Une...six...onze...dix-sept? À quoi cela sert de les compter? Elles sont si nombreuses...Toutes ces cordes partent de mon corps et le maintien en l'air. J'ai presque l'impression de me balancer et c'est si...relaxant. Elles ont beau lacérer ma peau nue et me maintenir suspendu au plafond, comme un lustre...leur contact est doux.

Je ressens la douceur de ces cordes rouges embrasser ma peau et je crée avec elles un équilibre parfait. Elles ne me veulent pas de mal. Juste me garder dans cette position majestueuse. Et la douleur que je ressens, chaque fois qu'il tire sur l'une d'elle est réconfortante. Comme une vieille amie que j'apprécie revoir de temps en temps...

Devant moi, Angel est torse nu. Son regard intense me fixe tel un tableau vivant.

-...que tu es belle, princesse. Une vraie œuvre d'art.

Je lui souris.

Un martinet en cuir danse négligemment entre ses doigts agiles. Il aime le faire danser sur ma peau et regarder ma peau frissonner sous ses caresses. Ses petits coups sont comme de petites morssures sur ma peau. Des morssures si délicieuses...

-Reste tranquille!

Ses ordres résonnent dans la pièce et dans mon être. Je savais que cette partie de jeu serait amusante. C'est pour ça que j'ai accepté. Il était d'humeur très coquine ce matin. Me voir de nouveau dans son appartement l'excite. Il a sorti sa toile et ses pinceaux, avant même que je n'ouvre les yeux. Je l'ai observé les aligner pendant de longues minutes et prendre son temps.

Puis il m'a délicatement attaché au plafond. Il a été doux et a bien vérifier que je me rappelais de mon mot d'urgence. Je ne pense pas que la séance d'aujourd'hui soit sexuelle. Le Shibari comme il l'a appelé...Certaines fois, il aime juste tester mon niveau de soumission. Et depuis hier...depuis que j'ai signé ce contrat, il lui vient des idées folles, comme poser un lapin à tous le monde et quitter le dîner.

Hier, nous sommes sorti en douce du manoir. Puis il a piqué la voiture de sa mère et nous sommes venu ici. Nous nous sommes glissé dans son ancien appartement qu'il n'avait pas ouvert depuis des mois. Angel a juste fait le lit et nous sommes tombé de fatigue. C'était une soirée folle mais j'en garde un superbe souvenir. Je l'ai regardé dormir une bonne partie de la nuit. Il avait l'air si... apaisé...

-Concentre-toi !

Un coup de martinet sur mes tétons me remet les idées en place.

-Désolé, Monsieur.

Heureusement, la sonnerie de son téléphone m'offre un moment de répit. Il prend un moment pour le consulter et semble contrarié.

-Message de Dani...Je t'attends pour l'ouverture.

Je réalisé enfin qu'il tient mon téléphone. Je n'avais même pas remarqué qu'il l'avait pris.

-Tu avais prévu d'aller quelque part, aujourd'hui... princesse ?

Son "princesse" sent la menace. Mais il s'en fiche et frappe frénétiquement sur mon écran. Quoi? Il est entrain de lui répondre? Non...il m'appelle carrément ! Je tente de le dissuader.

-Monsieur...

-Chut.

J'ai peur pour la suite. Comme si Angel pouvait avoir le moindre mot gentil envers Dani...Je viens à peine de me faire réembaucher et je risque déjà de me faire virer?

-Daniels.

Ça commence bien. Le ton de sa voix est glacial. Mais j'y trouve quelque chose de sexy. Et puis, au moins, pendant qu'il est au téléphone, je peux mater ses abdos finement dessinés.

-Jess? Elle est occupée.

Occupée à taquiner Angel. Il n'est pas si loin de moi. Donc je n'ai qu'à tendre ma jambe et laisser mes orteils toucher sa peau. Ce ne semble pas le déranger. Au contraire...

-...Hm, c'est ça. Occupée.

Sa patience semble déjà au rat du sol et je ne peux m'empêcher d'en rire. Ça me vaut un petit coup de martinet.

-Tu ne peut pas ouvrir le magasin, sans elle? Je vois...mais elle sera en retard.

Angel s'en fiche totalement. Puis il raccroche brusquement, laissant Dani avec une attente non satisfaite. Mon cœur bat la chamade, et j'essaie de me concentrer sur la séance, mais Angel se rapproche avec son martinet.

-Où est-ce qu'on en était...

-Je vais être en retard, Monsieur. C'est bien vous qui me disez de ne jamais l'être...

-Oui. Je parlais de mes cours, princesse. Maintenant, silence.

Ses ordres me parviennent, et je m'efforce de me taire. Le martinet s'abat sur ma peau, et le mélange de douleur et de plaisir m'envahit. Angel continue de guider la séance, son attention partagée entre moi et la toile sur laquelle il peint. Les mouvements fluides des cordes et les coups calculés du martinet créent une symphonie de sensations.

-Tu es si magnifique, Jess.

Sa voix, empreinte de satisfaction, résonne dans la pièce. Ses mots réchauffent mon être. Angel prend son temps, appréciant chaque détail de notre séance, capturant ce magnifique moment.

-Écarte les jambes!

Il se rapproche, ses yeux dévorant chaque centimètre de ma peau. Il manie agilement son pinceau, un petit sourire sur les lèvres.

-Tu ne m'as pas entendu?

-C'est mon maximum, Monsieur.

C'est déjà bien compliqué de rester en équilibre. Mes membres sont écartelés de part et d'autre de mon corps. Je fais au mieux. Heureusement, Angel me croit. Il saisit ma jambe droite et l'écarte pour moi.

-...toujours aussi humide, à ce que je vois!

Il le fait glisser en moi et je sursaute légèrement. C'est...un peu froid.

-Reste tranquille .

Puis il le fait bouger, en moi. De légers aller-retours tout à fait agréables, je dois l'avouer. Je sens les poils du pinceau s'agiter...Mais ça ne dur pas longtemps. Lorsqu'il est satisfait, il se recule et retourne devant sa toile.

Le bout du pinceau est bien humide, je le vois d'ici.

-Il me manquait du diluant.

Puis il le trempe dans la peinture. Mon cœur rate un battement. Ça a beau être un peu dérangeant, ça m'excite quand même. Angel continu de mélanger les couleurs et de peindre. Il est inspiré et écrase presque les poils du pinceau à chaque coup. Il ne le nettoie pas. Il ne le change pas. Je vois le produit de mon plaisir devenir une œuvre d'art.

-L'importance du détail, princesse. Les détails font toute l'œuvre.

Il est complètement taré! Ça ne lui cause aucun souci de faire des choses déchanté, comme s'il n'avait aucun jugement personnel. C'est peut-être le cas, après tout...Il domine bien l'une de ses étudiantes...Mais Angel est bien plus occupée par sa toile. Il semble en transe pendant quelques minutes. Pendant que moi, j'endure la douleur que les cordes me procurent.

Soudain, il dépose son pinceau et je comprends qu'il a fini. Il recule et admire son travail un moment. Le jugement est sans appel.

-Parfait!

Il saisit la toile et me la montre.

-Qu'est-ce que tu en penses, princesse.

Mon corps nu peint sur une toile ne faisait pas parti de ses objectifs de vie. Mais il peint si bien ...Même si mon embarras est bien là, je dois avoué qu'elle est...

-Magnifique, Monsieur.

Ma réponse semble le satisfaire et il s'approche. J'imagine que la séance est terminée et qu'il va me détacher. Je tire sur les cordes, rempli d'excitation mais il semble avoir d'autres plans.

-Je n'en ai pas fini avec toi, il débute en caressant ma joue.

Puis, il pose ses mains sur mon corps. Je frisonne mais il est doux. Il défait mes noeuds mais en refait d'autres. Je change de position et me retrouve les poignets dans le dos et, surtout...la tête à l'envers. Il prépare quelque chose...

-À présent, faisons quelque chose d'utile de cette belle bouche.

Il caresse mes lèvres d'une main, et libère son membre de l'autre. Monsieur est d'humeur coquine et j'ai bien envie de lui faire ce plaisir. S'il me l'avait demandé, je lui aurais confessé que je le matai depuis des heures. Aussi, j'attendais qu'il lâche enfin ce maudit pinceau pour s'occuper de moi. Je veux qu'il réchauffe chaque parcelle de mon corps de sa semence chaude. Il peut commencer par ma bouche.

-Ouvre grand!

Je m'exécute sans le quitter du regard et sa queue glisse entre mes lèvres. Il ne se gêne pas et baise ma bouche sans merci. De puissants coups vifs qui manquent de m'étouffer deux fois. Mais je ne veux pas qu'il s'arrête. Pas tant qu'il n'aura pas jouis. Il agrippe mes hanches pour me guider, quitte à abandonner son martinet. A mon plus grand plaisir.

Lorsqu'il jouis enfin, ses doigts pince ma peau. Et je m'étonne à jouir à mon tour, sans la moindre pénétration.

-Tu as aimé?

Je réponds d'un hochement de tête, son penis encore en bouche. Puis il se retire et un liquide s'écoule de mes lèvres. L'un de ses doigts nettoie les gouttes bordant mes lèvres.

-Avale, princesse. Ce serait dommage de te salir...Tu ne penses pas?

-Si, Monsieur.

J'obéis. Il sourit.

Seth: Bonne nuit mes princesses. Je viendrais m'occuper de vous, plus tard...💕