POUR les anciens du clan Hyûga, la naissance de la première fille du chef était signe de bonne fortune. Elle était née un vingt-sept décembre bien différent des autres. La nuit avait été longue pour le jeune couple. Les anciennes avaient aidé la jeune femme à délivrer son bébé, la pleine lune témoin de son arrivée dans ce monde.

Au petit matin, tout la famille Hyûga avait rendu visite au jeune couple et à leur nouveau né. Le jeune chef, Hiashi Hyûga, était fou de son héritière. Depuis, il remerciait les dieux tous les jours pour lui avoir donné une parfaite petite fille.

Ce jour-là, les météorologues avaient relevé la plus haute température à Konoha depuis le début de cette période glacière. Une température supérieur à zéro degrés ! Ce jour-là, tout le monde était sorti profiter de la chaleur offerte par le soleil. Ce jour-là, toute la neige avait fondu. Ce jour-là, les habitants de Konoha purent voir le ciel bleu accompagné du soleil chaud. Ce jour-là, le temple du dieu du feu fut rempli d'offrandes et de nouvelles prières.

Les gens avaient repris espoir que dans un futur proche, Konoha ne sera plus recouverte de neige et ne subira plus le froid hivernal.

C'est ainsi que le chef du clan décida d'appeler ce nouveau né, Hinata.

Pour les Hyûga, sa naissance signifiait un nouveau départ pour le clan, vivant dans la peur de devoir se soumettre aux Otsutsuki le jour où ils reviendraient.

En effet, depuis que Tokuma Hyûga s'était enfui avec sa femme enceinte en tournant le dos à ses cousins éloignés, les générations précédentes n'avaient donné aucune fille. Que des garçons qui s'étaient battus pour la place de chef de clan.

Lorsque le fils du frère du chef, Neji Hyûga, était né les anciens se mirent à penser que le clan était maudit par le dieu des Enfers et qu'ils devaient confesser leurs péchés. C'est donc pour cela que tous les membres de la famille Hyûga étaient partis en pèlerinage, s'arrêtant dans chaque temple de chaque pays pour laisser leurs offrandes aux cinq dieux les plus puissants.

Le jour où Lady Hyûga apprit qu'elle était enceinte, Hiashi l'accompagna dans un nouveau pèlerinage, demandant aux dieux de leur offrir une fille.

Maintenant qu'Hinata était née, ils n'avaient plus rien à craindre. Leur objectif était maintenant de la rendre parfaite.

-Si les Otsutsuki reviennent et ils reviendront, soyez en sûr... !

-...Le mariage de votre fille, chef, nous permettra de retisser des liens avec notre famille éloignée, dirent les anciens.

-Il faut la préparer dès maintenant car, malheureusement, nous ne savons pas quand les Otsutsuki reviendrons.

C'est ainsi que la vie d'Hinata fut planifiée du début jusqu'à la fin. Afin d'éviter toute rébellion futur de la jeune fille, son éducation commença le plus tôt possible. Les anciens conseilleraient aussi au chef de placer son neveu au service de l'héritière. Grâce à lui, elle ne pourrait pas oublier ses obligations envers sa famille.

Bien entendu, personne n'était au courant du plan des anciens et du chef.

Hiashi ordonna donc à son frère de présenter son fils à sa fille.

-Regardes Neji, c'est ta cousine. Elle est très précieuse donc ton devoir sera de la protéger. Et le plus important, lui dit son père. C'est de ne jamais oublier que vous êtes de la même famille et que la famille s'est fait pour s'entraider.

Le petit d'un an baissa le regard sur ce bébé dans son berceau blanc et sourit en voyant ses grosses joues rouges.

Dès cet instant, Neji et Hinata furent élevés ensemble comme soeur et frère, comme leurs pères furent élevés avant eux. Tout comme les autres enfants Hyûga, ils reçurent une éducation à la maison. La gouvernante Nastu s'occupait de tout ce qui avait un rapport direct avec la maison, Kô s'occupait de l'entraînement au combat et Lady Hyûga s'occupait de leur faire classe dans une grande pièce de la résidence familiale.

Lorsqu'Hinata fut en âge de comprendre son importance pour la famille, Hiashi invita sa fille à se promener avec lui. Main dans la main, ils s'étaient baladés dans les jardins des Hyûga sans jamais passer derrière la barrière qui séparait le monde des Hyûga et le monde extérieur.

Ils s'assirent sur un banc, observant la neige tomber tout autour d'eux.

-Vois-tu Hinata, ta vie est très importante pour ta mère, pour moi, pour le clan. Tu dois, toujours, faire passer la famille avant tout le reste. Tu comprends ?

La petite fille secoua la tête, joyeusement. Mais son père avait l'air triste.

-Quelque chose vous chagrine, père ? Voulez-vous que je jure dans les temples des cinq dieux que je ne trahirais jamais ma famille ?

L'homme fût surpris par ses paroles avant de caresser le sommet de la tête de son enfant et de lui sourire.

-Tu n'auras pas à faire ça. Tout ce que tu auras à faire, c'est t'appliquer et réussir dans toutes les disciplines. Cela ne sera pas trop difficile pour toi, après tout, tu es ma fille.

Ce fût donc ce que Hinata fit. Elle s'appliqua comme elle put dans toutes les disciplines. Jusqu'à ses six ans, elle fût gâtée par tout le monde qui croyait en elle. Malheureusement, tout comme sa mère, elle développa un grand intérêt pour la littérature et malgré les conseils de Neji, elle perdit rapidement son niveau en Juken.

A la vue de tous ses combats perdus en entraînements, de plus en plus de Hyûga venaient y assister pour voir la fille du chef perdre tous ses moyens devant ces spectateurs.

En effet, la jeune fille avait des doigts de fée et une intelligence impressionnante pour son âge : elle savait coudre toutes sortes de robes pour les poupées, elle aidait toujours Nastu à faire le goûter mais au combat, tous ses cousins et cousines la dépassaient. Elle finissait toujours au tapis, les mains écorchées à force de se protéger des attaques.

Au fur et à mesure que les jours passaient, elle ressentait de plus en plus la pression et les attentes de son clan, de ses parents, sur ses petites épaules.

Ayant été témoins de cette chute, les anciens demandèrent une audience auprès du chef afin d'exprimer leur inquiétude vis-à-vis de l'héritière.

-Qu'allons-nous faire ? demandèrent-ils. Cela fait maintenant des mois que son niveau n'augmente pas.

-Si elle prend déjà du retard, elle ne sera jamais prête quand les Otsutsuki vont arrivés.

-Qu'allez-vous faire chef ?

Tout le monde se tourna vers Hiashi.

-Ma femme attend un autre enfant, annonça-t-il. Je prie tous les jours pour que ce soit une autre fille.

Ses mots brûlaient sur la langue du chef des Hyûga. Le père qui était en lui s'inquiétait affreusement pour sa fille mais le chef qu'il était ne pouvait pas se permettre de laisser tomber sa famille.

-Ce n'était peut-être pas une bonne idée de l'élever avec le petit Neji. Elle est beaucoup trop douce avec les autres.

-Attendez, s'exclama Hizashi en se levant. On devrait lui donner une nouvelle chance.

-Elle ne s'intéresse pas au Juken, ça se voit sur son visage !

-Je ne pense pas que ce soit une bonne idée de l'abandonner comme ça, continua le frère du chef. Elle a de très bon résultats dans les autres disciplines : elle cuisine très bien, elle aime écouter les leçons de sa mère, elle est très cultivée pour son âge. Même les autres enfants ont encore du mal à lire. Tous ses cousins et cousines l'adorent.

-Tu ne peux pas avoir ton mot à dire, Hizashi. Ton fils est un vrai prodigue, son seul problème c'est qu'il n'est pas une fille.

-Il est sûr que le petit Neji aura une place de choix dans la garde avant de monter les échelons pour devenir chef de clan.

-Mais...

-J'ai pris ma décision, coupa le chef. Je vais laisser à Hinata le temps de la grossesse de sa mère pour se reprendre en main. Mais si à la naissance de sa soeur ou de son frère elle n'a rien changer à son comportement, je me verrais dans l'obligation de retirer ma fille en tant que prétendante pour le statut d'épouse.

Satisfaits, les anciens hochèrent la tête pendant que Hizashi rongeait son frein.

Malheureusement, cachée derrière la porte de la réunion, la petite Hinata avait tout entendu. Accompagnée de Neji, ils se rendaient au cours de cuisine de Natsu mais la voix de leur pères les avaient fait s'arrêter. Ils n'avaient pas entendu toute la conversation mais juste assez pour qu'elle puisse se sentir coupable.

Elle créait des problèmes inutiles à sa famille et à son père. Elle avait bien entendu la déception dans sa voix grave et cela lui faisait mal au cœur. Elle n'arrivait pas à le rendre fier alors qu'il avait placé tous ses espoirs sur ses épaules. De plus, il l'aimait.

-Hé, Hinata, ne les écoutes pas. Tu n'as pas besoin de leur prouver quoi que ce soit. Ce sont que des vieux croûtons, dit Neji pour essayer de la réconforter.

Touchée, elle sourit à son cousin, lui affirmant que tout allait bien.

Toutefois, depuis ce jour, Hinata redoubla d'efforts pour satisfaire son père qui venait assister à tous les entraînements, prétendant s'intéresser aux progrès de la prochaine génération. Cependant, elle savait qu'il venait pour elle.

Hélas, un jour, à cause du stresse et de l'anxiété, Hinata tomba malade. Inquiet pour sa cousine, Neji resta toute la première journée avec elle.

-Neji, demanda la fillette d'une voix faible. Qu'est-ce... Qu'est-ce qu'ils vont faire de moi ?

Le jeune garçon épongea le front chaud de sa cousine avant de lui prendre délicatement la main, un sourire chaleureux sur les lèvres.

-Tu ne devrais pas t'inquiéter. Je serai toujours la pour te défendre. Tu es ma cousine, Hinata. La famille c'est fait pour s'entraider, pas pour se déchirer.

Neji n'était pas satisfait de sa réponse. Mais qu'est-ce qu'un garçon de sept ans pouvait bien dire à sa cousine de six ans, malade à cause du lourd jugement que les adultes de sa famille portaient sur elle.

Hinata réussit à sourire timidement avant de prendre son cousin dans ses bras.

-Merci, chuchota-elle les larmes aux yeux.

-Allez, j'ai amené de quoi te changer les idées.

Il lui montra un jeu de cartes assez simple. Pas besoin de réfléchir, pas de besoin de chance, pas besoin de s'entraîner. Pour jouer, il faut juste laisser le hasard décider. Ils jouèrent à la bataille de cartes tout le reste de la journée jusqu'à ce que Nastu vienne dire à Neji de laisser sa cousine se reposer.

Mais, malgré les effort de son cousin, Hinata resta malade encore un bon moment. Elle n'avait plus d'appétit et ne dormait plus à cause de ses tourments.

Au début de sa deuxième semaine de convalescence, Lady Hyûga rendit visite à sa fille. Hinata aimait son père mais adorait sa mère. Ses deux parents avaient eu deux façons très différentes de l'élever et cela avait joué pour beaucoup.

-Trouves la réponse par toi-même, lui disait souvent Lady Hyûga.

Sa mère avait toujours refusé d'enseigner qu'une seule manière de voir le monde à ses élèves. Elle les laissait toujours faire l'expérience seuls avec les livres avant de venir les conseiller ou de les aider.

Alors que son père ne répondait que si la question concernait la gestion ou le bien être de la famille Hyûga. Hiashi avait été, lui aussi, élevé comme ça. Pour lui, il n'y avait pas d'autre chemin que de faire confiance aveuglément aux enseignements de la famille Hyûga transmis de génération en génération.

C'était comme ça qu'Hinata avait appris à aimer les livres que sa mère lui donnait. Ils lui permettaient de penser à autre chose que la famille Hyûga.

Dès que sa mère pénétra dans la chambre d'Hinata, la fillette trouva que son ventre avait étonnamment grossi. Le compte à rebours arrivait bientôt à son terme. La gorge déjà bien serrée, il ne suffit que d'un sourire de la mère pour que la fillette éclate en sanglots, s'excusant de ne pas être à la hauteur des espérance de ses parents et de sa famille.

Lady Hyûga s'assit alors sur le lit avant de prendre sa fille dans ses bras et de la laisser pleurer contre son épaule. Comment expliquer à sa fille que ce n'était que le début de sa longue et difficile vie de femme accomplie ?

-Ma belle Hinata. La vie n'est pas toujours facile mais s'il y a bien une chose que tu peux faire, c'est contrôler ton destin. Cela sera effrayant mais si tu t'entoures d'amis, de gens qui t'aiment, tu ne seras jamais seule et tu y arriveras. J'ai confiance en toi.

Elle resserra son emprise autour de sa mère.

-Surtout ne dis pas à ton père que j'ai dis ça, rigola-t-elle tout doucement. Mais garde-le au fond de ton cœur. Un jour, tu comprendras.

La mère et la fille restèrent ensemble toute la journée à lire des livres, à sentir le bébé bouger à travers la bosse du ventre, à parler de tout et de rien. Puis, la femme laissa Hinata se reposer. Mais elle n'arrêtait pas de penser à ce que sa mère et Neji lui avait dit.

"C'est décidé !" pensa-t-elle. "Je dois redoubler d'efforts. Si le bébé est une fille, je lui épargnerais la charge que j'ai sur les épaules et si le bébé est un garçon, je serai assez forte pour le protéger car je serai sa grande sœur et que mon devoir sera de prendre soin de lui."

Trois jours plus tard, ayant repris confiance en elle, Hinata fut guéri et put sortir du lit avant de recommencer à s'entraîner, voulant se rattraper et progresser.

Pendant les trois derniers mois de grossesse de sa mère, elle put s'exercer comme bon lui semblait puisque plus personne venait l'observait en entraînement. Elle s'entraîna alors deux fois plus que les autres sous le regard bienveillant de Kô et Neji.

Les trois mois passèrent tellement rapidement qu'Hinata fut surprise quand Nastu vient la chercher pour lui annoncer que sa mère avait accouché.

Ce vingt-sept mars eut un énorme impact sur la vie d'Hinata.

Quand elle apprit que sa mère avait donné naissance à une nouvelle fille, elle n'arrivait pas à savoir comment elle se sentait. Les dieux avaient béni ses parents d'une deuxième fille. Avaient-ils eux aussi décidé de la remplacer ? Avait-elle le droit de se sentir soulagée ? Car elle savait que si elle échouait à satisfaire sa famille, sa sœur pourrait rattraper la situation. Mais en même temps, elle était inquiète. Elle ne voulait pas que sa cadette vive le même enfer qu'elle endurait depuis son plus jeune âge.

Lorsqu'elle arriva dans la chambre de ses parents, elle vit son père portant sa nouvelle petite fille dans ses bras. Sa mère était allongée dans le lit, pâle mais souriante. Hinata s'approcha d'elle timidement.

-Ma belle Hinata.

Sa mère l'embrassa sur le front puis son père s'approcha d'elle avant de se baisser sur ses jambes.

-Voici ta petite sœur, Hanabi.

Hinata regarda le bébé avec de grands yeux. Elle sentit une boule se former dans sa gorge et avant même qu'elle s'en rende compte, des larmes salées coulaient sur ses joues.

-Tu veux la porter ? demanda Hiashi.

Hinata secoua la tête. Elle s'installa à côté de sa mère avant de tendre les mains. Délicatement, Hanabi passa des bras de son père à ceux de sa soeur et la plus grande eût une meilleure vue de ce bébé. Un large sourire étira ses lèvres. Elle était magnifique.

-Hanabi... murmura-t-elle.

"C'est décidé, je te protégerais quoi qu'il arrive."

Elle resta encore quelques instants avec sa famille avant que Nastu lui demande de quitter la chambre pour laisser sa mère et Hanabi se reposer. La suivant à l'extérieur, son père soupira avant de la regarda.

-Que dirais-tu d'aller se balader avec moi dans les jardins ?

Cela faisait des mois, non, des années qu'elle ne s'était pas promenée avec son père. Hinata fut tellement contente d'entendre la proposition de son père qu'elle sentit son cœur faire un vole plané. Elle accepta et ils passèrent le reste de l'après-midi, main dans la main, à respirer l'air frais.

Le soir même, Hinata avait retrouvé Neji assis par terre sur le parquet de la terrasse derrière la maison. Elle parla de sa décision à son cousin qui la regardait sans être étonné de son choix.

-Comme d'habitude, tu préfères penser aux autres plutôt qu'à toi, Hinata.

Neji ne voulait pas être trop dur avec elle mais dans sa voix, Hinata entendait bien du reproche. Était-ce donc ça son plus gros défaut ? La jeune fille serra ses mains entre elles. Elles étaient tellement écorchées que l'eau et le savon lui piquaient les mains dès qu'elle se lavait.

-Neji, je dois absolument continuer à m'entraîner. Tu crois que tu pourrais m'aider ? Je pensais pratiquer quelques mouvements le soir avant que Natsu me demande d'aller me baigner avec mes autres cousines.

-Pour que tu retombes malade encore une fois ?

Tordant ses lèvres, Hinata savait qu'il avait raison. Malgré ça, son cœur lui dictait autre chose.

-Tu as entendu comme moi. Je ne sais pas ce que "Otsutsuki" signifie mais les anciens en ont peur, ça se voit sur leurs visages. En tant que première fille du chef, je dois protéger ma famille. Ma petite sœur... Je ne veux pas qu'elle soit aussi embarquée dans cette histoire.

Neji observa sa cousine. Hinata était timide et avait peur de beaucoup de choses mais contrairement à lui, elle acceptait son destin sans douter. Il soupira.

-Ok... Je vais t'aider. De toute façon, même si je te dis non, tu le feras toute seule, alors... autant que je sois là.

Les larmes aux yeux, Hinata sourit avant de le prendre dans ses bras et de le remercier plusieurs fois.

Malheureusement, malgré tous les efforts d'Hinata, son père n'avait maintenant d'attention que pour sa cadette. Hanabi devenait de plus en plus belle avec ses magnifiques cheveux chocolat, sa peau était lisse et beaucoup moins blanche, rendant ses yeux nacrées beaucoup plus discrets que ceux de sa grande sœur. Elle grandissait aussi rapidement, attirant les regards de tout le monde.

Une vraie prodigue, disaient-ils.

Avec toute cette agitation autour de sa petite sœur, Hinata n'entendit plus parler des inquiétudes des anciens. Au fond, elle se sentait délaissée, tel un brouillon jeté vulgairement à la poubelle après avoir été rapidement gribouillé, mais elle était prête à prouver qu'elle en valait la peine.

Deux ans étaient passés depuis la naissance d'Hanabi. Les deux sœurs étaient élevées séparément afin d'éviter que la plus petite s'attache trop mais dès que l'heure du souper approchait, elle courait rejoindre son aînée. Elles mangeaient avec leurs cousins, prenaient leur bains ensemble, jouaient toutes les deux jusqu'à pas d'heure dans leur chambre pendant que Neji dormait à poings fermés.

Malgré les restrictions, elles avaient quand même réussi à développer une relation très solide.

Les anciens étaient fiers d'Hanabi pendant que Neji accomplissait tout ce qu'il entreprenait avec succès. Hinata, elle, passait de plus en plus de temps dans la chambre de sa mère avec un livre ouvert sur les genoux, jonglant entre les genres à lire pour le plaisir et les ouvrages dédiés à la pratique du Juken.

Si elle n'arrivait pas à progresser en pratique, elle s'était dit qu'apprendre la théorie par cœur l'aiderait.

Un jour, alors que son père se promenait avec Hanabi, Hinata s'arrêta devant lui avant de le saluer en s'inclinant face à lui.

-Bonjour père, Hanabi. J'ai une requête à vous soumettre.

-Que t'arrive-t-il, Hinata ?

La fillette se mit à trembler, mais pas de peur plutôt d'excitation.

-J'aimerai que vous assistiez à mon entrainement demain.

Hiashi fut surpris de la demande de sa fille. Il avait entendu qu'Hinata ne progressait plus du tout et qu'il lui arrivait de s'endormir en cours alors que Nastu leur apprenait les bonnes manières à table.

-Hé bien... Puis-je demander pourquoi ?

-J'aimerai vous montrer ma maîtrise de cet art qui est celui des Hyûga.

Il hésita. Allait-il vraiment lui dire non ?

-Je me battrai contre Neji.

Aux cours des derniers mois, Neji était rentré dans la garde, exactement comme les anciens l'avaient prévu. Cela faisait des mois qu'il s'entraînait durement puisque les entraînements de la garde n'étaient pas du tout comme ceux que Kô enseignait aux jeunes Hyûga. "Hinata pourrait être gravement blessée" pensa Hiashi laissant son rôle de père prendre le dessus sur son rôle de chef.

-Je ne pense pas que ce soit une bonne idée Hinata...

-Je vous en pris père ! Même si vous ne venez pas, je le combattrai quand même !

Le chef fût surpris de voir ce regard déterminé sur le visage de son aînée. Il sentit la petite main d'Hanabi frissonner dans la sienne. Elle aussi regardait sa grande sœur avec admiration.

Ils avaient devant eux, une nouvelle Hinata.

-Bien, j'accepte, dit simplement Hiashi.

Hinata fut rempli de joie.

-Merci de m'accorder votre confiance, père, dit-elle avant de s'incliner à nouveau.

L'espoir coulant à nouveau dans ses veines, elle se releva, un sourire aux lèvres, avant de les quitter en courant pour prévenir Neji.

C'était sa dernière chance de prouver qu'elle était digne de porter tous les espoirs de son clan sur ses épaules.

Hélas, l'occasion de rendre ses parents fiers d'elle n'arriva jamais après la nuit tragique qui suivit sa demande.