Chapitre 15: Jess
-Dis-moi, si je te fais mal.
-Tu ne pourrais pas, même si tu essayais de toutes tes forces.
Il sourit. Ça m'avait manqué. Je n'avais pas été si proche de lui depuis si longtemps. Mon cœur n'a pas battu aussi vite depuis si longtemps...Je comprends tellement mieux ce qu'il disait plus tôt. Voir ses lèvres si proches, sans pouvoir les toucher, est une vraie torture. Mais je ne peux pas l'embrasser ou le laisser m'embrasser. Les choses sont toujours aussi compliqué qu'avant. Rien n'a vraiment changé. J'ai même l'impression que c'est encore plus flou...
Je ne peux plus lui appartenir. Demain je devrais l'abandonner et retourner avec ma mère. Donc j'essaye d'avoir ce que je peux...admirer son beau sourire...sentir son parfum...le toucher légèrement. Je n'essaye pas de flirter ou de lui donner de faux espoirs. C'est juste plus fort que moi. Il m'a manqué. Et, à présent, je n'ai plus de raison valable de m'éloigner de lui. C'est plus dur...j'ai bien le droit de craquer un peu.
-L'eau n'est pas trop chaude?
-Non...
Je n'en sais rien. Comment je pourrais me concentrer, quand il se rapproche autant? Quand je sens son souffle chaud caresser ma peau? Quand je dois serrer mes jambes, l'une contre l'autre, parce qu'elles n'ont pas oublié à quel point c'était bon de lui appartenir...
-Je pense que c'est bon! il lance tout enjoué.
Puis il se redresse, un peu trop vite à mon goût. Mais c'est plus sage. Je n'aurais pas tenu, à cette distance de son corps.
-Une chose de faite...
Pourtant quand j'essaye de me redresser, je n'y arrive pas. J'ai l'impression de ne plus contrôler mon corps. Il me faut une minute pour réaliser. Sa main...autour de mon cou, me maintient contre l'évier.
-Ang...
Son regard est bien trop sombre.
-Chut.
Sa deuxième main rejoint la première et je me fige. Je ne sais pas ce qu'il fait et ça m'inquiète.
-Angel...
Ma poitrine se lève de plus en plus vite. J'ai du mal à respirer, alors qu'il renforce sa poigne. Mes lèvres s'entrouvrent seules pour chercher de l'air. J'arrive à peine à prononcer un mot mais lui semble peu préoccupé par la situation. Je ne sais pas quoi faire. J'ai toujours été habitué à un Angel doux. Qu'est-ce qu'il fous? Il m'étrangle?!
-Ang...,je panique.
Son regard est indifférent lorsqu'il se penche.
-Tu ne me fais plus confiance, princesse?
Pas quand il est aussi dur...
-Respire lentement.
Les traits de son visage sont d'une dureté inquiétante mais je décide de l'écouter. Je ralenti ma respiration mais je manque tant d'air que j'arrive à entendre chacune de mes bouffée. Je sais qu'il les entend aussi. Il sait que je souffre, alors pourquoi il continu?
-Plus lentement, princesse.
Puis il se place entre mes jambes et me force à les écarter. Je n'ai plus la force de l'appeler. Je dois économiser mon énergie et respirer. Alors que lui se contente de se tenir au dessus de moi et de m'observer. Rien...pas le moindre sourire pour me rassurer. Il est furieux? Il m'en veux? Je n'en sais rien mais je veux vivre! Mes mains se posent instinctivement sur les siennes pour essayer de le faire lâcher prise. Mais, il serre plus fort. Je comprends de suite et les retire. Il n'a pas besoin de prononcer le moindre mot.
-Tu n'aimes pas ?
Puis il se penche de nouveau, près de ma joue, où une larme menace de tomber.
-Pourtant...je croyais que c'était ce que tu voulais,princesse.
Quoi?!
-J'aimerais sentir ses mains autour de mon cou, m'étrangler, alors que sa langue me lècherais le corps...
Je trouve la force de le repousser et me dégage, tel le choc est total.
-De quoi tu parles, bordel?
Et là, il le brandit...ce maudit carnet!
-Merde!
J'ai beau essayer, impossible de le récupérer. J'avais oublié qu'il était plus grand que moi.
-Angel!
-Quoi? Quoi, Jess? il approche furieux. Qu'est-ce que tu veux, à la fin?
Je ne l'ai jamais vu aussi énervé. Et aussi...à bout. On dirait qu'il pourrait craquer et se mettre à pleurer dans la minute.
-J'ai fais tout ce que tu voulais. Je t'ai écouté, je t'ai protégé, j'ai patienté...fait les choses à ton rythme. Tu m'as demandé de m'éloigner et je l'ai aussi fait! Mais je ne peux pas continuer à faire semblant et faire le gentil toutou, quand je sais que...
-Que?
-Que tu meure d'envie que je te touche!
-Ce n'est pas vrai!
-Alors pourquoi avoir écris toutes ces choses dans ce carnet?
-Je n'ai pas à répondre à ça!
Il m'a offert ce carnet, quand il est parti en Italie et m'a laissé seule à Paris. J'avais le droit d'en faire ce que je voulais! D'y écrire ce que je voulais!
-C'était il y a longtemps...
-Vraiment ? La dernière page date de 2 jours!
-...c'est loin...
Tu ne te crois pas toi-même ! Il a bien fallut tenir, sans lui.
-C'était ma manière de gérer la séparation. Tu ne devrais pas...l'utiliser pour me faire du mal. Pour m'humilier...
-C'est ce que tu ressens?
Il se rapproche et je recule. Je le repousse mais il persiste.
-Je ne cherche pas à t'humilier, princesse. Je veux que tu sois honnête avec moi.
-Je le suis!
-Non. Pas du tout! Pas quand tu ose me regarder dans les yeux, me dire que ta famille prend soin de toi et que tu ne veux plus m'appartenir!
-Je n'ai pas menti! Je ne veux plus être ta soumise. Et...ma mère s'est occupée de moi! Tu n'étais pas là, toi!
-Parce que je pensais que tu ne voulais plus de moi! Parce que tu t'es laissé convaincre par, Dieu seul qui, que j'aurais pu prendre la fuite et t'abandonner sans me retourner! Parce que tu n'a pas eu confiance en moi...pas assez.
-Tu es injuste...
Angel est la personne en laquelle j'ai le plus confiance. Il le sait!
-Moi? Injuste? Tu m'as vraiment cru capable de t'envoyer, chaque moi, un chèque pour que tu gardes le silence? Alors que je sais ce que ton idiot d'ex t'a fait? Comment il a payé ta mère pour étouffer l'affaire? Tu m'en crois capable? Vraiment ?
-Je...Pour dire vrai, je n'y ai pas cru, tout de suite....
Ça me fait mal de le reconnaître mais je comprends pourquoi il est aussi en colère.
-Mais...ce n'était pas aussi simple, Angel! Tu n'était pas là! Entre ma mère qui criait et les deux hommes qui n'arrêtait pas de dire que tu ne voulais plus me voir...j'ai douté. Tous les hommes de ma vie ont bien fini par m'abandonner et fuir. Pourquoi tu aurais fais exception ?
-Parce que je t'aime! Je suis resté quand tu m'a traité de « pervers » et conseillé d'aller consulter.
Un rire m'échappe. Il en profite pour se rapprocher un peu plus.
-Je suis aussi resté quand ta folle de sœur a choisi de jouer les mules en Italie!
-Oui...
-Je suis reste chaque fois que tu as essayé de me repousser, princesse. Qu'importe la raison. Alors pourquoi je serais parti pour...une situation que j'ai crée?
De quoi il parle ?
-C'était de ma faute!
-Ta faute...?
En six mois, c'est bien la première fois qu'on ne me met pas tout sur le dos.
-J'aurais dû être plus prudent. J'ai mal géré. C'était de ma faute!
-Angel...
Il m'enlace et je le laisse faire.
-J'aurais tellement voulu que ça se finisse autrement. J'aurais voulu te voir et pouvoir m'excuser.
Et il continu.
-J'aurais voulu te tenir dans mes bras et te serrer fort, pour t'empêcher de pleurer. Je suis désolé. J'ai mérité toutes ces nuits passées à te pleurer. Parce que je n'ai pas bien su prendre soin de toi.
-Arrête. Tu sais que c'est faux. Personne ne prenait mieux soin de moi que toi...
Je sais qu'il sourit!
-J'ai mérité ma punition. Mais te perdre...c'est bien trop cruel, princesse...
C'est bon de le sentir. Mais c'est tout aussi douloureux.
-Qu'est-ce que tu veux de moi,Angel?
-Je veux que tu reviennes...Je ne peux pas tourner la page. Surtout...quand je sais toutes les choses que tu veux que je te fasse...
Je rougis contre sa chemise. Je n'ose pas affronter son regard. D'ailleurs où est-ce qu'il l'a trouvé ce maudit carnet?
-Tu es allé fouiller chez moi?
-Moi? Non! Un très bon ami s'en est chargé...
-Ce ne serait pas Deimos par hasard?
-Peut-être...
-Je l'aime beaucoup moins, d'un coup...
Nous rions un moment. Puis un silence s'installe. Un silence pesant. On a beau s'être revu et avoir régler le malentendu...
-Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
Je ne pensais pas être la première à poser la question.
-Demain, je retourne à l'hôpital voir ma mère. Puis...
-Tu veux toujours t'en aller?
-Non mais...C'est compliqué.
Je ne peux pas laisser ma mère seule. Il doit comprendre.
-J'ai une idée.
Il relève mon menton et le force à le regarder. Je plonge dans ses beaux yeux bleus...
-Et si on oubliait ta mère, ce soir? Juste ce soir. Toi, qu'est-ce que tu as envie de faire?
Moi?
-Ou plutôt...,il se corrige, qu'est-ce que tu veux que je te fasse, princesse ?
😏😏😏Retour dans la cuisine!
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