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Chapitre 57: Angel

La princesse déposée, je démarre. J'ai aimé ce petit moment entre nous. Enfaite, j'ai aimé tout ce week-end. Même s'il ne s'est pas vraiment passé comme prévu. Mais je commence à avoir l'habitude avec elle. Et, même si elle doit penser que ça m'agace, j'aime comment tout est imprévisible avec elle. Ça m'occupe. Et ça stimule ma créativité...pour les punitions! Je deviens un meilleur Dom et, elle, une bonne soumise. Enfin, elle est en bonne voie...

Mais, maintenant qu'on est revenu en France, je doit me concentrer aussi sur mes cours. J'ai quand-même laissé mes classes du matin dans les mains d'un total incompétent. Soit mon meilleur ami depuis l'enfance. Il a beau être la personne en laquelle j'ai le plus confiance au monde...comment dire...Il est nul en art!

Je voulais rentrer chez moi et chômer l'aprem aussi. Mais je dois aller au secours de mes étudiants. Sinon, je ne pourrais pas me plaindre de la qualité des copies. Je vois déjà venir la catastrophe !

Donc je me mets en direction de la fac. Et, pour me motiver, je mets une musique entraînante: 24k magic- Bruno Mars.

-Jesus, hashtag bless!

Je n'aurais pas pu la mettre devant Jess. Si elle m'avait vu chanter et me remuer sous cette musique, ça aurait été impossible de retrouver un quelcontre respect.

Mais là, la voie est libre! Je me lâche totalement. Même les regards jugeants des automobilistes ne m'inquiètent pas. Dès que je mets mes belles lunettes de soleil, ils disparaissent. Et, si je n'arrive plus à vous voir avec mes lunettes, c'est que vous n'êtes pas si importants que ça.

Quand j'arrive, je me garre dans le parking et descend. Mais j'ai encore besoin de musique pour survivre à cette journée. Donc, AirPods dans les oreilles, je descend. J'aime bien leur boîte. J'en ai une blanche avec une reproduction de la main de Dieu et d'Adam (détail de la Création d'Adam de Michel-Ange). J'aime cette œuvre.

Je pensais en offrir aussi une à Jess. On aurait pu se faire deux boîtes de couple Angel et Stitch. Ou Mickey et Minnie. Sauf que ma soumise est tête en l'air et « risque de les perdre ». Et elle préfère les casques audio!

J'avoue que j'en ai aussi une belle collection. Mais pour mon jogging. En dehors, je préfère mes pods. Je peux prétexter écouter mes élèves, quand tout ce que j'entends, c'est Taylor Swift! Croyez-moi, je parle d'expérience. Et je ne me suis jamais fais prendre. Enfin, ça risque d'arriver si je continu à glisser sur le parquet de la fac. J'ai beau afficher un visage sérieux, mes mouvements ne le sont pas.

Un rapide tour à la cafétéria pour récupérer un muffin et deux cappuccino. Puis je me dirige vers la salle de peinture. J'aime bien m'y reposer. Elle est la seule salle avec un bureau assez grand et un fauteuil super confortable. Sauf que, voilà, j'entends d'ici une atroce musique titiller mes tympans. J'ai beau monter le volume de mes pods, rien n'y fait. Et le pire, c'est que je connaît le responsable. Il n'y a que lui pour écouter un carnage pareil!

-Oh...j'en peux plus de ce mec...

Les beautés de l'amitié! J'ouvre la porte et le son est encore pire. Ce taré est assis au sol. Il a les yeux fermés et agite ses mains comme un chef d'orchestre. Par contre, joli la veste en cuir!

J'entre et fait claquer la porte avec mon pied. Elle se referme dans un fracas et il se retourne enfin.

-Bambino..., il lance en souriant.

Puis il explose de rire.

-Ah..ah...ah, je ris faussement. Très marrant!

Il se moque de mon surnom depuis des années. Ça ne me fait plus rien.

-Coupe cette musique atroce avant de déclencher un incendie !

-Quoi? Qu'est-ce que tu dis?

-Coupe la musique!

-Hein?

La musique est forte mais je sais qu'il fait exprès. Vous voyez pourquoi je suis si patient avec ma princesse. J'ai carrément pire, à la maison: Deimos (*personnage principal d'Arson*).

-Deimos, éteins-moi cette horreur!

Mais je dois aller couper cette musique, moi-même. Lui, se contente de m'ignorer. Il arrête quand j'arrache tous les fil de son affreuse enceinte Bluetooth. Puis il me lance un regard noir.

-Tu n'avais pas besoin de la bousiller...

-Oups..., je m'excuse faussement. Pas fait exprès!

Je n'en pense pas un mot. Il le sait! Je souris trop pour ça.

-Bien. Tu veux jouer à ça Bambino? il lance en se levant.

-Oui.

Puis je vais tranquillement m'assoir à mon bureau et me décharge les bras. Deimos et moi avons une relation très forte, même si c'est dur à voir. Depuis l'enfance. Quand un petit avec une dent en moins et la peau sombre m'a lancée de l'eau à la figure.  Ça fait des années que son passe-temps préféré est de me mener à bout. Mais j'ai appris à juste l'ignorer, comme je le fais à présent, en m'allongeant dans mon fauteuil.

Puis je ferme les yeux et me relaxe...jusqu'à sentir sa présence. Je me prépare déjà à ne pas pouvoir dormir. Deimos aime parler. Et moi, j'aime l'écouter.

-J'aurais dû te noyer dans la fontaine, le jour de notre rencontre..., il murmure.

Je ris.

-Ça aurait été dur de devenir meilleurs ami, alors...

-On est meilleurs amis? Vraiment? Même si je te dis que...je viens de cracher dans ton café.

J'ouvre les yeux. Il sourit, assis sur le bureau.

-Dans lequel t'as craché? Y'en a deux!

-Euh...j'ai oublié.

Son sourire s'élargit encore plus.

-Dans tous les cas, ils étaient tous les deux pour toi, je mens.

Il ris à son tour. Il aime bien me taquiner! Mais je lui fais entièrement confiance. A juste-titre! Il répond toujours présent pour m'aider. Même quand il faut me remplacer à la fac, alors qu'il n'y connaît rien en études d'art. Il a un diplôme en psychiatrie. Mais bon, avec tous ces artistes cinglé et incompris...ça ne peut pas faire de mal d'avoir l'avis d'un psychiatre qualifié.

-Tes étudiants m'ont adoré!

-Ah oui?

-Oui! Ils m'ont trouvé gentil et compréhensif. Plus que toi...

-Oh...peut-être parce que ton niveau est plus catastrophique que le leur! C'est dur de surpasser le boss...

Deuxième regard noir. Mais son demi-sourire le trahis.

-Qu'est-ce que tu insinu, bambino?

-Tu...

J'attrape le dossier sur le table et le frappe avec. Mais ça l'amuse.

-Ose le répéter!

-Bambino...

J'ai oublié à qui je parlais.

-Deimos!

-Ok, j'arrête...

-Merci.

-...si tu me donne ton muffin.

Évidemment...

-Il est bien aux myrtilles non?

-Je...

-J'aime les myrtilles!

Puis il me lance un regard insistant. Et, vu qu'il est assis juste en face de moi, il est dur de l'éviter. Deimos sait bien me faire céder. Et je le laisse parce que je sais qu'il passe un moment difficile. Il a perdu sa petite-amie il y a deux ans, jour pour jour. Et je sais que, même s'il le cache bien, il ne va pas si bien que ça. Je n'ai pas eu le temps de la rencontrer mais elle avait l'air de compter pour lui. De beaucoup compter pour lui.

Alors si ce muffin peut lui remonter le moral.

-Tiens!

Il me l'arrache presque des mains et le met en entier dans sa bouche.

-Hum... je préfère ceux de Sophia! il lance après l'avoir mangé.

-Tu te plains après l'avoir avalé?!

Il hausse les épaules.

-Je m'inquiète de tes goûts, bambino. Venant d'un italien...

-Je croyais que tu devais arrêter de m'appeler ainsi?

-Oh...

Il s'arrête, faussement choqué.

-Oups...pas fait exprès! il m'imite.

Je tente le regard noir mais un fous-rire incontrôlable nous prend.

-J'en peux plus de toi, Deimos...

-Si tu le dis...Mais heureusement que j'étais là pour te remplacer. Ou « ta princesse » aurait été bien seule en Italie.

-Ouais. Mais bon, ce n'est pas comme si tu avais fais l'impossible aussi. Tu passe ton temps à te balader. Un coup en France, un coup en Italie, un autre au Japon...

-Qu'est-ce que tu veux que je te dise...Sophia aime dépenser son argent sur moi!

Petit sourire satisfait. Je lève les yeux au ciel.

-D'ailleurs, je devrais peut-être aller la voir. J'ai vu sur Instagram qu'elle était à Paris.

-Oui, elle fait du shopping avec Chacha.

Il se fige.

-« Chacha »?! Elle s'est acheté un félin?

Je manque de m'étouffer avec ma propre salive.

-C'est une personne!

-Qui s'appelle « Chacha »? C'est pire que bambino!

Il explose de rire pendant de longue minutes. À en pleurer. Puis il se calme et repose son regard sur moi.

-J'ai bien fait de venir en France. Je m'amuse comme un fou!

-Content que tu apprécie ton séjour...idiot!

-Hey! L'idiot s'est le pervers et violeur dont j'ai dû parler à tes étudiants pendant cinq heures...

-De qui tu parles?

-De qui je...

Il s'arrête, énervé.

-Cet idiot de Picasso de pacotille!

-Que...

Mais il ne me laisse pas répondre. Il faudrait qu'il m'écoute pour ça. A la place, il sort ses lunettes de soleil noires et les enfile. J'ai oublié qu'il a la concentration d'un poisson rouge. Autant ne rien répondre.

-Bon, ce n'est pas tout ça mais je dois y aller, il lance joyeux. Et...répond à ton père, merde! Il m'appelle toute la journée. Même quand je baise!

-Je n'avais pas besoin de ce détail...

Mais il est déjà parti. Un vrai phénomène ! Heureusement que je l'aime bien. Mais au moins je peux enfin être au calme. Des qu'il passe la porte, je m'allonge de nouveau et ferme les yeux.

Sauf que la porte s'ouvre de nouveau. Je me redresse.

-Tu as oublié quelque chose? je demande

Mais ce n'est pas Deimos. Je me fige, une minute, sans savoir comment réagir à ces tresses roses qui me font face. Comment elle a le culot de débarquer dans ma salle et d'afficher un sourire aussi large?

-Jena?!

Comme promis sur Instagram, le chapitre de ce soir! J'espère que vous avez aimé et êtes prêts pour la suite😏😏😏 J'espère que vous avez aussi aimé voir Deimos. J'avais bien expliqué que toutes mes histoires étaient connectées 🖤

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