13.Gabriel
Merci à @constancebrtt pour ce superbe dessin! Moi aussi, je te fais un petit clin d'œil ;)
*****
Le lundi matin passa très lentement, d'abord parce que Brittany semblait s'éloigner de moi le plus possible et qu'elle séchait les heures où nous étions l'un à côté de l'autre, ensuite parce que Vanessa l'imitait.
Le message était des plus clairs. Mais j'étais assez têtu pour l'ignorer et continuais à poursuivre Brittany. Elle avait besoin de quelqu'un elle aussi, peut-être même plus que Vanessa.
Je plaignais cette dernière, accrochée au bras d'un garçon totalement inconnu. Elle jouait la comédie à merveille. J'aurais presque pu y croire, si je n'avais pas été témoin de sa douleur en la surprenant complètement shootée dans la petite ruelle à côté du Puppy's.
Je n'arrivais pas à la comprendre, quelques fois. Elle avait des parents formidables, une amie fidèle et un compte en banque bien rempli. Elle aurait pu simplement croquer la vie à pleine dent.... Mais c'était sans compter sur quelque chose de plutôt sombre qu'elle ruminait sans cesse.
Je l'acceptais comme elle était, moi. J'aurais probablement tabassé celui qui aurait eu des préjugés ou des propos hostiles envers elle. Mais son problème, c'était qu'elle n'avait pas encore accepté ce..... Sa... Enfin, ce petit quelque chose qui faisait d'elle un être particulier. Pas différent, pas honteux. Particulier.
Elle n'acceptait pas d'aimer. Ou plutôt, si. Ce n'était pas l'amour qui lui poser problème.
C'était la personne.
Je rangeais mon sac de boxe au fond de mon casier et fourrais mes manuels au-dessus avant de me diriger rapidement vers la cafétéria.
Elle était là, à ma table. Ses yeux exprimait une volonté farouche et je sus alors qu'elle pensait que je me vengerais. Croyait-elle que je monterais sur l'une des tables à moitié défoncée pour l'humilier publiquement? Songeait-elle à ce que deviendrait sa vie sociale si je faisais cela?
Elle perdrait beaucoup d'amis. Pamela, Brian... La déléguée manipulatrice et le basketteur n'étaient pas de réels amis et ils lui tourneraient le dos, comme ils l'avaient fait avec moi l'année passée.
Je me contentai de poser mon plateau à côté du sien et sourit en voyant ses joues rougir de colère. J'avais appris à savourer les petites preuves de sa fureur dissimulée. Elle essayait d'analyser mes gestes, de prévoir mes réactions. En agissant comme si rien ne s'était passé, je les avais chamboulé, elle et sa montagne de manigances. Elle avait tenté de préparer une riposte si jamais je décidais d'attaquer. Elle serait surprise.
-Alors, Fricht, qu'as-tu commandé au self?
-J'ai pris le poulet mais je commence à regretter, il a un goût dégueulasse, lâcha-t-elle en repoussant son assiette.
-Tu veux mon sandwich? Je l'avais pris au cas où la vieille cuisinière nous faisait à nouveau les gratins au saumon.
-Non merci, j'ai pas vraiment faim, de toute façon, rétorqua-t-elle arborant une mine dégoûtée.
Mes yeux accrochèrent les siens durant une courte seconde et j'haussais les épaules, prenant une bouchée de tomate en grimaçant. J'aurais préféré mourir étrangler avec cette tomate dégueulasse plutôt que d'avouer que je l'avais acheté pour elle, ce putain de sandwich.
Alors qu'elle parlait distraitement avec Vanessa qui n'avait pas osé me regarder dans les yeux et que Brian entretenait la conversation tout seul, je réfléchissais à un moyen discret pour piéger Brittany. J'aurais pu la gaver comme les oies en l'étouffant à moitié avec un tube pour faire glisser le poulet bouilli dans son œsophage mais cela me semblait légèrement radicale. Et puis, elle se débattrait probablement. Et cela attirerait les regards.
On oubliait le gavage.
Je tentais d'accrocher ses iris verts mais ses yeux prenaient l'apparence de deux revolvers dès que ses prunelles croisaient les miennes. Je laissais mon regard glisser sur sa peau, insistant sur la chair cachée de son poignée et je souris en la voyant passer une main protectrice sur les bracelets. Je comptais quatre épais bijoux ce jour-là, et je me dis que c'était probablement parce qu'elle craignait que je ne dévoile son secret aujourd'hui.
J'avalai difficilement un autre morceau de tomate et tournais la tête vers Vanessa, la fusillant du regard alors qu'elle relevait la tête fièrement, même si la moue de ses lèvres me laisser entrapercevoir une légère culpabitée. Elle devait voir à quel point je lui en voulais, ne serait-ce que pour la faire hésiter la prochaine qu'elle aurait un saloperie dans ses mains. Elle avait décroché quelques temps, après que je lui avais fait la gueule pendant trois semaines.
Peut-être que ça marcherait encore?
Je rangeais ensuite rapidement mon plateau et laissais la majorité des personnes dégustaient leur repas. Je n'aimais pas les tomates, et j'avais dévoré le poulet depuis longtemps. Je partis dans le couloir, mon sac à dos sur l'épaule.
Je souris en entendant le claquement sourd des talons hauts à ma suite. A force de fuir l'affrontement, Brittany semblait avoir décidé que le mieux était une confrontation à l'abris des regards. J'aimais cela chez elle. Son courage.
Parce qu'il fallait avouer qu'elle devait en avoir pour se tailler volontairement les veines, tout de même.
Je me laissais faire lorsqu'elle m'attira brusquement dans un placard et je croisais patiemment les bras en m'appuyant sur les étagères. J'avais conscience que cette désinvolture ne ferait que l'énerver davantage mais honnêtement, je n'aurais pas pu m'en empêcher. Rien que pour voir ses joues prendre une jolie couleur rosée.
-Qu'est-ce que tu vas faire, hein?
-Je ne vois pas de quoi tu parles, lançais-je en la fixant droit dans les yeux.
-Arrêtes Gossom, je sais que tu as vu mon poignet. Alors balance ton plan. Sois un mec et dis-moi maintenant les conneries que tu propageras dans mon dos, cracha-t-elle en s'avançant vers moi menaçante.
Ses yeux brillaient d'une rage contenue et je saluai le geste, parce que j'aurais déjà probablement explosé à sa place. Je n'étais pas un exemple du self-control, et je ne me serais pas embarrassé de discussions. Brittany était en quelques sortes une version féminine et surtout améliorée de moi. Je ne me taillais aucune veine, mais je lacérais mon esprit de souvenir jusqu'à ce que mon cœur n'en supporte plus. Et parfois, cela faisait aussi mal qu'un rasoir tranchant la chair.
Et parfois, c'était pire.
-Et bien, je ne compte rien faire. Et ce que je pense de toi est... Une autre histoire, soufflais-je en essayant de trouver un moyen pour l'éloigner de moi.
Parce qu'une Brittany en colère était plutôt attirante, et que je ne voulais pas du tout -mais absolument pas- la plaquer contre le mur opposé pour dominer ses lèvres. Elle n'aurait pas été le genre de filles à se laisser faire, d'abord, et j'aurais certainement une vilaine morsure sur ma lèvre en punition. Et puis, je n'en avais pas véritablement envie. J'étais simplement en manque de fille. Pas d'elle en particulier. D'une fille en général. Parce que je ne ressentais rien.
Vraiment, rien.
-Et que penses-tu? Que je suis suicidaire? Idiote? Que je suis incapable d'agir en adulte ou que je suis Faible?
-Suicidaire? Non, tu aurais appuyé un peu plus fort sur ton... Euh, ta lame. Idiote? Excuse-moi, mais ça ne date pas d'aujourd'hui. Immature? Non, mais tu es incapable de prendre soin de toi. Quant à ta faiblesse... Je pense que ce serait une erreur de te croire sans défense.
Je laissais me silence engloutir la pièce en observant ses yeux verts hypnotiques et je vis que ma réponse fit mouche, mais pas dans le sens que j'espérais. Sa colère semblait gonfler de minutes en minutes et appeler ma rage.
Sa folie réveillait la mienne. Et ses yeux.... Ses yeux fracassaient mon âme.
-Et c'était quoi, le coup du sandwich? Tu voulais me ridiculiser?
-Non, je voulais que tu manges. Tu crois que j'ai pas repérer ton petit manège? C'est flagrant et pathétique, lui vociférais-je.
-Ça ne te regarde pas, putain! T'es pas mon père! Merde, tu n'es même pas mon ami!
-Si tu crois que je vais te laisser de détruire, tu te fourres le doigts dans l'œil, au moins jusqu'à l'omoplate! Je ne vais pas te regarder pendant que tu bousilles ta vie à boire, à suivre Vanessa dans ses délires, à jeûner le midi et à te tailler les veines dès que tu n'as pas eu la moyenne en physique, crachais-je.
Elle me tapait sur le système. Cette fille avait un don pour savoir ce qui attisait ma colère. Elle savait quel ton employer, quel cible viser.
Oui, je n'étais pas son ami.
Oui, je la détestais trois mois plus tôt.
Oui, elle me pourrissait la vie quotidiennement.
Mais je ne pouvais pas la laisser seule, là, alors qu'elle était à terre.
Je ne pouvais pas porter le coup fatal alors qu'elle était déjà à genoux.
J'avais ce putain de côté protecteur pour les choses fragiles. Et derrière Brittany, ou plutôt parmi les milliers de facettes du caractère de cette garce, il y avait cette petite fillette au boucle blonde naïve et innocente.
Mon Evangeline.
Elles n'avaient rien en commun. Je m'en étais persuadé.
Mais c'était un leurre. Ce courage, cette lueur qui animait les yeux de Brittany, cette volonté farouche pour atteindre ses objectifs. Je les avais côtoyé une poignée d'année plus tôt. Et cette ressemblance me donnait envie de gifler Brittany. J'avais envie de lui faire du mal, beaucoup de mal, pour qu'elle s'éloigne de moi et emmène avec elle mes souvenirs. Mais malheureusement, cette petite partie de mon esprit était dominé par une autre plus importante, qui voulait rattraper mes erreurs. Comme si Fricht serait ma rédemption.
-Mais laisse-moi, putain! Je t'ai tout pris. J'ai détruit ta réputation, j'ai réduit ta virilité en miette, ton style a volé en éclat. Je t'ai tout pris avec des mensonges alors QU'EST-CE QUE ÇA PEUT TE FAIRE?hurla-t-elle.
-T'es une pétasse, Brittany. Mais je ne laisserais personne faire ça. Alors je te collerai. Je te suivrais dans les couloirs, je surveillerai ce que tu manges, ce que tu bois, ce que tu penses. Je serais dans tes environs aujourd'hui, demain, après-demain et tout les jours jusqu'à...
-Jusqu'à ce que quoi?
J'avais envie de lui coller mon poing sur son visage pour la faire taire. Je voulais l'écraser entre mes mains épaisses pour la faire disparaître. Tout était tellement plus simple lorsqu'elle n'était pas là.
Je voulais qu'elle baisse les yeux et arrête d'alimenter ma colère. J'aurais pu la briser si facilement, il suffisait de laisser la violence m'envahir comme tant d'autre fois l'année passée. Il m'aurait suffis de quelques mots glissés dans l'oreille de la bonne personne pour détruire toute sa réputation si précieuse à ses yeux.
Mais elle me fixait, le regard fier et les joues rouges. Elle n'était pas soumise, encore moins faible. C'était une princesse, une nymphe enchanteresse, un poison fatal. De ses yeux sombres, elle me défiait de continuer ma phrase.
-Jusqu'à ce que tu sois sauvée....
La stupeur prit place sur le visage de Brittany. Parce qu'elle s'était attendu à beaucoup de chose, la vengeance étant la première option.
Mais jamais elle n'avait pas prévu cette réponse.
-Je n'ai pas besoin de ton aide, lacha-t-elle en reculant comme si je l'avais brûlé.
Et comme à chaque fois que la situation lui échappait, Brittany tourna les talons et prit la fuite.
***
Je me faufilais doucement hors du lycée et séchais les cours de l'aprés-midi.
J'avais l'impression que cela faisait un siècle que je n'avais plus fait ça.
Là, dans ce Skate Park à moitié abandonné, je me retrouvais seul avec ma planche de skateboard et mes pensées.
Et elles étaient si embrouillés ces derniers temps que j'avais besoin de venir ici pour les démêler.
J'avais l'impression qu'après une année plutôt tranquille l'année passé, une quelconque force occulte avait décidé que je méritais une pile d'emmerde plus haute que l'Empire State Building.
Cette foutu psychologue qui m'attendait tout les mois, Vanessa qui divaguait totalement, Patrick et Claire qui voulaient une vrai famille, Jake qui ne comprenait pas pourquoi je les repoussais....
Et Brittany. Cette Brittany qui m'avait humilié l'année passé. Cette Brittany qui jouait avec moi, qui affrontait mes colères. Cette Brittany que je voulais détruire pour me venger et que je me retrouvais maintenant à essayer de la protéger.
Je me laissais glisser de la rampe et fis une petite figure assez simple en arrivant de l'autre côté. J'aimais le skate, parce qu'il me donnait une impression de liberté plutôt ridicule. Ce n'était pas aussi dangereux que le saut à l'élastique, mais c'était quelque chose que j'avais appris moi-même. Je m'en étais pris, des gamelles. Mais j'étais remonté sur ma planche en bois jusqu'au moment où j'étais arrivé à tenir correctement dessus. Et dans un sens, ça me rappelait qu'on n'arrivait pas du premier coup dans la vie, mais que je devais continuer de me prendre des gamelles pour espérer que ça s'arrange un jour.
Je faillis tomber de mon skate en apercevant la jolie Brittany débout à côté de la rampe, son sac à main pendant sur son avant-bras.
-Qu'est-ce que tu fais là?
-Bonne question, soupira-t-elle en détournant les yeux, la voix faible.
Je la regardais alors qu'elle posait son regard sur tout ce qui l'entourait, comme si elle découvrait cette endroit pour la première fois. Un sourire amusé étira discrètement mes lèvres lorsque je compris que Brittany m'avait suivi sur un coup de tête, et qu'elle était gênée de se retrouver à côté du garçon qui avait vu son poignet scarifié.
-Je crois que je vais retourner au bahut, lâcha-t-elle en se tournant déjà.
-Tu préfères supporter les cours de mathématique de Monsieur Hublot que moi? Merci Fricht, je savais que je te plaisais mais pas au point de te faire fuir. À moins que ce ne soit parce que je t'intimide.
-Toi, m'intimider? Pff, tu as peut-être une belle gueule un peu féroce, Gossom, mais c'est tout ce que tu as en magasin, siffla-t-elle, vexée.
Et cela me rassura plus que de raison, parce que je préférais ces piques sournoises à ces pleurs de la nuit passée.
-Allez, monte, souris-je.
Je lui tendis une main et la hissai au sommet de la rampe. Elle grimaça en voyant les multiples graffitis et je m'imaginais déjà qu'elle était le genre de personne à nettoyer le métal gribouillé avant d'y poser ses fesses.
Cependant, elle se contenta d'un profond soupir avant de s'installa dans un coin. Je lui fis un clin d'oeil alors que ma planche basculait à nouveau dans le vide et j'eus le temps de la voir lever les yeux au ciel avant de virer de l'autre côté de la rampe.
-Frimeur.
-Tu veux vraiment que je me vante? Recule un peu et je te fais un double salto, rétorquais-je avec un sourire que je savais arrogant.
Cette fille, elle était bien partie pour me rendre fou, à me pousser toujours à bout. Si elle m'avait mis au défi de lui décrocher la lune, j'aurais inventé une fusée pour lui fermer son caquet.
-Non merci, je n'ai pas envie de bouger pour t'observer foirer lamentablement. Quoique, ça vaut peut-être le détour...
Je continuais de faire des allées-et-venus en essayant de l'impressionner pour lui fermer le clapet. Je sentais ces grands yeux verts braqués sur mes mouvements. Elle replia ses jambes et les entoura de ses bras, calant son menton entre ses genoux pour continuer à m'observer. Ainsi, personne n'aurait pensé qu'elle cachait d'horribles cicatrices sous ses bracelets. Personne n'aurait cru que je l'avais retrouvé quelques jours plus tôt à fumer un joint dans une ruelle voisinant un bar.
Elle semblait totalement innoncente, au point que cela déchirait les cœurs. Et je sus que, quoiqu'il pouvait arriver, j'aurais tout fait pour elle. Je prenais difficilement soin de Vanessa, mais j'y arriverais avec elle.
Il fallait que je réussisse. Je devais au moins en sauver une.
***
La nuit tombait vite en hiver et je m'empêchais de basculer à nouveau de l'autre côté de la rampe. Brittany m'observa alors que je posais ma planche à côté de moi. La tête levée vers les étoiles, je m'allongeais sur la plaque de métal et laissais mes jambes pendre dans le vide.
-Tu fais ça souvent, glisser d'un côté à l'autre jusqu'à en avoir mal au doigt puis réfléchir en regardant le ciel comme dans un film?
-Rigole de moi si ça te chante. Tes problèmes paraissent surmontables d'ici, glissais-je simplement, sans la regarder.
-Mes problèmes paraissent surmontables nulle part, murmura-t-elle.
J'aurais aimé détourner les yeux des étoiles pour la regarder, mais j'aurais brisé l'ambiance de confidence fragile qui régnait en ce moment.
-Personne n'est au courant, n'est-ce pas?
-Non.
-Pourquoi?
Seul le silence me répondit. Je la sentis vaguement se coucher à côté de moi et fixer la lune à son tour, comme si c'était cette dernière qui recevait ses confidences et non moi, le connard de son lycée.
-Je ne vais pas te servir l'excuse que cela me faisait du bien. J'avais mal, parfois je croyais même que je finirais par mourir en serrant cette lame dans la main. Mais j'avais l'impression.... Je choisissais de vivre ou de mourir. J'avais ce tranchant entre les doigts, je m'amusais de la limite que je ne devais pas franchir et ce danger me rendait...
-Vivante, soufflais-je pour elle.
-Oui, vivante. Je contrôlais tout, même si je perdais pieds.
-Je comprends.
-Vraiment?
-Je n'aurais pas fait pareil, mais je suppose que je comprends, murmurais-je.
Elle ne me regarda pas et je ne cherchais pas à croiser ses grands yeux verts. J'aurais pu m'y perdre et révéler des choses que je devais taire. Brittany venait de me confier quelque chose qui aurait pu aisément la détruire.
Mais j'étais incapable de faire comme elle. Personne ne savait. Personne ne me connaissait réellement, hormis Jake et mes tuteurs. Et cela devait rester ainsi. Plus tard, au réunion d'ancien élève. Je serais la brute qui jouait au basket et se tapait toutes les filles. J'aimais cette étiquette.
-Je pense que tu as maintenant toutes les cartes en main pour te venger de l'année passé, déclara-t-elle avec un rire faux.
-Je ne compte pas m'en servir.
-Gabriel Gossom se venge toujours.
Je croisais mes bras derrière ma tête et inspirais l'air frais de la nuit. Qu'aurais-je pu répondre? Elle avait totalement raison, et j'arrivais à peine à comprendre pourquoi je ne l'humiliais pas.
-Pas avec les gens que je respecte.
-Je ne veux pas de ta pitié, Gossom.
-Je n'ai pas de compassion, de pitié. Je préfèrerais crever de subir un de ces regards pittoyables, alors crois-moi que je ne serais pas celui qui te donnera une tape dans le dos en s'apitoyant sur toi.
-Merci.
Le silence envahit le parc et je sentais le métal froid sous mon corps, engourdissant mes muscles.
-Tu viens ici tout les jours?
-Après l'entraînement de basket ou les cours de boxe. Avant le travail le vendredi et le samedi soir. J'aime être ici.
Elle hocha de la tête. Je ne le vis pas, mais je perçus un léger mouvement du haut de son corps. Elle n'était pas assez près de moi pour que je sache si c'était réellement un mouvement de sa tête, elle aurait très bien plus se gratter le bras. Mais je l'imaginais bien, dans ma tête, hocha doucement de la tête alors que ses yeux se fermaient.....
-On rentre?
-On rentre, confirmais-je à contrecœur.
Je repris mon skate et me levais sans délicatesse alors que Brittany se laissait glisser jusqu'en bas de la rampe. Je la suivis et, à la sortie du parc, tournais à gauche pour rentrer chez moi.
-Gabriel? C'est plus court de ce côté, dit-elle en fronçant les sourcils.
J'allais la contredire lorsque je me rappelais que je lui mentais depuis plusieurs mois pour la reconduire chez elle après notre service le samedi soir.
-Oui, j'étais ailleurs.
-On laisse ses pensées virer vers les jolies filles, Gossom?
Je me contentais de rire doucement en avançant dans sa direction. Elle ne parla pas durant le reste du trajet et je préférais ainsi: je n'aurais pas supporté une fille qui jacasse tout les secondes sur son vernis à ongle. Arrivée devant chez elle, elle se tourna vers moi et me fit un clin d'œil.
-A plus, Gossom.
-A plus, Fricht. Et évites de te saigner comme un bœuf ce soir, lâchais-je avec un sourire espiègle.
Pendant un instant, le temps sembla se suspendre et Brittany plongea son regard dans le mien sans savoir comment réagir. Puis, je l'entendis rire alors qu'elle remontait les quelques marches devant sa maison. Et alors, je repris le chemin opposé pour rentrer chez moi.
Si Gabriel était un ange déchu, Brittany était une tigresse à qui on avait coupé les griffes.
Et si on pouvait aiguiser les griffes à nouveau, il était beaucoup plus difficile de faire repousser des ailes.
~*~*~*~*~*~*~*~
Coucou!
Bon, pas terrible comme dernière phrase. Excusez-moi, je cherchais à ne pas trop révéler la suite de l'histoire.
Vous êtes de plus en plus nombreux à lire ce livre, merci beaucoup ❤️
J'essayerais de mettre les dessins au-fur-et-à-mesure que je les reçois, donc les prochains chapitres sont déjà pris 😜
Bientôt, un nouveau flash-back avec Evangeline pour vous éclairez un petit peu 😛😛
Gros bisous mes anges ❤️
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