Chapitre 43: Jess
Mon manteau est bien plus couvrant que je le pensais. Aussi il est assez confortable. Je ne sais toujours pas où nous allons mais le mystère qui plane autour de notre destination fait monter l'excitation en moi. Ce qui réjouit Angel au plus haut point.
–Tu as hâte, princesse ?
Puis il pose fermement sa main sur ma cuisse.
–Oui, monsieur.
–Bien. Mais avant, on va faire un court arrêt quelque part.
Je ne m'y attendais pas mais cela ne me dérange pas. J'espère juste que je n'aurai pas à descendre dans cette tenue. Parce qu'au moindre courant d'air, j'aurai des explications à donner. Et même si Angel sera, comme d'habitude, là pour m'aider, je risque de me taper la honte de ma vie.
Voir de finir en taule. L'exhibitionnisme est un délit n'est-ce pas ? Ça vaut au moins d'être arrêté par la police. Les seules personnes que j'espère ne pas croiser ce soir. Mais heureusement mon Dom est là pour me rassurer.
–Ne t'inquiète pas. Ce ne sera pas long.
Il fonce sur l'autoroute un petit moment. Puis il vire violemment et se gare...pile devant mon pire cauchemar : un commissariat. La bonne blague! La dernière fois que je me suis retrouvée près de policiers, les choses ne se sont pas bien terminés. Hum...tu as fini baisée contre la portière de la voiture. Il y a pire...
J'avoue! Mais ça ne m'empêche pas d'être surprise et de presque bondir de mon fauteuil. Qu'est-ce qu'on peut bien faire ici? Angel a perdu la tête ?
–Tu...
J'en perds mes mots.
–Vous voulez qu'on s'amuse dans un poste de police, Monsieur ?
–Mais non...
La question semble stupide mais avec lui, on ne sait jamais...
Puis il sort calmement de la voiture, ouvrema portière et me tend sa main. J'hésite un instant la prendre. Surtout que, quelque soit la raison pour laquelle nous sommes ici, je vais devoir me balader, à moitié à poil, devant de parfait inconnu. Et même s'ils ne voient pas ce qui se cache sous mon manteau, moi je le sais! Et je n'aime pas du tout cette idée.
-Ça va aller, princesse.
Je ne crois pas. Sinon il n'aurait pas besoin d'autant me assurer. J'espère que ce n'est pas l'un de ses jeux.
–Qu'est-ce qu'on fait ici, Monsieur ?
J'ai besoin de savoir.
–Tu ne me fais plus confiance ?
Comme si c'était la bonne question à me poser. Mais quelque part il a raison. Ce n'est pas vraiment le moment de douter de lui.
–Bien sûr que si, Monsieur.
Je pose ma main dans la sienne et le laisse me guider. Je serre fort sa main alors que nous sortons du parking, sous quelques regards curieux de policiers. J'essaye de me rassurer et cela semble fonctionner. Après tout, ça ne sert à rien de me mettre dans tous mes états. Surtout dans un poste de police! À stresser ainsi et à m'inquiéter, je ressemble plus à une suspecte qu'à autre chose.
Donc je respire. Angel n'aurait jamais prit le risque de m'amener dans un tel endroit sans raison. Juste que je ne la connais pas encore. J'ai totalement confiance en lui et ça me suffit largement. Enfin, jusqu'à ce qu'il prononce ces mots:
–Cette fois, on va bien faire les choses.
Il les dit en poussant la porte d'entrée du commissariat effet et les doutes refont, d'un coup, surface. « Bien faire les choses » ? Je ne vois pas de quoi il parle. Néanmoins, cela a l'avantage de me faire oublier mes préoccupations vestimentaires.
Je ne m'inquiète plus vraiment du regard des policiers. Tout ce qui hante mon esprit est l'attitude étrange de mon petit-ami. Pourtant, je continue de le suivre comme une bonne soumise dans cette grande pièce.
La peinture sombre des murs et le bazar qui y règnent ne me rassure pas plus. Le commissariat est bondé pour un fin de soirée. Tous les agents ont l'air occupé, le nez plongé dans leurs dossiers. Et pourtant, ils prennent quand même un instant pour lever leur tête et nous lancer d'étranges regards. La surprise se lit sur le visagePourtant aucun ne prononce le moindre mot. Ils nous observent .
Pour une fois, Angel n'a pas besoin de me demander de rester silencieuse. Je ressens pas le besoin de parler, bien trop perdu dans cette situation. Mais, à ma surprise, lui aussi est très calme. Il salut à peine les quelques policiers que nous croisons sur notre chemin. Comme s'il savait exactement où il allait et qu'il avait un objectif en tête. Alors que moi, je me contente de le suivre, sans comprendre ce qui se passe.
Sans savoir comment, nous finissons dans un long couloir. Je me demande pourquoi personne ne nous a encore arrêté et demandé ce que nous faisons ici. Après tout, c'est très étrange de voir apparaître en pleine soirée, dans son commissariat, un grand brun et une femme au manteau suspect.
Pourtant cela ne semble déranger personne, à part moi. Pas la moindre question. Pourtant le commissariat est bondé. Rien que dans les parkings, il a été difficile se garer, avec toutes les voitures de police qu'il y avait. Et là encore, il faut se faufiler entre les agents armés jusqu'aux temps.
Certains ont même deux armes à leur ceinture. Il ne manquerait plus qu'un soit irrité par notre présence et nous tire dessus. Il ne manquerait plus que je finisse cette soirée aux urgences, ou pire, dans le coma, allongé près de ma pauvre mère. Oui, dans ce genre de situation, je préfère penser au pire.
Croyez-moi, si vous étiez dans ma peau à ce moment-là, vous feriez pareil!
Heureusement, ce mauvais moment passe lorsqu'Angel ouvre enfin une porte. Nous terminons dans un bureau.
L'odeur de café et des vieux dossiers me frappe de suite et me donne un haut le cœur. J'ai l'habitude de boire du café donc j'y suis habituée. Sauf que celui-là est beaucoup trop fort, son odeur est beaucoup trop imposante. On voit vraiment que la personne à qui appartient ce bureau, enchaîne les tasses, toute la journée, et n'y est pas allé de main morte sur la dose.
Mais vu comment ils ont tout l'air tous occupé, cela ne m'étonne pas beaucoup. Ils se préparent. La nuit va sûrement être très courte.
On pourrait penser que le bureau est petit mais en réalité il est immense. Juste super rempli. Je ne vois pas un centimètre carré de libre où poser le pied. Même Angel a du mal à se faufiler, entre les piles de dossiers posés au sol. C'est un vrai bazar! Il y a des étagères pleines à craquer de dossiers et de classeurs, sûrement des tonnes d'affaires en cours et résolues.
Au milieu de tout ça, trône un bureau en chêne massif, couvert de paperasse, de rapports et grands écran d'ordinateur déjà allumé. Je détourne le regard et essaye de ne pas lire, par inadvertance, un dossier sensible.
Mais je pense avoir enfin compris où nous sommes et cela ne me rassure pas du tout. Je préférais quand j'étais dans l'ignorance mais c'est impossible de se voiler la face. Tout est si évident à présent. C'est le bureau du commissaire et il n'est pas là.
Les murs sont tapissés de diplômes et de médailles impressionnantes. Il a été dans l'armée et ne l'a pas quitté avant d'y atteindre les plus hauts échelons.
A côté du bureau se trouve une table basse avec une cafetière qui semble tourner H24, une bouilloire électrique et des tas de tasses ébréchées. Voilà d'où vient ce odeur insupportable...
Une bibliothèque pleine de bouquins techniques attire mon regard. Des livres très variés sur le droit pénal, la psychologie des criminels, les tactiques de flics. Son boulot semble bien le passionné...
Près de la fenêtre, une plante verte peine à survivre malgré l'ambiance tendue du bureau. Ça donne un peu de fraîcheur dans ce décor sérieux à souhait. Ce décor fait peser une ambiance malsaine sur cette pièce.
Et moi, je me demande une fois de plus ce que je fabrique ici. Mais je sais que reposer la question à Angel ne changera rien. Il n'a pas l'air décidé à me donner plus d'informations et se contente de m'inviter à m'asseoir. Il me tire une chaise et j'obéis, en silence. Après tout qu'est-ce qui pourrait mal se passer?
-Tout va bien, il me rassure en s'asseyant près de moi.
Puis il passe son bras autour de ma taille et me sert tout contre lui. D'habitude j'adore quand il me rassures, mais j'aime encore plus savoir pourquoi il le fait.
Heureusement, j'obtiens un semblant de réponse lorsque la porte s'ouvre soudainement et qu'une voix familière résonne dans la pièce.
–Réglons ça rapidement, Bambino, j'ai un connard à aller voir.
Vous allez aimer la suite 💕
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