Chapitre 35
Il me faut un moment pour digérer l'information.
-Pardon? Répète!
-J'ai des sachets, Jess! Des putains de sachets et l'un...s'est sûrement ouvert. Ou un truc dans le style.
C'est à mon tour de lui donner une claque, qui l'envoi au sol. Elle atterri sur les fesses et caresse sa joue pour calmer la douleur. Mais je ne vais pas la plaindre, cette...cette...
-Fouteuse de merde!
C'est peut-être l'alcool qui parle mais j'espère que non. Je n'aurais jamais dû la suivre ici. Qu'est-ce qui m'a prise d'être aussi conne? Évidemment, avec Jena ça finit toujours mal. Je l'ai toujours su et je n'arrête pas de le répéter depuis ce matin. Pourquoi je n'ai pas suivi mon propre conseil?
-Allez ça suffit, je lance en sortant mon téléphone.
-Qu'est-ce que tu fais? elle panique. Tu appelle maman?
-Pourquoi je l'appellerais? C'est pas elle qui nous sortira de cette merde! J'appelle Angel!
Même Charly me lance un regard perplexe.
-Qu'est-ce que tu veux qu'il fasse?
-Rien. Mais au moins il saura.
Tu n'évitera pas la punition chérie. Ce n'est pas le but. J'essaye de rester en vie. Mais elle se redresse et m'arrache le téléphone des mains. C'est une blague?
-Tu veux une autre gifle, Jena?
-Pas besoin de t'énerver ma sœur chérie. J'ai un plan.
- Encore un autre? souffle Chacha
-Il suffit de s'en aller. Personne ne nous connaît ici. On peut s'éclipser et rentrer à la maison.
-La bonne blague!
-Je ne le sens pas ce plan, j'avoue. Je pense que tu as eu assez de « bonnes idées » pour ce soir.
-Mais...comment ça pourrait mal finir, Sista? On rentre juste à la maison.
J'ai bien une liste d'hypothèses aussi longue qu'une liste de courses. Pourtant, ça fait sens.
-Je suis épuisée. Je veux aussi rentrer.
-Tu vois?
Et pour une fois, même Chacha semble d'accord. Même s'il l'évite du regard. Sûrement parce qu'il ne résistera pas à lui rajouter une gifle.
-Bien, il lance en levant les yeux au ciel. Mais encore une entourloupe et je t'abat!
Ça a l'avantage d'être clair!
-Je vous accompagne alors, ajoute Dani.
-Ça va aller, je m'empresse de répondre. Tu peux rentrer chez toi.
-Oh...ok.
Sa petite mine en dit long mais je ne cède pas. Il est temps de remettre un peu d'ordre dans cette soirée qui a, beaucoup trop, dégénérée. Jena a déjà créé assez de problèmes, sans que j'en rajoute moi-même. J'ai promis à Angel que j'allais bien me comporter pendant son absence. Résultat: on a presque fini en prison. Heureusement, les choses reviennent à la normale.
D'abord Dani va s'en aller et ensuite Chacha, Jena et moi retournerons chez nous. Puis je m'endormirais dans mon lit, comme si tout ceci n'était qu'un mauvais cauchemar. Et quand mon Dom reviendra, je payerais Chacha pour son silence, si ça suffit!
Malheureusement pour moi, le destin semble bien s'amuser de mes malheurs. En effet, dès que nous sortons de la boîte de nuit, une ambulance s'arrête devant nous. Deux urgentistes en sortent et s'avancent vers nous. Merde! J'essaye de rester calme et souris nerveusement. Mais toute cette pression fait paniquer Jena qui retombe dans les pommes.
-Mademoiselle, ça va?
Ils courent de plus bel dans notre direction. Merci pour la discrétion Sœurette!
-Elle va bien, juste un peu soûle.
Charly essaye de sauver les apparences mais ça ne sert à rien. Ils l'écoutent à peine et soulève Jena. Je ferme les yeux espérant que ce soit un mauvais rêve et qu'en les recouvrant cette scène disparaisse. Mais tout ce que j'y gagne c'est de sentir la main de Dani tenter de rejoindre la mienne.
Je me tourne vers lui et il détourne le regard, gêné. Il trouve vraiment que c'est le bon moment de tenter une approche douteuse? Je suis perdue, j'ai peur, des urgentistes emportent ma sœur au loin. Ils vont sûrement tout comprendre et appeler la police et lui il flirt? J'ai envie de lui en mettre une aussi!
Mais je n'ai pas ce temps. Je suis les urgentistes, dans l'ambulance. Ils ont déjà allongé Jena sur un brancard et branché à pleins de machines. Charly et Dani me suivent, tout aussi inquiets. Il faut trouver un moyen de la réveiller! Je ne peux pas aller en prison pour un crime que je n'ai même pas commis! Donc je commence à la secouer dans tous les sens, sous le regard perdu des urgentistes.
-Debout, féniasse! je crie. Vous voyez? Elle simule juste. C'est...une espèce de blague entre nous.
Mais le rouquin a une autre théorie.
-Je n'en suis pas si sûr...
-Mais qu'est-ce que vous en savez? je m'énerve. Vous n'êtes pas médecin, que je sache!
-Hey! J'ai des diplômes aussi, madame! Un peu de respect, s'il vous plaît.
-Dis-lui Frank! le motive son collègue. Il n'existe pas de sous-métier.
Mais je suis prête à tout tenter pour qu'on s'en aille d'ici. Chacha aussi, qui n'hésite pas à soutenir les propos.
-On s'en fiche complètement. Et puis...on a le droit de refuser de se faire soigner. On est dans un pays libre ou non?
-Cette jeune femme en a besoin!
-Elle l'a dit à qui? Vous? Je ne crois pas. Elle est inconsciente donc sa tuteur légal est...sa sœur!
-Oui, je confirme d'un hochement de tête. Nous ne voulons pas de soins.
-Elle risque de mourir.
-Laissez-la mourir en paix, alors! Elle a toujours rêvé de partir en...en...vidant une bouteille de tequila.
-Amen! complète Chacha.
Dani,lui, se contente de regarder, incrédule, la scène. Il ne prononce pas le moindre mot et cache son visage derrière sa main. Pourtant, je vois bien qu'il rit. Et qui pourrait le juger? Je ferais pareil si je n'étais pas dans de beaux draps. Tout présage une catastrophe ici. Que ce soit les feux de détresse de l'ambulance où nos visages pales.
Je sens que je m'éloigne de plus en plus de mon lit douillet. Cette histoire risque de mal tourner si Jena n'ouvre pas les yeux et ne trouve pas une explication convaincante.
-Nous l'amenons! Mais vous pouvez venir avec nous...
-Hors de question !
J'agrippe le bras de Jena mais l'homme me dégage violemment.
-Madame si vous continuez d'insister, j'appelle la police.
Ça me refroidit sur le coup. C'est de pire en pire. Je dois calmer le jeu. C'est le seul moyen de s'en sortir. Donc je sors mon sourire le moins faux.
-Je m'excuse. Je ne voulais pas vous vexer. Vous savez, j'ai aussi pas mal picolé. Je n'ai plus les idées claires. Vous n'avez pas besoin d'appeler la police.
-Oh.
Il semble compatir. A mon plus grand soulagement. Enfin un signe d'espoir dans cette soirée interminable. Je me vois déjà en rire demain matin.
-Frank..., l'appel son collègue. Je pense que tu devrais appeler la police.
Je sursaute presque.
-Pourquoi? je panique.
En me tournant vers le dit collègue, je remarque qu'il regarde une espèce de tablette reliée à un long tube. Je le suis du regard. Il l'a glissé dans la bouche entrouverte de Jena. Pas besoin d'être médecin pour savoir que c'est une sonde gastrique.
-Je crois qu'elle est une mule, il précise.
Conclusion, ils la prennent pour une passeuse de drogue. Ce qu'elle est! Mais...je ne veux pas passer mes jours en prison! Je vois les barreaux de cette cellule se rapprocher de plus en plus quand il dégaine son téléphone.
-Attendez on peut tout vous expliquer, je tente.
-Pas la peine. Nous allons attendre calmement la venu de la police.
Pardon?!
-C'est un grand malentendu.
-On réglera ça au commissariat.
Son collègue compose un numéro et débute une conversation. Je n'en comprends pas un mot, sûrement à cause de mon inquiétude qui monte. Je me tourne vers Chacha qui sort aussi son téléphone.
-J'appelle mon avocat, il annonce.
-De quoi tu parle, Chacha?
-Je vais fouillé Google et appeler le premier avocat que j'y trouve.
-Ce n'est pas une bonne idée. Ça pourrait être un escro!
-Tu as une meilleure idée?
-Non.
-Alors la ferme! Je n'aurais jamais dû vous suivre toi et ta sœur catastrophe !
J'aimerais bien réagir mais il a raison. Cette soirée a été une erreur du début à la fin. On aurait dû rester sur ce canapé, finalement, et commander une pizza. Mais, à présent, c'est trop tard pour le regretter. Il faut limiter la casse. J'aurais le temps d'étranglée Jena demain !
-Nous allons coopérer messieurs, je les rassure. Mais,avant, je peux savoir où vous allez amener ma sœur?
-Oh...à l'hôpital central de Courmayeur!
Quel nom étrange pour un hôpital!
-Je n'ai jamais entendu un tel nom pour un hôpital parisien.
-Parisien?!
Il retient un rire.
-Madame vous êtes à Courmayeur. Nous ne sommes pas loin du Mont-blanc d'ailleurs !
Je comprends mieux ce courant d'air qui chatouille ma colonne vertébrale. Mais nous sommes vachement loin de la maison!
-Comment j'ai fais pour me retrouver au Nord-est de la France, en pleine nuit? je lance en direction de Chacha
-On a pris le train! Tu as choisi la destination avec Jena.
De mieux en mieux...
-Je crois que vous ne comprenez pas la situation, ajoute l'urgentiste. Vous n'êtes pas en France mais...en Italie. Au nord-ouest de l'Italie pour être exact.
-Pardon?!
Mon cœur rate un battement.
-Mais...j'ai appelé le numéro des secours français, je lance en sortant mon téléphone.
-Oui et ils nous ont transmis l'appel. Les joies de la fraternité franco-italienne....D'ailleurs, si vous connaissez quelqu'un d'ici, je vous conseille de l'appeler. L'Italie a une politique zéro tolérance pour les étrangers passeurs de drogue. Ce sera dur de vous trouver un avocat!
Je ne pense qu'à une personne. Et je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée de l'appeler. Mais quand j'aperçois les voitures de police s'approcher, je change d'avis. J'ai plus peur de la prison que des coups de fouets...
Vous êtes prêts pour les retrouvailles majestrales? 😂😂😂 Vous pariez combien que Jess n'y survi pas?
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