapable de comprendre les secrets de la vie.
Et la plupart d'entre nous avaient fini par les apprendre seul.

Je serrais mes genoux contre moi et attendis patiemment que seul le silence déchire ma chambre. Et que papa rentre.

***
Des fois, j'avais peur qu'ils ne me demandent de choisir. Je n'étais pas assez naïve pour croire que cette situation serait encore possible longtemps. C'était un poison, ça nous détruisait tous.
Le pire, c'était que j'avais empoisonné ma propre famille.

«Maman, j'ai pas besoin que tu me conduises au lycée, j'ai plus quatre ans!»
«Arrêtez de me traiter comme un bébé, putain!»

-Tu ne manges pas, Britty?
-J'ai pas vraiment faim aujourd'hui.

Mon père hocha simplement de la tête. Je gardais mes yeux fixés sur eux dans l'espoir que l'un de mes parents sentent le poids de mon regard et ne finissent pas engager réellement une conversation. Mais mon père laissa ses yeux verts semblables aux miens plongés dans son smartphone.

Regarde-moi! Regarde-moi réellement! Réagis!

-Tu es sûre de ne pas vouloir goûter un peu du rôti?
-Non merci, maman.

Arrête de faire semblant. Parle, crie, hurle. Ou je le ferais à ta place.

-Je monte me coucher.

Retenez-moi.

-Bonne nuit, chérie.

S'il vous plaît....

Je les regardais tour à tour, ma mère qui avait baissé la tête pour fixer son assiette et mon père qui cacha un soupir en buvant son verre de vin.
Nous n'étions plus une famille.

Parfois, ce n'est pas un divorce qui est le plus douloureux, c'est cette sensation que toute votre vie, tout ce qui a toujours été stable depuis votre naissance, s'écroule.
J'avais perdu depuis longtemps l'équilibre d'une famille et la douleur ne venait que de cette situation d'entre-deux. Voilà le résultat lorsque deux adultes merdent royalement.

Cette pensé me donnait l'envie de vomir, mais je n'avais rien avalé. Ma gorge en était bien trop nouée.
Et puis, j'étais déjà assez grosse de toute façon.

Je fermai les yeux en entendant les premiers cris, parce que cela arrivait inévitablement dès que je quittais la table.
Je savais aussi qu'ils me poursuivraient jusque dans mes rêves....

****
Je soupirais en entendant Gabriel poser son plateau à côté du mien.

-Ne te sens pas obligé de polluer mon air, Gossom.
-La cafétéria appartient à tout le monde, Fricht, répliqua-t-il en souriant.

J'ignorais son clin d'œil arrogant et me tournais vers Vanessa.

-La fête en plein-air sera avancée?

La tradition de Richfield voulait qu'à chaque fin d'année, une énorme feu de camps soit allumé dans une petite plaine en périphérie de la ville où les jeunes venaient s'y retrouvait avant les vacances de Noël. Les terminales se chargeaient de ramener les tonneaux de bières et Brian avait prévu de quoi rendre alcoolique le lycée entier.

-Simplement d'une semaine. Ainsi, on évitera la neige. Et puis, on doit marquer le coup. C'est notre année, Fricht. La dernière avant que tout le monde ne se casse d'ici.

Je soupirais en acceptant: j'avais oublié que tout les ans, les nouveaux terminales espéraient faire mieux que les autres années.
Alors qu'une fête était une fête, c'était toujours le même. On dansait, buvait, s'amusait et regrettait d'avoir fait les trois le lendemain.

J'avais du mal à comprendre les gens qui voulaient à tout prix laisser leur empreintes dans le monde.
Je m'estimerais heureuse si mes propres parents se souvenaient de moi.

Le regard brûlant de Gabriel me tapait sur le système mais, au moment où j'allais démarrer une nouvelle joute qui nous aurait probablement amusé tout les deux, il se pencha vers moi.

-Je vais finir par croire que tu fais réellement régime, princesse, me murmura-t-il.
-Je n'aime pas trop les repas du self, boudais-je en repoussant légèrement mon assiette.

Les yeux de Gabriel scrutèrent les miens pendant plusieurs secondes avant qu'il ne détourne vaguement les yeux.

-Tu as raison, cette bouffe est vraiment dégueulasse, marmona-t-il en se tournant vers Brian.

Ma main droite partit effleurer mes bracelets dans un mauvais tic que j'avais attrapé alors que Vanessa me parlait des projet pour la fête. En réalité, je n'entendais qu'un bourdonnement dans mes oreilles et j'avais appris à reconnaître cela: la panique.
En une phrase, Gabriel venait de me tétaniser. Il n'y avait que lui pour réussir ça, dernièrement.

Et c'était ce qu'il le rendait si dangereux car, sous ses airs de grosse brute, Gabriel était intelligent et observateur.
Et j'avais terriblement peur qu'il ne dévoile mon secret avant que je ne découvre le sien.

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Aujourd'hui a été une journée de rêve grâce à vous.
J'ai ADORÉ rencontrer certaines d'entre vous au meeting de Paris et, si je ne vous ai pas parlé, c'est par ce que je n'ai pas osé aller voir les personnes plus grande que moi 😂!
Bon, @Spiritofyoursoul, c'est quand le prochain meeting 😜😜?
Gros bisous mes anges ❤️

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