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22.Brittany

Merci beaucoup à @JeanneVDBK ! Je suis amoureuse 😍!

***

Je me collais un peu plus au corps contre moi, entendant son rire grave contre mon oreille alors que je souriais. Brian posa ses mains autour de ma taille et je le laissais faire, parce qu'on dansait et qu'il n'y avait vraiment rien de mal. J'avais chaud, comme si chacun de mes verres augmentait la température de quelques degrés. J'aurais bien enlevé quelques couches de vêtements supplémentaires, mais le feu ne me permettait pas de quitter ma veste.

Est-ce que Gabriel était là?

J'avais envie de me retourner, ne serait-ce que pour croiser ses yeux cacao et voir quelle émotion s'y reflétaient.
J'avais envie de voir jusqu'à quel point nous pouvions pousser le jeu, jusqu'où il irait en me voyant jouer avec un autre que lui.
Je voulais me persuader que je n'étais pas la seule à passer volontairement ma main sous le feu. J'attendais que celui-ci me brûle, et c'était bien ça qui me faisait peur.

Jetant un bref regard autour de moi, je ne trouvais aucune trace du primate. Était-il resté dans la forêt? Est-ce qu'il était vraiment venu en sautant de liane en liane? C'était possible après tout, il n'avait pas de voiture.

-Excuse-moi, beau blond, mais je dois retrouver quelqu'un, tentais-je doucement de repousser le basketteur.
-Qui?
-Une fille, lui criais-je pour avoir la paix, m'éloignant déjà.

Je tournais en rond quelques instants parmi les nombreux adolescents de la ville. C'était la fête la plus réputé du comté et il n'y avait pas seulement les jeunes de notre lycée. La musique était si forte que j'entendais à peine mon propre cœur battre à dans mes oreilles. Nous étions au milieu de la nuit, la fête était à son comble et si Gabriel me faisait rater ça pour une histoire sans importance, il allait clairement le regretter.

Seulement, il n'était pas là.

Ni aux barils d'alcool, ni auprès des jolies filles assises sur le capot d'un 4x4 et j'étais quasiment certaine qu'il n'aurait pas sciemment approché une piste de danse. Il ne me restait plus qu'un endroit et, honnêtement, ça ne plaisait pas des masses qu'il y soit.

Ce connard avait emmené une fille dans la forêt.

J'allais le tuer. Ce n'était pas des menaces en l'air, ce mec allait goûter à mon talon de quinze centimètre et je ferrais en sorte -oh oui- que ses bijoux soient tellement amochés qu'il ne pourrait plus jamais avoir une voix grave.
Je me dirigeais d'une démarche assez rapide vers les bois mais, il fallait l'avouer, je ne pouvais pas avancer très vite avec des chaussures perchés sur des patins et surtout, j'avais peur de ce que j'y découvrirais.

Qu'est-ce que je ferais si je trouvais le primate accroché à une fille, dévorant son cou de baisers enflammés? Je n'étais pas sûre que la réponse me plaisait.

Toutefois, ces pensées me firent accélérer le pas et j'entrais un peu plus dans la forêt. Où cet idiot était passé? Avec qui? Quelle pouf avait-elle accepté de le suivre?

J'entendis un grondement au loin et mes pieds refusèrent d'avancer. J'avalais durement en me forçant à faire un pas, puis un autre. Je n'étais pas faible, je n'allais pas le devenir. Et puis, je me fichais qu'il se tapait n'importe quelle fille dans les bois, non? Ce n'était pas mon problème s'il se chopait le MST.

Malgré moi, je fus presque soulagée lorsque je constatais que Gabriel n'était pas avec une fille, mais avec un mec au cheveux mi-long aussi maigre qu'un fil de fer. Et, pour ce que j'en savais, il n'était pas encore de ce bord-là. Son manteau trainait au sol, abandonné près d'un arbre et je me donnais combien de temps il pourrait rester ainsi avant d'attraper une bonne crève.

Cependant, lorsque j'approchais un peu plus d'eux, ma respiration resta coincé dans ma gorge et mon taux d'alcoolémie rechuta brutalement . Le pauvre garçon avait une lèvre éclatée et je n'avais pas besoin de plus de lumière pour constater que son nez formait un angle bizarre. Je me rendais bien compte que son œil gauche n'était plus intact non plus.
On m'avait dit que les dégâts étaient toujours impressionnants lorsqu'on se confrontait à la boule de nerf qu'était Gabriel Gossom.

-Putain, Gossom!», lâchais-je d'une voix stupéfaite mais celui-ci ne sembla même pas m'entendre, se contentant de donner un autre coup à son rival.

Je m'arrangeais pour voir Gossom en face et ses yeux meurtriers me glacèrent le sang. Le gringalet sembla alors me remarquer et il essaya de se dégager, probablement pour conserver le peu de dignité qu'il lui rester face à moi.

-J'ai pas fini, gronda la voix rauque de Gossom et je réalisai alors que je m'étais trompé en le comparant à un gorille.

Gabriel était un lion, aux canines plus acérées que jamais.

Il prit le bras du garçon et je devais avouer que j'eus mal à sa place. Plaquant sa tête contre le tronc le plus proche, il réussit à lui faire une clé de bras impressionnante.

-Je vais te casser chaque os de ton squelette de trouillard en tellement de morceaux qu'il te faudra l'aide de ta mère pour manger, menaça-t-il et je décidais d'intervenir.
-Lache-le... Gabriel, lache-le!», lui ordonnais-je d'une voix ferme.

Sauf que ce n'était peut-être pas le meilleur moment pour lui donner des ordres, comme ce n'était peut-être pas le meilleur moment pour essayer de me glisser entre eux. Toutefois, je parvins à me retrouver à moitié entre les deux garçons, assez en tout cas pour river mon regard dans celui de cet idiot.
Gabriel força un peu plus sur le bras du garçon sans s'attarder sur moi et je commençais sérieusement à paniquer. Qu'est-ce que je ferais, moi, s'il le tuait? Je l'aidais à cacher son cadavre peut-être?!

Il était hors de question de tâcher ma nouvelle robe à 150$ pour ses beaux yeux.

-Mais fous-lui la paix, bordel!», hurlais-je, à bout de patience et surtout, à bout de nerf alors qu'il me poussait sur le côté. Je me rattrapais avant de chuter et, malgré ce qu'on voyait dans les films, ça n'avait pas été gracieux. J'avais failli finir les genoux éclatés contre une fine couche de neige, ce n'était pas le top.

La musique continuait de résonner mais elle commençait à attraper des accents meurtriers. Mes respirations saccadés suivaient le rythme anarchique de mes pulsations cardiaques et si j'avais eu dix ans de plus, j'aurais probablement craint   L'arrêt cardiaque.

Gabriel ne me répondait pas, il ne me regardait même pas. J'avais peur, pour la première fois, j'avais réellement peur de ce qu'il était. Pas de ce qu'il me ferait, mais de ce qu'il était capable d'affliger aux autres.
Il n'avait plus rien de mec drôle et un poil attachant qui me taquinait à longueur de journée. Il ne s'approchait même plus du garçon attentionné qui me raccompagnait chez moi après le boulot et qui m'offrait de jolies bracelets. Je pouvais presque imaginer le bruit que le cubitus ferait lorsque Gossom le briserait comme un cure-dent.

-Gaby, s'il te plait», le suppliais-je en tentant de retirer sa poigne, sentant les larmes commençaient à brouiller ma vue.

Je ne compris pas pourquoi il relâcha le garçon à ce moment-là. J'eus le temps de voir le fil de fer partir d'un pas rapide avant de comprendre qu'on m'avait collé contre un arbre -et que ça ne faisait pas franchement du bien. Je ravalais mes larmes, refusant de pleurer devant lui, et calmais ma respiration. Je devais rester maître de moi-même, surtout si je devais lui tenir tête à cet instant.

-Qu'est-ce qui te prends de te mettre juste devant ce mec, hein? Tu voulais que je te frappe? T'es complètement stupide ou c'est seulement ton trip?!», me hurla-t-il dessus, complètement enragé.
-Tu ne m'aurais jamais touché, remarquais-je avec un ton si confiant que j'en fus surprise moi-même.
-Bien-sûr que si! Tu crois que j'avais conscience de tout ce que je faisais?! Tu penses que j'aurais vu la différence entre lui et toi?!», vociféra-t-il, toujours bouillonnant de colère.
Sa poigne s'adoucit sur mon épaule, ses mains tremblaient et je me demandais si c'était le reste de sa rage ou alors, sa peur d'avoir pu me blesser.

-Je t'ai blessé? Tu as mal quelque part?
-Bien sûr que non, Gossom. Tu serais déjà plus là si c'était le cas, le narguais-je en essayant de le calmer un peu.

Mais Gabriel tournait comme un félin, les mains sur sa nuque. J'entendais sa respiration saccadée par-dessus la musique. Lorsqu'il releva la tête, ses yeux prirent quelques temps avant de rencontrer dans les miens, et ce fut un raz-de-marrée. Je laissais la vague s'abattre sur moi, je la laissais me noyer dans la rivière brune de ses pupilles. Son regard abritait un cocktail molotov d'émotion mais le plus attachant, c'est qu'il ne laissait transpercer ses états d'âme qu'à moi. J'étais sa VIP, avec un pass spécial pour le décrypter, un siège réservé dans ses pensés.

Je me pouvais pas prétendre que je comprenais Gossom. Je ne pouvais pas dire qu'il était prévisible. Seulement, pour la première fois, je le voyais entièrement, sans aucune carapace. Je le voyais enfin, comme un diamant à l'état brute, un petit garçon terrorisé caché au fond de ses prunelles.

-Qu'est-ce qui s'est passé ce soir?», demandais-je d'une voix plus douce, parce que sa détresse me poignardait le cœur et que je ne pouvais rien y faire.
-Tais-toi, asséna-t-il presque immédiatement et je vis les frissons se dessinaient sur ses bras nus.

Je fus tentée d'aller chercher sa veste mais il me bloquait le passage et ne semblait pas vraiment décidé à me laisser passer. Je m'approchais un peu de lui mais il recula d'un pas. S'il pensait que cela me découragerait. Il se trompait royalement. En même temps, c'était étrange de voir cette part de lui, si maladroite et apeurée.
Gabriel m'avait plus ou moins avoué qu'on l'avait maltraité plus jeune. Il en avait touché deux petits mots un soir, lorsqu'il me raccompagnait chez moi et que j'avais avoué à quelle point mes cicatrices me... M'enlaidissaient?
Alors, il avait montré les siennes. Il en avait parlé avec un ton si détaché et j'avais cru qu'il avait définitivement tourner la page.

Je m'étais peut-être trompée, finalement.

-Dis-moi Gabriel... S'il te plait, murmurais-je en le forçant à reculer jusqu'à ce qu'il ne puisse plus se cacher.
-Je.... J'étais plus vraiment là, bégaya-t-il en fuyant mes yeux et ça, ça fendilla mon cœur en morceaux.
-Et où étais-tu?

Il leva la tête vers les étoiles et inspira profondément.

-Arrête, Fricht. Juste, abandonne la partie, ok? Pour cette fois, uniquement pour cette fois, lacha-t-il en se détournant une fois de plus.

Et cela me fit peur. J'avais toujours cru que rien ne pourrait retenir Gabriel dans ses jeux. Sa mine déboussolée me déstabilisa à mon tour, comme s'il était la dalle de béton sur laquelle je marchais. Il s'écroulait et je tombais à mon tour.

Il semblait perdu, comme s'il venait de se réveiller dans un endroit où il ne se rappelait plus y avoir dormi. Ses tremblements ne se calmaient pas et sa main passait sans cesse dans ses cheveux, comme s'il cherchait à retrouver une contenance qu'il n'avait plus.

-Pars.
-Non, répliquais-je sur un ton aussi ferme que le sien.

Il soupira et ses yeux rencontrèrent les miens. Pendant quelques instants, je cherchais la petite étincelle dorée qui m'aurait réchauffé le cœur, qui m'aurait prouvé que tout n'était pas aussi grave que je le croyais.
Seulement, l'éclat n'illuminait pas ses deux orbes chocolats, son regard restait froid, bien plus froid que les petits flocons qui commençaient à flotter doucement dans l'air. Je saisis son index. Je devais trouver quelque chose auquel m'accrocher avant de sombrer dans l'abysse qu'abritait son regard.

-Je ne te fais pas peur, et sa phrase était plus un constat qu'une question.
-Et moi, je ne te dégoûte pas. Tu vois, comme quoi la vie est pleine de surprise, lançais-je d'une voix traînante en évitant volontairement d'y répondre.

Parce que non, Gabriel ne me faisait pas peur. J'étais sûre -enfin, presque- qu'il ne m'aurait jamais fait aucun mal. Cette brute, ce monstre qui tabassait sans flancher, avait gagné ma confiance là où personne d'autre n'avait réussi. Il m'avait vu plus profondément que n'importe qui,s'insinuant dans mon quotidien, ma routine, mes pensées.
En contrepartie, j'avais compris que ce fameux monstre n'était qu'un gros Gremlins. Personne ne voyait de douceur en Gabriel, pas même Lui.
Mais je l'avais entendu parlé de son petit frère, je l'avais vu protégé coûte que coûte ce qu'il lui appartenait. Je l'avais observé prendre soin de Vanessa et moi, comme si nous étions deux poupées de porcelaines.
Et au fond, c'était ça le véritable Gabriel. Le nounours de l'ombre, celui qui ne rendait service qu'indirectement, celui qui se cacher lorsqu'il prenait soin de vous, celui qui se pensait néfaste, trop néfaste pour les autres.

Et parce qu'il était néfaste, il enfilait des masques, tour à tour arrogant, dragueur, colérique ou violent, pour leurrer les gens. Comme s'il craignait qu'un jour, on connaisse sa vie.

Il me regarda pendant quelques instants et je me sentis mise à nue. J'avais l'impression que ses yeux étaient de grands rayons laser qui parcourait mon être, mes pensés, mes cicatrices. Puis, il fit une chose que je n'aurais jamais imaginé: il me prit dans ses bras.
C'était tellement rare de sa part, tellement soudain. Sa façon de me tenir contre lui était un brin maladroite, comme s'il n'avait plus serrer quelqu'un aussi fortement depuis un paquet de temps. Je me rendis compte alors que mes bras étaient restés le long de mon corps et, doucement, je les glissais de chaque côté de ses reins, collant mon oreille contre sa poitrine.
Ses battements étaient réguliers. Oui, j'avais tenu à vérifier, au cas où son comportement bizarre était dû à un début de crise cardiaque, ou d'une maladie incurable qui rendait les gens attachants.
Il ne bougeait plus, comme s'il essayait de se calmer grâce à moi. J'inspirais une profonde bouffée d'air et son parfum envahit mes narines. Parce que oui, Gossom Le Primate faisait tout de même l'effort de mettre un peu de déo, apparemment. C'était pas si désagréable d'être dans ses bras, ça me rappelait lorsque mon père me prenait encore ainsi. Je me rendis compte que, moi aussi, je devais probablement paraître un peu maladroite. Parce que, moi non plus, je n'avais plus étreint quelqu'un depuis longtemps. Et je venais de remarquer que ça m'avait drôlement manqué.

-Tu sais quoi, Fricht?
-Ouais, le primate?
-Je commence à me dire que j'aime vraiment, vraiment beaucoup quand tu es silencieuse, me charria-t-il en me repoussant doucement et je fus soulagée de retrouver mon Gabriel.

Je savais aussi qu'il me mentait. Pour une drôle de raison, Gab' détestait le silence. Je devrais lui demander pourquoi, un de ces jours.

-Je crois que je vais rentrer, marmonna-t-il en ramassant sa veste un peu plus loin et en l'époussetant.
-Tu ne veux pas danser avec moi?», lâchais-je d'une voix aguicheuse à souhait.

Il se stoppa un millième de secondes, semblant réellement envisager la question. Quoique... Son sourire moqueur m'empêchait de savoir réellement ses pensées.

-Désolé, Fricht, mais j'ai pas le temps.
-Ah non?
-Et non, rétorqua-t-il en souriant et j'étais contente, pour une fois, que Gossom soit un peu versatile.
-Même pour moi?

Il me raccompagna jusqu'à l'orée du bois avant de me répondre.

-Tu sais, Fricht, les jolis porte-manteaux ne dansent pas, se moqua-t-il en s'éloignant.

Et si je n'aimais pas qu'il s'en aille maintenant, juste après avoir pété un plomb, je ne pouvais pas le forcer à rester dans la plaine, avec moi.

Mais je pouvais le suivre.

Alors, pour la première fois de ma vie, je quittais une fête avant d'avoir un trou de mémoire et un bon coup dans le nez. Je ne courus pas après lui, parce que cela l'aurait probablement un peu trop amusé et qu'il aurait fait exprès d'accélérer.
Je regardais les alentours de la forêt, m'assurant qu'on était bien assez éloigné de la plaine.
Puis, je décidais de faire un beau cri de Tarzan, juste assez fort pour qu'il l'entende du petit parking improvisé. Je le vis relever la tête avec un sourire sur le visage alors que j'avançais vers lui lentement, prenant bien mon temps pour l'énerver un peu.

-Tu vas me laisser reprendre ma voiture alors que j'ai bu? Ce n'est pas très gentleman, ça, lâchais-je d'une voix joueuse.
-Mais je ne suis pas un gentleman, Chérie, rétorqua-t-il avec une mine faussement attristée.
-Ah non?», m'exclamais-je en mimant une fausse surprise.

Il secoua la tête et me laissa ouvrir ma portière comme une grande pour me le prouver.

-Et donc, je suis la première à être raccompagnée dans ta nouvelle voiture?
-J'aimerais bien, mais je l'ai déjà utilisé tout à l'heure, me charria-t-il en poussant mon épaule avant d'entrer la clé dans le contact.

-C'était pas drôle, grommelais-je en croisant les bras.
-C'est la voiture de mon tuteur, m'expliqua-t-il, son sourire s'élargissant sur ses lèvres.

Je boudais encore quelques instants, le voyant gesticuler sur son siège. Il finit par démarrer la voiture et se mit à rouler tranquillement. La nuit entourait l'habitacle et les phares éclairaient uniquement une petite parcelle de l'autoroute devant nous.

-Pourquoi me cherchais-tu?
-Je ne te cherchais pas, déclarais-je avec une parfaite mauvaise foi.
-Tu pensais que j'étais avec une fille?», demanda-t-il en semblant sincèrement intrigué.
-Et bien, généralement, c'est là que les mecs dans ton genre nous emmène, ouais, maugréais-je en resserrant un peu plus mes bras contre moi.

Il détourna le regard de la route pendant quelques secondes pour les poser sur moi. Et je me sentais bien plus vulnérable à cet instant que je ne l'avais été auparavant.

-Ca t'aurais embêté?
-Pourquoi t'as offert une rhinoplastie gratos à ce mec?», le coupais-je, agacée qu'il puisse penser ça.
-C'est un des mec qui a racketté mon petit frère, se contenta-t-il de répondre en haussant des épaules.

Et c'est vrai que c'était une raison valable, en fait. Je l'aurais presque massacré moi-même ce mec, ce Jake semblait être un gars bien.

-Tu sais comment ce connard a su qui était JackyChan? Il m'a dit :«Le prince des poubelles»?
-Pourquoi a-t-il dit ça?», demandais-je à voix basse pour essayer de calmer la colère de Gossom qui grimpait dangereusement.

Gabriel me jeta un petit regard, comme pour jauger mon degré d'honnêteté. Étrange comme il hésitait à me révéler quelques chose sur son petit frère alors qu'il n'avait pas paru trop tergiverser avant de se dévoiler.

-Jake aussi a été adopté. On l'a retrouvé dans une benne lorsqu'il avait un peu plus d'une semaine. Depuis, le morveux a pas mal de problème. Pour lui, c'est comme si sa mère ne l'avait pas trouvé assez réussi. Elle l'a juste.... Claquer avec les putains d'ordure, comme les objets amochés, cracha-t-il d'une voix rauque, remplie d'amertume et de haine.

Et je pouvais le comprendre, tellement bien. Je décidais qu'il fallait changer de sujet, vite, avant que mon petit Lion retombe dans ses humeurs sombres.

-Je sais que tu as compris pourquoi je ne fais plus de shopping avec Vanessa, pourquoi je travaille tout les week-end, lâchais-je doucement.
-Ce n'était pas difficile à comprendre, marmonna-t-il en serrant un peu plus fort le volant.
-Et pourtant, tu es le seul à avoir fait l'effort de chercher. Pourquoi tu ne m'as pas posé de questions?
-Je suis juste dit... J'ai pensé que si tu ne m'en avais pas parlé, c'était que ça te touchait un peu trop, déclara-t-il en se garant sur un petit parking près de chez moi.

Sauf qu'il ne détacha pas sa ceinture, qu'il n'éteignit pas le contact. Alors, je restais aussi sur mon siège, à moitié troublée par ses paroles.

-A quel point ta famille est-elle éclatée, Brittany?», demanda-t-il à mi-voix, comme s'il hésitait à poser la question.
-Sur une échelle de dix, je dirais qu'on frôle le onze, répondis-je en tentant de contrôler les trémolos de ma voix.
-Je suis désolé.

Et c'était tellement banal de dire ça, tellement con. Sauf que c'était différent avec Gabriel, parce qu'il ne s'excusait jamais, qu'il ne se souciait que de très peu de gens.
Alors, ces trois petits mots me réconfortèrent bien plus que si c'était la fromagère du coin qu'il les avait prononcé. Je ravalais mes larmes. J'avais toujours eu l'habitude d'attendre pour exploser, attendre que je sois seule dans ma chambre, lorsque tout le monde dormait.

-Je leur en ai voulu pendant quelques temps, pour un truc un peu débile, au fond. J'ai glissé dans une bulle, le temps de calmer ma haine. Et lorsque je me suis réveillée, j'étais à des millions de kilomètres d'eux. J'étais à des millions d'années lumières de tout, en fait. Et ça n'a fait qu'empirer, comme si j'avais implanté un poison dans notre famille en prenant du recul et que celui-ci avait continué à proliférer. Mon père trompe ma mère. Et elle, elle ne dit rien. Et je ne dis rien. Et il fait semblant de partir en voyage d'affaire, et ma mère prétend qu'elle a changé de chambre parce qu'elle a un rhume et qu'elle ne veut pas qu'il l'attrape.
-C'est vraiment pourrie, comme excuse, se contenta-t-il de lâcher.
-Et le soir, je l'entends pleurer. Et j'essaye de l'ignorer, de dormir, mais je n'y arrive pas. J'ai peur qu'ils divorcent. En fait, non, je n'ai pas peur qu'ils se quittent. J'ai peur qu'ils ne me quittent en même temps.
-C'es n'importe quoi, tes parents t'aiment, je te l'ai déjà dit, s'agaca-t-il en secouant la tête, comme s'il n'en revenait pas que je puisse croire cela.
-Et pourquoi, hein? Pourquoi ils n'en profiteraient pas pour me jeter dans une benne, moi aussi? Pourquoi ils me garderaient?
-Mais parce qu'ils t'aiment, idiote! Tout les parents aiment leurs enfants. Pas toujours de la bonne manière, pas toujours au bon moment, mais ça n'y change rien!», s'énerva-t-il en levant les yeux au ciel.
-Et comment tu sais ça toi, hein?!
-Parce que mes parents m'ont aimé, à leur manière. Ce n'était très certainement pas de la bonne manière, et peut-être pas à longueur de journée, mais si mon père a su m'aimer, alors les tiens aussi, lacha-t-il d'un ton détaché en haussant des épaules.

Mais il ne bernait plus désormais. Plus Gabriel paraissait détaché, plus on le touchait.
Et là, il avait juste la mine la plus blasé du monde.

-Parles-moi, demandais-je.
-J'ai pas besoin de ta pitié, Fricht, grogna-t-il en posant sa main sur le frein à main tandis que l'autre s'appuyait contre la portière.
-Eh.... C'est pas toi qui m'a dit qu'il n'y aurait jamais de pitié?
-J'ai dit que JE n'aurais jamais de pitié, me rectifia-t-il d'un ton bourru.
-Et JE te réponds que tu seras toujours ce primate complètement débile, même après ce soir, insistais-je.

Il planta son regard sur moi, transperçant une à une toutes mes défenses. J'avais l'impression qu'une alerte résonnait dans mon esprit.
Je fixais ses lèvres pincées alors qu'il s'interrogeait. Moi, je me demandais plutôt quel goût elles auraient si je les posais là, juste sur les miennes.

-J'avais cinq ans quand ma mère s'est cassée, commenca-t-il en appuyant sa tête contre la vitre.

Et il était tard, et j'aurais très certainement dû rentrer. Mais je n'en avais pas envie.
J'étais suspendue à ses lèvres.

Ce que Brittany ignorait, c'est que Gabriel, comme tout ange déchu, été tombé bien bas.
Et que les cicatrices les plus visibles ne sont pas toujours les pires....

~*~*~*~*~*~*~

Coucou!
Je poste bien tard, je sais, sorry ❤️
J'espère que vous avez quand même aimé ce chapitre ;) !
La semaine prochaine, on en apprendra un peu plus sur notre Gabriel..... Mais peut-il révéler ce qu'il ignore?
En tout cas, je voulais vous remerciez (je sais que je le fais dans chaque chapitre, mais ça compte pour moi).
Gros bisous mes anges ❤️

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