Chapitre 3
J'arrive devant mon immeuble perturbée. Je ne sais pas quoi penser de ce prof. Il y a quelque chose d'étrange chez lui.Je ne sais pas. Il a l'air doux et gentil avec sa gueule d'ange mais le petit sourire qui borde ses lèvres quand il me regarde est diabolique. Et, il n'y a rien de sain avec le courant se propageant dans mon corps lorsque ses pupilles polaires le dévorent. Une part secrète de moi a envie qu'il me fixe constamment même si je sais que je ne devrais pas. Je me demande si ses lèvres sont aussi douces qu'elles paraissent.
Et si je me faisais des films ? Peut-être ne m'a-t-il même pas remarqué et que son regard se balade uniformément entre chaque élèves. Je me suis emballée pour rien. Même s'il m'avais remarqué, ça s'arrêterais là . Les relations élève-professeur sont strictement interdites. C'est pour une bonne raison. Il pourrait me mettre dans son lit en un claquement de doigt sans que je ne réalise. Bordel, j'ai vingt-et-un ans. Quand je me retrouve dans le lit d'un homme, c'est toujours consenti.
Le son de ascenseur me sort de ma rêverie. Je traverse le couloir et ouvre la porte. Une sublime odeur de cookies accueille.
-Chacha ?
-A la cuisine.
Notre appartement n'est pas très grand mais quand il y a de la place pour un, il y en a pour deux. Surtout, je sais à quel point Charly galère pour finir les fins de mois. Il travaille comme serveur pour payer ses études de droit. Ça le fatigue beaucoup. Je n'ai pas pu l'aider financièrement, étant moi-même en difficulté mais je le loge. C'est déjà ça de fait ! Je l'enlace par derrière et l'observe sortir les cookies du four. Ils ont l'air vraiment délicieux.
-Tu sais que je veux le rose n'est-ce pas ?
-Jess, tu es une vraie gamine.
-Pas grave.
Il cède face à mes battements de cils et me le fourre dans la bouche. Je récupère mon butin et va m'assoir sur le tapis du salon. Charly ne tarde pas à me rejoindre, sans manquer de me faire la morale.
-Tu va en mettre partout !
-C'est mon tapis, mes règles.
Je reprend un deuxième cookie.
-Alors, comment s'est passé ton cours Cha ?
-Oh...le blabla habituel. Par contre je vais devoir acheter de nouveau livres.
-Comment tu vas faire ?
-Hum...Frank a accepter que je fasse des heures sup.
-C'est sympas de sa part.
-à qui le dis tu ! Sinon et de ton côté ?
La question que je redoutais. Je décide de donner le moins de détails possible. J'exagère surement sur la situation avec MR.Saint mais Charly est si protecteur avec moi qu'il risquerait de s'importer. Il serait même capable d'aller lui parler. Je veux éviter ça à tout prix donc je choisi l'option la plus sure : mentir.
-J'ai eu un nouveau prof d'art.
-Oh il est sexy ?
-Non, un vieillard d'au moins soixante piges.
-La fac est une vrai déception. Ils auraient pu faire un effort !
Sa remarque me fait rire. Charly n'arrêtera donc jamais de mater les profs. Je sens qu'il s'en mordra les doigts.
-Si tu continu, tu auras de sérieux soucis Cha.
-C'est pas de ma faute s'ils ont de si beaux culs.
Nous avons continuer à discuter puis passé la soirée à manger une pizza devant un film. Quand le sommeil m'a trouvé, je suis allé me couche. Le reste du week-end a été calme. J'ai été très surprise, surtout que j'attendais au moins un appel de ma petite soeur. J'avais hâte de découvrir sa nouvelle bêtise. J'ai eu ce plaisir Mercredi soir.
-Jessi, tu pourrais me dépanner s'il te plait ?
-Bonjour à toi aussi Jena.
-Ma sœur favorite...
-Un peu facile, tu n'en a pas d'autre à faire chier.
Elle a claqué ses économies au black jack au lieu de réviser son bac. J'étais à deux doigts de me téléporter dans ce maudit téléphone et de lui mettre une claque. Mais j'ai cédé et fais un virement bancaire. Adieux mes minces économies. Mes parents n'ont pas non plus été d'une grande aide, en prenant sa défense. « C'est qu'une gamine ». oui mais qui claque mille euros en une nuit.
Heureusement, je n'ai pas eu plus de problèmes à la fac. Je n'ai eu que deux fois cours avec Mr.Saint et le reste du temps je n'ai pas eu à l'éviter : il était tout bonnement introuvable. Au point où même moi je me posais des questions. Qu'est-ce qui pouvais lui prendre tout son temps ? Un fois, je l'ai vu dans le parking, au téléphone. J'en ai profité pour le prendre discrètement en photo. Même si je ne l'ai eu que de dos, j'ai gardé la photo.
Je voulais la montrer à Charly mais je n'en ai pas eu le courage. A la place, on est allé au ciné voir un film d'horreur. Et j'ai, évidemment, fais une nuit blanche. Quelle idée d'accepter d'en voir un quand je sais que je ne les supporte pas ? Le pire c'est que je dois bosser aujourd'hui. Je suis crevée. Pourtant je m'habille et prend mon sac rouge.
-Wow, s'émerveille Charly, robe moulante noire et escarpins rouges...on fête quelque chose ?
-Oui, le salon littéraire.
-Le quoi ?
-C'est la semaine littéraire au boulot, tu t'en rappelles ?
-Ah...
-J'aide Dani à l'organiser.
-Dani...ton patron super sexy ?
Je lui balance un oreiller à la figure.
-J'y vais pour les livres et les auteurs, Cha.
-Oui...biensûr.
Son sourire moqueur m'aggace. Donc je fini vite de me préparer et quitte le studio. Il peut bien en faire ce qu'il veut, moi, j'ai une soirée à organiser. J'entre dans le taxi et regrette de ne pas avoir obtenu mon permis. Le chauffeur conduit n'importe comment. On manque deux fois de faire un accident.
Je lui demande finalement de me laisse au rang-point et fait le reste du chemin à pied. Dix minutes de marche ne semblent pas terribles comme ça, mais en escarpins...c'est une tout autre histoire. J'arrive enfin devant le Rimbaud. Deux ans que je travailles dans cette librairie et toujours le même sentiment m'envahis. Il ne me quitte pas. Ce bien-être, comme si je laissais mes problèmes à la porte.
Je pousse la porte et la petite sonnette retentis. Les invités semblent déjà là. Pourtant il n'est que dix-huit heures. Je me dirige vers l'accueil, Dani a l'air submerger. Ses bouclettes blondes sont mouillés par la sueur de son front et ses bras cherchent frénétiquement quelque chose dans une pile de documents.
-Hey !
Il lève enfin la tête et me sourit.
-Ma sauveuse...Tu peux vérifier que tout se passe bien là-bas ?
-Aucun problème.
J'avance et rejoins la pièce centrale. Les auteurs sont assis à leur stands et les lecteurs se baladent entre eux. La lumière tamisée donne un peu d'intimité et une ambiance décontractée à la soirée. J'apprécie beaucoup. Ce lieu mérite sa réputation autant pour ses événements parfaitement organisés que ses milliers de livres. Quelque soit l'ouvrage que vous cherchez vous le trouverez ici.
J'ai quand-même du milité pour inclure la darkromance. Les clients ont appréciés et Dani a cédé. Maintenant, je peux lire, au boulot, des prêtres sexy baiser leurs voisines sur un autel. Je trinque à cette victoire et avale cul-sec ma flute de champagne. Puis j'attaque les petits-four. Tout à l'air de se dérouler comme prévu. Il y a une semaine, ça s'annonçait plus compliqué. Les auteurs refusaient les invitations et le traiteur tombait gravement malade. On en a fait du chemin.
Soudain, un bras entoure ma taille. Je me tourne vers Dani.
-Alors, tu profite ?
-Oui, c'est génial. Tu as fait du bon boulot.
-Tu veux dire QU'ON a fait du bon boulot ?
Je souris timidement.
-On pourrait aller fêter ça plus tard ? Qu'est-ce que tu en penses ?
-Avec plaisir.
J'observe son magnifique costume noir. Il a sorti le grand jeu mais c'était nécessaire pour un événement de cet ampleur. Il faut maintenir la réputation et le succès de cette librairie ou je risque de me retrouver au chômage. Dani tient à son poste de gérant, moi à mon poste d'intérim donc on fait tout pour réussir nos missions. Et je peux affirmer que ce soir est un succès.
-Je vais me resservie Dani.
-Ok. Je vais aller mettre un peu de musique.
Je me dirige vers le buffet et recherche le champagne. Je croise enfin une bouteille dans un seau de glaçons. J'essaye de l'attraper mais une main me devance. Elle l'ouvre d'une facilité déconcertante et me sert. Je me retourne et croise un regard glacial. Je connait ces pupilles bleues.
-Bonsoir Jessica.
-Monsieur...Saint ?
...
J'espère que vous avez aimé, n'oubliez pas de voter. Et double chapitre pour aujourd'hui.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro