•Chapitre 2•
WoW, qu'il est beau.
Gueule d'ange, mâchoire saillante, et longues jambes dans un pantalon en cuir serré. Cet homme a tout pour plair. Ses cheveux mi-longs bruns légèrement décoiffés lui donne un air innocent malgré sa tenue très osée. Il lève les yeux et, pendant une seconde, je peux jurer que ses pupilles polaires croisent mes pupilles brunes, qu'il les dévore du regard.
Un léger sourire borde ses lèvres mais sa chevelure en rideau cache ses yeux. Je ne sais pas s'il me regarde moi, ou s'il regarde juste devant lui. Il retire ses mains de ses poches et échange une vigoureuse poignée de main avec la directrice, qui manque de s'évanouir devant l'Apollon.
-Je vais prendre le relais.
Sa voix est grave et confiante. Il n'y a aucune hésitation dans ses paroles. Pourtant, c'est son premier jour de cours avec nous. N'est-il pas sensé être stressé ? Non, apparemment. Tout le monde ne panique pas comme toi! Deux points pour la conscience. La directrice finit enfin par quitter la pièce et Monsieur l'irrésistible se dirige vers le bureau. Il tire une chaise jusqu'à la scène, s'y assoit et sort un paquet de feuilles de sa malette.
-J'ai regardé vos copies, il débute.
Notre ancien professeur Mr.Leen nous avez donné le devoir de peintre notre plus grande peur. J'en questionne encore l'intérêt mais je me suis exécuté. L'utilité d'une peur c'est bien de s'en éloigner le plus, de l'oublier, pas d'en faire un Picasso. Mais bon, je ne suis pas le prof ici. Juste l'élève.
-Je trouve que vous vous êtes très bien débrouillé.
Toute la classe s'étonne. C'est bien la première fois que l'on reçoit des compliments. Une fois, nos copies ont fini dans la déchiqueuse , puis ont servi de confettis pour la fête d'adieux de la secrétaire. J'en avais eu les larmes aux yeux.
J'avais passé trois mois dessus. Quand je suis rentré à la maison, ce soir, Charly a tellement rigolé qu'il a faillit mourir étouffé. Enfin, tout ceci n'est qu'un mauvais souvenir. L'univers semble avoir entendu mes prières et m'a envoyé un ange. En plus d'être mignon, ce prof a l'air très gentil.
-Bon, il débute en vérifiant sa montre, il nous reste vingt minutes. Qu'est-ce que vous voulez faire?
-On pourrait vous dessiner?propose une élève.
-Euh...pourquoi...pas.
Il semble gêné, même s'il ne rougi pas. Cela rend la réaction un peu fausse. Mais pourquoi il ferait semblant d'être timide? Arrête de voir le mal partout!La ferme conscience ! Chaque élève se lève pour prendre une toile et un chevalet. Moi je préfère m'en tenir à mon vieux carnet à dessin.
Je sors ma palette fraîchement achetée et mes crayons avant de débuter l'exercice. Je lance de temps en temps des coups d'œil en direction du modèle. Son regard est très intimidant. Je baisse la tête et ça semble l'amuser. Il lâche un léger ricanement.
-Monsieur vous pouvez vous mettre en mouvement ?demande un élève.
-Bien sûr.
Angel se lève et se met à marcher avec aisance dans la pièce. Puis, d'un coup il s'arrête, pile en face de moi, les mains dans les poches et les yeux braqués sur moi. Je me fige. Mon crayon manque de tomber. Je relève lentement les yeux. Son visage est vide de toute expression mais ses traits ne sont pas durs. Je vois de la bienveillance dans son regard. Et je peux enfin sentir son parfum. Une douce odeur citronnée qui me rappelle le printemps en Toscane.
J'y suis allé une fois en vacances et, depuis, je regrette d'avoir quitté cet havre de paix. Surtout maintenant que mon prof d'art m'intimide devant la classe. Si ma peau n'était pas si foncée, je serais rouge tomate. Pile au moment où je me disais que la situation ne pouvait pas dégénéré, il s'accroupi jusqu'à ce que son visage d'ange me fasse face. J'essaye de me reprendre en fixant le sol.
-Mademoiselle Smith c'est ça ?
-Oui.., je murmure. Mais comment vous...
-Comment je sais ton nom? J'ai la liste des étudiants.
-Oh...
Il remarque que j'évite ses pupilles vives.
-Vous pouvez me regarder, je ne mord pas.
Ah bon?! Je m'exécute et pose mes yeux sur ses pupilles bleus. Je m'y noie presque. Elles sont si belles. J'aimerais tellement pouvoir les toucher. Et ses cheveux en rideau, eux aussi j'aimerais les effleurer.
-Tu veux toucher?
-Pardon?
-Tu peux toucher mes cheveux...ça t'aiderait à mieux les dessiner.
Il secoue légèrement la tête les faisant bouger. Puis j'avance nerveusement mes doigts vers eux. Soudain il fait semblant d'essayer de me mordre. Je recule instinctivement. Il ricane.
-Désolé, je n'ai pas pu résister.
Je souris. Puis je fais une seconde tentative. Ma main dégage son visage et je peux enfin observer ses yeux sans obstacle.
-Alors ce dessin...il avance?
J'acquesce d'un hochement de tête et me replonge dans mon croquis.
-Vous...ne devez pas...aller voir les autres élèves Mr.Saint.
-Ils se débrouillent seuls. Et, tu peux me tutoyer, tu ne pense pas?
-Oui monsieur.
Il n'arrive pas à cacher le large sourire qui borne ses lèvres et je ne comprends pas ce qui lui fait plaisir. Je n'ai dis que « oui monsieur ». Ce n'est pas ce qu'est sensé répondre une élève? On m'a toujours appris à être poli, je ne compte pas m'arrêter aujourd'hui. Enfin, peut-être qu'il faut clarifier la situation. Je n'aimerais pas qu'il y est un quiproquo.
-Euh...quand j'ai dis « Monsieur »...enfin je...vous voyez quoi.
Il hoche la tête d'un air amusé. Il se moque ouvertement de moi pendant que je me confond en explications sans fin.
-Je comprends.
Il se redresse et, j'ai un léger pincement au cœur. J'aurais voulu qu'il reste un peu plus près de moi. Peut-être qu'il a détesté notre discussion ou m'a trouvé bizarre? Je peux agir étrangement et faire fuir les mecs. Charly m'a fait la remarque plus d'une fois quand j'essayais de me faire d'autres amis. Mes doutes s'évaporent quand je le vois se rassoir sur sa chaise. Il avait juste mal aux genoux.
Angel Seth Saint...
-Ton premier prénom est Angel, je débute...
-Oui.
-Il signifie « ange » en anglais, le symbole ultime de la pureté et de l'innocence.
-Je confirme, je n'ai jamais été très doué pour les bêtises, jeune.
-Puis ton deuxième prénom « Seth »...
-Comme le dieu égyptien.
-...le dieu du chaos. Symbole de puissance et de violence.
Mon professeur me fixe, perplexe. Il réfléchit et a la manie d'agripper fermement sa ceinture avec sa main gauche. On dirait qu'il ne peut pas s'en empêcher. Ce geste à l'air anodin mais quand on a un regard ténébreux, ça donne des frissons. Ils se propagent le long de ma colonne vertébrale et je ne peux soudain plus bouger comme si le brun charmant m'avait envoûté.
Ou piegé dans une toile transparente comme une araignée. Il fait craquer son cou ce qui le rend encore plus sexy. Ses lèvres s'entrouvrent pour me répondre et mes pupilles se focalisent sur sa langue en mouvement .
-Où veux-tu en venir Jessica?
-Vos deux prénoms sont l'opposé l'un de l'autre...
-Je pensais t'avoir dis de me tutoyer?
-Désolé...
Je baisse la tête de nouveau, gênée.
-Ce n'est rien, il lance en riant, d'ailleurs je vous invite tous à me tutoyer.
Les autres étudiants, restés discrets jusqu'à là, acquiescent la demande et se remettent à peindre. Angel cesse de rire et retrouve son regard intense, toujours braqué sur moi. Pourquoi ne peut-il pas m'oublier une seconde? Il me met vraiment mal à l'aise.
Il ne sent pas cette tension dans la pièce? Il se focalise sur moi, il n'y aucun moyen que les autres ne l'ai pas remarqué. Ils n'osent juste pas parler parce qu'il est naturellement intimidant. Apparemment, Angel s'en fiche.
-Bon, il reprend, mes prénoms sont opposés parce que mes parents n'étaient pas d'accord sur ma personnalité. Ma mère pensait que je serais un petit ange, doux et attentionné. Mon père, lui, pensait que je serais un petit démon ne tenant pas en place et...une bête de sexe.
Nous explosons de rire.
-Qui a eu raison?je demande curieuse.
-Devine.
Un clin d'œil.
-Allez, ce n'est pas une réponse ça !
-Ok ok...alors on va dire un peu des deux.
Il a le sens de l'humour, je peux l'ajouter sur la liste des choses qui le rendent attirant. Je pensais qu'il serait plus susceptible entant que figure d'autorité mais enfaite il est assez relax. J'ai l'impression de pouvoir lui parler librement, ce qui est paradoxal vu la rapidité avec laquelle il m'intimide.
J'ai envie de lui parler. Ça me procure beaucoup de bien et j'ai l'impression que ça lui en procure aussi. Comment je le sais? Aucune idée, juste un sentiment. Peut-être aussi parce qu'il relance la discussion.
-Tu as oublié d'analyser mon nom. Tu ne l'aime pas Jessica?
-Euh..si beaucoup.
-Alors?
-Il résonne avec « Angel »: pureté, innocence...
Il rit un instant. Puis ses traits se durcissent et un sourire malicieux apparaît.
-Si seulement tu savais Jess...
Mon sang ne fait qu'un tour quand je pose mon regard sur sa ceinture. Sa main la serre si fort, que ses veines ressortent. Heureusement, la sonnerie sonne. Je me lève précipitamment, en poussant presque mes camarades, attrape ma sacoche et sort en trompe. Qu'est-ce qui ne va pas avec ce prof? Pourquoi il m'intimide autant? Et pourquoi mon cœur bat si fort? Je fonce vers le parking, puis quitte l'enseigne de l'université. Je saute dans le premier taxi que je croise.
....
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