23.Gabriel
La vitre était froide contre ma tempe et, à cet instant, c'était la seule chose qui m'empêchait d'être avalé par ce grouffre, sans fond, que représentait mes souvenirs. La nuit noire nous entourait et j'avais éteint les phares. Je n'avais pas envie qu'elle capte trop facilement mon regard.
-Ta mère s'est barrée?
-Je ne lui en veux pas, tu sais. A l'époque, je n'ai pas compris. Du jour au lendemain, elle a disparu sans rien laisser derrière elle. Mon père.... C'était un homme bien, à l'époque. Il l'aimait, de tout son cœur. Ou du moins, il croyait l'aimer.
-C'est pour ça que tu ne crois pas en l'amour?», demanda-t-elle et son ton ne trahissait qu'une sincère curiosité.
-Tu as déjà vu les malheurs de ce que tu appelles "amour"? Mon père est devenu complètement barge, à boire jusqu'à ne plus savoir marcher. Puis, il a cherché autre chose. Je me rappèlerais toujours de la première fois où il a flanché, littéralement. Il était venu me chercher à l'école et, comme un con, j'ai cru que tout était redevenu comme avant. J'étais tellement heureux que je n'ai pas fait attention aux chemins qu'on empruntait, aux petites ruelles dans lesquelles on s'enfonçait.... Puis, j'ai levé le regard vers les fils électriques et je me rappelles exactement qu'à ce moment-là, je me suis demandé: «Qui a perdu sa chaussure dans le ciel?».
-Il se droguait?», et cette question n'en était pas vraiment une.
Pour toutes réponse, je me contentais de détourner le regard du pare-brise pour observer cette petite chose, à la fois fragile et forte, qui me regardait avec de grands yeux inquisiteurs. J'avais l'impression que mes paroles étaient le plus beau cadeau que je lui faisais, bien mieux encore que le bracelet.
Et je ne parvenais pas à comprendre pourquoi.
-Il est revenu me chercher tout les soirs à partir de ce jour-là. Puis, il me déposait devant la maison et s'en aller faire la tournée des bistrots. Il retrouvait ses potes, plus alcooliques les uns que les autres, qui lui bourraient le crâne de saloperie. Ils critiquaient ma mère, se demandaient ce qu'il foutait avec des mouflets dans ses pattes....
-Comment tu l'as appris?
-Et bien, mon père devenait étrangement bavard le soir, soufflais-je simplement en essayant de camoufler ma rage.
Et cette simple phrase cachait beaucoup, beaucoup, de chose. Mais qu'aurais-je pu dire? Aurait-elle compris? Aurait-elle su rester la même avec moi si je lui avais révélé que mon père répétait tout ce qu'il entendait au bar, me le grondais dans les oreilles pendant que je me tortillais sous ses coups?
J'avais une fierté, cette stupide fierté qui m'empêchait d'être totalement mise à nu devant quiconque, même elle. Et ces grand yeux verts bouteilles me dérangeaient. Ils semblaient capable de me passer au crible et j'avais vraiment, vraiment, horreur de ça.
-Pourquoi ta mère ne t'a pas pris avec elle?
-Elle avait dix-sept ans, Fricht. Pourquoi se serait-elle trimballé deux gamins?», expliquais-je d'une voix traînante. Je devais dissimuler tout ce que ces souvenirs réveillaient, tout le trouble qui grimpait en flèche.
-Deux?», répéta-t-elle en fronçant les sourcils.
Je me sentis flancher comme jamais.
-Oh s'il te plaît, tais-toi, m'exaspérais-je d'une voix arrogante.
Je savais que cette réplique autoritaire, juste un brin macho, arriverait à la vexer suffisamment pour qu'elle oublie notre conversation. Et j'eus raison, elle se tut.
Seulement, elle n'était pas fâchée. Elle savait simplement respecter mon silence.
-C'est étrange comme on évolue, soufflais-je au bout d'un moment, lorsque l'étau qui m'enserrait l'estomac diminua un peu sa prise.
-En bien ou en mal?
-Au début de l'année, il y a quatre mois à peine, je m'étais juré de me venger. Tu étais censé passer la pire année de ta vie, Fricht, ricanais-je doucement.
-Oh mais avec toi, crois-moi, c'est la pire, me charria-t-elle et je sortis de la voiture.
J'allais avancer lorsque je me rendis compte que Mademoiselle n'avait pas quitté l'habitacle confortable.
-Qu'est-ce que t'attends?», la pressais-je légèrement en sentant le froid mordant s'insinuait dans ma nuque.
Elle se contenta d'un petit geste de la main, très explicite, en direction de la portière. Je soufflais bruyamment, revenant sur ma pas et ouvrir la porte d'un geste un peu brute.
-Tu vois, Gossom? Même les animaux sauvages peuvent être domestiqué, sourit-elle en hâtant le pas.
-Oh Fricht, tu vas me le payer, grognais-je en m'élançant après elle.
Et honnêtement, j'adorais les escarpins à cet instant. Brittany ne parvenait pas à accélérer sa cadence et j'arrivais à sa hauteur un peu trop rapidement. C'était trop facile, trop rapidement gagné.
C'était triché.
-Alors?
-La prochaine fois qu'on se retrouve au SkatePark, tu ferais mieux de te ramener avec de jolies baskets, marmonnais-je alors qu'elle agrippait mon index.
-C'est une menace?
-Totalement, très chère.
Je sentis sa main se détachait doucement de mon doigt tandis qu'elle se dirigeait vers le pavillon de sa maison. Sa petite allée était légèrement éclairée. Le lampadaire ne diffusait qu'une faible aura doré autour d'elle et là, tout de suite, Brittany Fricht ressemblait à une déesse. Même si son nez était rouge à cause du froid, même si elle avait gardé mon bonnet sur le haut de son crâne, même si manteau fermée m'empêchait de voir toutes les courbes de sa silhouette, ce n'était pas grave. Brittany était belle, contrairement à ce qu'elle croyait. Pas parce qu'elle se maquillait ni même parce que ses tenues étaient toujours réfléchis avec soin.
Elle était belle car elle possédait cette petite étincelle farouche dans ses orbes émeraude.
Je m'étais trompé. Brittany Fricht n'était pas une déesse, ce n'était pas non plus une princesse.
Non, ma petite garce était une guerrière. Sexy, rebelle et totalement indomptable.
-Tu sais quoi, Gossom?», me lança-t-elle en tenant la poignée de sa porte et mon esprit se prépara à entendre la future connerie qu'elle finirait inévitablement par sortir.
-Ouais, Fricht?
-Je crois aux missions impossible. Et j'arriverais à te faire croire en l'amour, déclara-t-elle fermement et son ton déterminé me fit sourire. J'oubliais parfois que Brittany était encore un peu fleur bleu, lorsqu'elle disjonctait.
-Et bien, Fricht, rajoute des règles au jeu. Mais celle-ci est condamnée à te faire perdre, ricanais-je en m'éloignant.
Parce que, définitivement, Brittany Fricht venait de signer pour son deuxième Game Over.
***
Je pouvais entendre les ronflements de Jake avant même d'entrer dans sa chambre. Abandonnant l'idée de passer le voir, je me faufilais doucement jusqu'à mon lit et me laissait glisser sur le matelas en enlevant rapidement mes chaussures d'un coup de pied orchestré. Les bras derrière la nuque, je réfléchissais.
Aurais-je pu aller plus loin si Britty ne m'avait pas arrêté? Ce mec n'était qu'un message aux deux autres, ils auraient bientôt leur tours, je le lui avais juré.
Pendant un instant, je m'étais senti englouti. La forêt avait disparu, le noir de la nuit déjà bien présent s'était déployé autour de moi et je n'avais plus rien vu, littéralement. Cela m'avait fait peur. Pas parce que j'aurais pu casser le bras de ce gars, honnêtement, il le méritait.
Non, j'avais eu peur de plonger dans un souvenir bien trop froid, bien trop noir. Malgré ce que disaient les psy, je savais que rien ne ressortirait de bon si je me rappelais. Ce n'était pas pour rien que ma mémoire m'avait imposé un filtre si épais, ce n'était pas pour rien que ce jour-là avait été gommé.
Je n'avais vécu cette perte de contrôle qu'une unique fois, quelques années plus tôt. Et j'avais revécu le début de la scène. Et ça m'avait suffis, amplement.
*****PATRICK GOSSOM*****
Six ans plus tôt, mars.
Patrick Gossom serrait la main de son épouse. Lui jetant un dernier regard, il frappa à la porte de l'orphelinat. La bâtisse était assez vieillotte, le parquet grinçait sous ses pas. Tout autour de la propriété s'étendait un petit parc, ils pouvaient apercevoir une petite balançoire et un toboggan en métal au bout du terrain. Patrick ne pouvait pas en croire ses yeux. Ils étaient là, pour la deuxième fois, prêts à déjouer le sort.
L'homme avait appris sa stérilité trois ans plus tôt. Il avait cru que sa fiancée se serait enfuie en courant, elle qui voulait tant de beaux enfants.
Et pourtant, Claire l'avait épousé.
Une femme vint leur ouvrir et les guida à l'intérieur du bâtiment. Dans les escaliers, on pouvait entendre la cavalcade de pas tandis que deux petits éclataient de rire en se courant après. Les lèvres de sa femme s'étirèrent en un sourire ravie tandis qu'ils passaient à travers les différentes pièces pour atteindre le bureau de la direction.
-Attendez-moi ici, je vais vous chercher le directeur, lâcha la jeune-femme en les laissant seul dans le bureau.
-Tu crois que cela plaira à Jake? Je n'ai pas envie que notre petit bout se sente délaissé, s'inquiéta Claire en se tournant vers son mari.
-Chérie, on lui parle de cette enfant depuis des mois. On se prépare à cette adoption depuis presque un an et demi! Bien sûr que Jake sera ravie», la rassura-t-il en serrant sa main.
Il avait adopté leur premier enfant deux ans plus tôt et ils ne remercieraient jamais assez le ciel pour ce don parfait.
Seulement, ils étaient gourmands. Patrick avait toujours voulu deux enfants. Étrangement, il vivait avec l'impression qu'ainsi, à sa mort, ses deux petits bouts veilleraient l'un sur l'autre.
Un coup résonna à la porte et le couple sursauta. Lorsque la personne comprit qu'elle n'aurait pas de réponse, elle ouvrit la porte.
Monsieur Gossom s'attendait à voir surgir un grand homme, plutôt dodu et grand, le visage habillé d'une moustache grisonnante et les cheveux clairsemés.
Pourtant, ses yeux durent se baisser d'une bon mètre au moins, et il découvrit un enfant. Si petit, si maigre. Il aurait parié que le gosse avait moins de dix ans. Celui-ci frissonna brutalement en relevant le regard et l'homme sut que jamais, il ne pourrait les deux grandes pupilles dilatées par la peur qui se posèrent sur lui à cet instant. Le petit garçon resta là à le fixer pendant un microseconde. Il semblait tenter de s'enfuir en courant mais quelque chose le poussait à affronter sa crainte. Il releva alors courageusement les yeux vers les deux adultes et les fixa, une nouvelle détermination dans les yeux.
Cela l'étonna, qu'un si jeune enfant puisse bravait ses angoisses si facilement. Il fit un mouvement pour se relever mais le gamin parut se ratatiner sur lui-même: il rentra le cou, crispa les poings et ferma les yeux. Patrick en resta ébahi et se rassit sur sa chaise, calmement. Il avait l'impression de se retrouver dans la cage d'un petit tigre impossible à apprivoiser.
Le directeur choisit ce moment pour faire irruption dans le bureau, quelques documents sous le bras.
-Gabriel? Que fais-tu ici? Tu sais très bien que tu ne peux pas entrer dans mon bureau.
-Je veux téléphoner à Evy, marmonna doucement le gamin en déviant son regard du couple pour affronter ceux de son chef.
Le patron jeta un regard contrarié vers les Gossom, comme s'il regrettait leur présence. Puis, il s'accroupit devant le jeune Gabriel. C'était presque étonnant que cet homme si imposant se baisse ainsi pour arriver à hauteur d'une bonhomme aussi haut qu'une poignée de porte.
-Écoute, Gabriel, on en a déjà parlé....», commença-t-il en soupirant d'agacement.
-Ils avaient dit que je pourrais l'appeler! Vous m'aviez promis!», s'exclama le jeune garçon.
Patrick observa la scène comme s'il se situait à l'intérieur du dénommer Gabriel. Il vit ses yeux s'embuer comme si c'était les siens. Quelque chose chez ce petit garçon le poussait à le protéger.
-Gabriel, nous en reparlerons plus tard. Ce n'est pas le moment, ces gens attendent depuis un moment, s'exaspéra me directeur en se relevant.
Le petit garçon serra les poings et s'en alla d'un pas rageur. Arrivé au bout du couloir, ils entendirent un grand bruit, comme si l'on venait de donner un violent coup de pied dans un jouet abandonné sur le sol.
Le directeur de l'orphelinat leva les yeux au ciel et se tourna vers le couple.
-Excusez-moi, ce petit Gaby a encore du mal à trouver sa place dans nos locaux. Ce n'est pas un cas facile, croyez-moi, s'exclama le directeur en attrapant divers papier de son tiroir.
-Il vient d'arriver?
-Pas vraiment. Sa sœur a été adopté la semaine dernière et les parents n'ont pas voulu en avoir deux pour le prix d'un, rit l'homme imposant en essayant de détendre l'atmosphère. Il finit par comprendre que c'était peine perdue.
-Pourquoi ont-ils tenu à les séparer?», demanda Claire en fronçant les sourcils. Et Patrick savait déjà, à son air indigné, que ce petit gars avait autant gagné son cœur que le sien.
-Gabriel n'est pas vraiment un petit garçon banal. Honnêtement, nous ne pensons pas qu'il sera un jour adopté, répondit l'homme avec un air sombre.
-Et que lui arrivera-t-il?
-Oh vous savez, ce n'est pas le premier! Généralement, ils restent au foyer jusqu'à leur dix-huit ans puis ils se trouvent un petit métier et volent de leur propres ailes. Mais parlons de sujet plus important, vous parlez d'adopter la petite Lydia....
-Non, rétorqua soudainement Patrick.
Sa femme se tourna vers lui, interloquée. Et, pour tout dire, Patrick ne comprenait pas réellement non plus son changement d'avis. Les mots avaient quitté ses lèvres trop rapidement pour qu'il réalise la portée de son acte.
-Pardon?
-Nous voudrions adopter ce petit garçon, compléta alors Claire après lui avoir lancé un regard entendu.
Et ça, sa compréhension, le fit l'aimer encore plus.
-Vous parlez du petit Gabriel?», s'étonne le directeur en s'asseyant dans son fauteuil, feuilletant sa paperasse.
-Nous pouvons pas?
-Ecoutez, Lydia est une petite fille tout à fait charmante.
-Montrez-nous le dossier de ce petit Gabriel, exigea-t-il et sa femme hocha de la tête, l'encourageant.
Le directeur sortit à contrecœur la paperasse -bien épaisse- concernant le petit garçon.
-Et bien, je suppose que le nom des Shipfield doit vous dire quelque chose, on n'entend que ça dans la presse depuis quelques semaines....
Patrick se pencha sur la petit écriture en patte de mouche et il sentit la main de sa femme se serrait sous la sienne.
-La vrai question, Monsieur et Madame, c'est de savoir si vous êtes prêts à assumer un enfant tel que lui?
Leurs regards se croisèrent pendant une courte seconde et cela suffit au couple pour s'assurer de la détermination de l'autre.
Alors, ils plongèrent corps et âmes dans le dossier de leur futur enfant, écoutant tous les conseils du directeurs, notant les noms de ses psychologues, prenant note des événements marquants.
Puis, Patrick posa son regard sur la dernière feuille.
Pauvre Gosse. Il avait douze ans à peine et la justice lui préparait déjà un casier judiciaire.
***
Retour au présent
Je regardais mon café d'un air absent, écoutant Claire chantonnait en cuisinant des crêpes. Je comprenais ce qu'elle essayait de faire, mais c'était inutile. Gabriel ne descendrait pas, nous le savions tout les trois.
Jake buvait tranquillement son cacao et vola un bout de mon croissant. Nous ressemblions à n'importe quelle famille, un dimanche matin.
Et pourtant, Gabriel s'était enfermé dans sa chambre. C'était la même routine qui s'installait à chaque vacances: il prétendait se lever au environ des midis et rater donc le petit-déjeuner familiale. Puis, il filait comme le vent toute la journée et ne revenait que tard le soir.
C'était ainsi tout les jours depuis qu'il avait passé le cap de l'adolescence. Il s'absentait, s'éloignait, toujours plus longtemps, toujours plus loin.
Claire avait pensé qu'il fallait le laisser respirer et, honnêtement, Gab' avait toujours été trop indépendant pour que l'on puisse réellement le materner. La situation avait toutefois empiré avec les années, comme si, en grandissant, il s'était recroquevillé sur lui-même.
Mon garçon me voyait comme un tuteur légale. Pour lui, nous étions une famille uniquement sur papier. Il portait mon nom, je l'aimais plus que mon sang et pourtant, il n'était pas mon fils.
J'avais essayé de nombreuses fois de l'emmener voir un match de foot ou encore, de partir ensemble pour pêcher toute une journée. J'avais essayé de l'entraîner dans des randonnées, des campements en forêts, des partie de billard, d'autre de laserGames. J'avais tout essayé et Gabriel avait refusé, une à une, mes propositions.
Le seul qui avait su l'approcher, enfant, était Jake. Claire m'avait confié qu'inconsciemment, Gabriel reportait tout son amour, toutes ses habitudes qu'il avait pour sa jeune sœur, sur notre second fils.
Et au fond, c'était probablement véridique. Gabriel n'avait jamais appris à prendre soin de lui, il n'avait jamais appris à être proche des adultes. Il n'avait pas appris à aimer son père, seulement à le craindre.
Tout ce qu'il savait faire, c'était s'occuper d'un petit. Je me rappelais de ces années où il avait été exécrable avec tout le monde. Il avait essayer par tout les moyens qu'on le renvoie au foyer, usant de tout les subterfuges.
Puis, il avait abandonné. Il s'était accroché à Jake comme à une bouée.
Puis, il s'était mis à éloigner Jake et j'avais commencé à désespérer. Dans mon coin, j'avais recherché après toute les Evangeline Shiepfield des environs. J'avais ratissé les réseaux sociaux pendant nos soirées, j'en avais touché quelques mots à toutes les personnes influentes de la ville que je rencontrais lors des galas.
Mais si Gabriel portait notre nom, elle avait dû prendre celui de ses tuteurs. Aucune Evangeline à plus de cent mille kilomètres à la ronde.
-Je vais aller réveiller Gaby, s'exclama Jake en se levant et je levais les yeux vers lui, lui lançant un petit regard sévère.
-Laisse ton frère dormir, il est rentré tard de sa soirée hier, le sermonnais-je en finissant de déjeuner.
Mon petit gars leva les yeux au ciel et se laissa retomber sur sa chaise. Claire me lança un petit coup d'œil et je lui répondais par un haussement d'épaule. Je m'étais couché tôt, mais je ne parvenais jamais à m'endormir avant de savoir que mes deux garçons étaient bien en sécurité chez moi.
Après tout, Gabriel avait le sang assez chaud pour provoquer n'importe qui, sans penser une seconde à se protéger lui-même. Il était parfois un peu trop fonceur, et ça m'inquiétait. Je l'avais inscrit à la boxe, au basket, j'avais fait en sorte qu'il soit complètement crevé à la fin de la journée et pourtant, il trouvait toujours l'énergie nécessaire pour foutre quelques raclées aux gens.
Gabriel s'était réveillé un jour en apprenant que sa sœur avait été raillé de sa vie. Et Patrick Gossom vivait avec l'angoisse qu'un matin,
un policier ne vienne annoncer que son fils avait été retrouvé tabassé après une soirée arrosée.
*~*~*~*~*~*~
Coucou!
Je suis ENFIN en vacances (et oui, cher petits français, j'étais obligée!)
Bref, j'ai la semaine entière pour me remettre en ordre niveau com' et message, désolé si je réponds avec beaucoup de retard ❤️
Gros bisous mes petits anges ❤️
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